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Montpellier. La Paillade : "pas question d'assister à une démolition de plus"...



Montpellier : les habitants en colère attendent la rénovation de leur cité à La Paillade
MICHEL MARGUIER Midi Libre 22/02/2013

Au fond, les tours Cambon (vide) et D’Alembert (habitée). Leur destruction est au centre d’un désarroi social et urbain. (J.-M. MART) 

Depuis 2001, la Ville détruit les Tritons pour mieux rénover le quartier... Mais, alors que les destructions de la quatrième tour Cambon, vidée de ses habitants, et de la cinquième et dernière la tour D 'Alembert (encore habitée) sont annoncées, la polémique enfle sur fond de désarroi social et urbain.  

D’un côté, le "rien ne nous arrêtera" de Louis Pouget, président d’ACM. De l’autre, le "s’il faut se mettre devant les engins de chantier, nous le ferons" du Collectif des tours des Tritons né en juin 2012. Nous en sommes là. Alors que, mardi, une réunion d’information a tourné court, dans une grande confusion, à la maison pour tous Georges-Brassens.

Trois des cinq tours de 17 étages déjà détruites


Résumé des épisodes précédents : depuis plus de dix ans, la Ville et son bailleur social, ACM, se sont lancés dans un vaste programme de rénovation de ces hauts de La Paillade estampillés “trente glorieuses”, avec vue sur la mer mais à l’horizon social de plus en plus bouché. Un but : en finir avec la densification qui, à terme, devrait être divisée par deux sur le secteur. Trois des cinq tours de dix-sept étages ont déjà été détruites, remplacées par un habitat davantage dans l’air du temps. La quatrième tour - Cambon -, d’ores et déjà vidée de ses habitants, devrait être mise à bas d’ici l’automne prochain.

Le coup de gueule des habitants à propos de leur quotidien dégradé


L’ennui est que bon nombre de résidants (une soixantaine de familles se sont rapproché du collectif) de l’ultime immeuble debout et habité - D’Alembert -, tout proche, ne l’entendent pas de cette oreille. Tout en voulant se faire entendre, notamment sur leurs conditions de vie, depuis longtemps mal supportées : problèmes d’ascenseurs et de sécurité comprise, de chauffage, d’isolation, d’alimentation en eau, etc. "Ici, on doit tout faire nous-mêmes, comme gérer les incivilités, alors que nous réclamons des ouvertures d’immeuble avec interphone et la présence d’un concierge, ou même devenir électricien dans nos appartements."

Le bailleur social de la Ville mise sur "un habitat repensé"


Du coup, pour le collectif, pas question d’assister à une démolition de plus - et d’en subir les désagréments - sans profiter de cet ultime moyen de pression. Traduction : "Nous nous opposons à la destruction de notre tour jumelle tant que nous ne sommes pas tous relogés, nous, les D’Alembert." Une sorte de préalable assorti d’une proposition : "Nous sommes prêts à aider l’ACM à monter des dossiers pour des familles que nous connaissons bien, à favoriser les contacts et échanges dans un local commun. Mais que l’on arrête de nous mépriser." Face à ce sentiment "d’abandon", ACM, qui parle volontiers d’instrumentalisation, répond que l’avenir lui donnera raison, dans un quartier à l’habitat repensé. Et que tout se fera dans la concertation. "Jusqu’à présent, nous y sommes bien parvenus. La tour Cambon sera démolie, puis D’Alembert." Reste pour cette dernière à régler un problème de financement de l’opération. À mettre en place entre plusieurs collectivités. Pour cause de désengagement du plan national de rénovation urbaine. Sur fond de mal-être humain.

En chiffre : 30 M€ investis


Démolition des tours Cambacérès et 2001 ; Monge en 2005 ; Condorcet en 2012. A la place : 165 logements construits. Déjà 25,76 M€ investis. A terme (une fois les tours par terre) 30 M€. La quatrième tour (Cambon) détruite, 53 logements seront construits, dont 44 collectifs et 9 individuels. Restera alors l'opération D'Alembert.


Sur les actuels évènements de La Réunion

Communiqué du NPA

LA RÉUNION: LE VOLCAN SOCIAL


jeudi 21 février 2013
Depuis une semaine, des jeunes chômeurs multiplient manifestations, blocages, incendies pour exiger des emplois. Comme en février 2012 contre la vie chère, St Louis, St Denis, Le Port, ... le mouvement fait le tour de l'Ile.Comme en 2009 où les manifs du Cospar avaient mobilisé des dizaines de milliers de manifestant-e-s, les renforts de police arrivent de "métropole".

"sa va pété" à nouveau, sûrement encore plus violent.

La lave qui dévore la société réunionnaise c'est : un taux de chômage record - 30% en moyenne, atteignant près de 60% chez les jeunes -, 8 000 entreprises de l’île qui ne payent pas leurs charges sociales et fiscales, représentant 1, 2 milliard d’euros de dettes, fin 2012, hausse du prix du gaz et du reste. Le clientélisme pratique trop courante dans beaucoup de mairies dans l'attribution des emplois maintient l'Ile dans le "fénoir" (l'obscurité).

 Le ministre des Outre-mer Victorin Lurel a cru répondre à la situation en annonçant 9 000 contrats aidés et 5 000 emplois d’avenir pour la Réunion. Cela ne fait évidemment pas le compte face aux 23 000 jeunes demandeurs d’un emploi et on peut être sûr que dans 6 mois, à la fin des quelques contrats aidés qui seront obtenus, "sa va pété" à nouveau, encore plus violemment.
Le NPA tient à manifester sa solidarité aux luttes des jeunes pour le respect de leurs droits, pour le droit au travail, à un revenu décent. Le NPA dénonce la répression mise en œuvre et exige le départ des forces de police mobilisées contre eux.
 
Montreuil, le 21 février 2013



En février dernier [2012], une expertise commentée par la presse en ligne a établi que 9 des 10 communes les plus inégalitaires de la République se trouvent à La Réunion

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