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NPA. Entrevues de Philippe Poutou dans Le Monde et dans L'Indépendant

Philippe Poutou (NPA) : « La politique de Hollande est la même que celle de Sarkozy » (Le Monde)

Philippe Poutou, désormais porte-parole du NPA, ici en juillet à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Martin Bureau/AFP
L'université d'été du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) s'achève aujourd'hui à Port-Leucate (Aude). L'occasion pour Philippe Poutou, ancien candidat à la présidentielle et nouveau porte-parole du parti, de faire le point sur la rentrée politique.


Comment jugez-vous les premiers mois de François Hollande ?

Philippe Poutou : Il y a eu un peu de poudre aux yeux avec certaines mesures qui semblaient de gauche : la loi sur le harcèlement sexuel, la limitation des revenus des grands dirigeants d'entreprises publiques, les 100 000 salariés concernés par une retraite à 60 ans qui avaient commencé à travailler à 18 ans... Mais ce qu'on voit de suite, c'est qu'il n'y a que ça, et que derrière, il s'agit d'une politique libérale. Des plans de licenciement sont annoncés et le gouvernement laisse faire. Même si Montebourg hausse la voix de temps en temps, ça continue. Il n'y a qu'à voir le traité européen : c'est un traité libéral qui se met en place. Hollande veut l'imposer au peuple sans plus de discussions que cela. On sait que derrière, le gouvernement veut préparer à imposer une politique d'austérité à la population.

C'est la même politique que celle menée par Sarkozy. La continuité va même jusqu'à des choses que l'on aurait pas imaginées de la part d'un gouvernement de gauche : la question du démantèlement des camps Rom ou celle de la régularisation des sans-papiers, où c'est le même chiffre [le nombre de reconduites à la frontière] que celui de Guéant [l'ancien ministre de l'intérieur] qui est visé. C'est choquant.

Vous vous situez résolument dans l'opposition à François Hollande ?

Oui. On pense que c'est incontournable de construire une opposition de gauche à ce gouvernement-là, parce que si le terrain de l'opposition est monopolisé par la droite ou l'extrême droite, c'est elle qui en profitera dans les années qui viennent. On a déjà vu la gauche au pouvoir. On sait ce que ça donne quand il n'y a pas de résistance, pas de luttes. Aujourd'hui, on ne peut pas tergiverser : il faut discuter clairement de cette opposition-là pour savoir comment arriver à stopper l'austérité, la crise, les licenciements ou encore cette politique raciste.

Jean-Luc Mélenchon a lancé un appel pour une « grande manifestation populaire » pour réclamer un référendum sur le traité européen. Serez-vous à ses côtés ?

La gauche du PS a annoncé qu'elle ne voterait pas le traité. Idem pour des élus écolos. Joly a annoncé aussi son opposition. Maintenant, c'est Mélenchon. Nous sommes entièrement d'accord. L'idée de la manif, on la défend depuis un moment. Il faut contester ce traité et empêcher qu'il soit voté. L'idée de se retrouver ensemble dans la rue pour contester ça, on est pour.

Vous êtes donc favorable à un référendum sur le traité européen ?

Le vrai référendum, c'est une véritable mobilisation populaire et unitaire. En s'appuyant notamment sur l'appel Copernic-Attac [qui demande un référendum sur le sujet]. L'urgence aujourd'hui, c'est d'empêcher la ratification dans les semaines qui viennent.

L'université d'été du NPA s'achève aujourd'hui. Quel bilan en tirez-vous ?

Derrière votre question, il y a celle de savoir si le NPA a encore la pêche aujourd'hui, s'il n'a trop trinqué avec la scission de juin et la perte des militants... C'est sûr, on est un peu affaibli. On a perdu des camarades, c'est un problème pour nous, mais on n'est pas non plus au fond du trou. On sait qu'il y a des perspectives sociales devant nous, on sait qu'on a raison, qu'il faut continuer à défendre ce qu'on a dit pendant la campagne et que la solution, c'est une politique unitaire. Et on espère que les événements nous donneront raison.

Article sur le blog Rouges et Verts du Monde 
 
Leucate. Philippe Poutou : "Valls, ce n'est pas la gauche, c'est choquant !" (L'Indépendant)


Le 27/08/2012 Nicolas Boussu  
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Philippe Poutou l'assure : "Il faut construire une riposte unitaire face au gouvernement".  ©  
 
Le NPA tient son université d'été à Leucate jusqu'au 29 août. Entretien avec Philippe Poutou.

Quelle est la teneur de votre discours durant cette université d'été ?

Philippe Poutou : Nous allons parler de la rentrée sociale que nous annonçons chaude depuis des années et qui j'espère cette fois-ci le sera vraiment. Et puis, il y a le point majeur : la construction d'une opposition de gauche à ce gouvernement. Il faut construire une riposte unitaire avec Lutte Ouvrière et le Front de Gauche et ne surtout pas laisser le terrain à la droite et à l'extrême droite.

Cela fait des années que ce projet d'union à la gauche de la gauche existe. Que manque-t-il pour la construire ?

Entre militants, les liens existent déjà. Parce qu'on se croise dans les luttes sociales, dans les manifestations. Aux organisations, maintenant, de s'entendre. On échange des courriers, on les invite pour nos universités, mais il faut aller au-delà, sinon on n'y arrivera pas.

Un premier bilan de la présidence Hollande ?

On a dégagé Sarko et sa bande, c'est bien ! Est-ce qu'à présent, c'est mieux ? Deux exemples de bonnes mesures : l'encadrement des loyers et la retraite à 60 ans sous certaines conditions. Mais ce gouvernement reste soumis au libéralisme, aux patrons qui dictent leurs lois et licencient à tour de bras. Et lorsqu'on entend Valls, au sujet des Roms, on n'est plus à gauche, c'est choquant. Il a les mêmes objectifs que Guéant !

