À la Une...

Montpellier. Une ville comme une autre où l'on jette à la rue une famille !

  
A quelques heures près...une famille se retrouve dans la rue la veille de la trêve hivernale...Cela se passe au centre de Montpellier !
 
Loi Dalo, déclarations fracassantes de la ministre Cécile Duflot sur la réquisition possible de logements vides mais censure par le Conseil Constitutionnel de la loi sur le logement social...et là, dans les heures qui ont précédé, un Préfet, représentant de l'Etat, faut-il le rappeler, a donné le feu vert à l'expulsion que rapporte Midi libre dans l'article ci-dessous.

On note que le Conseil général n'a pas les moyens de procéder au relogement et qu'il n'y a plus comme recours que les bénévoles associatifs comme le DAL pour combler le hiatus entre les discours des gouvernants, qui plus est, de gauche, et la réalité de terrain des plus démunis que l'on envoie balader dans le froid ! Pas acceptable : une faute a été commise. Le Préfet doit être désavoué et la famille d'accueil doit retrouver...en urgence un logement digne. En attendant que les beaux discours sur la réquisition soient inscrits dans des actes 
NPA 34 

Montpellier. Une famille expulsée à la veille de la trêve hivernale
MICHEL MARGUIER
Midi Libre 31/10/2012
L'expulsion d'une famille rue Saint-Claude.
DEMENAGEMENT
L'expulsion d'une famille rue Saint-Claude. DEMENAGEMENT (JEAN-MICHEL MART) 


Alors que la trêve hivernale entre en vigueur ce mercredi soir à 21 heures, une famille a été expulsée de son logement dans le quartier Gambetta à Montpellier pour cause d'impayés. Les autres locataires menacés d'expulsion seront en sursis jusqu'au 15 mars (sauf en cas de squat), même si leur propriétaire a engagé une procédure judiciaire.

Un camion de déménagement. Un fourgon de police. Un huissier de justice pourtant visiblement compréhensible. Et, mardi, en début de matinée, quartier Gambetta, Saadia est à la rue. Le soir même, elle et sa famille - un mari et deux enfants majeurs - se retrouvent en situation d’urgences, logés pour quelques jours dans un hôtel de la périphérie. Grâce à l’intervention d’associations vite mobilisées : Corus et CLCV (Consommation logement et cadre de vie).
 
Pas de solution de remplacement en dépit de la loi Dalo

À l’avant-veille de l’entrée en vigueur de l’interdiction hivernale d’expulsion de locataire - le 1er  novembre -, l’application d’une décision de justice pour problèmes avérés de retards de paiement de loyer ne manque pas d’inquiéter les défenseurs de la famille. À commencer par l’avocat, Me Christophe Ruffel : "Je n’ai rien à dire juridiquement. Sauf que le tribunal administratif, en référé, avait ordonné que l’on trouve un logement de type F4 à cette famille." En reconnaissance de l’application de la loi Dalo - droit au logement opposable - qui permet à toute personne concernée de saisir une commission de médiation puis, éventuellement, d’avoir recours au tribunal administratif.

Le préfet entre le marteau et l'enclume

Au-delà de ce cas précis, l’avocat comme l’association comprennent mal comment le préfet, donc l’État, peut à la fois demander une expulsion et être assujetti à une obligation de logement approprié à une situation familiale. Un cas d’école qui devrait être développé par Me Ruffel, en nouveau référé au tribunal administratif, le 7 novembre prochain. De son côté, la CLCV entendant bien accompagner un dossier significatif parmi d’autres.

12 760 expulsions en 2011, 50 000 selon la fondation Abbé-Pierre 
En 2011, 113 669 décisions judiciaires d'expulsion ont été rendues (+4% sur un an et +40% en dix ans), et 12 760 expulsions ont eu lieu avec le concours de la force publique (+9% sur un an, un doublement en dix ans), selon les ministères de la Justice et de l'Intérieur. "Mais on estime à 50 000 le nombre de familles expulsées, car beaucoup partent sous la pression des huissiers ou de gros bras, ou quittent leur logement en catimini, par honte", précise Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre.

Accentuation des expulsions en octobre avant la trêve

Les "19 000 places nouvelles" annoncées par la ministre du Logement Cécile Duflot pour l'hiver doivent être mobilisables à partir d'aujourd'hui. Patrick Doutreligne dénonce comme chaque année une accentuation des expulsions en octobre, juste avant la trêve. Ce que dément Patrick Safar, trésorier de la Chambre nationale des huissiers de justice. "On intervient quand on a le concours de la force publique, mais souvent la préfecture ne nous l'accorde qu'en dernière minute", dit-il. Il précise que 90% des procédures "se résolvent par un départ volontaire. A partir du moment où il y a une décision de justice, il faut l'appliquer. Mais on essaie que la décision soit la moins douloureuse possible", ajoute-t-il. 

Les expulsés se tournent vers le 115 saturé

Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au Logement (DAL), constate lui une hausse du nombre de personnes menacées d'expulsion dans les permanences de son association. "On essaie d'intervenir auprès des préfectures pour obtenir des sursis. On y arrive parfois mais pas toujours". "Les familles sont expulsées, les conseils généraux n'arrivent pas à les reloger, les familles se tournent vers le 115 (numéro d'appel d'urgence pour les sans-abri) qui est saturé", résume-t-il. Dans plusieurs villes de France, pouvoirs publics et associations ont constaté une hausse des demandes d'hébergement d'urgence, notamment de familles à la rue. A Paris, 400 appels sur les 1.200 que reçoit le Samu social chaque soir restent sans solution. 

Réquisition de logements vacants envisagée

Pour faire face, Cécile Duflot n'a pas exclu samedi de mettre en oeuvre la réquisition de logements vacants, un dispositif rarement appliqué. 

Avec AFP

L'article sur le site de Midi Libre 

A lire aussi
  
  
  
  
  

  
  
  
  
 
Nos dossiers



Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA