À la Une...

Montpellier. Les intermittentEs disent "finie la comédie" ! Et l'action continue !


Vive la mobilisation sans intermittence !

Cette page est régulièrement actualisée

 
Cliquer ici

En guise de revue de presse. Cliquer sur les titres :  
11 juin : Vidéo. Désintox : Régime des intermittents du spectacle / Avignon : les intermittents du festival "in" menacent de faire grève / Intermittents : la menace d'une annulation plane sur Avignon / Appel à la grève des intermittents du spectacle (SUD Culture - Solidaires) Nous sommes en mouvement / Toulouse. Rio Loco annulé ce mercredi soir / Sète : l'équipe de "Candice Renoir" en grève mercredi / Décryptage de l’accord Unedic du 22 mars 2014 (CIP-IDF 10/06) / Languedoc-Roussillon : le mouvement de grève des intermittents s’amplifie / Jane Birkin, en soutien aux intermittents, annule son spectacle à Montpellier / Sète : le concert de Renan Luce annulé ce mercredi soir  / A Toulouse, les intermittents occupent le festival Rio Loco  / Précariser, un combat idéologique. Entretien avec Samuel, Alice, Danièle et Axelle, intermittents et précaires Audio. A Toulouse comme ailleurs, les intermittent-e-s en lutte !, par Le magazine (Canal Sud) / Je ne suis pas intermittent, je suis comédien ! // Suite des liens ci-dessous

A lire ci-dessous le communiqué du NPA 34



Lu sur L'Hérault du jour du 11 juin (voir ci-dessous)







Extraits

[Déclaration de] la cinéaste Pascale Ferran  à la cérémonie des Césars […], le soir de 2007 où son précédent film, Lady Chatterley, fut couronné par pas moins de cinq Césars : 

« Pendant longtemps, [le régime d’indemnisation chômage des intermittents du spectacle] était remarquable parce qu’il réussissait, tout en prenant en compte la spécificité de nos métiers, à atténuer un peu, un tout petit peu, la très grande disparité de revenus dans les milieux artistiques. C’était alors un système mutualisé. Il produisait une forme très concrète de solidarité entre les différents acteurs de la chaîne de fabrication d’un film et aussi entre les générations. Depuis des années, le Medef s’acharne à mettre à mal ce statut en s’attaquant, par tous les moyens possibles, à la philosophie qui a présidé à sa fondation.

« Aujourd’hui, il y est presque arrivé. De réformes en nouveau protocole, il est arrivé à transformer un système mutualisé en système capitalisé. Et cela change tout. Cela veut dire, par exemple, que le montant des indemnités n’est plus calculé sur la base de la fonction de son bénéficiaire mais exclusivement sur le montant de son salaire. Et plus ce salaire est haut, plus haut sera le montant de ses indemnités. Et on en arrive à une absurdité complète du système où, sous couvert de résorber un déficit, on exclut les plus pauvres pour mieux indemniser les plus riches. »
[…]

« La Coordination des intermittents et précaires, écrivent […] Corsani et Lazzarato, [auteurs de Intermittents et Précaires publié en 2008], n’a pas pour ambition de défendre les acquis sociaux des Trente Glorieuses, mais entend défendre de nouveaux droits sociaux associés à la mobilité et à la flexibilité de l’emploi. […] En revendiquant de nouveaux droits sociaux non seulement pour les intermittents mais aussi pour tous les travailleurs à l’emploi discontinu, à la rémunération variable et aux employeurs multiples, ce mouvement a ouvert une bataille politique sur le front de la précarisation et de la paupérisation qui touchent désormais une partie de plus en plus importante de la population. »

C’est en ce sens que le combat des intermittents du spectacle contre la nouvelle convention Unedic de leur régime d’assurance chômage n’est en rien catégoriel. Engagé depuis une dizaine d’années (la précédente mobilisation ayant conduit à l’annulation de nombreux festivals remonte à 2003), il recouvre un triple enjeu de civilisation : la conception du travail, la place de la culture, la définition de la démocratie.

Ceux auxquels ils s’affrontent – l’État, le patronat et les organisations syndicales signataires de l’accord (CFDT, FO et CFTC) – leur opposent un argument comptable : le déficit de l’assurance chômage spécifique dont ils bénéficient qu’ils imputent à une croissance des effectifs bénéficiaires bien supérieure à celle de la quantité de travail qu’ils se partagent (sur le secteur d’emploi concerné lire ici une récente note chiffrée du ministère de la culture).

