À la Une...

Pézenas. Traversée du désert gynécologique imposée aux femmes !



Désertification médicale : il n'y a plus de gynécologue à Pézenas (Hérault)
MICHELLE RIVIERE Midi Libre 01/07/2013 


L’équipe médicale reconstituée avec Gisèle Marco, et les docteurs Garcçon et Sala.
L’équipe médicale reconstituée avec Gisèle Marco, et les docteurs Garcçon et Sala. (D. R.) 
Situation difficile pour les femmes de Pézenas : le cabinet de gynécologie du Docteur Garçon a fermé ses portes samedi. Le gynécologue laisse une place vide et garde un goût amer… Car, jusqu’au dernier moment, il a espéré qu’un de ses collègues prendrait la suite. En vain !

Depuis septembre 1972 qu’un cabinet de gynécologie s’est ouvert sur la ville, trois générations de femmes ont été suivies par deux professionnels de la médecine obstétrique.

Dans un premier temps, c’est le docteur Edgard Sala, précurseur en la matière, qui a ouvert la voie. Tellement précurseur à l’époque, que le médecin n’avait mis que trois clous à sa plaque "pour l’enlever plus vite si nécessaire", disait-il en plaisantant. La majorité des femmes se faisant alors suivre par leur médecin généraliste.

Le départ de "Tonton Edgard" en 1998 

Durant de longues années et jusqu’à son départ en 1998, “Tonton Edgard”, comme le surnommaient les enfants nés par ses soins à la clinique Molines de Pézenas, a été “Le” gynécologue de la ville, mais aussi l’ami précieux. Une personne en qui l’on avait confiance et qui maniait avec beaucoup de dextérité les spécialités : gynécologie, obstétrique, stérilité et sénologie (cancer du sein).

Devant le nombre croissant de patientes, en janvier 1981, le docteur Jacques Garçon, alors gynécologue obstétricien et chirurgien sénologue, est venu rejoindre l’équipe déjà formée depuis 1973 avec Gisèle Marco, secrétaire et assistante médicale. Est venue ensuite renforcer ce trio, Chantal, secrétaire médicale jusqu’en 1998. Dès lors, ce cabinet a été une référence en matière de modernité et de professionnalisme. De nombreux futurs grands médecins y ont d’ailleurs été formés.

Des précurseurs

La première échographie qui informe sur la vie intra-utérine, les anomalies bénignes et les pathologies des seins y sera réalisée fin des années soixante-dix, bien avant d’autres grands cabinets.

Et bon nombre d’enfants viendront au monde dans les meilleures conditions. Si aujourd’hui l’on regarde en arrière avec nostalgie, c’est que la situation pour les femmes de Pézenas va désormais devenir plus difficile, car le cabinet du Docteur Garçon a fermé ses portes samedi.

Mettant un terme à sa carrière pour accéder à une retraite bien méritée, le gynécologue laisse une place vide et un goût amer… Car, jusqu’au dernier moment, il a espéré qu’un de ses collègues prendrait la suite. En vain !


Consultations à la clinique Pasteur ou à l’hôpital local

En début d’année, plusieurs pistes avaient été évoquées, parmi lesquelles une gynécologue roumaine qui désirait s’installer dans le cabinet du docteur Garçon.

Mais le Conseil de l’ordre de l’Hérault a mis un coup d’arrêt à cette solution. Pour Jacques Garçon, c’est un crève-cœur :  "J’ai tout fait pour être remplacé et pour que ma patientèle ne souffre pas de la fermeture de mon cabinet. Cette gynécologue avait pourtant toutes les qualifications requises."

Gisèle Marco, l’assistante médicale, qui avait également à cœur de trouver une solution adéquate à la demande des patientes, a alors pris son bâton de pèlerin et a tapé à toutes les portes. Mais elles sont restées fermées.

Quelques solutions s’offrent donc aux patientes, avec une permanence que tient la gynécologue Mme Zghaibi à la clinique Pasteur.

Enfin, une dernière piste, en cours de gestation, porterait sur des consultations, plusieurs fois par semaine, données par un gynécologue de Béziers, à l’hôpital local. La rentrée de septembre devrait dire si oui ou non, cette solution sera adoptée.

Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA