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Narbonne. La Comurhex, une pièce clé du dispositif nucléaire français

 

Chronique de l'irresponsabilité nucléaire.  Vive la Comurhex ?

L'article ci-dessous de Midi Libre nous offre, sous le sérieux des chiffres, une vision acritique des activités de traitement de l'uranium dans cette entreprise audoise. En contre-feu (!) de ce bien regrettable biais journalistique, nous renvoyons ci-dessous les lecteurs à nos articles d'octobre dernier relatant une moblisation de sensibilisation aux dangers que représentent ces activités dont le moindre n'est pas la circulation quotidienne, par la route, entre Narbonne et Pierrelatte, de 60 tonnes de minerai d'uranium traité ! 

Narbonne : la Comurhex, qui purifie l'uranium mondial, monte en puissance


PIERRE BRUYNOOGHE Midi Libre 07/01/2013 
 

Le minerai arrive brut à Narbonne où il est traité. Le site en a déjà traité 400 000 tonnes depuis sa création en 1959. Le site de Malvési est le point d’entrée de ce minerai en France. L’unité fait l’objet d’un investissement de 200 M€.

 
Peu de gens le savent. Mais Narbonne est le seul point d’entrée de l’uranium naturel en France. Grâce à la présence d’une société : la Comurhex, une filiale d’Areva, dont le métier est de préparer ce minerai pour qu’il puisse ensuite être utilisé comme combustible dans les centrales nucléaires.

L'uranium du monde entier purifié sur le site

Installée sur le site de Malvési depuis 1959, la société purifie ainsi l’uranium qui lui arrive du monde entier, directement des mines d’où il est extrait. Le minerai lui parvient sous forme de poudres, conditionnées en fûts solidement amarrés dans des containers acheminés par rail. Des précautions immenses pour un produit qui lui vient notamment du Niger (lire ci-dessous), du Kazakhstan et du Canada, trois des principaux pays producteurs.

Séparé de sa gangue

À l’état naturel, l’uranium ne peut en effet pas être utilisé par l’industrie nucléaire. Il doit être préalablement débarrassé des corps étrangers qui l’encombrent. C’est là le travail de la Comurhex, dont le procédé permet de séparer l’uranium de sa gangue. Mais tout n’est pas réalisé sur le seul site de Malvési, car la dernière étape de la purification est faite sur le site Comurhex de Tricastin, à Pierrelatte (Drôme). Narbonne se charge néanmoins de réaliser le gros de l’opération, en faisant usage de produits chimiques particulièrement dangereux : l’acide citrique et l’ammoniaque. Une technologie pointue que la société est seule à détenir.

Jean-Marc Ligney, directeur : "Le site de Malvési a traité 400 000 tonnes"

Chaque jour, l’unité de Malvési envoie donc par la route 60 tonnes d’uranium qu’elle a traité vers le site de Pierrelatte, pour y parachever l’opération de purification. "Depuis sa création en 1959, le site de Narbonne a déjà transformé 400 000 tonnes d’uranium", chiffre Jean-Marc Ligney, le directeur de l’unité. La société travaille pour la plupart des groupes de production d’électricité, dont EDF, son principal client.

Trois concurrents dans le monde

Dans le monde, elle n’a réellement que trois concurrents sur ce marché : l’un est canadien, l’autre est russe, le troisième américain. Mais, à la différence, Comurhex est la seule des quatre à renouveler totalement son outil de production. Une opération très lourde : l’entreprise investit actuellement plus de 600 M€, dont 200 M€ sur le site de Malvési. Le chantier de construction devrait s’achever l’été prochain. Il donne du travail à près de 200 personnes. Mais il donne aussi des perspectives d’avenir aux 280 salariés permanents du site de Malvési.

Installations plus respectueuses de l'environnement

Car les nouvelles installations sont dimensionnées pour répondre à une montée en puissance de la production. Autres avantages : "L’investissement permet de réduire de deux tiers la consommation d’ammoniaque et de trois-quarts celle d’acide citrique", souligne Jean-Marc Ligney.


Record de production d’uranium au Niger 

La plus grande des deux mines d’uranium d’Areva au Niger a battu son record de production en 2012, en dépassant les 3 000 tonnes annuelles, a annoncé en décembre le groupe nucléaire français. Le site minier de la Somaïr, près d’Arlit dans le nord du pays, "enregistre ainsi son nouveau record de production annuelle pour la deuxième année consécutive puisque l’an dernier, 2 700 tonnes d’uranium avaient été produites sur le site", a souligné Areva. Inaugurée en 1971, la Somaïr est détenue à 64 % par Areva et à 36 % par l’Etat nigérien.

Areva, 1er employeur privé au Niger


Deuxième producteur mondial d’uranium en 2011, le groupe français exploite une autre mine près d’Arlit avec le site de la Cominak. Au total, le groupe a produit environ 4 000 t d’uranium au Niger en 2011. Areva travaille par ailleurs à l’inauguration, fin 2014, d’une mine géante à Imouraren, à 80 km au sud d’Arlit. Les relations entre Niamey et Areva, premier employeur privé du Niger, se sont récemment tendues, le pouvoir réclamant un partenariat plus favorable avec le groupe français.


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