Sachant que les 110 000 intermittents du spectacle représentent 3,5 % des bénéficiaires des allocations chômage et 3,4 % des dépenses de l’Unedic, c’est évidemment un argument à courte vue qui pose la seule question des dépenses sans interroger les recettes, qui n’interroge pas la contribution insuffisante d’employeurs (notamment dans l’audiovisuel) libres d’embaucher et de désembaucher à volonté, bref qui se refuse à inventer et consolider une protection sociale nouvelle, couvrant le risque d’un sous-emploi élevé encouru par les salariés dans un système de travail au projet, fragmenté et discontinu.

Dans un moment où la discontinuité de l’emploi qui caractérise l’intermittence s’étend à bien d’autres secteurs de l’économie, au-delà des seuls mondes de l’art et de la culture, le patronat refuse que le statut spécifique des intermittents fasse école. Il veut bien, ô combien, de l’emploi discontinu, et de la souplesse qu’il lui offre pour ses propres marges, mais refuse que son extension s’accompagne de nouvelles protections sociales, et donc des charges qu’elles lui imputeraient au nom de la solidarité. Tel est, pour la Coordination des intermittents et précaires (CIP), l’enjeu d’intérêt général de sa mobilisation contre l’accord Unedic conclu le 21 mars, essentiellement entre le Medef et la CFDT.

« Pourquoi le Medef prend-il pour cibles les intermittents, si peu nombreux, les intérimaires, si précaires ? demande-t-elle (retrouver ici le texte intégral). Parce que les annexes 4, 8 et 10 de l’assurance-chômage faisaient partie des rares dispositifs de protection sociale pensés pour l’emploi discontinu. Aujourd’hui, 86 % des embauches se font en CDD, il y a des millions de salariés pauvres ou à temps partiel. Le Medef ne veut pas que le régime des intermittents du spectacle ou des intérimaires serve de modèle aux autres : il s’agit d’empêcher à tout prix les précaires de réclamer des droits sociaux en échange de l’hyper-flexibilité voulue par leurs employeurs. »  « Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous », ajoute la CIP, reprenant son slogan de 2003 : « Défendre les régimes d’indemnisation qui assurent une continuité de revenu face à la discontinuité de l’emploi, c’est défendre l’ensemble des salariés. »

Entre progrès social et régrès libéral, la bataille de l’intermittence concerne donc le monde du travail tout entier, véritable laboratoire de l’affrontement entre une logique de mutualisation du risque, qui impose des solidarités collectives, et une idéologie de capitalisation, qui livre les personnes à des combats solitaires, avec cette conviction aveugle que le chômage serait de la responsabilité des seuls individus et non pas de celle de la société. Mais, loin d’avoir pour unique adversaire le néolibéralisme patronal, le combat des intermittents rencontre en chemin des conservatismes syndicaux qui n’envisagent le travail que sous la forme de l’emploi salarié et permanent, qui s’accrochent à sa défense exclusive au point de délaisser les nouvelles formes d’emplois et de trajectoires professionnelles et qui, de ce fait, aggravent leur déjà faible représentativité par l’ignorance de nouvelles catégories de travailleurs, notamment parmi la jeunesse.

Qu’il s’agisse du Medef ou de la CFDT, ceux qui signent les accords appliqués aux intermittents ne sont aucunement représentatifs des secteurs d’emploi concernés. Arguant des grands équilibres comptables de l’assurance-chômage, ils ignorent les réalités qu’ils réglementent sans concertation des premiers concernés. Ni la CFDT ni FO ne sont particulièrement implantés dans les métiers du spectacle ou de la culture, tandis que les syndicats d’employeurs du secteur, tel le Syndeac (lire ici, sur son blog de Mediapart, sa lettre ouverte au premier ministre), ont fait connaître leur désapprobation massive de l’accord conclu.

À la question centrale du travail et de ses métamorphoses, s’ajoutent donc celles, également décisives pour la société tout entière, de la culture et de la démocratie. Aveuglé par idéologie au point d’ignorer les réalités économiques, le Medef n’hésite pas à qualifier l’indemnisation chômage spécifique aux intermittents de subvention déguisée à la culture. Et pourquoi pas ? Pourquoi ne pas soutenir collectivement un secteur décisif pour l’économie française, sa vitalité et son innovation ? Première destination touristique mondiale avec 83 millions d’entrées touristiques internationales en 2012, largement devant les États-Unis, la France est aussi un pays que la culture enrichit, produisant de la valeur et créant des emplois.

C’est ainsi qu’elle contribue sept fois plus au produit intérieur brut (PIB) français que l’industrie automobile. Issues d’une récente étude conjointe des ministères de l’économie et de la culture, les données ne souffrent pas de discussion : avec 104,5 milliards d’euros d’apports directs et indirects à l’économie nationale en 2011, les activités culturelles représentent 57,8 milliards d’euros de valeur ajoutée, soit 3,2 % du PIB national. Un total de 670 000 personnes y sont employées soit 2,5 % de l’emploi actif en 2010, mais il faut y ajouter l’impact des initiatives culturelles sur le dynamisme socioéconomique d’un territoire. 

