À la Une...

Cannabis : des militants en herbe passent à l'action...



Cannabis Social Clubs : ils militent pour la légalisation de leur activité
JEAN-FRÉDÉRIC GALLO Midi Libre 17/02/2013

Pour le NPA une seule solution, légalisation ! (voir ci-dessous)

Dominique Broc voit dans ces cultures coopératives un moyen de lutter contre la délinquance liée à la drogue.
Dominique Broc voit dans ces cultures coopératives un moyen de lutter contre la délinquance liée à la drogue. (AFP) 

Le 25 mars, ils se présenteront dans les préfectures pour déclarer officiellement leur pratique. Cannabis Social Club, derrière ce nom aux saveurs de havane, le célèbre cigare cubain, se regroupent près de 6 000 cultivateurs français de cannabis, qui militent ouvertement pour la légalisation de leur activité.
Leur argument pétard ? Mettre fin aux trafics clandestins et à cette délinquance qui pourrit la société. Jonathan (*), 25 ans, est un de ces militants en herbe.

Mettre fin à l’hypocrisie générale
Il participe à la culture de cannabis avec une dizaine d’autres consommateurs, quelque part dans le Gard rhodanien. Pour lui, il est surtout temps de mettre fin à l’hypocrisie générale autour de cette activité. "Les clubs se structurent partout en France, assure-il.

Nous en avons une vingtaine dans le Languedoc-Roussillon et bien plus d’une centaine partout en France. Nous sommes tous majeurs, intégrés socialement et consommateurs d’herbes. Ici, il est hors de question de revendre le cannabis." Exit donc, le temps des babas et du gamin fumeur de shit.

"Nous fournissons des centres antidouleur, nous connaissons les services de police, il est temps que l’État réagisse" Dominique Broc, président du CSC en France

Ce qui a poussé Jonathan à cultiver lui-même son herbe, c’est tout simplement son envie d’en fumer une de qualité, sans être forcé "de dépenser son argent dans le coin d’une rue sans savoir ce que je consomme vraiment."

De là à provoquer l’État en se déplaçant à la préfecture de Nîmes le 25 mars pour déposer les statuts de son association de cultivateurs de cannabis ? "Ce qui me fait le plus peur, ce n’est pas la police, mais les petits dealers qui viennent nous cambrioler, confie-t-il. Au début, nous témoignions tous à visages découverts, et ça n’a pas manqué. Les fermes se sont fait braquer."

"Il est temps que l’État réagisse"

Pour Dominique Broc, président des CSC en France, le choix est déjà fait. "Je suis à l’initiative de ces clubs en France, donc j’irai dès le 4 mars dans la préfecture de l’Oise. C’est un acte de désobéissance civile, assène-t-il. Nous fournissons des centres antidouleur en France, nous connaissons les services de police, il est temps que l’État réagisse."

Celui qui fera parti des premiers à déclarer le 4 mars, par pur esprit de provocation, son activité de cultivateur de cannabis, n’est pas là pour faire la propagande d’une drogue. "J’ai 45 ans et un fils de 20 ans, raconte-t-il. Dans un monde idéal, le cannabis n’existerait pas. Mais maintenant, que fait-on ? Mon fils a fumé pour la première fois à 18 ans. Je ne voulais pas qu’il descende dans une cité pour alimenter cette petite délinquance. Je ne veux pas qu’il glisse là-dedans."

Chaque club dans l’hexagone tient un carnet de bord très détaillé sur sa production. Des plantes narcoleptiques à euphoriques, de celles ayant un but thérapeutique à d’autres récréatif, tout est consigné et échangé entre les différents membres des CSC de France.

"Nous avons certains clubs où des gens sont atteints de sclérose en plaque, indique le président. Ce sont leurs médecins qui leur conseillent de consommer de l’herbe ! Nous sommes structurés, nous ne participons pas au marché de la drogue. Peut-être serait-il temps qu’on arrête de nous considérer pénalement comme des criminels."

En 2012, un rapport de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a dénombré près de 200 000 cultivateurs de cannabis en France.

(*) Jonathan est un prénom d’emprunt.

Des clubs qui gagnent l’Europe

Le concept a récemment traversé les Alpes pour faire grand bruit en Italie. Dominique Broc, président du Cannabis social club, après avoir été “formé” en Espagne, fait des allers-retours en Bulgarie pour structurer les coopératives. Inspirés et soutenus par le programme Encod (European coalition for just and effective drug policies) basé en Belgique, les CSC se battent pour que les États européens incluent la régulation des drogues à l’ordre du jour des réformes politiques.

Dominique Broc espère, par cette “descente” en préfecture qu’il considère comme étant un acte de désobéissance civile, forcer le gouvernement à trancher, officiellement, sur le cas des CSC en France. 








 A lire aussi

  
La position du NPA 

 Drogues : une seule solution, légalisation !


Depuis des années, différents gouvernements entendent mener une guerre totale à la drogue. Mais que ce soit en termes de consommation ou de santé publique, elle a fait la preuve de sa totale inefficacité.
En France, seuls le NPA et Europe Écologie-les Verts se prononcent pour la légalisation.



Pendant la présidentielle


"La légalisation du cannabis semble être une évidence aux camarades trotskistes du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Dans leur presse militante, ils écrivent : « La légalisation est la seule mesure sérieuse en terme de santé publique. » Et plus loin : « Ne plus faire du consommateur un délinquant est le préalable à toute politique de santé. » Et de citer l’importance de programmes tels que la distribution de seringues stériles. Candidat du NPA, Philippe Poutou s’est pour sa part prononcé pour l’abrogation de la loi de 1970. Au côté des écolos, le NPA semble le parti se présentant aux élections le plus radical concernant l’usage de drogues."

Tiré de Et la drogue dans tout ça ? (Asud -Autosupport des drogues)

Vent debout contre la prohibition

Extrait : La cerise sur le gâteau vient d’un groupe composé de personnalités hors de tout soupçon dont Kofi Annan, d’anciens Présidents latino-américains, de deux prix Nobel de littérature, le péruvien Mario Vargas Llosa et le colombien Gabriel Garcia-Marquez… Dans le rapport qu’ils remettent à l’Onu, ils dénoncent «les conséquences dévastatrices pour les individus et les sociétés du monde entier» de la guerre à la drogue, invitent les nations à en finir avec la criminalisation des consommateurs et incitent leurs gouvernement de trouver des alternatives à la pénalisation du cannabis.

  
 Drogues : dépénaliser ou légaliser ? (Libération)

Lu dans Libération (voir liens sous l'image)




Les Cannabis Social Clubs forcent la loi


Reportage Les 425 clubs de producteurs de cannabis prônent un usage maîtrisé et, pour défier le gouvernement, vont déposer leurs statuts en préfecture. 
 

Dominique Broc, très en pétard contre le marché noir


Portrait Le chef de file des Cannabis Social Clubs français est «révulsé de filer du fric à des mafias» et prône une agriculture «ultrabio».

Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA