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Montpellier. Une crèche en DSP est-elle une crèche municipale ?


La Délégation de Service Public (DSP) de la crèche Joséphine Baker de Montpellier, un indicateur politique ...


Nous trouvons ce titre dans l'édition de ce mardi de L'Hérault du jour :

 


Cette mise au point de l'adjointe communiste à la maire socialiste de Montpellier intervient le jour où la municipalité inaugure cette crèche qui a fait couler beaucoup d'encre suite au conseil municipal du 7 février 2011 qui vota la DSP de ladite crèche à partir d'un rapport présenté justement par cette élue communiste.  C'est l'occasion pour nous de faire un rappel de la position des uns et des autres sur cette affaire en précisant la place que cette DSP a prise dans les orientations générales des partis locaux, essentiellement, pour ce qui nous concerne, les partis de gauche, mais aussi dans le syndicalisme, en l'occurrence ici la CGT des personnels territoriaux.

 
 L'Hérault du jour du 4 décembre 2012


Il est intéressant de noter que la polémique part d'un communiqué de la CGT des territoriaux de la mairie et du CCAS de Montpellier contestant qu'une crèche en DSP puisse être qualifiée de municipale, comme fait la mairie de Montpellier. Il n'est pas non plus anodin que ce soit une élue communiste, qui plus est adjointe de la maire, qui soit appelée à monter au créneau pour neutraliser la protestation syndicale : gauche contre syndicat voilà qui a une allure plutôt paradoxale mais qui surtout déstabilise précisément les étiquetages politiques convenus. Peut-on être de gauche, communiste même, et défendre une DSP, par ailleurs sur un sujet aussi humainement sensible que la petite enfance, en portant le fer, comme fait F Prunier, au coeur de ce qui est vraiment en jeu, la pertinence de  l'équation, acceptée pourtant dans beaucoup de secteurs de la gauche d'alternative : DSP = privatisation  ?

En ce mois de février 2011 

Mais faisons un petit retour en arrière. Après le vote du 7 février 2011, le débat s'est focalisé sur les dangers de privatisation qu'impliquent les DSP : il faut le rappeler, celles-ci sont bien une délégation faite par un organisme public, le plus souvent, dans le contexte de marchandisation généralisée, à une entreprise privée (parfois à une entité associative ou de l'économie sociale et solidaire). C'est d'ailleurs en réponse au tollé provoqué à gauche par ce vote, tant du côté syndical que du côté politique (où le NPA a eu un rôle particulièrement actif, le PCF, de son côté, se donnant à voir fortement divisé. Voir le dossier de presse ci-dessous) que la mairie trouvera la parade : c'est à la Mutualité Française de l'Hérault que fut octroyée la DSP de la crèche. Ouf, la mutualité cela fleure bon la tradition ouvrière et la gauche "populo". Exit la privatisation et la dérive "capitaliste". Et vive le maintien de la nature municipale (de gauche donc !) de la crèche en question. Voilà le raisonnement qui est à l'oeuvre dans l'intervention d'aujourd'hui de Françoise Prunier au nom de la coalition gérant la mairie : celle-ci en tant que structure politique, autonome vis-à-vis des pures rationalités et rentabilités économiques, est aux commandes; les petits enfants seront bien soignés et entourés ! La qualité de leur prise en charge sera parfaitement codifiée dans le cahier des charges de la DSP.

Mais voilà,  la réalité est têtue : et d'abord celle des mutuelles dont il convient de dire que, à leur demande en 1993, elles sont "considérées comme des «entreprises d’assurances» au sens de la législation européenne" dont nul n'ignore qu'elle s'alimente aux principes du libéralisme économique. Des processus de "démutualisation" y sont par ailleurs à l'oeuvre qui induisent des adaptations, certes encore hétérogènes d'une mutuelle à une autre, aux logiques financières, de rentabilité, de la concurrence capitaliste, couplées à des processus de bureaucratisation au profit de véritables "managers" contredisant l'éthique militante toujours affichée de la solidarité des sociétaires, de la démocratie, de la "non lucrativité", etc. (voir L’éthique dans le management des entreprises mutualistes : questions de gouvernance et de légitimité). [1]  

