L'interdiction des licenciements, une revendication sociale décisive avec une portée politique à fortifier !
Campagne emploi : interdire les licenciements, maintenant !
lundi 25 février 2013
Au-delà des annonces régulières sur une prochaine stabilisation
du chômage, force est de constater que la réalité est tout autre. Les
statistiques provisoires de l'INSEE pour 2012 sont sans appel : au
quatrième trimestre, l'économie française a continué à détruire 28 100
emplois, soit 66 800 pour l'année avec notamment une perte de 13 800
postes dans l’intérim.
Pendant que les mobilisations les plus en vue
comme PSA, Arcelor ou Goodyear alimentent les débats sur la riposte à
construire pour empêcher ce désastre, le plus gros des suppressions
d'emplois se fait dans le silence, l'indifférence.
Lutter, oui mais comment ?
Longtemps
le mot d'ordre d'interdiction des licenciements ne fut mis en avant que
par les organisations d'extrême gauche. La question redevient
d'actualité à chaque montée des luttes contre les licenciements et les
fermetures de sites. Ainsi, ce mot d'ordre était en tête des
mobilisations en 2001, lors des luttes autour des LU-Danone, Marks
Spencer et AOM.
Il y bien des appréciations différentes
sur les tactiques de lutte dans mobilisations en cours. Mais également
plus que des nuances entre les revendications qui émergent dans ces
batailles. Au fil des années et des « plans sociaux », beaucoup de
salariéEs et d'organisations syndicales limitent leurs revendications au
chèque qui accompagne les licenciements. Les luttes contre les
fermetures d'usine paraissent souvent perdues d'avance, ce qui permet à
certains syndicats de justifier leurs reculades. Ainsi les syndicats
signataires de l'ANI entérinent et cautionnent des reculs sociaux, au
nom d'une prétendue défense des intérêts des salariéEs… qui n'est en
fait que celle du patronat.
Partage des tâches ?
Dans
le même temps, la revendication de l'interdiction des licenciements
boursiers, dans les entreprises ou des groupes qui font des bénéfices,
ont d'abord le défaut « d'oublier » la plus grande masse des
licenciements qu'ils soient individuels ou dans les TPE, PME ou PMI.
Mais surtout, ils s'inscrivent le plus souvent dans des stratégies
politiques dans lesquelles les luttes de salariéEs ne sont qu'un
phénomène social, sans rapport à la politique, un champ séparé réservé
aux organisations syndicales.
Dans la même philosophie
que la « sécurité sociale professionnelle » ou le « nouveau statut du
travail salarié », chers à la CGT, au Parti de gauche ou au PCF, les
mobilisations sur ces thèmes sont conçues comme des points d'appui à des
campagnes électorales ou d'éventuelles propositions parlementaires. Un
partage des tâches qui cache plus ou moins bien le refus de remettre en
cause le système.
La question des pouvoirs
Pour
nous, il s'agit de questions doublement politiques. D'une part est
combattue la mise en cause du tout puissant pouvoir patronal de disposer
de notre travail, des productions et des façons de produire. D'autre
part, est posée la question du pouvoir politique à même de procéder à de
telles incursions dans la propriété privée, la dictature du capital.
Ces
questions se retrouvent dans les débats autour des mots d'ordre de
nationalisation, d'expropriation qui posent de la même façon la question
de la place des luttes et du gouvernement ou du pouvoir qui prendrait
de telles mesures. L'interdiction des licenciements, la réduction du
temps de travail et le partage de celui-ci entre toutes les mains
disponibles sont, au même titre que l’expropriation des propriétaires
des moyens de production, des questions politiques, aux implications
immédiates.
Robert Pelletier
L'article sur le site national du NPA
A lire aussi
...mardi 5 mars disons non à l'ANI !
Béziers
Rassemblement à11H devant la Bourse du travail.
Montpellier
Manifestation départementale – 15 H Peyrou-Comédie
Rassemblement à11H devant la Bourse du travail.
Montpellier
Manifestation départementale – 15 H Peyrou-Comédie
Nos dossiers Capitalisme,
Economie locale,
Emplois/chômage,
Gouvernement,
Syndicats,
Travail