Les pauvres, c'est vraiment un problème...
La mairie socialiste de Ganges prive de locaux les Restos du Coeur (voir Midi Libre ci-dessous) au motif que cette association ne se plie pas à ses exigences de regroupement de l'aide publique reçue. En face ils estiment que c'est leur indépendance vis-à-vis des institutionnels qui est remise en cause par cette façon de fourrer le nez gestionnaire dans leurs affaires.
A l'arrivée l'intuition est là que, l'hiver approchant, l'alignement quasi total du gouvernement sur le rapport patronal Gallois va accroître le nombre de pauvres à la peine ou à la rue. D'où notre interrogation en direction du maire de Ganges, qui porte les couleurs dudit gouvernement austéritaire, sur la forte prégnance chez lui du syndrome vallsien du "je mets dehors et puis je reloge". A la nuance près que déjà le Valls il ne reloge pas et refile le bébé et ses parents à d'autres ("ses" pauvres, pour cause de "romitude", dégagent vite fait, direction Bucarest, avec certes du déchet qui erre dans les rues avant de retrouver un de ces campements humainement inacceptables que justement on voulait éradiquer, bla-bla...) alors que son compère gangeois, il ne reloge pas non plus ...les humanitaires mais, prisonnier du hic et nunc, nous la joue Madame de Pompadour : "après la décision de fermeture, le déluge" et aussi la faim, le froid, la galère, la déprime, la honte, l'endettement... pas là-bas, chez les roumains qu'on ne voit pas, mais ici dans le pays gangeois chez ceux qui ne pourront plus taper à la porte des Restos et qui auront la misère à portée de notre vue - mais on pourra toujours ne pas la voir -. En résumé une misère bien de chez nous que ledit rapport Gallois, peaufinant lui-même la soumission "de gauche" à la logique du TSCG, votée en front unique avec la droite sarkozyenne du Parlement et parachevant la démission politique du Parti Socialiste, va signifier pour des dizaines, des centaines, des milliers de gens.
Disons-le : la prise en charge des pauvres par les humanitaires (comme parfois leur gestion opaque des dons reçus) ne nous satisfait pas vraiment pour ce qu'elle permet aux austéritaires de droite comme de gauche de nous jouer, mais en bémol, une autre partition à thème aquatique, celle biblique du "je m'en lave les mains" de la misère que j'engendre puisque tant de bons Samaritains s'y collent ! Reste que faudrait pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages en commençant à nous mettre sur le pavé, et sous le déluge des égoïsmes "chacun pour soi", les humanitaires eux-mêmes ...
Et v' savez quoi...ce qu'il y a de rageant dans tout ça c'est ce dégoulinement de bonne conscience sérieuse ("On leur a retiré le local, question de principe !") chez nos bons gestionnaires des finances publiques qui ne les empêche pas d'être ...solidaires de l'élyséen et du matignonesque bichonneurs des finances privées (merci la TVA !), de ces "gros" confits dans leurs bons sentiments qui dessoudent, au nom aussi des critères de bonne gestion, les emplois et le droit à un travail et à une vie décente chez Sanofi ou Peugeot... Socialauds ras-le-bol...
Illustration : pauvres‑fauches‑copie‑1.jpg Pour agrandir l'image, cliquer dessus.
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Le centre de distribution alimentaire de Ganges ne rouvrira pas
ses portes pour la prochaine campagne d’hiver. A la suite d'un "choix du
conseil municipal", il a été décidé de ne plus mettre à la disposition
des Restaurants du cœur, le local où l'on distribuait des colis alimentaires.
Coluche pourrait se retourner dans sa tombe, d’autant que sa statue trône dans la proche ville du Vigan. Les Restaurants du cœur de Ganges ne pourront recevoir des démunis pour la campagne d’hiver, qui débute le 26 novembre.[...]
Reste à savoir pourquoi le maire, Michel Fratissier, a décidé de priver les Restos du local, rompant avec la politique de son prédécesseur Jacques Rigaud,
lui aussi socialiste. "Ce n’est pas un choix autoritaire de ma part
mais celui du conseil municipal, en concertation aussi avec les édiles
du canton."
Il motive : "De l’argent public étant en jeu, j’estime normal qu’un élu
puisse dire son mot sur les actions d’associations. Je leur ai demandé
de travailler ensemble pour une offre globale, créer une épicerie
sociale ou une coopérative." (*) Avant de conclure : "J’ai eu une fin de
non-recevoir, les Restaurants du cœur refusant aussi de me dire leurs
critères d’aide, voulant être indépendants. Je respecte leur volonté. On
leur a retiré le local, question de principe !"
"La précarité touche à tout âge, des étudiants aux retraités"
Chez les bénévoles, on crie à la tentative d’ingérence du politique dans la vie associative, pilier de la démocratie. Prosaïque, l’un d’eux précise que l’action des Restos est définie au plan national, ce qui exclut des “arrangements” avec des élus locaux.
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"La précarité touche à tout âge, des étudiants aux retraités"
Chez les bénévoles, on crie à la tentative d’ingérence du politique dans la vie associative, pilier de la démocratie. Prosaïque, l’un d’eux précise que l’action des Restos est définie au plan national, ce qui exclut des “arrangements” avec des élus locaux.
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