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Béziers. Une élection à méditer à gauche et...plus à gauche encore !


Partielle de Béziers. La droite profite de la faillite de la gauche !

Plus de 58 % d'abstention (jusqu'à 79% dans un quartier populaire !), 20 points de plus qu'en juin. Ce seul chiffre dit la démobilisation électorale qui a méchamment percuté la candidate du gouvernement sur Béziers : elle perd  plus d'un point par rapport à son score de juin alors que le candidat de droite en gagne 9, la différence se matérialisant en voix entre un - 4700 pour la première et un - 1900 pour le second (voir le dossier de L'Hérault du jour ci-dessous).

Ce qui est le plus flagrant c'est la désynchronisation des effets d'usure des deux grands partis nationaux dans cette élection locale : les chiffres en pourcentage et en voix l'attestent, le discrédit de l'orientation antipopulaire du gouvernement a indiscutablement plus pénalisé sa représentante locale, pitoyablement réduite à déplorer certaines "impatiences" de l'électorat, que ne l'a fait la déconfiture grandguignolesque de l'UMP sur son candidat biterrois. Voilà qui est particulièrement inquiétant d'autant plus que l'extrême droite, éliminée au second tour, par l'effet mécanique d'une moindre participation combinée à la fixation d'une partie de l'électorat le plus à droite sur une candidature UMP au travail sur ses terres idéologiques, reste à un niveau élevé (au-dessus de 20 %). 

Précisons que notre inquiétude face à cette polarisation à droite ne manifeste bien sûr aucun regret vis-à-vis d'un PS dont nous n'attendons rien de bon. Pas même qu'il puisse redresser la barre à gauche, ce qui reste une illusion propagée par le Front de gauche. Cette candidature sur Béziers était certes emmenée par un candidat communiste  marqué plus à gauche que bien d'autres du PCF ailleurs dans d'autres élections (à Montpellier par exemple). Mais précisément le constat n'en est que plus clair qu'une radicalité qui ne va pas jusqu'au bout d'une rupture ouverte, cohérente et clairement assumée publiquement avec le PS n'est pas à la hauteur des enjeux. Là est notre inquiétude : sur le constat de l'inexistence d'une réponse de gauche échappant au rejet populaire du PS.

Avec un résultat inférieur à 5 % alors qu'il dépassait les 6 % en juin, mais avec surtout la perte de la moitié des voix (1580 contre 3145), Paul Barbazanges est en effet, lui aussi, atteint par le même manque de crédibilité que sa "camarade", comme il dit, du PS. C'est toute une politique ambivalente du Front de gauche qui a échoué ici : en fonction de données locales (une forte lutte interne avec le PG 34 de René Revol qui refusait le verrouillage communiste de la campagne et s'est abstenu de participer à celle-ci) mais aussi en lien avec le brouillage accentué d'une orientation nationale qui n'a rien de décisif  à apporter en termes de débouché politique depuis la dernière campagne présidentielle. Les forts coups de gueule de Mélenchon et sa tonitruante conversion à l'écosocialisme ne peuvent fonctionner comme substituts d'une campagne unitaire décidée à aller jusqu'à l'opposition frontale avec le gouvernement pour faire converger les luttes et imposer les revendications, à commencer par l'interdiction des licenciements. Ce que le NPA propose inlassablement mais que le Front de gauche ne s'autorise pas, prisonnier qu'il est de ses équilibres internes et, liés à eux pour une bonne part, des alliances locales, principalement du PCF, avec les socialistes, alliances qu'"il faudra bien" renouveler en 2014. 

Se borner à quelques escarmouches parlementaires de toute évidence impuissantes à mettre un terme aux attaques social-libérales, sans parler de l'incroyable et grotesque proposition de Mélenchon de devenir le successeur d'Ayrault à Matignon en comptant sur l'appui des godillots socialistes et écolos de l'Assemblée Nationale, voilà qui ramène la "révolution citoyenne" à des contours de petits arrangements institutionnels que la prise de la Bastille avait un temps estompés ! Pas très motivant pour obtenir l'appui populaire contre les licenciements, pour des salaires permettant de vivre décemment ou encore le maintien de services publics dignes de ce nom...


Béziers le montre à l'envi, c'est à une tout autre orientation à la gauche du PS qu'il faut s'atteler pour redonner l'espoir que le social-libéralisme et son frère jumeau le libéralisme ne sont pas l'horizon indépassable de nos sociétés. Hors jeu sur le terrain de l'organisation d'une mobilisation sociale construisant un rapport de force anti-austéritaire maximum, hors-jeu électoralement, les militants du Front de gauche devront interroger les blocages qui empêchent leur organisation d'être ce qu'elle dit être : radicalement décidée à en découdre avec le libéralisme, voire le capitalisme ! Avec le social-libéralisme aussi qui délègue le "camarade" Manuel Valls-avec les Roms pour soutenir la candidate biterroise au second tour ?

