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Conférence sociale : au grand simulacre du coup de gueule syndical !


 Porte qui claque un jour, s'ouvre les autres jours ... chaise vide en juillet, chaise occupée en septembre !

Avec la décision de la CGT, FO, Solidaires et la FSU de ne pas participer à la deuxième journée de la Conférence sociale, on pourrait se prendre à dire : enfin ! Enfin, ceux qui représentent les salariés (on préfère ne pas insister aujourd'hui sur leur "non-représentation" des chômeurs mais aussi des précaires) ont dit basta ! Sauf que, on le sent bien, Valls la joue "même pas peur" ...

... et ce qui pourrait être l'esbroufe de celui qui, malgré tout, aurait pris un bon coup dans les dents, dénote surtout que le message des "affreux" syndicalistes pratiquant la chaise vide a été trop bien et vite compris : ce qu'ils ont boycotté c'est le baratin du jour avec experts, patrons, ministres sur éducation, emploi ou pouvoir d'achat. Non que tout ceci ne soit pas important dans la vie de ceux qui triment (et ceux qui le voudraient) mais, à cette conférence asociale, ce ne sont que préliminaires, de la machine à paroles, avant les choses sérieuses. Et les choses sérieuses ce sera en septembre. Et en septembre, la CGT et FO, au moins, ont déjà dit, banco, dès aujourd'hui (pourquoi laisser la peur s'installer chez les partenaires qu'on vient de ...brutaliser ?), ils ont déjà dit qu'ils en seraient ! Ben voyons... Alors, oui, Valls et Hollande auraient préféré un superbe "embrassons-nous Folleville", gens de bonne composition dialogueuse-dialoguante. Image clé, celle-là, du dispositif de com' de l'enfumeur de l'Elysée. Mais tout compte fait...

Ce syndicalisme qui joue du muscle un jour, c'est celui du simulacre, celui du jeu d'ombres : celui de la gonflette qui, médias gourmands de brusqueries aidant, cherche à donner le change mais qui n'est que ça, du vent, de la baudruche, au dur verdict de la lutte des classes, celle que seul, actuellement, à ce niveau, le Medef sait mener dans les règles de l'art.. Et ça, pense-t-on à Matignon, le côté matamore des chefs syndicaux "indociles", ma foi, c'est aussi un coup à jouer à un moment où on a vu le climat social se rougir :  après tout Lepaon et Mailly qui agitent la muleta c'est bon pour mettre à mort le taureau de la radicalité contestataire ! Car l'essentiel, coco, c'est que, utilisons les mots de Solidaires, dans une situation sociale plus que plombée par "le pacte de responsabilité, l’extension du travail dominical, le gel des seuils sociaux envisagé, "la «contre-réforme des retraites» ou encore l'«agrément de l’accord Unedic au détriment des intermittent-es, précaires et chômeur-euses»", sans parler de la récente "attaque" (comme ils y vont !) contre les cheminots, qu'ont-ils, nos braves syndicalistes, à espérer, de plus qu'en juillet, en septembre au sortir d'un été classiquement atone, d'autant plus atone qu'aucun d'eux ne s'est aventuré à proposer aux autres et aux salariés de poser dès maintenant les bases de la relance des mobilisations ? 

En fait le problème est bien là : la grève des strapontins de la conférence antisociale, participe ni plus ni moins que du maximum que peut concéder le syndicalisme d'accompagnement des mesures patronales-gouvernementales à ceux qui, cheminots, intermittents, postiers, sanofiens... se bagarrent, les mains (les poings), les pieds, dans le cambouis des luttes qui cherchent à converger. Mais dont la convergence n'est pas au programme, n'est pas dans le logiciel, de directions syndicales qui, se servant du repoussoir "facile" de la CFDT hollando-médefienne, s'exonèrent à peu de frais, un jour (pas plus) de conférence pseudo-sociale, de leur lourdingue inertie stratégique; celle qui les abonne depuis des années à une dérisoire, mais cruelle pour le monde du travail, impuissance. Inertie stratégique qui, l'été aidant à éponger la sueur froide de leur audace boycotteuse d'un 8 juillet, les mènera docilement à "discuter" le coup, à la rentrée, avec le Medef, sous l'égide de son gouvernement !  

Il faut se rendre à l'évidence de ce que les gesticulations syndicales lors de la conférence socialo-patronale, cette "grève" hautement médiatisée des discussions d'un jour, relèvent du savoir-faire du système par lequel on donne à voir des contestataires contestant juste ce qu'il faut pour amuser-abuser la galerie... Des contestataires pour qui le centre de gravité des choses sérieuses ce n'est ni la rue, ni les lieux de travail, mais cette grande pièce avec une grande table et des gens autour qui savent se tenir...par la barbichette du "dialogue social" ! Bref, sans surprise, il nous reste à construire l'autre grève, la seule grève qui, dans la "lente impatience" (Daniel Bensaïd) de la fédération des volontés, bousculera ces bonnes manières et renversera ladite table... Tellement il est vrai que, quand ils s'y mettent, les salariés, les sans-travail, et tous les autres exploités et opprimés, ne savent pas se tenir à table...

Antoine

Encore une chose : dans le jeu de faux-fuyants actuels autour de la conférence désocialiste, il est un leitmotiv qui revient en sourdine consensuelle syndicalo-syndicaliste, le compte pénibilité dont le renvoi aux calendes grecques a, en quelque sorte, mis le feu aux poudres : même Solidaires en vient à déplorer que l'on ait « réduit quasi à néant le compte individuel de pénibilité dont il ne restait déjà pourtant plus grand chose». Remettons donc un peu les pendules à l'heure pour éviter de prendre encore d'autres vessies pour des lanternes et jetons un oeil à ces lignes démystificatrices de la chose : 


 Sur les aléas du "dialogue social"...




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NPA 34, NPA

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