Dans ces conditions non fantasmées du fonctionnement de bien des mutuelles, confier une crèche à une structure mutualiste se réclamant certes, comme la plupart d'entre elles, de l'économie sociale et solidaire, n'est aucune garantie contre le développement d'une pratique "privée" qui ne dit pas son nom tant pour ce qui concerne le travail des salariés que pour le service délivré du côté des enfants ! Quant à l'idée du contrôle "politique" de la DSP, l'expérience de celles qui concernent la restauration scolaire, avec des "privés" en bonne et due forme, devrait amener Françoise Prunier à plus de prudence ! Enfin, comme toujours, la petite concession d'un jour, ici une entorse à la municipalisation des crèches, crée un précédent dont le privé sait jouer face à des équipes politiques sans plus de boussole principielle et gagnées à l'idéologie, intrinsèquement libérale, des réponses techniques (et comptables) à apporter sur le terrain social !

On n'oubliera pas aussi que l'arbre de la crèche Joséphine Baker  et des positions de défense adoptées par la conseillère communiste sur la difficulté à recruter le personnel municipal qualifié pour maintenir ladite structure en gestion municipale, ne sauraient cacher la forêt d'une forte appétence de la mairie de Montpellier pour les DSP comme on a pu le vérifier lors du dernier conseil municipal avec celle des parkings d'Antigone/Comédie confiée à Vinci ! Du privé pur et dur.

En résumé, quoi que dise Françoise Prunier, le caractère par définition délégataire d'une DSP, combiné à une orientation générale de la majorité de Montpellier acceptant, au nom d'arguments apolitiques, techniques, de déléguer au privé, participe de la conception social-libérale de l'action municipale que cautionne le PCF 34 : elle est un signe de dépossession volontaire (une servitude volontaire) de l'instance politique, d'un affaiblissement de la notion de service public qui devrait pourtant occuper une place centrale dans la réappropriation du terrain perdu, depuis les années 80, face au libéralisme...et au social-libéralisme, les bien nommés ! Que, circonstanciellement, de par le rapport de forces imposé par la vigilance des partis de gauche, des syndicats et des associations, la  mairie arbore frénétiquement le drapeau municipal à propos de la crèche Joséphine Baker n'enlève rien à la faute politique commise. La persévérance de Françoise Prunier à justifier l'injustifiable, en Délégation de Service Politique commandé par Hélène Mandroux, en dit long sur la profondeur de la dépendance de son parti à un parti dont l'allégeance au rapport Gallois vient de signer son caractère irréversiblement capitaliste, social (?)-capitaliste !

Aspects politiques de l'affaire 

Sur un plan directement politique la DSP de la crèche Joséphine Baker est une véritable leçon de choses sur ce qu'est la gauche locale : Françoise Prunier rapportant, en tant que communiste, en faveur de cette DSP et, comme on le voit aujourd'hui, allant jusqu'au bout de sa démarche, incarne à elle seule ce qu'est l'inscription du PCF 34 dans son alliance avec le PS local. Une véritable soumission qui rend d'autant plus contradictoire l'affichage Front de gauche d'une radicalité contestant l'autre soumission, celle du PS aux lois capitalistes ! Le grand écart fut tel d'ailleurs, à la suite du conseil municipal de février 2011, qu'il amena le PCF de Montpellier à critiquer ouvertement le vote de la mise en DSP de la crèche (voir ci-dessous) et donc, bien sûr implicitement, le vote "pour" des élus communistes. Ce dont on aurait pu se réjouir si cette fraction communiste ne s'était elle-même, à son tour, réalignée, aux cantonales, sur la direction départementale du parti pour rompre l'unité réalisée avec le NPA aux régionales de l'année antérieure. On n'oubliera pas en effet que le PCF de Montpellier, au lieu de prendre appui sur la convergence réalisée contre la DSP de Joséphine Baker avec l'élu du NPA à la mairie, Francis Viguié, n'hésita pas à lui opposer, aux cantonales de mars de cette même année 2011, un candidat en phase avec "la vocation cogestionnaire avec le PS local" ! Le tout s'inscrivant dans la volonté de poser les bases d'une candidature présidentielle de Jean-Luc Mélenchon pour le Front de gauche présentée comme ... unitaire (mais sans le NPA) et...indépendante du PS (ce que précisément le NPA posait comme seule condition pour faire l'unité avec le Front de gauche) ! Chacun essayera de cerner la cohérence d'une démarche unitaire et indépendante qui s'est  réalisée contre l'unité avec le NPA et dans une dépendance locale maintenue avec le PS !

Le PG, lui, n'a pas hésité à signer l'appel contre la DSP de la crèche aux côtés du NPA mais aussi de Attac, la FSU, Solidaires, la CNT Santé Social, la Fase ou la CGA. Mais l'heure des élections ayant sonné, les candidats du PG pour le Front de gauche, sur le 10e canton, faisaient le choix de rester seulement interrogatif sur le sens de cette DSP (2)

 
Quant à Francis Viguié, on retiendra que, du temps où il représentait le NPA, il n'hésita pas à porter la contestation ouverte d'une décision de DSP emblématique d'une politique de coalition du parti majoritaire du Front de gauche avec le social libéralisme que celui-ci fustige (voir ci-dessous). Aujourd'hui membre du Front de gauche il continue à dénoncer les DSP mais sans plus cette vigoureuse mise en cause des jeux tacticiens de celui qui est désormais devenu son partenaire politique. Comme l'ensemble de GA 34, il semble désormais se plier à un fonctionnement de la coalition respectueux des orientations à géométrie variable de chacune de ses composantes avec comme convergence entre elles le refus d'engager leurs forces dans la préparation d'un mouvement social décidément antigouvernemental coordonnant les luttes en cours et faisant fonction de catalyseur des mécontentements antiaustéritaires (3). Géométrie variable à l'échelle nationale, hors problématique de lutte sociale, vérifiable dans l'attitude d'un Pierre Laurent et d'un Jean-Luc Mélenchon : le premier insistant auprès de Ayrault, malgré les quelques récents votes "contre" des sénateurs communistes, pour garder le cap de listes communes avec le PS aux municipales de 2014; le second reprenant son registre "révolutionnaire" de la présidentielle (mis en sourdine pendant l'été) pour...se proposer ...comme premier ministre de rechange...appuyé par ...des députés socialistes et écologistes jusque là pourtant docilement positionnés derrière Hollande et Ayrault !

Nous avions été amenés à sourire de "l'audacieux" Montpellier-Bastille-Montpellier d'un Michel Passet, c'est avec moins de jovialité, au vu de l'aiguisement actuel des enjeux sociaux et politiques, que nous contemplons certains positionnements à la gauche du PS à Montpellier et à Paris qui retardent l'émergence d'un front de lutte décidé contre le gouvernement et sa politique propatronale !

Antoine  

 
 [1] Le NPA revendique l’intégration des mutuelles, avec leurs biens et personnels dans la Sécu. Elle seule doit être autorisée à rembourser les soins et à un seul niveau: 100%! (pour en savoir plus sur le sujet lire Les dérives de la mutualité).
 
(2) Les candidats du Front de Gauche, en 2011, sur le 10e canton de Montpellier écrivaient sur leur blog un texte intitulé Encore une atteinte au service public de la petite enfance ???

Nous avions commenté : on relèvera que, pour ces candidats du FdG, une DSP (Délégation de Service Public), c'est d'abord "
La solution la plus avantageuse économiquement. Mutualiser les moyens et les compétences permet de tirer le prix à un niveau plus attractif pour une collectivité territoriale". Ce n'est que dans un deuxième temps que pointe l'inquiétude que cet avantage soit, plus exactement, puisse être, un très gros inconvénient : "Mais cela peut être aussi le risque d’un abandon progressif du statut d’un personnel fonction publique". Mais, face à ce danger et à celui de perte de qualité du service public et, tout simplement, de marchandisation (excusez du peu), nos camarades s'en tiennent à un mode interrogatif (présent déjà dans le titre...) au souffle court... Et la conclusion "Restons vigilants" ne trompera personne : elle signifie d'abord et avant tout que les candidats du FdG du 10e canton de Montpellier, dont le titulaire est membre du PG 34, entérinent le vote pour la DSP de...leurs camarades communistes, adhérents bien évidemment du Front de Gauche, à la mairie de Montpellier. Communistes qui, il faut le souligner, vivent sous le régime de la majorité municipale avec le PS ...et le Modem ! On conviendra qu'on a connu le Front de Gauche beaucoup plus pugnace dans ses déclarations. Mais on comprend bien cependant que son actuelle baisse de tension politique sur les questions de DSP tient à la volonté de préserver un équilibre interne assez inconfortable.
 
(3) Ce retour sur le devant de la scène de la crèche Joséphine Baker amènera-t-il GA 34 à sortir de ses silences empruntés sur les pratiques des élus du PCF et à s'exprimer sur l'absence de prise de position du Front de gauche 34 sur le sujet ?


Dossier de presse


L'Hérault du jour du 23 mars 2011





La privatisation d’une crèche de Montpellier divise le Parti communiste 

(Montpellier Journal 17/03/11)

Vendredi, à quelques mètres de distance, Françoise Prunier, adjointe au maire en charge de la petite enfance et Claude Avenante, secrétaire de la section PC de la capitale régionale, tenaient deux discours opposés sur la décision de la mairie de mettre en délégation de service publique (DSP) la crèche du quartier Ovalie. En jeu : la qualité de l’accueil dans l’établissement et son ouverture fin 2011. Les syndicats craignent que cette décision soit suivie d’autres DSP et considèrent que la ville refuse de se poser « les vraies questions ». Le NPA dénonce le double discours du PS et du PC.

« Avoir une action pour que, à la municipalité de Montpellier, on revienne sur une politique plus à gauche en ce qui concerne le service public de la petite enfance. » C’est ce que souhaite Claude Avenante, secrétaire de la section PC de Montpellier, suite à la décision de la majorité municipale d’opter pour une délégation de service public (DSP) de la crèche Joséphine Baker (quartier Ovalie) au lieu d’une gestion municipale. Vendredi, le militant communiste n’a pas caché sa colère au micro à l’occasion de la manifestation du collectif « Pas de bébés à la consigne » qui s’oppose à la politique du gouvernement.

Difficultés pour recruter

Manifestation à laquelle participait aussi Françoise Prunier. L’adjointe en charge de la petite enfance fait partie du groupe communiste à la mairie qui a voté le principe de cette DSP lors du conseil municipal du 7 février. Tout comme les groupes PS, PRG, UMP, Modem et Société civile. Europe écologie-Les verts et le NPA ont, quant à eux, voté contre. L’élue communiste, ainsi que la majorité et l’administration, justifient cette décision par les difficultés rencontrées par la ville pour recruter du personnel pour ses crèches.[...]

Francis Viguié, conseiller municipal NPA : « On est dans une situation où le PS et le PC votent au conseil municipal la privatisation des crèches et quand il y a des campagnes électorales se disent pour le service public de la petite enfance. On va dire que c’est le problème de ces partis mais du point de vue éthique qu’une gauche doit défendre, ça ne tient pas la route. »

Possible généralisation ?

De plus, ils sont nombreux du côté des syndicats (CFDT, CGT, UNSA) à craindre que cette DSP ne soit un premier pas qui pourrait être suivi d’autres pour les prochaines ouvertures de crèches. Interrogé sur une possible généralisation des DSP aux crèches,  Max Levita, adjoint en charge des finances répond (Midi Libre, 9/02) : « Aux existantes, non. Aux futures constructions, c’est à voir. » Tout en soulignant bien que la DSP de Joséphine Baker n’était attribuée que pour trois ans.

Les élus et l’administration expliquent aussi les difficultés de recrutement par le fait qu’un autre établissement (Adelaïde Cambon) doit ouvrir en 2011 à côté du futur hôtel de ville. Celle-ci devrait être gérée directement par les services municipaux. L’argument pourrait être recevable si la ville n’avait pas ouvert deux établissements en 2009. De plus, aucune ouverture n’a eu lieu en 2010 ce qui laissait le temps d’anticiper les recrutements 2011. Enfin l’annonce de l’ouverture de Joséphine Baker a été faite au moins début 2008 (Montpellier notre ville, janvier 2008, p3).

Manque de personnel formé

[...] Francis Viguié : « Dans une situation économique de crise économique, de précarité, s’il y avait ouverture d’offres nationales d’emploi, j’ai du mal à penser qu’il n’y aurait pas des gens contents de devenir fonctionnaires et à Montpellier. »
 
« Conditions de travail »

Pour les syndicats de la mairie, « la ville refuse de se poser les vraies questions », comme le dit Cathy Crespy de la CFDT qui considère qu’il s’agit d’une « privatisation déguisée ». Pour elle, « il y a des problèmes d’organisation mais aussi un manque de lisibilité du projet politique des élus pour l’accueil de la petite enfance ». Une directrice de crèche insiste elle sur la quantité de travail administratif trop importante qui est demandée aux puéricultrices. Elian Bourgade met en avant « les conditions de travail, les effectifs insuffisants ». Mêmes arguments de Sabine Bouquet de la CGT, elle-même auxiliaire de puériculture, qui y ajoute des « changements d’horaires et d’établissement » parfois les deux pour une même personne qui l’apprend au dernier moment. Elle parle aussi de « blocage complet » au niveau de l’administration pour admettre qu’il y a un problème interne à l’origine du turnover important. Pour elle, l’option DSP est « inadmissible » alors que pour l’Unsa, elle est « inacceptable ».

