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Montpellier. Compte rendu du dernier Conseil municipal


 Convergences et  divergences anticapitalistes

Nous publions ci-dessous le compte rendu du dernier Conseil Municipal de Montpellier rédigé par les élus GA et FASE. Nous nous retrouvons dans les grandes lignes des analyses et du positionnement au moment des votes des deux camarades. Nous relevons cependant que, sur la résolution 23, le Parti Communiste était chargé de présenter et de défendre, au nom de la majorité PS-Modem-PRG et lui-même, une décision de réservation par la municipalité de berceaux dans des crèches d'entreprise. Les élus GA-Fase ont eu raison de s'opposer à une mesure de recours au privé en lieu et place du développement d'une politique publique de crèches (rappelons que, décidément récidiviste, le PC s'était distingué, dans un passé récent, pour avoir défendu le passage en Délégation de Service Public d'une crèche !) . 

Il n'en reste pas moins que, sur un point aussi important que la petite enfance, les partis du Front de Gauche, écartelés entre unité, pour les uns, avec le PS et indépendance, pour les autres, vis-à-vis de lui, en viennent à des votes s'opposant  entre eux. Nous déplorons le spectacle de cette division qui dessert l'idée qu'à la gauche du PS pourrait se dessiner, c'est le voeu du NPA 34, une alternative (unie et cohérente !) refusant la logique d'accommodement des socialistes avec les lois du privé et promouvant sans réserve les services publics !

Par ailleurs, nous sommes en désaccord total avec le choix de GA et la Fase de voter, suite à un amendement du PC, le voeu, présenté par la majorité, pour la reconnaissance du droit de vote des résidents étrangers aux élections locales : un tel amendement en faveur d'un droit de vote à "accorder le plus rapidement possible" en substitution de la date initialement prévue, 2020, nous semble participer de beaucoup d'hypocrisie, et le mot est faible, au vu de ce qui est en jeu et qui mobilise de nombreuses (161 !) associations et partis, dont le NPA  autour du slogan Droit de vote  2014 (lire ici). La précision "2014" relève d'un choix clair et radical d'opposition aux atermoiements de toujours des sociaux-libéraux du PS sur la concrétisation d'un droit démocratique incontournable ! Le vote de ce voeu est donc, selon le NPA 34, une dommageable concession à la politique des faux-semblants et autres gesticulations par lesquels le PS cherche à redorer son blason terni par tant de renoncements à mener une politique au service de la population. Plus grave encore, sur le sujet particulièrement sensible du droit de vote des étrangers, tout dans ce type de texte-prétexte ne peut que servir le FHaine et sa politique de division au détriment de ceux-ci, qu'ils soient sans-papiers ou avec papiers. Ce n'est pas le moindre problème que pose ce vote.

NPA 34
 
CONSEIL MUNICIPAL du 17 JUIN 2013


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Les tensions au sein du PS de Montpellier sont à leur comble pourtant il faut noter que les votes des 3 courants (Mandroux, Moure, Saurel) restent identiques. Dans la série « courage fuyons » nous avions eu droit lors du dernier conseil municipal au vote « contre » la régie publique de l’eau de Delafosse alors qu’il est l’un des rédacteurs de la plaquette « Sursaut » où est affirmé en caractère gras leur choix de la régie publique de l’eau. Pour ce conseil, nous avons vu Saurel sortir tout le temps du débat sur la Ligne 5 du tramway et ainsi ne participer ni au débat, ni au vote. C’était pourtant le moment de manifester son soutien, comme il l’affirme auprès du collectif du parc Montcalm, pour préserver la totalité de ce parc.

La délibération 1 présentait le Compte Administratif 2012 de la ville.
Il s’agit là de la mise en forme et des lignes budgétaires décidées dans le cadre du Budget.
Nous n’avons pas voté le budget aussi nous ne pouvons nous reconnaître dans ce Compte Administratif qui en est l’illustration.
Pour Levita et Mandroux, la première richesse de la ville est l’afflux de population !
L’UMP a voté contre, bien entendu, sur des bases totalement opposées aux nôtres. Pour eux, il faut baisser la pression fiscale, augmenter la police municipale et, plus étonnant, et surtout hypocrite pour des adeptes de la concurrence totale, privilégier les entreprises locales.
EELV a indiqué qu’ils feraient le même vote que sur le Budget, ils se sont abstenus.
Nous sommes intervenus sur un premier point de politique nationale. Dans le cadre de sa politique d’austérité, le gouvernement baisse la dotation des collectivités. Ce que nous considérions inadmissible sous Sarkozy l’est d’autant plus sous un gouvernement dit de gauche. Une dotation diminuée c’est moins de moyens et nous refusons les deux conséquences habituelles, soit la hausse des impôts, soit la baisse des services rendus aux habitants. Le gouvernement a fait le choix d’imposer l’austérité aux municipalités, c’est pour nous inacceptable. Nous avons poursuivi ensuite sur nos désaccords de choix et de priorités. Nous partons des besoins de la population et tout particulièrement dans un moment de crise économique, d’offensive du patronat et de la finance. Nous sommes pour plus de services publics, pour un véritable bouclier social, pour que les besoins sociaux deviennent des droits pour toutes et tous. Nos priorités vont donc aux besoins comme le logement social, les transports, le service public de la petite enfance… Montpellier est une ville jeune et pauvre, une ville où 70% des habitants peuvent prétendre à un logement social, une ville où le taux de chômage atteint 40% dans les quartiers populaires. Il faut construire bien plus de logement sociaux, aller vers la gratuité des transports, construire plus de crèches… Construire plus de logements sociaux, c’est aussi lutter contre la spéculation immobilière. Les prix des loyers sont trop hauts, sans parler du prix à l’achat. Nous avons rappelé le refus des multiples délégations de services publics que ce soit pour l’eau, les parkings, les crèches…
Nous avons demandé un éclaircissement concernant le "bénéfice" de 500 000 euros réalisé par le parking de l'Hôtel de Ville, la réponse de la majorité est restée floue, c'est un budget annexe  dont les bénéfices doivent rester sur cet annexe.
Nous avons voté « contre » le Compte administratif 2012.

La délibération 4 concernait la ligne 5 du tramway.
Cette délibération est un bon exemple de la dépolitisation du conseil municipal au profit de l’Agglomération. Elle propose de transférer à l’Agglo cette question. Cela veut dire que le conseil municipal, seule instance élue par les habitants, n’aura pas son mot à dire sur le trajet et donc les choix de passages du tram !
Comme d’autres, nous avons donc utilisé cette délibération pour donner notre avis sur la Ligne 5 et tout particulièrement sur l’avenir du Parc Montcalm.
Notre intervention a porté sur la défense de l’intégralité du Parc Montcalm, soit un parc de 23 ha. La ville a acquis, suite au départ de l’armée, un site vierge d’habitation et ainsi avoir un grand parc en centre ville. C’est l’occasion unique d’avoir un grand parc en centre ville. Le projet actuel de faire passer le tram dans le parc et de construire des habitations amputent ce parc de 8ha. Nous refusons l’argument de Mandroux « les montpelliérains n’avaient rien, ils auront 15 ha ». Ce parc a déjà une fonction sociale, il suffit de s’y rendre pour voir les familles, les sportifs ou encore de voir le succès des 30 ans du Diagonal dans ce cadre. De plus, le tracé de tram passant dans le parc a le désavantage de ne pas desservir les quartiers comme Estanove, Pas du Loupou la Cité Gély et la Cité Paul Valery.
Il est évident que la question de ce parc tout comme l’aménagement urbain de la nouvelle gare TGV, du quartier OZ… vont aussi être des points forts des élections municipales sur les choix de vie et de ville.
EELV a fait une intervention allant dans le même sens.
Les différents adjoints PS (Subra, Delafosse, Fleurence) ont justifié l’urbanisation et le passage du tram dans le parc. L'un d'entre eux a même dit : "une pétition avec 10 000 signatures, qu'est-ce que ça pèse dans une ville de 250 000 habitants ?"
Le dossier est maintenant entre les mains du Commissaires enquêteur et du Préfet.
Nous ne sommes pas contre une ligne 5, nous attendons la publication officielle du trajet. En fonction du résultat, nous nous mobiliserons et agirons en lien avec le collectif.

La délibération 13 désignait une entreprise chargée de l’accueil et la sécurité pour les événements.
Nous sommes intervenus pour poser 3 questions. Pourquoi les services municipaux ne peuvent pas le faire ? Pourquoi la police municipale ne peut pas le faire ? Pourquoi prendre une société du Val de Marne ? Nous avons aussi indiqué qu’il est toujours possible d’embaucher. Il s’agit d’un marché de 150 000 euros.
Comme seule réponse, l’adjointe nous répondra que le privé c’est moins cher !
Nous avons voté « contre » cette délibération

