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Cancer... L'austérité et la règle "d'or" aggravent la pauvreté et tuent la santé publique

  
 Pauvreté, cancer et démission gouvernementale en matière de santé publique
On rapprochera ce que rapporte l'article de Midi libre, ci-dessous, sur les inégalités dans l'accès aux soins en matière de cancer, de la politique d'austérité menée par le gouvernement. Un discours de Hollande viendra conclure le colloque de l'Inca comme pièce du dispositif politique visant à masquer que ce sont la politique gouvernementale d'acceptation du droit patronal à licencier en fonction des logiques de profitabilité privée et l'alignement des politiques sur les critères patronaux de compétitivité et la règle d'or capitaliste qui accentuent  une situation "travaillée" depuis des années par la droite et déplorée par ledit Institut (voir notre rubrique A lire aussi).
Santé : le cancer s'acharne sur les pauvres
Midi Libre
03/12/2012

Les pauvres subissent plus durement que les autres, les conséquences du cancer. Bien que la mortalité par cancer diminue de manière générale, les personnes défavorisées continuent de souffrir et mourir plus de cette maladie que les autres.
 Mauvaises conditions de vie, tabagisme accru, dépistage défaillant, suivi médical en pointillé : le cancer frappe plus durement les pauvres et l’écart avec le reste de la population continue de se creuser, déplore l’Institut national du cancer (Inca) qui organise demain un colloque à ce sujet, conclu par une intervention de François Hollande.
"La mortalité générale par cancer diminue d’année en année, mais les personnes issues des catégories socio-professionnelles les moins favorisées continuent de souffrir et mourir plus du cancer que les autres", souligne la présidente de l’Inca, Agnès Buzyn. Un rapport diffusé en 2008 par l’Institut de veille sanitaire (InVS) mettait en lumière le "rôle majeur du cancer dans les inégalités sociales de mortalité en France".
Selon Mme Buzyn, la situation n’a guère évolué depuis, avec des "progrès et innovations qui profitent avant tout aux plus favorisés", ce qui justifie l’organisation des "Rencontres annuelles 2012" de l’Inca autour de ce thème.
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A lire aussi
Financement de la Sécu : un budget d'austérité qui préfigure la règle d’or !
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) de 2013 comme les précédents prétend « redresser les comptes ». On est loin du principe qui a prévalu à la création de la Sécu en 1945 : « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins » ! Pendant 50 ans, jusqu'à la loi Juppé de 1995, la Sécu a pu fonctionner sans budget préalable. En effet le financement de la Sécu ne doit donc pas dépendre d’une enveloppe budgétaire fermée, les dépenses varient selon diverses circonstances (épidémie, crise, progrès médicaux…) Prétendre « redresser les comptes » relève d’une escroquerie car les gouvernements successifs ont eux-mêmes créé le déficit en n’affectant pas les recettes nécessaires au financement, notamment par des cadeaux aux employeurs, les exonérations des cotisations sociales atteignent 255, 5 milliards d’euros en dix ans !
Les ministres de la santé et du budget, Marisol Touraine et Jérôme Cahuzac, ont présenté fin septembre le PLFSS 2013.[...]
François Hollande s’était engagé pendant les élections à fixer la progression de l’Objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) à 3 %, ce qui était déjà bien en-dessous des besoins. Il sera limité à 2, 7 %. Le « redressement des comptes » se fera surtout sur le dos des malades et des retraités. 
Pour la branche maladie, l’économie devrait être de 2, 5 milliards d’euros. Le PS militait pour l’abrogation des franchises médicales. Il n’en n’est plus question. Toutes les mesures empêchant un nombre croissant de malades de se soigner (forfait, déremboursement de médicaments…) sont maintenues.[...]
François Hollande s’était engagé pendant les élections à fixer la progression de l’Objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) à 3 %, ce qui était déjà bien en-dessous des besoins. Il sera limité à 2, 7 %. Le « redressement des comptes » se fera surtout sur le dos des malades et des retraités. 
Pour la branche maladie, l’économie devrait être de 2, 5 milliards d’euros. Le PS militait pour l’abrogation des franchises médicales. Il n’en n’est plus question. Toutes les mesures empêchant un nombre croissant de malades de se soigner (forfait, déremboursement de médicaments…) sont maintenues. 
Le gouvernement a aussi « oublié » d’abolir l’imposition des indemnités journalières des victimes d’accident de travail et de maladie professionnelles. La taxation des mutuelles instaurée par la droite, et qui avaient eu pour conséquence des hausses importantes des tarifs, restent en vigueur. Cela n’empêche d’ailleurs pas la FNMF2 d’approuver ce PLFSS !
L’hôpital public devra économiser 657 millions d’euros ! La loi HPST3 est maintenue avec tous ses effets néfastes, restructurations, fermeture de services et d’hôpitaux, réductions dramatiques d’emplois… La durée de séjour dans les hôpitaux sera administrativement limitée pour économiser 193 millions, ce qui peut aussi avoir des conséquences dramatiques.
Les pensions des retraités imposables seront ponctionnées de 0, 15 % en 2013 et de 0, 3 % en 2014. Une amorce pour aller plus loin comme pour la CSG, qui est aussi prélevé sur les retraites (entre autres) pour financer notamment… les retraites. 
Le même principe s’applique pour cette « contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie ». Dans les deux cas, il s’agit d’une diminution des pensions qui cache son nom. Il est déjà annoncé qu’en 2013 elle ne sera pas destinée à financer la dépendance. 
La règle d’or s’applique aux organismes de Sécurité sociale. L’austérité est imposée dans le PLFSS 2013 mais elle ne suffira pas à atteindre l’équilibre budgétaire. Ce projet de budget n’est qu’une étape de l’offensive contre nos salaires ! La Sécu reste financée majoritairement par les cotisations sociales, le salaire socialisé, mais le basculement vers le financement par l’impôt est à l’ordre du jour. Le seul débat au sein du gouvernement porte sur les modalités : TVA, fiscalité « écologique » ; CSG ? L’enjeu du combat est la sauvegarde de la Sécu et le partage des richesses. 
Austérité : Prochain objectif, la Sécu !
Le gouvernement a fait le choix du « crédit d’impôt » aux entreprises, compensé par une hausse de la TVA [au lieu de celle de la CSG] . Pour les caisses du patronat, le résultat est le même d’après Jean-François Pilliard, président de la commission protection sociale du Medef,  (qui a fait ses comptes) « 20 milliards d’euros dans les deux cas, c’est 6 % de la masse salariale concernée ».
Mais poursuit-il, « la grosse différence, c’est que les allègements de cotisations préconisés par Louis Gallois permettaient d’amorcer dès maintenant une réforme du financement de la protection sociale ». Et dans ce domaine, il est urgent pour le Medef de passer aux actes.

Pillard est confiant : « le gouvernement en est d’ailleurs persuadé puisque Jean-Marc Ayrault a demandé (…) d’ici au 1er mai plusieurs scénarios de réformes ». Pour cela, François Hollande n’aura pas besoin de changer de cap puisque les exonérations de cotisations sociales pour les patrons compensées par la hausse de la CSG sont l’une de ses propositions de campagnes.

C’est donc un nouveau hold-up qui se prépare pour dépouiller les salariés de leurs cotisations sociales, cette partie de leur salaire qui finance les retraites, les soins, le chômage… Cela s’accompagnera de nouvelles restrictions sur l’accès aux soins et d’une nouvelle grande offensive contre les retraites prévue pour 2013. Un défi qu’il faut dès maintenant s’apprêter à relever.
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