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Eh ! Monsieur le cumulard, est-ce ringard de vouloir jeter un regard peinard sur le Pont-du-Gard ?



On a volé le Pont-du-Gard !


 On ne le voit plus ! A-t-il disparu ? Quelque voleur de terres serait-il parti en l’emportant sous le bras ?

Il a marqué la jeunesse de tous les Gardois. Nous, qui vivions aux bords du Rhône, nous faisions, dès le 1er mai, 45 km aller-retour à bicyclette ou avec la Mob bleue, plus tard avec la Deuche, pour y prendre les premiers bains de l’année. Les courageux – j’en étais – le traversaient au plus haut, en marchant sur les larges dalles de pierres qui recouvraient plus ou moins le couloir de l’aqueduc resserré par les impressionnantes couches de calcaires déposées au cours des siècles de fonction de ce formidable ouvrage. Un ouvrage que nous considérions comme nôtre. N’avait-il pas été construit au prix de leur sueur et souvent de leur vie par nos ancêtres les Gaulois, nos ancêtres les Ibères, nos ancêtres les Ligures selon les plans et sous les coups de triques de nos ancêtres les Romains ? Cette majestueuse falaise de dentelles minérale a abrité les premiers amours, les premiers émois de bien des jeunes ! On s’y baignait, on s’y aimait, on s’y noyait hélas aussi parfois, les plus téméraires plongeaient du premier étage…


C’est fini tout ça. Le Pont-du-Gard est toujours là, évidemment. Mais on l’a volé au peuple ! On l’a volé puisque nul ne peut plus le voir sans mettre la main au portefeuille. « Laisser un tel chef-d’œuvre à la populace ? Quelle aberration ! Vous n’y pensez pas ma chère ! » Alors, après bien des péripéties plus ou moins privées, plus ou moins douteuses, le célèbre monument, classé par l’Unesco au patrimoine mondial, a été confisqué à la vue. Ce fut d’abord un énorme parking obligatoire, cher. Agrémenté d’un musée, de salles de réception souvent vides, de marchands du temple agréés. Bon. Pourquoi pas. Ceci mettait un terme à l’anarchie des bagnoles garées partout. D’autant plus que des conditions avantageuses – discriminatoires d’ailleurs et probablement illégales - étaient concédées aux gens du coin. Mais on pouvait toujours accéder au monument à pied, à cheval, à bicyclette. Gratos bien sûr. Terminé !


Terminé depuis que le ci-devant Dumas William [député PS, voir note Wikipedia ci-dessous], président de l’Etablissement Public de Coopération Culturelle qui a mis la patte sur le fameux pont, a décidé de faire les poches de ceux qui prétendaient voir le Pont-du-Gard sans lâcher de thunes : dorénavant, piétons comme cyclistes doivent payer 10 euros ( !!!) pour avoir le droit d’approcher ce monument qui appartient à tous ! Le ci-devant Dumas William, ancien employé de banque, est ce qu’on appelle un « professionnel de la politique ». C’est de père en fils dans la famille. Son père était conseiller général, lui a pris sa suite puis a fait prospérer une belle carrière de cumulard en étant élu député, vice président du conseil général du Gard, maire de son village. Sans oublier, évidemment la présidence de l’EPCC du Pont-du-Gard. La porte ouverte à bien des cahuzaqueries…


Eh ! Monsieur le cumulard, est-ce ringard de vouloir jeter un regard peinard sur le Pont-du-Gard ? On s’égare, mais gare à la bagarre…



Tridi 3 Floréal 221


Photo X – Droits réservés



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Ecoute ! Ecoute !

- Qu’est-ce qui est aussi grand que le Pont-du-Gard et qui ne pèse rien ?
- Son ombre !

Le texte sur Mediapart

La note William Dumas sur Wikipedia

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