Montpellier Crèche Joséphine Baker, la CGT contre la Délégation de Service Public votée par la municipalité (ancien blog du NPA 34)

"[Lors du Conseil Municipal où elle a introduit le texte proposant la Délégation de Service Public qu'elle appelait à voter, au nom de la majorité municipale] Françoise Prunier (PCF) [...] ne jugera pas utile de répondre aux critiques [de Francis Viguié et des Verts]" (L'Hérault du Jour du 9 février)
"Nous pensons que le conseil municipal ne doit pas s'engager dans la voie de la privatisation des crèches [et doit refuser que] la gestion soit déléguée au privé même associatif. Nous demandons que la majorité de gauche porte des solutions qui vont dans le sens du fonctionnement des crèches dans le cadre du service public."" (Claude Avenante, secrétaire de la section du PCF de Montpellier. L'Hérault du Jour du 18 février)
"[Réponse à Claude Avenante] Ce n'est pas de gaité de coeur que nous avons pris cette décision qui était la moins mauvaise. Je fais confiance à Françoise Prunier (l'adjointe à la petite enfance) pour veiller à ce que le cahier des charges présente les mêmes garanties de service public et que très rapidement elle permette que cette crèche revienne dans le service public" (Michel Passet président du groupe communiste au conseil municipal, L'Hérault du Jour du 21 février.

Crèche Joséphine BAKER mise en délégation de service public

Le communiqué de la CGT des FONCTIONNAIRES TERRITORIAUX De la MAIRIE et du CCAS [Centre Communal d'Action Sociale] de MONTPELLIER (28 février 2011)

On est loin des discours tenus il y a quelques années ou on nous affirmait que la mairie n’accepterait pas l’implantation de structures privées dans la ville.

Dans les perspectives de développement du contrat enfance jeunesse 2011-2014 on s’aperçoit que le nombre d’ouverture de places en structures d’entreprises vont plus que doubler. En ce qui concerne l’ouverture de place en établissement municipale il ni en aura que 131.


Si la ville ne peut recruter de personnel diplômé pour ouvrir un établissement sous couvert de pénurie,
comment se fait il que le secteur privé puisse recruter pour ouvrir un établissement ? ou est- ce avouer, par un moyen détourné, que l’on accepte la mise en application du décret MORANO, décret combattu par les personnels l’année dernière dans le cadre du collectif « pas de bébés à la consigne » (40% seulement de personnel diplômé auprès des enfants).

A la ville, on ne veut toujours pas se poser la question des conditions de travail des personnels dans les structures petites enfance et des raisons de leur départ.


Le gestionnaire va se rémunérer par les résultats d’exploitation du service public, à la CGT on ne peut accepter que l’on puisse faire des bénéfices en accueillant des enfants, en percevant des prestations de la CAF et de l’argent public.


Quelle va être le montant de la participation de la ville ?


Pour la CGT, cette mise en délégation de service public est une attaque grave du service public de la petite enfance que l’on ne peut accepter. On ne votera pas ce dossier.


La ville doit se donner les moyens de maintenir des établissements publics.


(1) Hôtel de Ville 1, place Francis Ponge, 34064 Montpellier cedex2


Tél 0467347102 / fax 0467347101 /
cgt.mairie.montpellier@wanadoo.fr


http://cualmtpcevennes.blogspot.fr/2011/02/creche-josephine-baker-mise-en.html

Privatisations : « Un élu est fait pour décider en fonction d’un mandat reçu du peuple » (Montpellier Journal 26 mars 2012)

René Revol, maire de Grabels, proche de Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), candidat aux législatives sur la 2e circonscription (Montpellier – Mosson) s’oppose à la privatisation de la crèche Joséphine Baker et des services funéraires de l’agglo. Il égratigne aussi les élus PC au conseil municipal de Montpellier qui ont voté le principe de la délégation de service public pour la crèche alors que Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche militent pour la défense du service public de la petite enfance.

