Le constructeur de mobile homes des Salles-du-Gardon est en liquidation, à la recherche d’un repreneur. Soixante salariés sont sur la selette. Au chômage technique jusqu’à la fin novembre, ces derniers ont fait entendre leur voix à travers une conférence de presse de la CGT.
La tension était visiblement montée d’un cran jeudi aux
Salles-du-Gardon. Une épaisse fumée noire s’échappait d’un feu de
palettes dans l’enceinte de Shelbox. Des
employés s’estiment trompés vis-à-vis des sommes qui leur sont versées
pour compenser le chômage technique. "Il leur avait été promis qu’ils ne
perdraient en moyenne que 40 € par semaine. En réalité la perte va de 400 à 600 € par mois",
explique Gérard Denan (CGT métallurgie). Une démarche a été entreprise
par le syndicat cette semaine pour relever la compensation de salaire de
60 à 70 %. "Nous n’avons obtenu qu’une prime de 10 % sur le salaire
brut en novembre."
"Pas question de recommencer avec 60 salariés et 100 intérimaires" pour la CGT
La CGT a également tenu à préciser, de façon claire, qu’elle entendait
"ne rien lâcher à Shelbox". Sur l’emploi d’abord, et les 60 contrats à
durée indéterminée (CDI) existants. "C’est le minimum pour faire tourner
la production. Il ne pourra pas être question de suppression d’emploi
en cas de reprise", prévient Freddy Bauducco, secrétaire départemental
de la CGT. Prenant aussi l’exemple d’une société concurrente gardoise
qui produit trois fois plus de mobile homes par an que Shelbox avec 100
CDI et 60 intérimaires, soit exactement l’inverse des Salles-du-Gardon.
"Il ne sera pas question de recommencer à tourner comme avant avec 60
salariés et 100 intérimaires", a confié le leader syndical.
Le management mis en cause par les salariés
Le management de l’entreprise a également été mis en cause par les
salariés. Qui lui reprochent de ne pas avoir été à l’écoute des alertes
lancées par le personnel sur les techniques de travail et la qualité.
"56 % des mobile homes n’étaient pas conformes, nécessitant une
intervention des services après-vente et générant donc un surcoût",
rappelle Gérard Denan. "Si l’on nous avait écoutés, nous n’en serions
pas là aujourd’hui. Nous n’avons pas eu les moyens de travailler
correctement", rajoute Sébastien Ozor, secrétaire du Comité d’entreprise
(CGT).
Un marché porteur en Europe
Désormais les salariés souhaitent retrouver au plus vite le chemin des
chaînes de fabrication avec l’arrivée d’un repreneur. Rappelant que le
marché du mobile home était porteur avec une progression annuelle de 10 %
en Europe. L’un des rares secteurs à pouvoir avancer une évolution à
deux chiffres.
Quatre repreneurs et une journée portes ouvertes.
Le calendrier Shelbox s’accélère. Tout d’abord, le commissaire régional
du redressement productif sera en sous-préfecture le vendredi 16
novembre. Par ailleurs, quatre repreneurs éventuels se sont fait
connaître pour l’instant, un industriel du secteur et trois financiers.
L’un d’entre eux sera même en visite sur le site, la semaine prochaine.
Un passif de 11,8 M€
La CGT a rappelé hier que le passif de l’entreprise était de 11,8 M€ au
19 octobre mais qu’il n’incomberait pas au repreneur. Une journée portes
ouvertes est aussi prévue par la CGT à l’usine des Salles-du-Gardon, le
samedi 17 novembre, de 11 h à 17 h. Enfin une journée d’action est
programmée le mercredi 14 novembre sur les salaires, l’emploi, les
retraites... Une journée unitaire, lancée au plan européen, et à
laquelle la CGT appelle à participer. Un rassemblement est prévu à 10 h
30 à la sous-préfecture d’Alès, avec une manifestation départementale, à
14 h, à Nîmes, au départ du parvis des arènes.
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