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Montpellier. Le NPA 34, ses accords et ses désaccords sur la critique de la politique municipale


Le Conseil municipal de Montpellier du 12 novembre...
Le point de vue du NPA 34 (et la tribune libre d'un militant)


 Nous renvoyons par ce lien au compte rendu de cette réunion fait par les élus Anne Rose Le Van et Francis Viguié, conseillers municipaux Gauche Anticapitaliste-FASE, en rappelant que le second a été élu LCR et, en continuité politique avec celle-ci, a siégé en tant que représentant du NPA jusqu'à la rentrée de septembre. Il se vérifie de larges plages d'accord avec ce que rapporte et analyse ce compte rendu. Mais aussi un désaccord majeur.

Nous approuvons en particulier la critique qui est faite du rapprochement raté entre EELV et Hélène Mandroux, maire de Montpellier. Il s'agit d'un ratage sur les formes et lié aux aléas de fonctionnement d'un PS travaillé par des jeux de personnes à l'arrivisme politicien typique de la "frêchie". Sur le fond Hélène Mandroux comme ses rivaux de parti et EELV convergent sur les axes locaux et nationaux d'une gestion prosystème de la crise du capitalisme.

Nous sommes également en accord sur le refus des Délégations de Service Public (DSP), du doublement de l'A9 et des réaménagements d'espace qu'il induit tout comme nous refusons ce que le Conseil d'Agglo signifie comme dépossession politique, sur des sujets essentiels comme l'eau ou les transports, des élus de proximité, ceux de Montpellier, spécialement celle des élus d'opposition pour cause de représentation bloquée à l'Agglo des seuls élus municipaux majoritaires. Il y a dans ce fonctionnement à deux étages, sur Montpellier et alentours, le signe de ce que l'intercommunalité charrie, dans les conditions actuelles, comme concentration de pouvoir entre professionnels de la politique en un éloignement assumé vis-à-vis des habitants. Ce que le retour de bâton ironique de l'affaire de la CFE aura bien mis en évidence. 

Nous retrouvons, dans l'intervention de F Viguié et AR Le Van, la position de toujours du NPA sur la nécessité d'une gestion de l'eau en régie publique. Sur le désastreux vote de Montpellier Unlimited nous avons été parmi les premiers à avoir exprimé notre rejet catégorique de l'opération et des choix politiques et économiques dans lesquels elle s'inscrit.

La conclusion est donc bien que nous avons avec ces deux élus d'opposition à la mairie de Montpellier de fortes convergences mais, il faut le dire aussi, il se confirme que nous ne pouvons accepter leur façon de laisser dans l'ombre, comme pour le précédent conseil municipal, ce qui les met en contradiction avec les élus communistes, leurs partenaires du Front de gauche. Il y a dans cette façon oblique de ne pas dire ce qui gêne dans les alliances que l'on a passées une sorte de conception "diplomatique" de l'unité qui affaiblit pour le coup la leçon que l'on fait à EELV sur leurs petits arrangements frustrés et frustrants avec la bande à Hélène ! 

 La tribune libre qui suit aborde ces questions d'un point de vue qui n'engage que son auteur

 Tables du conseil municipal de Montpellier affectées par les contorsions politiciennes


 
Nos camarades élus écrivent fort justement "Sur le plan politique bien des décisions finissent en pétard mouillé comme l’abstention d’une vingtaine de conseillers de gauche  à l’Agglo sur la campagne « Montpellier Unlimited » alors que le vote contre s’imposait.". La question se pose : pourquoi ne pas rappeler que parmi ces abstentionnistes de gauche incapables de comprendre que la seule chose à faire était de voter contre, on comptait les élus communistes dont le secrétaire fédéral Michel Passet et même René Revol du PG ? Autrement dit les deux dirigeants avec qui le camarade de Francis Viguié et porte-parole départemental de GA, David Hermet, a tenu la conférence de presse de rentrée du Front de Gauche 34 pour nous rappeler que celui-ci était la seule force cohérente d'opposition à l'orientation des socialistes. Où est la cohérence...dans l'opposition, ici, une fois levé le jeu de masques du compte rendu des élus GA-Fase, sur qui fait quoi dans le Front de gauche ...des élus au conseil municipal de Montpellier ? Mais en fait il faut se rendre à l'évidence : contre les proclamations faites devant la presse et devant les militants, la réalité du Front de gauche 34 c'est tout bonnement qu'il n'existe pas en tant que tel, qu'il n'a aucune homogénéité politique, dans une institution comme la mairie de Montpellier. Ce qui crée le grand porte-à-faux d'une GA qui nous vante pourtant que le Front de gauche est le cadre approprié pour développer des positionnements anticapitalistes. Nous constatons que, dans l'immédiat, ce sont le mutisme et le sous-entendu, compréhensibles des seuls initiés des arcanes du Front de gauche, qui semblent devenir une seconde nature de GA pour tout ce qui touche aux divergences entre les alliés dans les collectivités locales. A rapprocher de la dérisoire proclamation parue sur le blog de GA 34 en réponse à une décidément bien légitime question ("La GA pèse-t-elle [au] sein [du Front de gauche] ?") : "Nos propositions sont souvent reprises (tracts Sanofi, contre l'austérité, coordinations locales du FdG, fête départementale du FDG)." Où l'on doit constater que, chez GA, le concret et la précision politiques sur ledit poids sont d'une sidérante légèreté ! Visiblement, par ailleurs, à Montpellier, Francis Viguié n'a pas, auprès de son camarade ... d'alliance Michel Passet ... allié, comme 2e adjoint, à Hélène Mandroux, elle-même ...alliée au Modem, le même prétendu succès que ses autres camarades dans le Front de gauche. Le compte rendu ne nous permet pas, en particulier, de savoir si, comme lui, le responsable communiste a condamné les DSP sur les parkings, pour ne prendre que ce point !