Qu'entendez-vous faire pour inverser la tendance ?

Sans l'union de la gauche de la gauche, on n'y arrivera pas. Il faut absolument exproprier les secteurs bancaire et de l'énergie, par exemple. Et pour ça, il faut que nos organisations puissent peser. Alors, on pèse dans le débat maintenant ou on attend cinq ans, avec le risque que tout cela profite à l'extrême droite ? Moi, je dis qu'on ne pourra pas attendre ! Nous appelons à une riposte unitaire.

Comment vous sentez-vous au sortir de cette année électorale ?

Fatigué mais intact. Cette expérience a confirmé ce que je savais déjà. Ce mépris social d'une certaine élite médiatico-politique. Mais on a fait entendre notre voix anticapitaliste.

On dit le NPA en mauvaise santé…

Ces dernières années, on a perdu quelques forces, on a vu s'éloigner des militants (Ndlr : plus de 3 000 revendiqués à ce jour). Notre but, à la base, c'était de créer ce grand parti des gens d'en bas, des opprimés, c'est compliqué. On a vécu des débats, des crises internes. La création du Front de Gauche ne nous a pas aidés, certains ont préféré y trouver refuge. On est affaibli, moins nombreux, mais on n'est pas au fond du trou ! On garde le moral, d'autant que les événements nous donnent raison et que le futur nous donnera raison.

L'article sur le site de L'Indépendant

  Le NPA prépare sa rentrée politique (JDD)

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Ils se sont retrouvés à Port-Leucate, près de Perpignan, pour leur université d'été. Les militants du NPA ont enchaîné débats et ateliers en cette rentrée politique. Ils appellent à une "mobilisation générale" contre le pacte budgétaire européen.

Plus discret depuis l'élection présidentielle, et les 1, 15% de Philippe Poutou, le NPA s'est réuni pendant quatre jours à Port-Leucate, près de Perpignan (Pyrénées-Orientales). L'occasion pour le parti fondé en 2009 de faire le point sur ses troupes, alors que plusieurs de ses membres sont partis ces dernières semaines vers le Front de gauche. Du 26 au 29 août, quelque 650 militants ont participé à cette université d'été. "C'est sûr, on est un peu affaibli (…) Mais on n'est pas non plus au fond du trou", estime Philippe Poutou dans une interview publiée mercredi sur un blog du Monde. "On est dans les basses eaux, on l'assume. On est en difficulté, on l'assume aussi. Mais on est là, toujours et bien là, y compris du point de vue des mobilisations", déclarait déjà Olivier Besancenot en juillet dernier sur Europe 1.

Le NPA compte bien se faire entendre dans les prochaines semaines. "On sait qu'il y a des perspectives sociales devant nous", explique Philippe Poutou, qui souhaite construire une véritable "opposition de gauche" au gouvernement en place. Une réflexion qui était au cœur de l'université d'été de son parti. "C'est une situation politique nouvelle", reconnaissait, avant même le lancement des débats, l'ancien candidat à la présidentielle dans Midi Libre. Et la porte-parole du NPA, Christine Poupin, a pointé l'importance d'une telle force politique. "On voit bien à quel point ce gouvernement va avoir besoin d'une opposition à sa gauche (…) Si les choses se déroulent tranquillement sans qu'il n'y ait de mobilisations qui (lui) imposent de mener une autre politique, vraisemblablement la gauche sera battue la prochaine fois", a-t-elle mis en garde dans une interview à la Radio du Sud (RTSFM).

"L'idée de se retrouver ensemble dans la rue, on est pour"

Parmi les dossiers chauds, la ratification du pacte budgétaire européen, qui doit arriver au Parlement début octobre et à laquelle est opposé le NPA. "François Hollande démontre son empressement à faire passer son mauvais coup en évitant au maximum le débat public. Il avait promis de renégocier ce traité, il n'en est rien", déplorait le parti d'extrême-gauche suite au feu vert du Conseil constitutionnel sur la règle d'or. Le sujet a animé le rassemblement de Port-Leucate. "La rentrée va trébucher sur le TSCG. Une autre Europe est nécessaire et elle passe par le rejet de ce traité", a lancé Christine Poupin lors d'un meeting dimanche soir, entourée de Philippe Poutou et d'Olivier Besancenot.

Le NPA - qui appelle à la "mobilisation générale" contre ce texte "libéral" - compte bien descendre dans la rue. Avec Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche? "L'idée de la manif, on la défend depuis un moment (…) L'idée de se retrouver ensemble dans la rue pour contester ça, on est pour", assure Philippe Poutou sur le site du Monde. "Il faut être sérieux. Personne ne peut avoir la prétention à lui tout seul d'avoir les forces pour s'opposer à la ratification", renchérit la porte-parole. Elle défend une "mobilisation unitaire" qui pourrait aussi regrouper les "membres du PS et d'EELV qui disent refuser l'austérité". "Il faut que ça passe en actes", poursuit Christine Poupin.

Pour Philippe Poutou, la rentrée va être chargée. Outre cette mobilisation contre le pacte budgétaire européen, l'ancien candidat à la présidentielle - et délégué syndical CGT - se rendra au Mondial de l'automobile le 29 septembre à Paris. Pour "mettre une nouvelle fois la pression sur Ford en allant directement sur les lieux de la vitrine des constructeurs", expliquait-il vendredi dans un communiqué. Les 1.100 salariés de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde), où travaille Philippe Poutou, craignent pour l'avenir du site.

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