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Universités. 22 mai mai : grève contre la loi Fioraso-Sarko

 
 
 Enseignement supérieur : pourquoi un nouvel appel à la grève ?
Le Monde.fr |
Plusieurs syndicats de l'enseignement supérieur et de la recherche ont appelé dans un communiqué, mercredi 8 mai, à une grève nationale et à des manifestations le 22 mai, jour de l'ouverture, à l'Assemblée nationale, des débats sur le texte présenté par la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso. Ils exigent le "retrait" de ce projet de loi qu'ils jugent "toujours inacceptable".
 
Qui appelle à la grève ?

L'intersyndicale est composée de la FSU, première organisation syndicale dans l'éducation, de la CGT, de FO, de Solidaires et des collectifs "Sauvons la recherche" (SLR) et "Sauvons l'université" (SLU). Plusieurs "collectifs de précaires" (INRA de Versailles, EHESS, Paris 1, CNRS de Gif-sur-Yvette, de Montpellier...) se sont associés à l'appel à manifester le 22 mai, à Paris, entre le Panthéon et l'Assemblée nationale.

Qui n'appelle pas à la grève ?

Le projet de loi est soutenu par la principale organisation étudiante, l'UNEF, proche du PS. Il est également soutenu avec réserves par la Conférence des présidents d'universités (CPU).

Quels sont les principaux points du projet de loi Fioraso (PDF) ?
  • Mise en place d'une nomenclature nationale des diplômes (mesure 2). Le ministère souhaite simplifier les 1 420 licences générales, 1 841 mentions de masters et 5 806 spécialités qui existent actuellement. (Geneviève Fioraso : "Notre objectif, faire disparaître 5 800 spécialités de master")
  • Instauration de quotas en STS (Sections de techniciens supérieurs) et IUT (Instituts universitaires de technologie) pour les bacheliers professionnels et technologiques (mesure 3)
  • Lutte contre le décrochage avec l'instauration d'une première année pluridisciplinaire et d'une spécialisation progressive (mesure 5), pour permettre des réorientations sans redoublement et réduire le taux d'échec en première année (50 %) et en licence. Seuls 38 % des étudiants obtiennent leur diplôme en trois ans. 
  • Une trentaine de regroupements d'universités et d'écoles sont prévus pour permettre un travail en réseau plus qu'en concurrence (mesure 15).
  • Mise en place d'un conseil académique, aux compétences propres sur les questions de recherche et de formation. Recentrage du Conseil d'Administration sur son rôle de pilotage stratégique (mesure 16)
  • Inscription de la parité dans les instances de gouvernance des universités et autres établissements d'enseignement supérieur (mesure 18)
  • Permettre les enseignements en langue étrangère lorsqu'ils sont dispensés dans le cadre d'un accord avec une institution étrangère pour attirer les étudiants étrangers (mesure 20)
Quels points posent problème ?

"Sous l'apparence d'un texte de rupture avec la politique du précédent gouvernement, il n'est pas bien difficile de voir que la LRU 2.0, comme on la surnomme déjà dans les universités, prolonge et approfondit même les logiques les plus contestables de la précédente réforme", écrivait le 25 avril dans Le Monde Jean-Louis Fournel, professeur à l'université Paris-VIII et ancien président du collectif Sauvons l'université.
"Le projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche, dans ses différentes versions, n'apporte pas la rupture attendue avec la loi LRU et la loi Pacte pour la recherche. Pire, certains aspects pourraient être aggravés", estiment également les membres de l'intersyndicale dans leur communiqué
  • Le manque de moyens financiers. La première insatisfaction vient du manque de moyens financiers, encore accru par l'annonce, le 21 février, du "surgel", pour cause d'austérité, de 250 millions d'euros sur un budget global de 23 milliards d'euros, lui-même en hausse de 2 % par rapport à 2012. "Où sont passés les milliards des investissements d'avenir et d'excellence [Idex, initiatives d'excellence], aujourd'hui distribués de manière opaque par le commissaire général à l'investissement, placé sous la tutelle du premier ministre, loin du regard démocratique des parlementaires ?", s'interrogeait Emmanuel Saint-James, président de Sauvons la recherche, lors d'une asemblée générale le 2 mars à l'Inalco.
  • La résorption de la précarité. "Ce projet de loi exclut tout moyen supplémentaire", déplorent les membres de l'intersyndicale. Ils réclament "une augmentation substantielle des moyens d'Etat (dotations, plan pluriannuel de création d'emplois à hauteur d'au moins 5 000 postes par an pendant cinq ans, toutes catégories confondues) pour permettre la titularisation des précaires (et, en attendant, l'arrêt des non-renouvellements des contrats de CDD), pour revenir sur les gels d'emplois, pour répondre aux besoins des formations et améliorer l'encadrement, pour augmenter les soutiens de base des laboratoires au lieu des financements sur projets."
  • La gouvernance. Avec la mise en place des "communautés d'universités et d'établissements", les membres de l'intersyndicale redoutent la création de "mastodontes, dans lesquels collégialité et vie démocratique seraient réduits à la portion congrue".
  • Continuité entre lycées et premiers cycles universitaires. Dans sa tribune du Monde du 25 avril, Jean-Louis Fournel dénonçait la transformation du "premier cycle universitaire en un grand lycée dans lequel règnera une pluridisciplinarité sans approfondissement disciplinaire, un accompagnement des étudiants sans moyens, un enseignement sans dimension critique et, cerise sur le gâteau, la compensation entre toutes les notes"
  •  Le temps du débat à l'Assemblée. Les membres de l'intersyndicale "protestent contre la confiscation du débat par l'utilisation de la procédure d'urgence au Parlement décidée par le gouvernement", c'est-à-dire qu'il ne fera l'objet que d'une seule lecture dans chaque chambre. Les débats débuteront le 27 mai à l'Assemblée nationale pour une adoption en principe en juillet.
L'article sur le site du Monde

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"La loi Fioraso est le troisième volet de la loi LRU" 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
NPA 34, NPA

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