Le conseil municipal de Montpellier doit voter lundi soir l’attribution d’une délégation de service public (DSP) pour une crèche à la Mutualité française de l’Hérault…
 
Oui, je me suis exprimé contre. Je n’étais pas encore candidat aux législatives donc je m’étais exprimé contre en tant que membre du Parti de gauche. En tant que maire de Grabels, je n’ai pas à me mêler des affaires de Montpellier et inversement. Dans ma commune, j’avais une crèche associative de 20 places et j’en crée une de 40. Je municipalise la crèche, j’augmente le nombre de places et je crée un nouveau bâtiment. Donc c’est faisable. Un des arguments disant qu’il n’y a pas le personnel aujourd’hui… Ha ! Ha ! Dans la liste des gens qui ont postulé pour ma crèche, je peux envoyer les CV. J’en ai au moins 40. Donc c’est une histoire à dormir debout. 

Ces arguments sont avancés par les services de la ville de Montpellier mais aussi par les élus du Parti communiste…
 
Ils assument leurs responsabilités d’élus dans cette majorité. On vient de signer un communiqué avec le Parti communiste, les représentants du Front de gauche, etc. Maintenant si les élus du PC se mettent en opposition avec ça, c’est leur droit le plus strict mais ils ne représenteront pas le Front de gauche et notre dynamique. Ça ne me gêne pas du tout. Je l’ai dit à Michel Passet [président du groupe PC à la mairie] et il me dit : « C’est une mutuelle, ce n’est pas à but lucratif, etc. » Moi je n’accepte pas cet argument. Je l’enregistre mais on n’est pas dans un service soumis à la concurrence, là. Cette fois-ci, dans le programme du Front de gauche que nous défendons ensemble à l’échelle nationale, il est marqué que nous sommes pour un service public de la petite enfance [p 12]. On ne va pas commencer à faire des DSP localement alors qu’à côté, il y a des crèches municipales. [...]

Pourquoi vous opposer à la mise en place d’une DSP pour les services funéraires de l’agglo ?
 
Je m’y oppose parce que, premièrement, c’est un service qui fonctionne très bien au niveau de l’agglomération. Il a été présenté comme un des fleurons des services publics de l’agglomération par l’ensemble des responsables de ce secteur, notamment Monsieur Castet [Jean-Marcel, vice-président de l’agglo]. D’autre part, je suis toujours prudent sur les DSP sur des secteurs qui peuvent remplir des missions de service public. Je suis plutôt favorable à des régies publiques notamment sur des questions comme l’eau. [...]


Est-ce en raison d’une éventuelle attribution à une société d’économie mixte que vous vous êtes abstenu – avec des élus PC de Montpellier (1) – au lieu de voter contre ?

Oui. Au début du débat, on s’apprêtait à voter contre et après les échanges avec M. Castet, nous nous sommes dit que nous avions une année pour suivre ce dossier et affirmer notre hostilité à cette évolution. Un autre élément a pesé : j’avais reçu un courrier des personnels [d’un syndicat mais René Revol ne se souvient plus lequel] qui disait qu’ils avaient obtenu un certain nombre de garanties. Dans le cadre de ce débat j’ai décidé de m’abstenir mais ça ne change rien au fond. Si les choses évoluent dans ce style, je pense qu’à partir du service funéraire, ça nous permettra de poser la question sur l’eau. Parce que je m’interroge sur la question de la régie publique de l’eau. On nous dit que le débat va avoir lieu sur l’eau, je l’attends toujours.

NPA, Front de Gauche, le triste cas du Languedoc (1er mars 2011)

Extrait 

Camarades du PCF, pour ces cantonales, vous avez décidé unilatéralement de refuser, au niveau départemental, l'unité que nous avions constituée à ces Régionales, sous le nom A Gauche Maintenant ! (AGM !), et qui nous avait permis d'obtenir un résultat prometteur. Tellement prometteur que vous aviez cosigné avec nous un appel à poursuivre cette expérience unitaire. Cette rupture avec nous et le maintien de votre participation à des majorités de gestion avec le PS, qui vous amènent, sans surprise, à voter à Montpellier des mesures ouvrant la voie à la privatisation des crèches municipales (4) ou qui promeuvent, sur le doublement de l'A9, des décisions favorisant les intérêts patronaux, sont contradictoires avec l'affirmation que le Front de gauche, auquel vous participez, travaille à l'alternative au capitalisme et au social-libéralisme. 
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