Dernier exemple de l'inconséquence de l'élu GA de Montpellier : comment peut-il écrire avoir été étonné "que depuis septembre 2011, date du vote à l’unanimité, à l'Agglo, du choix du taux de contribution (la CFE) des commerçants et artisans, personne ne s’en soit soucié ou même ait fait une simulation." sans mentionner que cette unanimité incluait le vote "pour" des élus communistes et de René Revol (PG) qui ne se sont pas plus souciés que les autres de l'aberration de leur vote !

Le fin mot d'un tel positionnement en crabe c'est qu'il s'avère impossible de poser une ligne politique clairement identifiable dans toute sa radicalité anticapitaliste, y compris sur les questions d'alliance et de stratégie de pouvoir, dans une coalition qui elle-même s'est construite sur des déséquilibres internes, mis en sourdine autant que possible, mariant à la fois la revendication d'appartenir à "la gauche" (variante : en redressant à gauche le PS) et l'affirmation du refus de l'austérité social-libérale d'"Hollandréou". Contradiction du "ni, ni" (ni opposition au PS, ni coalition avec lui, quoique localement...) que l'on retrouve dans la valse-hésitation des votes pour, en abstention ou contre des élus du Front de gauche à l'Assemblée nationale ou au Sénat. Avec au bout du compte un aiguisement des contradictions provoquées par l'acceptation par le gouvernement d'un plan Gallois qui ne laisse aucun doute sur l'attaque frontale qui se prépare : contradictions entre un PC qui tente malgré tout de justifier de rester au contact du PS (il faut sauver les alliances municipales en 2014 qu'Ayrault met dans la balance pour obtenir la docilité de P Laurent! [1]) et un PG tenté de construire avec la pourtant bien atone et soumise aile gauche dudit PS et une EELV elle-même en plein désarroi, les contours d'une improbable alternative de gouvernement à Hollande-Ayrault. Comme plus court chemin vers sa... "révolution citoyenne" sans plus mentionner d'autre Bastille à prendre que...Matignon (2). En un pur maquignonnage avec des débris d'appareils ou de sous-appareils compromis dans les opérations politiciennes du social-libéralisme et de l'écolo-libéralisme ou avec des personnes pas spécialement gênées de siéger aux côtés d'un Valls ?

Qu'il soit dit que toute cette bouillie politique n'a rien à voir avec ce que le NPA 34 avait largement contribué à construire avec le Front de gauche, mais en extériorité organisationnelle totale vis-à-vis de lui, aux régionales de 2010 sous le nom d'A Gauche Maintenant ! : un accord clair qu'il avait fallu décrocher aux forceps contre les tractations qui se poursuivaient jusqu'au bout en sous-main avec Vézinhet et consort ! Il n'est pas indifférent que ces champions autoproclamés de l'unité (mais dans leur coalition !) aient décidé de mettre fin à une expérience unitaire pourtant bien en place pour réintégrer pleinement le cycle des dépendances cogestionnaires, combinées sans état d'âme particulier à des radicalités verbales, avec le PS. 


Pour avoir oublié la portée politique lourde de ces évènements, pas si lointains, d'unité sacrifiée par le Front de gauche 34 et avoir cédé à un unitarisme contredisant l'anticapitalisme affiché, GA, par son élu montpelliérain, se voit obligée de jouer des mêmes contorsions et non-dits que ses camarades burinés du Front de gauche. Et à devoir poser publiquement la question de son utilité anticapitaliste dans ce front sans pouvoir, devant les lourds handicaps qu'elle s'est imposés, offrir de convaincantes réponses. Personne ne peut se réjouir d'une telle dérive politique ...

Antoine

[1] Lu dans le Canard Enchaîné du 21 novembre





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