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Roms. Emmaüs et la Ligue des Droits de l'Homme taclent le gouvernement !



 Sarko craque (Plantu, Le Monde daté du 16 août 2012)

Appel à manifester (extrait d’un appel national)

 A l’occasion du 16éme anniversaire du honteux coup de hache contre la porte de l’église Saint Bernard à Paris, nous, syndicats, associations et collectifs de sans papiers appelons à manifester partout dans l’unité le samedi 1er septembre 2012 pour :
  • La régularisation des sans papiers qui travaillent d’une façon ou d’une autre.
  • La fermeture des centres de rétention administrative (CRA).
  • L’arrêt des contrôles au faciès et des expulsions.
  • L’égalité de traitement entre Français-es et Etranger-s-es dans les études comme au travail.
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«La France doit cesser sa politique répressive envers les Roms», affirme jeudi Emmaüs International, jugeant que les mesures prises par le gouvernement actuellement sont «contraires à la dignité des personnes» et «inefficaces».  

Emmaüs réclame la fin de la politique répressive envers les Roms (Libération)

L'ONG estime que la politique gouvernementale est «inefficace» et «contraire à la dignité humaine».
«La France doit cesser sa politique répressive envers les Roms», affirme jeudi Emmaüs International, jugeant que les mesures prises par le gouvernement actuellement sont «contraires à la dignité des personnes» et «inefficaces».

Dans un communiqué, Emmaüs International rappelle qu’il condamne, comme le mouvement Emmaüs dans son ensemble, «la politique de la France envers les populations Roms présentes sur son territoire».

«Si des mesures d’urgence sont effectivement nécessaires, celles qui sont prises actuellement s’avèrent contraires à la dignité des personnes et aux droits de l’homme, en plus d'être provisoires et tout simplement inefficaces», affirment Emmaüs International.

Si l'élargissement de l’accès au marché du travail pour les ressortissants roumains et bulgares est un petit progrès, «la réponse apportée par le gouvernement n’est pas suffisante», a expliqué Jean Rousseau, président d’Emmaüs International.

Le gouvernement français doit «par sa politique et en lien avec les associations, s’attacher à l’amélioration de la situation des populations Roms, travailler à leur intégration et à leur perception dans la société, ainsi qu’au respect de leurs droits et de leur dignité», insiste le communiqué.
Emmaüs International rappelle que «la liberté de circulation est l’un des fondements de la construction européenne», et que «les Roms disposent de ce droit au même titre que les autres citoyens européens».
Il précise enfin que «le fameux "appel d’air" fréquemment évoqué par les défendeurs des politiques migratoires répressives et archaïques (...) n’est que fiction, le nombre de Roms en France étant stable depuis plusieurs années».

A lire aussi : le reportage de notre correspondante dans la région lilloise, «Les Roms chassés, leurs animaux relogés»

On estime entre 15 000 et 20 000 le nombre de Roms en France, un chiffre stable depuis plus de 20 ans, malgré des expulsions régulières du territoire, les personnes reconduites revenant systématiquement.
(AFP)


à l’attention de Manuel Valls


Ligue des Droits de l'Homme Article de la rubrique roms et gens du voyage > Hollande, Valls et les Roms
date de publication : mardi 21 août 2012


Il y a seize ans, au matin du vendredi 23 août 1996, des gendarmes mobiles ouvraient à coups de hache la porte de l’église parisienne Saint-Bernard et en évacuaient de force 300 personnes “sans papiers”, des femmes, des hommes et des enfants. En réaction, de 10 à 20 000 manifestants – parmi lesquels François Hollande et Martine Aubry – ont défilé le jour même, de la République à la Nation, pour dénoncer la politique du gouvernement d’alors et ses lois Pasqua.

Au printemps dernier, la majorité des électeurs a sanctionné la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy et de ses gouvernements, ainsi que la reprise des discours qui étaient jusqu’alors l’apanage de l’extrême droite raciste et xénophobe.

Aujourd’hui le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, s’en prend aux Roms, se retranchant derrière des décisions de justice bien souvent sollicitées par des maires de gauche. Albert Jacquard l’avait rappelé il y a 16 ans, et François Hollande l’a redit récemment : en 1942 le gouvernement de Pétain, lui aussi, appliquait la loi ...

Il faut aujourd’hui que tous ceux qui ont à cœur le respect des Droits de l’Homme manifestent publiquement leur refus de cette politique répressive qui en constitue la négation. Un appel à manifester dans ce sens le 1er septembre prochain vient d’être lancé.

 

Roms : les mauvaises actions du gouvernement. 

par Albert Herszkowicz, Memorial 98, le 16 août 2012


Alors que l’urgence sociale et économique est au cœur des préoccupations du pays, le gouvernement choisit de mettre en scène une campagne de répression et d’expulsions contre les populations Roms. Tout le déploiement habituel, hérité de Sarkozy et Guéant, est au rendez-vous : destruction de campements, charters d’expulsion…


Le ministère de l’Intérieur et des maires de gauche se retranchent derrière des décisions de justice, mais ce sont bien eux-mêmes qui sollicitent ces décisions et les font appliquer, parfois très brutalement.

Dans une choquante correspondance de dates, cette campagne est organisée 2 ans jour pour jour après le fameux et funeste discours de Sarkozy à Grenoble, le 30 juillet 2010. Il avait annoncé la fin des « implantations sauvages de campements de Roms », lançant ainsi, sous l’œil des caméras, une vague d’expulsions pendant l’été [1].

Les réactions nationales et internationales avaient été vives : de Viviane Reding, commissaire européenne en charge de la Justice et de la Citoyenneté qui avait qualifié l’attitude du gouvernement français de « honteuse » au pape Benoît XVI qui avait déclaré :« les discriminations ethniques ou raciales n’ont pas leur place En Europe ». En France, la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, avait dénoncé une « dérive anti-républicaine ». Le 4 septembre suivant, d’importantes manifestations unitaires s’étaient déroulées dans différentes villes à l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme [2]. Le 28 juin 2011, la France avait été condamnée par le Conseil de l’Europe pour sa politique contre les Roms, cette dernière constituant, selon le Conseil, une violation aggravée du principe de non-discrimination.

La défaite de Sarkozy n’a donc pas changé la donne pour les Roms. Les expulsions continuent puis, lorsqu’il ont été jetés de leurs campements, on ne leur propose toujours aucune solution de relogement digne. Et cela, malgré les déclarations de François Hollande qui avait souhaité, lorsqu’il était candidat, « que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées. On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d’un endroit sans solution. Cela les conduit à s’installer ailleurs, dans des conditions qui ne sont pas meilleures ».

On s’en prend une fois de plus à ceux qui sont les plus faciles à frapper. Les Roms ne disposent d’aucune institution protectrice, ni d’Etat qui se porte à leur secours ; au contraire leur pays d’origine les discriminent et les abandonnent à leur sort [3].

Le ministre de l’Intérieur rejette la responsabilité de la situation actuelle sur les pays d’origine, comme s’il ne connaissait l’ampleur des discriminations dont y sont victimes les Roms et la violence des campagnes d’extrême droite les stigmatisant. Leur histoire de persécutions y est niée, notamment les massacres dont ils furent victimes de la part des nazis [4].

Les avertissements adressés à Valls n’ont pas manqué, de même que les propositions concrètes pour améliorer la situation. Le collectif Romeurope en particulier mène un travail de grande ampleur en lien avec les populations Roms et les habitants des localités concernées. Nous soutenons son combat.

Dans les semaines à venir, il faudra que se manifeste publiquement, dans la rue, le refus de cette politique répressive, contraire aux valeurs qui ont amené à battre Sarkozy. Nous déclarions alors que les illusions n’étaient pas de mise et écrivions à propos de François Hollande [5] « … Nous savons que dans son entourage se trouvent aussi des personnages qui, tel Manuel Valls, peuvent utiliser une rhétorique douteuse… ». C’est dès maintenant que tous ceux qui se réclament de l’anti-racisme doivent mettre le holà à ses agissements.
Albert Herszkowicz

Notes

[4] Voir ici un exemple terrible http://tempsreel.nouvelobs.com/mond...

Tiré ainsi que le dessin de Une de http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article5097#nb1

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