« La culture et l’art, leurs modalités de production, leurs contenus, les publics qu’elles créent, les ressources et les désirs qu’ils mobilisent participent pleinement de l’émergence d’un nouveau régime de croissance », soulignent Corsani et Lazzarato au terme de leur recherche. En ce sens, loin de se réduire à un coût ou à une charge, les dépenses sociales, repensées à l’aune des transformations de l’économie et de la société, doivent être appréhendées, imaginées et défendues comme un investissement collectif contribuant au développement de ces biens communs que sont la culture, l’éducation, la formation, la santé, l’habitat, bref tout ce qui tisse le bien vivre d’une société d’individus solidaires.

Parce qu’elle est riche de son inventivité créatrice, la lutte des intermittents pose la question d’une réinvention de la démocratie, de son extension et de son approfondissement face à l’essoufflement, au risque de la nécrose autoritaire, de sa version étroitement représentative où le pouvoir de tous finit par se perdre dans la délégation à quelques-uns. C’est aussi ce que l’on ne comprend pas dans les ministères, ne voyant là qu’agitation minoritaire en lieu et place d’une authentique concertation et délibération démocratiques, alors même qu’ils ont accepté sans états d’âme de décider du sort de quelques-uns avec des interlocuteurs qui n’en sont pas représentatifs.

Loin de vieilles rengaines usées, les formes de lutte promues par les intermittents évoquent plutôt ce pragmatisme radical, ou ces radicalités pragmatiques qui furent théorisées aux États-Unis dans le sillage des philosophes pragmatistes qu’étaient John Dewey (1859-1952) et William James (1842-1910). Pour ces auteurs, l’avenir ne pouvait être qu’une invention collective, production partagée de nouveaux savoirs et de nouvelles approches, mobilisation collective autour d’exigences radicalement démocratiques. Ceux qui dirigent (l’État), ceux qui possèdent (le patronat), ceux qui représentent (en l’espèce les syndicats) ne sauraient ignorer les réflexions et les propositions de ceux qui vivent les réalités dont ils débattent.

Très tôt, y compris par le détour d’une « Commission des mots », la Coordination des intermittents et précaires a renversé la notion d’expert et d’expertise telle qu’elle s’est imposée dans les usages gouvernementaux et leurs vulgates médiatiques. Est « expert » celui qui est expérimenté, c’est-à-dire celui qui a ou qui fait une expérience. Autrement dit, proclame la CIP, « nous sommes bien les experts, je suis un expert de ma vie ». Où l’on comprend que le mouvement des intermittents, loin de défendre de façon crispée des acquis qui seraient datés, ébranle nombre de citadelles conservatrices. Pour notre bien. Pour nos biens communs.

  • Mediapart. Service abonnés (abonnements individuels) : 05 49 01 47 65,
  • Nous appeler : 01 44 68 99 08.
MEDIAPART Service abonnés - Bât CRIB, 4 rue Carol Heitz, 86 000 Poitiers - contact@mediapart.fr




En début de soirée, mercredi, plus d’une centaine d’intermittents du spectacle est monté sur la scène de l’opéra Comédie, avant le début de la première de La Traviata qui a été annulée.
A cette occasion il y a eu une prise de parole de la directrice de l’opéra Valérie Chevallier et du nouveau maire de Montpellier Philippe Saurel. Ils ont tous deux fait savoir qu’ils soutenaient le mouvement. Les spectateurs ont applaudi, mais l’atmosphère était très tendue. Le spectacle a été annulé.
(source : Midi Libre).


Le mouvement qui débute au Printemps des Comédiens ne peut pas rester isolé.

Il est plus qu’urgent et déterminant que d’autres équipes, d’autres lieux, d’autres festivals rejoignent immédiatement la lutte. Il ne faut pas simplement regarder ça de loin avec émotion et se réjouir que le mouvement commence, il faut construire ce mouvement partout.
Pour nous à Montpellier c’est urgent et déterminant.
Arretez d’être de tout coeur avec nous, (c’est gentil ), organisez la grève, mettez vous en grève.
Nous ne tiendrons pas seuls la lutte.

NOUS AVONS BESOIN D’ETRE REJOINTS.

