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Montpellier. Entre choix de vie et "choix contraints", les squats...

 

Squats de Montpellier 1/6 : "Un squat qui ferme, c'est un autre qui ouvre" 
FLORIANE LECLERC Midi Libre 05/06/2013 

Les occupants du squat L'Amazone, dans le quartier de la Croix-d'Argent, à Montpellier, ont été expulsés en avril dernier.
 Les occupants du squat L'Amazone, dans le quartier de la Croix-d'Argent, à Montpellier, ont été expulsés en avril dernier. (SOPHIE WAUQUIER) 

Secrets, clivés, mouvants... les squats laissent rarement indifférents. Dans le contexte de crise actuel, ces habitats hors normes revêtent un éclairage particulier. Cette semaine, suivez notre enquête au coeur des squats de Montpellier...

Les Arceaux, la Pintade, l'Amazone, Croix-d'Argent... Des adresses chuchotées ou bruyamment revendiquées. La trêve hivernale passée, les squats sont toujours d'actualité. Les associations n'en comptent pas moins de 50 à Montpellier. "Dix tout au plus", relativise le Préfet de l'Hérault Pierre De Bousquet, qui relève seulement les lieux "illégalement occupés par plus de 15 personnes". "Mais on ne les connaît pas tous".
Secret, mouvant, le phénomène apparaît difficilement quantifiable. "Un squat qui ferme, c'est un autre qui ouvre", assure Kadher, une vingtaine de squats à son actif cette année.

"Les squatteurs ne sont pas des profiteurs"

Pénurie de logements, loyers trop élevés, parc HLM trop maigre, places d'hébergement insuffisantes... Dans ce contexte, nombre sont ceux qui se retrouvent à la rue. "Les squatteurs ne sont pas des profiteurs, corrige la sociologue Florence Bouillon. Ils cherchent seulement une forme de protection, même relative."
Un travailleur social, soucieux de son anonymat, faisait état de 300 à 400 squatteurs dans la ville cet hiver. Une situation alarmante quelle que soit la saison. En août dernier, le 115 répertoriait 356 demandes de logement. Autant qu'en février de la même année. Des chiffres qui ont convaincu les pouvoirs publics de pérenniser le dispositif d'hébergement d'urgence.

D'autant qu'avec la crise, étudiants et travailleurs pauvres sont venus grossir les rangs des sans-abris. Pourtant, les appartements ne manquent pas. L'Adil de l'Hérault recensait plus de 13 000 logements vacants, en 2009, dans la capitale régionale. Soit 8,9% des logements de la ville.

"Avec ce squat sous nos fenêtres, impossible de vendre ou de louer son appartement"

Faute de mieux, friches industrielles, bureaux inoccupés, caves ou villas abandonnées … sont les premiers visés. Au grand dam des propriétaires et du voisinage.

Rue Desmaze, au centre de Montpellier, l'installation remarquée, il y a deux ans, du squat artistique Le Kalaj, militant et autogéré, a déclenché les hostilités. Outre le "piratage" du réseau d'eau, les riverains ont dénoncé le bruit généré par les événements culturels régulièrement organisés.

A deux pas de la gare, des locaux désaffectés occupés par des demandeurs d'asile suscitent quant à eux un accueil partagé. "La rue est sale, et avec ce squat sous nos fenêtres, impossible de vendre ou de louer son appartement", se désole un propriétaire qui se refuse toutefois à accabler ces gens "polis et discrets", éloignés des "junkies" qui, pendant des années, les ont précédés. Un autre se montre inquiet. "Il ne faudrait pas qu'un accident survienne".

"Le refuge peut vite devenir prison"

Dans cet endroit insalubre, privé d'eau et d'électricité, les occupants ont eu recours à des branchements sauvages. Des pratiques à risques, selon le Préfet. "Les squatteurs ne sont pas des électriciens. Une erreur suffit à déclencher un incendie. Il ne faudrait pas que le drame survenu dans le squat de Lyon se reproduise".
Le 13 mai dernier, le feu se déclarait dans cette ancienne usine occupée par 200 Roms. Trois d'entre eux y laissaient la vie. "Ce sont des zones dangereuses", insiste le représentant de l'Etat qui met également en garde contre un milieu réputé violent.

Drogues, alcool, loi du plus fort... "Certains squats sont loin d'être des espaces anodins, analyse René Sirven, président de l'association Gestare, qui accueille des adultes en réinsertion. Le refuge peut vite devenir prison". A tel point qu'il n'est pas rare de voir certains occupants chercher à s'éloigner du groupe avec lequel ils vivaient.

Croisée place de la Comédie, Gaby, la quarantaine, est de celles qui ont préféré s'isoler. "A plus de 3 ou 4, ça dégénère forcément." Un tableau sombre que la sociologue Florence Bouillon, sans exclure les risques, tient à nuancer. "Ce n'est pas forcément l'anarchie. Il y a des squats plus ou moins réglés. L'immoralité de ce milieu reste en grande partie fantasmé."

Communiqué de soutien au Local d'Expression Populaire : expulser un centre social et culturel en plein Hiver à grand coups de BAC, Police Nationale, GIPN, Chiens…
MA MAIRIE LE FAIT ! (Solidaires Etudiant-es Montpellier)

Le NPA 34 s'associe à la protestation de Solidaires Etudiant-es (voir ci-dessous) et condamne l'intervention de la police contre ce lieu alternatif d'animation culturelle. Cette décision d'utiliser la force n'a pu se faire qu'avec l'aval, voire à la demande, de la mairie, ce qui vient alourdir son passif particulièrement lourd, en particulier cette semaine (La Paillade, Plan-des-Quatre-Seigneurs, voir liens en bas de page), en matière de concertation avec les habitants des quartiers.

  
Le droit au logement, c'est maintenant ?
 NPA 34, NPA

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