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Dans la continuité des réformes Fillon-Sarkozy, voilà la réforme Hollande-Ayrault des retraites...

  
Austérité et retraites : lourdes menaces 
Jeudi 16 mai 2013. Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 195 (15/05/13)
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Le 3 mai, la commission européenne a donc accepté la demande française : un délai de deux ans supplémentaires pour ramener le déficit en deçà de 3 % du PIB d'ici à 2015. Cet objectif était l'une des mesures phares du TSCG voté en septembre par la majorité PS-EÉLV…

De toute façon, chacun savait l'objectif inatteignable : dans un contexte de récession aggravée, les prévisions de déficit pour 2013 oscillent entre 3, 7 et 3, 9 %. De plus, la rigueur à outrance imposée par la Troïka commence à toucher toute l'Europe, y compris l'Allemagne.

Mais attention ! « Cela ne va pas sans contrepartie », a prévenu Van Rompuy, le président du Conseil européen. O. Rehn, le commissaire européen chargé des affaires économiques, a donc exigé de Paris une série d'engagements les plus précis possible en matière de réduction des dépenses publiques, et, surtout, de « réformes structurelles » de la part de Paris. La liste précise des exigences de Bruxelles sera publiée le 29 mai. Mais leurs grandes lignes sont déjà connues.


Les exigences de Bruxelles

Pour la Troïka, les « réformes » à réaliser se déclinent selon trois axes.


Le premier consiste à accélérer la « libéralisation » du marché des biens et des services. EDF et la SNCF sont explicitement visés. L'idée de disloquer la SNCF en trois sociétés distinctes est évoquée avec insistance. Inutile de dire que dans ce cadre, le statut des cheminots, les diverses mesures de subvention du transport public voleraient en éclat. Les grandes manœuvres en cours autour de la réforme ferroviaire vont évidemment dans ce sens.


La seconde direction revendiquée par Barroso and co est la dérégulation du travail. Le vote de la récente loi issue de l'ANI est saluée par Bruxelles. Mais pour la Commission, le compte n'y est pas. L'UE préconise une révision du niveau de protection des contrats temporaires et permanents, de la législation sur les licenciements, « dissuasive » selon le patronat.


Enfin, il y a la question des retraites, à propos desquelles la Commission revendique « un ­financement pérenne ». Rehn suggère à mi-voix un relèvement à 67 ans de l'âge du départ à la retraite, actuellement de 62 ans.


La ligne de mire gouvernementale

À propos des retraites, tout le monde est prévenu : « Un effort sera nécessaire auquel devront participer tous les Français », annonce Touraine, la ministre des Affaires sociales. Effectivement, le chômage, la baisse des salaires creusent les déficits du système.


Concrètement, un cocktail de mesures anti­-sociales est en gestation. Est notamment évoquée en premier lieu une nouvelle augmentation de la durée de cotisation pour accéder à une retraite à taux plein. Elle est actuellement à 41 années et demi, et il serait question de l'augmenter jusqu'à 44 annuités. La désindexation des pensions de l'inflation serait aussi en gestation (la mesure a été récemment adoptée pour les retraites complémentaires).


Au-delà, des mesures « structurelles » sont en cours de discussion au sein de la commission Moreau. Celle-ci devrait rendre son rapport le mois prochain, pile pour la « conférence sociale » du 20-21 juin !


Le piège

Dans ces conditions, la prochaine « conférence sociale » gouvernement – Medef – syndicats prend une allure de mise en musique des recommandations de l'Union européenne. Cette conférence devrait être centrée sur la question des retraites.


Si la faiblesse actuelle du gouvernement l'oblige à avancer avec prudence – deux mois de « concertation » sont prévus –, la direction est sans ambiguïté. Inévitablement, celle-ci accouchera d'un train de mesures anti-sociales et le rôle de la conférence consiste exclusivement à fabriquer du consensus autour des mesures envisagées.


Fort justement, Lepaon (CGT) explique que « la question des retraites nécessitera une mobilisation d'ampleur des salariés ». Mais si tel est l'objectif, n'est-il pas nécessaire de refuser la collaboration avec le gouvernement, le « dialogue social » dont on a encore vu les résultats avec l'ANI ? N'est-il pas nécessaire de refuser cette pseudo-concertation ? En tout cas, dès maintenant il est clair que la bataille qui s’ouvre sur les retraites débouchera sur un affrontement avec le gouvernement si nous voulons empêcher ce nouveau recul.
 

Pascal Morsu

Le texte sur le site national du NPA 


Affiche à recycler très prochainement...


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 NPA 34, NPA

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