Antoine

Illustration : t‑Poing‑et‑rose.jpg

 L'Hérault du jour du 10 décembre 2012

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La langue de bois social-libérale après la gifle : les gens ne comprennent pas le gouvernement, on va mieux leur expliquer...les bonnes raisons de leur infliger l'austérité !

 Lu sur Le Monde


Partout, la gauche est en repli. Dans le Val-de-Marne, elle est carrément éliminée et dans l'Hérault, elle ne peut plus prétendre à la victoire, contrairement à juin dernier. [...]

Pour la gauche, qui espérait conserver Béziers et faire tomber Antony, c'est un vrai revers, et peut-être aussi un électrochoc, le premier depuis sept mois. Devant la presse, ce lundi, le flegmatique Harlem Désir n'a pas tourné autour du pot.


« Il y a un besoin de pédagogie, d''explications, de cohérence chez les Français et particulièrement dans l'électorat de gauche, qui attend des résultats », reconnaît le premier secrétaire du parti socialiste.
Donc, la crise n'explique pas tout. Elle suffirait pourtant amplement à expliquer la gueule de bois qui s'est emparée des électeurs de gauche : entre mai et octobre, le nombre des chômeurs est passé de 2,9 millions à 3,1 millions, les plans sociaux se multiplient, la pauvreté augmente. Le pays est plongé dans une crise profonde dont on ne voit pas le bout.

Ce n'est pourtant pas cette situation objective que pointe Harlem Désir, mais « le défaut d'explication », « le besoin de pédagogie ». [...]

Dans le dernier baromètre Ipsos-Le Point, ils sont désormais 60 % à désavouer l'action présidentielle (+ 7 points de mécontents en un mois) et 58 % à avoir une image défavorable de celle du premier ministre (+ 9 points). Les deux hommes perdent aussi bien à gauche qu'au centre.


Le sondage a été réalisé les 7 et 8 décembre, juste après le bras de fer autour de Florange. C'est un désaveu cinglant de la stratégie présidentielle qui consistait à vouloir jouer sur tous les tableaux pour essayer de perdre le moins d'électeurs possible.


Arnaud Montebourg était chargé de donner des gages à la vieille gauche, avec son projet de nationalisation des hauts-fourneaux.  Jean-Marc Ayrault campait le social démocrate qui s'assume, François Hollande était l'homme de la synthèse qui ne désavouait personne.


Eh bien c'est raté. Les électeurs n'ont vu dans cette affaire qu'un seul gagnant : Mittal. Comme quoi, la crise impose aux gouvernants une toute autre posture.

L'article intégral 

 Lu sur Mediapart

"Pour Dolorès Roqué [PS], « la défaite est cinglante », analyse le chercheur Emmanuel Négrier. « La gifle est de très grande ampleur, car Roqué n'avait pas de dissidence à gauche, au contraire du mois de juin. La gauche locale ne s'est pas déplacée du tout. » Le candidat du Front de gauche, qui avait fait campagne « contre l'austérité », perd aussi la moitié de ses voix par rapport à juin. 

Dans la 13e circonscription des Hauts-de-Seine (Antony, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry et Sceaux), Patrick Devedjian, président du conseil général et ancien ministre UMP, arrive en tête du premier tour avec plus de 49 % des voix, devant le candidat MRC Julien Landfried, soutenu par le PS, qui aurait enregistré environ 32 % des suffrages, selon des résultats non officiels annoncés à la mairie d'Antony. L'abstention a atteint 63 %.

Dans le Val-de-Marne, le candidat socialiste Akli Mellouli (19,99 %) est carrément éliminé du second tour, qui verra s'opposer le député sortant UDI, soutenu par l'UMP, Henri Plagnol (26,2 %), et un dissident UMP, Sylvain Berrios (23,39 %). Dans cette circonscription, l'abstention s'élève à 70,6 %."


Quant à la langue de bois la palme revient à Peillon : "« Je ne crois pas que ce soit une gifle », a relativisé le ministre de l'éducation nationale Vincent Peillon sur RMC. Même s'il convient de la nécessité d'« envoyer des messages positifs » aux électeurs d'ici dimanche prochain, date du second tour.". Mais Delphine Batho n'est pas mal non plus : "Sur France Inter, la ministre de l'écologie Delphine Batho a au contraire reconnu qu'il s'agit « d'un mauvais résultat qui doit nous interpeller ». « Il y a certainement des leçons à en tirer sur la nécessité d'être plus combatifs, sur le fait que les socialistes ne doivent pas se reposer sur les lauriers de la victoire du 6 mai dernier. »"

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