Le patron est au centre, les comparses sociaux-libéraux aux marges...
Communiqué du NPA
[Voir ci-dessous des extraits de Compétitivité : Gallois plagie le patronat avec l'aide de l'UMP de Laurent Mauduit paru dans Mediapart]
Rapport Gallois : Un rapport de patron pour les patrons !
lundi 5 novembre 2012
Choc, pacte, compétitivité, confiance, depuis des
semaines, avec ces mots qui tournent en bouclent, du patronat aux experts
du gouvernement, leur campagne est lancée pour faire accepter à
l’ensemble des salariés, à la population, de nouvelles attaques contre
les revenus, contre les services publics, pour imposer une austérité qui
assurera profits et rentabilité au patronat.
Aujourd’hui Louis Gallois vient de rendre son
rapport au gouvernement. Pas de surprise. Il reprend à son compte les
revendications du patronat, dont la principale est un allègement de 30
milliards de cotisations salariales. Si le gouvernement donnait suite à
cette proposition, cela constituerait un véritable hold up sur la partie
de nos salaires versée directement par les employeurs pour assurer à
chacun des services sociaux de qualité. Et on va nous représenter la
facture sous forme d’impôts, de TVA, de CSG. Inacceptable !
Le rapport Gallois est un rapport de patron fait
pour les patrons. Le premier ministre annonce déjà qu’il en tirera
toutes les conséquences. Nous aussi. Il nous appartient d’organiser la
résistance, l’opposition, à cette politique injuste qui conduit à la
récession.
NPA
Montreuil, le 5 novembre 2012
Compétitivité : Gallois plagie le patronat avec l'aide de l'UMP
5 novembre 2012 |
(Mediapart)
Extraits
[...] Maintenant que l’on connaît le détail des réformes préconisées par
l’ancien patron d’EADS, le constat saute aux yeux : le fameux document,
qui a mis en émoi de si longues semaines toute la presse et qui a
alimenté d’innombrables rumeurs, n’est qu’une compilation de nombreux
autres rapports écrits auparavant par… des officines patronales !
Lesquelles officines sont aujourd’hui naturellement trop contentes que
leurs idées progressent sous une présidence socialiste. En creux,
l’histoire des emprunts faits par Louis Gallois – avec l’aide d’un
rapporteur adjoint qui est membre de… l’UMP ! – en dit donc très long
sur les vraies sources d’inspiration de la politique économique
française impulsée aujourd’hui par François Hollande. [...]
[Ce rapport] se borne à énumérer quelques poncifs et lieux communs sur la
compétitivité, que l’on retrouve depuis des lustres dans toutes les
publications patronales. « Sanctuariser le budget de la recherche publique et celui du soutien à l’innovation » ;
« conditionner les soutiens de l’État aux actions des grandes
entreprises à leur capacité à y associer leurs fournisseurs et
sous-traitants » [...]
Comme on s’y attendait, le rapport de Louis Gallois préconise bel et bien
de mettre en œuvre la fameuse réforme, improprement appelée « TVA
sociale », voulue par Nicolas Sarkozy, ou à défaut une variante, en
relevant la CSG. En clair, il s’agit d’organiser un « choc » pour
transférer massivement des cotisations sociales à la charge des
employeurs sur des prélèvements acquittés par les consommateurs ou les
salariés. Autrement dit, Louis Gallois recommande aux socialistes de
faire l’exact contraire de ce qu’avait promis… François Hollande.
Du coup, on ne peut s’empêcher de se poser une nouvelle fois la
question : mais pourquoi donc François Hollande a-t-il eu l’idée
incongrue d’ouvrir ce chantier de la compétitivité dès le début de son
quinquennat et d’enfourcher le cheval de bataille qui était jusque-là
celui du patronat et de l’UMP ? Et pourquoi ce travail de réflexion
a-t-il été confié à Louis Gallois ?
En vérité, on comprend mieux l’enjeu de ces questions lorsque l’on connaît la genèse de cette idée du « choc de compétitivité ». Car – nous y voilà ! –, ce n’est pas Louis Gallois qui peut en revendiquer la paternité. C’est une idée qui est véhiculée depuis de longs mois par les milieux d’affaires français et les cercles dominants du patronat. Elle a donc alimenté une cascade de rapports – tous sur le même thème – dans lesquels Louis Gallois est venu ensuite puiser son inspiration. [...]
Ce qu’il y a de stupéfiant dans toute cette histoire, c’est que les dirigeants socialistes savent tout cela. De même qu’ils connaissent la genèse de cette idée de « choc de compétitivité », qui a éclos dans les cercles dominants du patronat. De même qu’ils n’ignorent pas que Louis Gallois est, sur ce sujet, leur porte-parole. Ce qui n’empêche pourtant pas Jean-Marc Ayrault de confier quelques jours plus tard, le 10 juillet, à Louis Gallois le soin de réaliser ce rapport.
Dès lors, l’histoire était écrite d’avance : avec l’aide notamment d’un militant de l’UMP, Louis Gallois s’est borné à peu de choses près à recopier tous les rapports antérieurs, écrits par divers cénacles patronaux. Et c’est ce qu’il y a de sidérant dans ce feuilleton : ce sont ces cercles patronaux qui donnent depuis plusieurs mois le « la » de la politique économique française.
Pour être précis, ils ne sont pas les seuls à faire campagne en ce sens. Sous la houlette de Christine Lagarde, même le Fonds monétaire international (FMI) est entré ce lundi dans la danse, en publiant un rapport sur la France (ici la dépêche de l’AFP), sommant le gouvernement socialiste d’engager une réforme pour améliorer sa … compétitivité. [...]
Voilà donc Jean-Marc Ayrault prévenu : le rapport Gallois n’est qu’une compilation de vieux rapports patronaux, complété par quelques obsessions ultralibérales dont le FMI a le secret. Aux dernières nouvelles, cela ne devrait pas dissuader le premier ministre de reprendre à son compte une partie de ses préconisations.
D’ici là, les militants socialistes pourront se réconforter en lisant plusieurs fois – on ne s’en lasse pas – le communiqué de victoire de la présidente du Medef, Laurent Parisot (ici dans sa version intégrale). Intitulé « Rapport Gallois : une étape décisive vers un big bang économique salvateur », il rapporte les propos enthousiastes de la patronne des patrons : « La “compétitivité équitable” est notre cheval de bataille depuis plusieurs années. Le diagnostic posé par le rapport Gallois est juste. La plupart de ses recommandations sont issues des réunions de travail entre Louis Gallois et les chefs d'entreprise. Il s'agit désormais de savoir quand et comment ses propositions seront mises en œuvre. Le chantier est vital pour l'économie de notre pays et il est de grande ampleur. Le Medef y contribuera dans un esprit constructif. »
En vérité, on comprend mieux l’enjeu de ces questions lorsque l’on connaît la genèse de cette idée du « choc de compétitivité ». Car – nous y voilà ! –, ce n’est pas Louis Gallois qui peut en revendiquer la paternité. C’est une idée qui est véhiculée depuis de longs mois par les milieux d’affaires français et les cercles dominants du patronat. Elle a donc alimenté une cascade de rapports – tous sur le même thème – dans lesquels Louis Gallois est venu ensuite puiser son inspiration. [...]
Ce qu’il y a de stupéfiant dans toute cette histoire, c’est que les dirigeants socialistes savent tout cela. De même qu’ils connaissent la genèse de cette idée de « choc de compétitivité », qui a éclos dans les cercles dominants du patronat. De même qu’ils n’ignorent pas que Louis Gallois est, sur ce sujet, leur porte-parole. Ce qui n’empêche pourtant pas Jean-Marc Ayrault de confier quelques jours plus tard, le 10 juillet, à Louis Gallois le soin de réaliser ce rapport.
Dès lors, l’histoire était écrite d’avance : avec l’aide notamment d’un militant de l’UMP, Louis Gallois s’est borné à peu de choses près à recopier tous les rapports antérieurs, écrits par divers cénacles patronaux. Et c’est ce qu’il y a de sidérant dans ce feuilleton : ce sont ces cercles patronaux qui donnent depuis plusieurs mois le « la » de la politique économique française.
Pour être précis, ils ne sont pas les seuls à faire campagne en ce sens. Sous la houlette de Christine Lagarde, même le Fonds monétaire international (FMI) est entré ce lundi dans la danse, en publiant un rapport sur la France (ici la dépêche de l’AFP), sommant le gouvernement socialiste d’engager une réforme pour améliorer sa … compétitivité. [...]
Voilà donc Jean-Marc Ayrault prévenu : le rapport Gallois n’est qu’une compilation de vieux rapports patronaux, complété par quelques obsessions ultralibérales dont le FMI a le secret. Aux dernières nouvelles, cela ne devrait pas dissuader le premier ministre de reprendre à son compte une partie de ses préconisations.
D’ici là, les militants socialistes pourront se réconforter en lisant plusieurs fois – on ne s’en lasse pas – le communiqué de victoire de la présidente du Medef, Laurent Parisot (ici dans sa version intégrale). Intitulé « Rapport Gallois : une étape décisive vers un big bang économique salvateur », il rapporte les propos enthousiastes de la patronne des patrons : « La “compétitivité équitable” est notre cheval de bataille depuis plusieurs années. Le diagnostic posé par le rapport Gallois est juste. La plupart de ses recommandations sont issues des réunions de travail entre Louis Gallois et les chefs d'entreprise. Il s'agit désormais de savoir quand et comment ses propositions seront mises en œuvre. Le chantier est vital pour l'économie de notre pays et il est de grande ampleur. Le Medef y contribuera dans un esprit constructif. »
Même son de cloche chez Jean-François Copé, qui appelle tout simplement François Hollande à « avoir le courage » d'appliquer les mesures contenues dans le rapport. « Les
mesures préconisées par le rapport Gallois, moi je les approuve
totalement, elles correspondent exactement à ce que nous souhaitons pour
l'économie, (...) à ce que nous avons initié avec Nicolas Sarkozy tout
au long des années qui viennent de s'écouler », a déclaré le secrétaire général de l'UMP lors d'un point de presse.
Et dire qu’il y a des mauvaises langues pour prétendre que la politique économique et sociale n’a pas franchement des accents de gauche…
......................
Une bonne nouvelle au milieu de tout ces jeux de jambes propatronaux : Exploiter autrement le gaz de schiste ? Le gouvernement ne suivra pas Gallois. Mais les socialistes nous ont habitués à avancer en crabe et nous devons garder notre méfiance car 1/ nous ne sommes pas sûrs qu'ils ne trouveront pas le moyen d'étancher, sur ce terrain aussi, la soif de profit de nos capitalistes et 2/ nous pouvons craindre qu'ils nous vendront - au moins le temps que passe l'orage social - un refus de la fracturation hydraulique (qui n'est déjà pas en soi un refus de l'exploitation des gaz de schiste !) contre notre acceptation des terribles reculs sociaux induits par le TSCG et ses déclinaisons austéritaires. Sur les prisons, sur le mariage homosexuel ou sur le remboursement de la pilule, toutes mesures que nous approuvons, voyez comme ils nous la jouent "hein que nous sommes progressistes !" pour nous faire avaler l'autre pilule, la grosse, celle de la baisse du coût du travail ! Ne l'oublions pas, ils sont vraiment capables du pire comme du pire !
Et dire qu’il y a des mauvaises langues pour prétendre que la politique économique et sociale n’a pas franchement des accents de gauche…
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Une bonne nouvelle au milieu de tout ces jeux de jambes propatronaux : Exploiter autrement le gaz de schiste ? Le gouvernement ne suivra pas Gallois. Mais les socialistes nous ont habitués à avancer en crabe et nous devons garder notre méfiance car 1/ nous ne sommes pas sûrs qu'ils ne trouveront pas le moyen d'étancher, sur ce terrain aussi, la soif de profit de nos capitalistes et 2/ nous pouvons craindre qu'ils nous vendront - au moins le temps que passe l'orage social - un refus de la fracturation hydraulique (qui n'est déjà pas en soi un refus de l'exploitation des gaz de schiste !) contre notre acceptation des terribles reculs sociaux induits par le TSCG et ses déclinaisons austéritaires. Sur les prisons, sur le mariage homosexuel ou sur le remboursement de la pilule, toutes mesures que nous approuvons, voyez comme ils nous la jouent "hein que nous sommes progressistes !" pour nous faire avaler l'autre pilule, la grosse, celle de la baisse du coût du travail ! Ne l'oublions pas, ils sont vraiment capables du pire comme du pire !
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