À la Banque de France de Béziers, c’est la grève illimitée
L'antenne biterroise de la Banque de France deviendra un simple bureau d'accueil. La grève illimitée commence ce lundi matin.
Pas de retour en arrière. Interpellé à plusieurs reprises par les élus
locaux, Raymond Couderc au Sénat, Élie Aboud à l’Assemblée nationale, le
gouvernement reste ferme sur sa position concernant l’antenne
biterroise de la Banque de France.
L'ensemble des politiques locaux solidaires
La réponse n’a évidemment pas satisfait Élie Aboud, qui a comparé la mesure à "des soins palliatifs". L’ensemble de la classe politique locale, y compris à gauche, est au diapason.
De même que les représentants du personnel, qui ont déposé un préavis de grève illimité, à compter de lundi, tant que Béziers ne deviendra pas la dixième antenne économique, hors succursales départementales, "puisque nous rentrons dans les critères d’une unité de taille moyenne".
42 000 entreprises concernées
Sur les bilans d’activité, c’est vrai. Plus de 1 300 bilans sont réalisés chaque année dans l’arrondissement de Béziers. Par ailleurs, sur une zone de 290 000 habitants où l’évolution démographique est positive chaque année de 4 %, le tissu économique affiche environ 42 000 entreprises, qui peuvent bénéficier du service de cotation.
8 000 personnes reçues
Quant aux particuliers, sur un secteur de forte paupérisation où le taux moyen de surendettement est nettement supérieur à la moyenne départementale (43 968 € contre 39 100 € à Montpellier), ils sont nombreux à faire appel aux services de la Banque de France. Ce sont, chaque année, 8 000 personnes qui sont reçues par l’antenne biterroise, quand les critères fixés dans le cadre de la réorganisation, pour le maintien de l’activité sont de... 5 000 visites par an.
Béziers pas assez isolée
Problème, dans le cadre du dossier biterrois, l’activité n’est pas la seule règle qui a prévalu pour imaginer ce nouveau schéma d’organisation. "Il faut aussi considérer les critères d’éloignement géographique", a rappelé le ministre Vidalies, jeudi, sous les ors de l’Assemblée nationale. Moins de 100 km séparant Béziers de Montpellier, par des voies de circulation modernes, cette notion d’éloignement n’a pas semblé importante aux yeux des décideurs. "Certes. Mais pour un habitant de Minerve ou des Hauts-Cantons situés à la frontière avec le Tarn, c’est très loin", indique le député socialiste Kléber Mesquida, qui soutient également le personnel, estimant que le Biterrois doit conserver de telles structures administratives.
Ce lundi matin, une manifestation devant l’établissement marquera le début de la grève illimitée du personnel. Et, en coulisses, les élus promettent de remuer ciel et terre pour convaincre le gouverneur de la Banque de France, qui a le pouvoir de décision sur le dossier, de revenir en arrière. Cela semble compliqué...
L'article sur le site de Midi Libre
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