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Région. Petite fille, sois naturelle mais défile comme demoiselle d'honneur, puis en tenue de mode, demain tu seras femme !


"Elles viennent juste vivre leur journée de princesse et le lundi elles retournent à l’école !"

 
La belle alternative !


Et, un coup de plus, voilà Midi Libre qui se fait l'écho complaisant des opérations sexistes sur le dos (?) des femmes, sauf que cette fois-ci, il s'agit des petites filles, invitées, via leurs parents, à participer à un concours dit "Graine de Miss".  

L'occasion de redéployer, mais avec plus d' hypocrisie et de bons sentiments que jamais puisque tout de même il s'agit d'enfants, les imbéciles discours sur la promotion de "la" femme, dès le plus jeune âge donc, autour de la fausse valeur du naturel ("Ce n’est pas un concours de beauté !") qui, pléonasme oblige, travaille sur la supposée nature féminine et établit insidieusement qu'une femme, avant d'être déclarée ouvertement objet sexuel, "doit" (c'est un concours, non ?) "dégager quelque chose de différent des autres [femme contre femme, petite fille contre petite fille]. [...] Etre la plus à l’aise ou la plus rigolote" ! Petite, tu ne nais pas potiche, tu le deviens ! En attendant "pas de maquillage, pas de justaucorps, pas de maillot de bain, pas de talons aiguilles, ni de talons hauts [mais] [tu défileras] d’abord en robe habillée style cérémonie ou demoiselle d’honneur, puis en tenue de mode avant de [te] présenter au micro". Ah ! les tartuffes !

Grâce à ces organisateurs de concours prétendant bannir l'hypersexualisation des petites filles, se laboure en fait le terrain de l'exhibition sur estrades des femmes aux regards des juges et autres calibreurs de ce qui est plaisant  (ce cache-sexe du beau) dans une femme, ...dans une fillette. Midi Libre, comme déjà signalé récemment ici, se prête complaisamment à la manoeuvre intrinsèquement mysogine, sous le paradoxe d'un éloge de "la" femme, pardon, de la petite fille, et en vient même à faire du racolage. Rendez-vous compte, conclut le quotidien, "Pour l’heure aucune future miss du bassin de Thau n’est inscrite. Les candidatures sont encore ouvertes jusqu’à ce soir…". Ouf, Midi Libre veille au grain de ce "Graine de Miss" et susurre qu'il est encore temps de se mobiliser, qu'il faut se mobiliser... Vite, parents, ça urge !
  
Languedoc-Roussillon. Qui sera la nouvelle Graine de Miss ? (Midi libre 16 octobre 2012)

Pour les organisateurs, "les petites filles vivent simplement une journée de princesse".
Pour les organisateurs, "les petites filles vivent simplement une journée de princesse". (© D.R) 

Le cabaret de Sète accueille dimanche les candidates de la région. À l’américaine ?

Attention sujet délicat. Le concours Graine de Miss a choisi le cabaret de Sète pour y organiser dimanche prochain sa sélection régionale de jeunes filles âgées de 6 à 13 ans. Un concours qui a en effet suscité la polémique en septembre dernier à Bordeaux. Deux députés PS avaient alors dénoncé "l’hypersexualisation et la mise en scène de petites filles dans des rôles d’adultes, maquillées et déguisées en femmes fatales".

"Rester au naturel"

Une critique envers laquelle les organisateurs s’inscrivent aujourd’hui en faux : "Ces députés se sont trompés de concours ! À Graine de Miss, les critères sont clairs : pas de maquillage, pas de justaucorps, pas de maillot de bain, pas de talons aiguilles, ni de talons hauts. Elles doivent rester au naturel. Elles viennent juste vivre leur journée de princesse et le lundi elles retournent à l’école !"

Pour Philippe Fougère, le directeur du cabaret de Sète, les critères étaient importants pour qu’il accueille ce type d’événement : "J’aurais refusé un concours à l’américaine comme on voit à la télé. Les parents sont hystériques, c’est poussé à l’extrême. Là, ce n’est pas le cas. Ça me paraît beaucoup plus sain et sage."

Trente jeunes filles

Une trentaine de jeunes filles originaires de Montpellier, Béziers, Lunel ou encore Villeneuve-les-Maguelone défileront donc d’abord en robe habillée style cérémonie ou demoiselle d’honneur, puis en tenue de mode avant de se présenter au micro.

Le vote est soumis à 50 % au public (uniquement composé des familles et amis) et 50 % au jury composé de pros et de personnalités. "Ce n’est pas un concours de beauté ! À Sète, le jury choisira celle qui dégagera quelque chose de différent des autres. C’est au coup de cœur, à celle qui sera par exemple la plus à l’aise ou la plus rigolote", expliquent les organisateurs de Graine de Miss.

La finale à laquelle participeront 22 petites filles (pour les 22 régions) aura lieu en Alsace en décembre. Pour l’heure aucune future miss du bassin de Thau n’est inscrite. Les candidatures sont encore ouvertes jusqu’à ce soir…


L'illustration : 001.jpg
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