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Montpellier. Le sentiment antiRom va-t-il s'enraciner dans le quartier nord ?


 Roms. La mairie de Montpellier biaise, le danger xénophobe s'affirme...


Quand, au début du mois, est apparue au grand jour une banderole "Non au camp rom sur le campus" dénonçant la future implantation d'un "village d'insertion" des Roms sur le quartier de Veyrassi, au nord de Montpellier, nous avons écrit  : "Comme souvent dans ces situations, le racisme déployé sur une banderole se faufile dans les méandres d'une situation compliquée  par l'absence de dialogue et de consultation de la population du quartier concerné ou d'intervention des associations soutenant les Roms : il est évident que, dans le contexte actuel de ciblage de ceux-ci, on aurait voulu tuer l'idée d'un "village d'insertion" que l'on ne s'y serait pas pris autrement que ce qu'a fait la Préfecture. Une insertion qui débouche, avant même d'avoir été initiée, sur l'exclusion : le représentant  de Valls devrait bénéficier d'une promotion canon !" (article complet ici). 

Nous lisons aujourd'hui (article de Midi Libre ci-dessous) que "La confusion règne actuellement entre le choix initial de la Ville et les dernières déclarations du premier adjoint au maire, Serge Fleurence [1]. En attendant, deux pétitions rassemblant plus d'un millier de signatures de riverains seront remises en mairie et en préfecture en fin de semaine. " Ces déclarations de la mairie, "ce site ne sera pas implanté dans ce quartier du Plan des 4 seigneurs. [...]  mais dans un endroit ayant déjà accueilli des Roms", montrent que le problème n'a pas été pris à bras le corps :

.  nous avons, comme nous l'exposions dans notre article, les ingrédients pour qu'un racisme antiRoms se développe dans un quartier de Montpellier dans un contexte général de "chasse aux Roms" portée par la politique du ministre sarkosocialiste de l'Intérieur, Manuel Valls. 

. le défaut de consultation de la population du quartier sur le revirement substituant ce projet de "village" de Roms à un projet annoncé de logements étudiants concernant l'UFR Staps (université de sport) installée à cet endroit de la ville réactive une inquiétude qui avait suscité l'apparition, en 2007,de l'association "Non au béton" : celle-ci conteste " la création par la Mairie de Montpellier de 6 zones d’aménagement différé" et proteste plus spécifiquement contre "une “étude de programmation et de composition urbaine” sur le secteur Thomassy - Plan des Quatre Seigneurs" qui équivaut à la destruction "d'une des dernières zones naturelles et agricoles de la ville [au profit de] la construction d’un nouveau quartier." (tiré du blog de l'association).

C'est donc dans un secteur de la ville particulièrement sensibilisé par les questions du cadre de vie et des risques induits à cet endroit par la politique de bétonisation de l'espace urbain et des zones vertes héritée des années Frêche, que l'affaire du pseudo "camp rom" a éclaté.

Révélatrices d'une politique municipale étrangère à toute idée de démocratie de quartiers, de démocratie inter-quartiers, les réactions biaisées de la mairie attisent les doutes, les confusions, les amalgames et favorisent les manoeuvres "stigmatisantes" antiRoms de la droite locale, voire de l'extrême droite : le porte-parole de "Non au béton" à l'initiative d'une des deux pétitions circulant sur le quartier et initiateur d'un premier tract "incendiaire", selon Midi Libre, n'est autre [en effet,] qu' "Alain Berthet [...] candidat aux élections législatives au printemps dernier sous l’étiquette divers droite. Il est également pressenti comme postulant à une investiture pour les prochaines élections municipales." (Midi Libre).
 
Le NPA 34 réitère donc ce qu'il écrivait au début du mois : "Dans l'immédiat, la mairie doit prendre l'initiative d'une reprise en main du dossier du "village d'insertion" sur un double plan : assurer immédiatement les meilleures conditions d'installation des Roms et organiser un travail préparatoire d'échanges avec la population en y associant les forces associatives, syndicales et politiques et les représentants des Roms, pour qu'une réponse de fond, en termes de solidarité, soit apportée aux inacceptables conditions de vie et de travail de ceux que l'on cherche à transformer en boucs émissaires de "la crise" !"

De toute évidence, nous sommes loin du compte puisque les deux pétitions, dont nous avons fait mention plus haut, ont cristallisé les réactions autour du rejet du "camp" !. En attendant d'avoir plus de précisions sur leur contenu, il y a tout lieu de craindre, au vu de la tournure des évènements, qu'elles participent de l'enracinement du sentiment antiRoms.

Madame Mandroux  et l'équipe municipale, à laquelle participe la principale composante du Front de gauche, le Parti Communiste, n'a-t-elle plus le ressort d'oeuvrer à une politique de gauche déminant tout ce qui ressemble de près ou de loin à la casse des solidarités dans la population et promouvant une prise en charge par ladite population des affaires de ses quartiers ? Tel est le défi qui est lancé, en tout cas, du côté du quartier du Plan-des-Quatre-Seigneurs.

[1] on n'oubliera pas que Serge Fleurence avait tristement fait parler de lui, en 2011, entraînant dans son sillage l'équipe municipale qu'il représentait en tant que premier adjoint, par une déclaration révélatrice d'un positionnement qui peut aider à comprendre ses actuels atermoiements : "Montpellier ne va pas devenir la capitale des Roms. J'ai atteint le seuil de tolérance [...] On a un coeur mais il y a des limites" (Midi Libre). A lire ici : Montpellier. Roms, la Mairie (PS-PCF-Modem...) dans les pas de Guéant ?

Montpellier : y aura-t-il un village de Roms dans le quartier Veyrassi ?


GIL LORFEVRE  Midi libre  20/02/2013

Les étudiants de l'UFR Staps et les riverains font front commun dans le quartier de Veyrassi.
Les étudiants de l'UFR Staps et les riverains font front commun dans le quartier de Veyrassi. (© D.R) 


La confusion règne actuellement entre le choix initial de la Ville et les dernières déclarations du premier adjoint au maire, Serge Fleurence. En attendant, deux pétitions rassemblant plus d'un millier de signatures de riverains seront remises en mairie et en préfecture en fin de semaine.

L'article intégral de Midi Libre

L'article de 20 minutes auquel fait référence Midi libre Notre photo d'illustration est tirée de ce site 

Pour avoir une idée de ce que Facebook laisse voir, à partir ce ces évènements, comme haine du Rom : lire ici

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