La délibération 15 attribuait des subventions à des associations.
Notre intervention a porté sur subvention attribuée au Centre Communautaire et Culturel Juif. Comme nous l’avons bien précisé, il ne s’agit pas pour nous de refuser toute subvention au CCJF mais de faire le point sur la journée de Jérusalem. En effet, si le CCJF a 40 000 euros de subvention alors que les associations du même type ont des subventions plus faibles, nous avons posé clairement la question au vu du passif sur notre ville du financement de la journée de Jérusalem par des fonds publics et avec le soutien de collectivités. Déclarer que Jérusalem est la capitale une et indivisible d’Israël constitue une violation flagrante du droit international. Pas moins de 4 résolutions de l’ONU (252 – 476 – 478 – 672) ont réaffirmé que Jérusalem est sous protection internationale et que Jérusalem Est fait partie intégrante des territoires Palestiniens. La capitale d’Israël est Tel Aviv et même les Etats-Unis ont refusé de valider Jérusalem comme capitale d’Israël. Les associations de soutien au peuple palestinien agissent depuis des années contre le financement public de cette journée et contre le soutien officielle des responsables PS des différentes collectivités. Nous avons noté que cette année, l’intitulé n’est plus le même puis qu’il s’agit de « Jérusalem mémoire et modernité ». Nous pouvons penser que la bataille menée toutes ces dernières années commence à porter ses fruits mais autant avoir toute la clarté. Nous considérons que nous ne l’avons pas eu même si nous ne pouvons affirmer que cette subvention sert à financer la journée. Saurel, rapporteur de la délibération, lui nous affirmera qu’il n’y a aucun lien. Avec les associations nous serons vigilants sur de sujet car s'il y a un lien entre cette subvention et la "Journée" il faudra envisager des actions.
Comme il y avait plusieurs autres subventions ne posant pas problème, nous nous sommes abstenus.

La délibération 23  concernait la réservation par la Mairie de berceaux dans des crèches d’entreprises. La société privée Le Petit Chaperon Rouge gère ces crèches.
Notre intervention a remis au centre un service public de la petite enfance. La société Le Petit Chaperon Rouge est cotée en bourse, elle a une place énorme dans ce secteur. Pourquoi plutôt que réserver des places dans le privé ne pas construire plus de crèches pour répondre à la demande des parents ? C’est en tout cas notre démarche.
Michel Passet qui présentait cette délibération en l'absence de Françoise Prunier, adjointe en charge de la Petite Enfance, à justifié cela par le fait que cela créait une mixité sociale.
Nous avons voté contre cette délibération.

Les délibérations 28 et 48 concernaient les déplacements des élu-es.
La 28 concernait le déplacement d’élus et de personnalités pour un déplacement à Heidelberg. Nous avons demandé combien de personnes allaient se déplacer.
La 48 avait pour but des réservations de billets d’avion pour des déplacements à Paris. Nous avons précisé qu’il existait aussi le train, que c’était moins cher et plus écologique.

La majorité a soumis au vote un vœu pour la reconnaissance du droit de vote des résidents étrangers aux élections locales.
Cédric Sudre a présenté ce vœu (dans les formats papiers, c'était à Mme le Maire de leprésenter)où les considérants politiques justifiant le droit de vote ne nous posait pas problème mais avec une décision que nous ne pouvions soutenir. En effet, le vœu proposait « d’engager après les élections municipales 2014 une réforme constitutionnelle qui permettra d’accorder le droit de vote aux résidents étrangers non communautaires aux élections municipales de 2020 »
Le débat s’est donc engagé. L’UMP a dit son refus du droit de vote.
Nous sommes intervenus longuement sur cette question importante. Importante parce que non satisfaite depuis sa promesse de 1981 alors que la gauche a été de longues années au pouvoir. Importante parce que beaucoup de personnes attendent ce geste d’égalité des droits. Le PS vient de perdre nettement 8 députés dans des élections où l’électorat de gauche ne s’est pas déplacé. Aujourd’hui la déception et la colère contre le gouvernement sont fortes. Comment comprendre que le PS est prêt à affronter les salariés, les chômeurs, les retraités, les jeunes en faisant une nouvelle contre-réforme catastrophique des retraites et qu’il n’ait aucun courage pour une mesure de justice et de reconnaissance comme le droit de vote pour tous auxélections locales. C’est cette politique qui fait le jeu du FN. Nous sommes pour le droit de vote et pas pour 2020, attendre 2020 c’est 40 ans d’une promesse toujours insatisfaite. Cette promesse de Hollande doit être tenu maintenant, attendre plus longtemps ne change rien à la situation et de plus, qui sait comment sera la situation politique en 2020, qui sera au gouvernement. Nous ne pouvions voter ce texte au vu de sa proposition finale, écrit tel quel, nous considérons que c’est un débat interne à la majorité et nous ne participerons pas au vote.
Amina Benouargha-Jaffiol, membre de la majorité est intervenue dans le même sens en y ajoutant la nécessité d’un regroupement familial sans problème. Eva Beccaria, membre de la majorité, a rappelé que la Tchécoslovaquie dont elle est originaire a donné le droit de voteuniversel en 1918. Thinès, PRG et lui aussi membre de la majorité a lui aussi indiqué pour les mêmes raisons que nousqu’il ne pouvait pas voter le texte. Visiblement, la majorité s’est trouvée dans une situation non prévue. Michel Passet proposera alors de supprimer le dernier paragraphe et de le remplacer par « le plus rapidement possible ».. Ce recul de la majorité nous permettra de voter le texte.

Mercredi 19 juin 2013.

Anne Rose Le Van – Francis Viguié conseillers municipaux Gauche Anticapitaliste – FASE

Prochain conseil municipal le lundi 22 juillet à 16h

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