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Béziers. Robert Ménard, à "reporter sans frontières" hors du champ politique !


Ménard veut remporter les municipales avec "Choisir Béziers"

Midilibre.fr 04/01/2013

Le journaliste Robert Ménard se présentera aux élections municipales à Béziers. Si beaucoup d'ombres persistent autour de sa candidature, le nom de sa liste a été dévoilé : "Choisir Béziers". 

A lire aussi : Robert Ménard saute sur Béziers, danger ! 

Illustration NPA 34


Voici ce que nous écrivions en septembre dernier sur ce blog à propos du personnage de Ménard

Robert Ménard saute sur Béziers, danger !




Robert Ménard, le fondateur de Reporters sans Frontières, "se défend d'être proche des thèses du FN" écrit Midi Libre (lire ici) et, au fond, il faut prendre au sérieux cette dénégation : les idées du FHaine débordent largement les frontières de ce parti et c'est probablement là que se trouve le danger. Les positionnements d'exclusion, voire de haine xénophobe et/ou raciste, se banalisent à grande vitesse en ces temps de crise du capitalisme. Dans l'un des pays qui vit le plus gravement cette crise, la Grèce, un phénomène comme l'Aube Dorée, ce groupe raciste d'extrême droite qui a réussi une percée électorale et mène une brutale chasse à l'étranger en toute impunité, bénéficie d'une relativement large acceptation ou même compréhension.

En France, motivé par une préoccupation électoraliste évidente (Ménard prépare son parachutage sur Béziers), le "journaliste polémiste" manie le classique langage à double détente "je ne suis pas raciste mais..." avec l'habillage "authenticité locale" qui cherche à s'annexer l'occitanisme qui sent bon le terroir tout en conservant quelque chose de l'ancienne "civilité" élitiste "courtoise" : "Ils veulent juste se sentir chez eux, voir les nouveaux venus se plier à ces règles de civilité qu’a inventées le Pays d’Oc". "Ils" c'est bien sûr tous ces braves gens, "authentiques" Biterrois, dont, par le classique substitutisme du fort en gueule qui comprend les gens simples mais qui n'osent pas l'ouvrir, Ménard se fait l'interprète.

L'habileté relative du bonhomme consiste à nous faire le coup "carte postale de vacances" mais inversé-renversé sur le mode "je reviens au pays et qu'est-ce que je vois..." Il faut se souvenir en effet qu'il a vécu une partie de sa jeunesse à Béziers du temps où il s'était rapproché de l'extrême gauche puis avait viré journaliste à Radio France Hérault et lancé, avec quelques autres, Reporters sans Frontières qui lui donnera une certaine notoriété. Voilà donc pour le parcours qui éclaire la démarche actuelle : faire jouer ladite célébrité médiatique-politique acquise pour créer un ancrage électoral au "País". Le tout en exploitant cet air du temps de l'étranger-qui-pollue-ma-belle-terre :  "cela [le centre de Béziers] ressemble davantage, dit-il, à une banlieue" ! Une banlieue, le mot est lâché qui tente de fixer le bouc émissaire idéal du "bon français de souche" : l'immigré (et ses rejetons même sur plusieurs générations) que, Midi Libre le relève, Ménard "évoque à longueur de texte " et qui, particularité inadmissible, transformerait un centre ville, celui de Béziers, en son...contraire, une banlieue ! L'oxymore du centre-banlieue, doublant celui du "Pais" d'Oc magrhébisé, gitanisé et donc paupérisé est au coeur du dispositif psycho-politique par lequel Ménard construit son positionnement politique sur le dos des "salauds d'étrangers" qui nous acculturent.

Ménard cherche visiblement à doubler sur sa droite un FN où il pourrait bien cependant finir par atterrir, comme un triste Collard, porté qu'il est d'ailleurs par la dynamique de son livre « Vive Le Pen ! » (coécrit avec son épouse et paru en 2011) !

Midi Libre nous relate, parmi les réactions indignées par les propos de Ménard, celles du maire UMP de Béziers, Raymond Couderc qui nous la joue "humaniste partisan du vivre ensemble" contre celui qui "veut être plus FN que le FN". On n'oubliera pas cependant que c'est bien sa politique toute sarkozyenne de gestion de la ville avec des ponts tendus vers l'extrême droite (n'est-ce pas Elie Aboud ?) qui participe de la paupérisation de la ville (32% de pauvres, plus de 11 000 ménages sous le seuil de pauvreté, selon une récente enquête, voir lien ci-dessous), de certains de ses secteurs les plus populaires, et de la remontée concomitante des idées d'exclusion que justement cherche à retourner contre lui son futur rival à la mairie, Robert Ménard. Le serpent brunâtre se mord décidément la queue.

Le NPA 34 condamne les déclarations de Robert Ménard tout en dénonçant la mascarade du positionnement du pompier pyromane qu'est Raymond Couderc. Mais il rappelle également que cette situation d'exclusion xénophobe de l'"autre", d'un autre déjà exclu socialement, s'alimente aussi des démissions d'une gauche gouvernementale qui se corsète budgétairement par son appui à un Pacte budgétaire d'austérité interdisant toute politique de redistribution des richesses et d'interdiction de la pauvreté ! D'une gauche gouvernementale qui inaugure sa mandature par une chasse estivale aux Roms dont ne peuvent que se délecter Ménard, Couderc et, quoi qu'il dise, le FHaine ! Seule une mobilisation unitaire et soutenue dans le temps contre le racisme et la xénophobie mais aussi contre toutes les politiques libérales qui leur servent d'aliment, est de mise pour faire reculer la "lepénisation des esprits" et des politiques !

Illustration : Menard11.jpg

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