Montpellier, le 4 juin 2014 

Appel de Montpellier du 4 juin 2014 

Cliquer ici 

Revue de presse en continu

  10 juin : Vidéo. Intermittents: Enjeux historiques des luttes (Mediapart) / Toulouse. Intermittents : Rio Loco perturbé et 8 théâtres toulousains en grève / Intermittents : "Nous ne voulons pas de mesurettes"  Voir ici aussi

9 juin. Intermittents : un régime toujours plus minceur (Libération) / Ce que vous ignorez sur les intermittents du cinéma (NouvelObs) / "Je dirige le Festival d'Anjou, menacé par la grève. Mais je les soutiens" (NouvelObs)   

8 juin. Intermittents : grève reconduite jusqu'à mardi, spectacles annulés / Festival d'Avignon : une bombe économique aux mains des intermittents / Mission : intermittents / Intermittents : la clarté des explications de Samuel Churin


5 juin : Montpellier : grève des intermittents reconduite, deux spectacles annulés (cliquer ici)
Intermittents : plus de soixante dirigeants de lieux culturels demandent à Valls de renoncer à l’accord (Le Monde)

Dimanche 8 juin


Cliquer ici




Vendredi 6 juin...

 
 Cliquer ici

 Cliquer ici

 Cliquer ici

Sur Facebook 

 Cliquer ici

 

Communiqué du NPA 34

Vive la lutte des intermittents !

 

L'Opéra de quat'sous, oui, l'indemnité chômage à quat' sous, c'est non !

 

Ce que le gouvernement fait et laisse qu'on fasse aux intermittents du spectacle est à lui seul le condensé de toute une politique qui, se réclamant de la gauche, répond aux réclamations insatiables du Medef. Dans un jeu de complices réglé au millimètre, Rebsamen amuse la galerie en "sauvant " le régime spécifique (les annexes 8 et 10) d’assurance chômage des intermittents du spectacle et de l’audiovisuel que Gattaz voulait supprimer. Mais la phase 2 du scénario de l'enfumage, avec une ministre de la culture se prétendant du côté de la mobilisation, n'a cependant pas résisté à la détermination des "interluttants" : le pot au roses a été dévoilé à tous/toutes, l’accord, signé en mars et corrigé à la marge en avril par le Medef, la CFDT et FO, entérine bien et accroît les inégalités de celui, dévastateur, de 2003, en s’attaquant aux plus fragiles et aux plus précaires.  Ainsi, pour ne prendre que cet exemple parmi les plus parlants de la réforme,  le "différé" (période de carence, pouvant atteindre 29 jours pour un technicien à 600 heures de travail pour un salaire de 1 400 euros brut par mois, où on ne touche pas d'allocations chômage malgré l'éligibilité à l'ouverture des droits) qui ne concernait que 9% des indemnisés avait, dans un premier temps, été étendu à 57% d'entre eux et a fini par être fixé à "seulement" 47 % ! Belle "avancée", comme ose prétendre le gouvernement, qui ne saurait faire oublier que les nouvelles ruptures d'indemnités ne concerneraient plus 9 % mais près de la moitié des intermittents !

 

C'est en fait, merci le PS et les syndicats à sa botte, tout un projet de société qui se dessine avec cette réforme au couteau de l'assurance chômage des intermittents : empêcher les travailleur/se-s privéEs d’emploi d’être correctement indemniséEs c'est en effet viser à créer une main-d’œuvre corvéable à merci en accord avec la logique européenne de diminution du taux de chômage par l'augmentation du nombre de travailleurs pauvres, par la multiplication des contrats précaires ! Voilà où en est venue une gauche passée avec armes et bagages à droite et contre laquelle il n'existe qu'une voie : celle de la lutte jusqu'au bout. C'est cette voie  qu'ont choisie courageusement, en prélude à l'épreuve de force nationale, les intermittents de Montpellier qui viennent d'empêcher les premiers spectacles du Printemps des Comédiens en demandant au ministre de refuser l'agrément de l'accord scélérat.

 

Nous appelons les spectateurs à ne pas tomber dans le piège que le gouvernement, le Medef et certains organisateurs de spectacle leur tendent : l'inconvénient, bien réel, de ne pas assister au spectacle choisi, est sans commune mesure avec l'agression subie par les intermittents qui sont attaqués au coeur de leurs conditions de travail et de vie. Comme pour les usagers lors de grèves des transports, spectateur n'oublie pas : à l'opéra ou au théâtre tu restes un travailleur ! N'oublie pas qu'en défendant leurs droits les intermittents contribuent à créer le rapport de force général face aux prédateurs des droits sociaux de tous que sont ce gouvernement, le Medef et leurs complices syndicaux. Le responsable de l'annulation des spectacles c'est le gouvernement !

 

Le printemps des intermittents c'est notre printemps à tous. Solidarité avec leur grève reconductible. Soutien total à leur revendication d'une indemnisation pleine du chômage: abrogation de l'accord du 22 mars. Mettons Rebsamen-le Molière de la trahison au chômage politique sans indemnité !

 

NPA 34, le 4 juin 2014

 

Cliquer ici 

 


A lire aussi

Cliquer ici

 


Se serrer la main pour nous serrer la vis

NPA 34, NPA


Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA