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Il y a 100 ans Jaurès était assassiné...


 ... Il y a 100 ans allait commencer la première boucherie mondiale. Ni oublier, ni mythifier, comprendre...


 









Symboliquement, la mort de Jean Jaurès, le 31 juillet, a marqué en France le début de la boucherie impérialiste de 14-18 et la chute de la SFIO et de la CGT dans l’Union sacrée. Si les dirigeants de gauche invoquent tant Jaurès en cette période de commémoration, c’est que son action contre la guerre et son assassinat semblent purifier la social-démocratie française et européenne du reniement de ses principes internationalistes et de sa soumission, dans chaque pays, aux  nationalismes et aux politiques impérialistes.

Dans les dernières années de sa vie, Jaurès s’est fait le porte-voix du combat de la SFIO1 contre la guerre. Prenant sa place dans la campagne de la social-démocratie européenne, il y apparaît, aux côtés d’August Bebel et Rosa Luxemburg en Allemagne, comme la principale voix du pacifisme en France. L’action s’intensifie après les immenses manifestations qui entourent le Congrès de Bâle, en novembre 1912. En témoigne l’immense rassemblement du Pré-Saint-Gervais, le 25 mai 1913, où Jaurès, juché sur un camion, prend la parole devant 150 000 personnes. Cliquer ici

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Salué par Trotski comme « éclectique de génie », Jaurès développe sa conception du socialisme en revisitant l’héritage de la Révolution française, mais aussi en écho à la controverse allemande. Principe d’organisation de la société, la république est conçue comme une république sociale jusqu’au bout [24]. Sa thèse latine était déjà consacrée aux rapports entre État et propriété. La critique luthérienne de l’usure préfigure à ses yeux la critique socialiste de « la puissance reproductive de l’argent abandonnée à elle-même ». Il en résulte un « socialisme moral », héritier de la critique chrétienne de l’argent, et une réhabilitation de l’État comme contrat rationnel et levier nécessaire de l’émancipation politique : « Les droits politiques et économiques de chaque citoyen ne se discernent pas en dehors de l’État et du contrat social ; donc l’individualisme et le socialisme ne s’opposent pas, mais s’unissent et se concilient [25]. » Entre socialisme d’État et collectivisme subsiste cependant un abîme : le premier est, en fait, « un capitalisme d’État dans les services publics », alors que le socialisme est « l’intervention de la société dans les rapports économiques que crée entre les hommes l’existence de la propriété » : le collectivisme est donc le seul moyen de « rétablir et d’universaliser la propriété personnelle » dans le cadre de la « souveraineté économique de la nation ».
Jaurès adhère ainsi à la perspective de dépérissement de l’État, au fur et à mesure que la fonction publique devient « fonction sociale ». Il revendique la Constitution de 1793 et considère que tout ce qui, dans les constitutions modernes, s’en éloigne constitue une concession à l’esprit de défiance conservatrice et de privilège où survivent les habitudes monarchiques. Alors que pour Rosa Luxemburg la démocratie bourgeoise n’est qu’une « démocratie imaginaire abstraite », il se propose de « greffer la révolution prolétarienne sur la révolution démocratique bourgeoise ». En bon cartésien, il conçoit « la méthode socialiste » comme une méthode scientifique qui « comprend la loi d’évolution et impose à toute pensée révolutionnaire une longue période de préparation économique et politique ». « Evolutionnaire », autant ou plus que révolutionnaire, le but visé est pour lui toujours préformé, et la transformation sociale présuppose une « idée préalable de la justice et du droit », un « idéal préconçu que poursuit l’humanité ». Il reproche par conséquent à Blanqui, mais aussi à Marx et à Engels, une conception conspirative, encore bourgeoise, de la révolution, qui maintiendrait le prolétariat dans une situation subalterne. C’est pourquoi le Manifeste du Parti communiste appartient encore à « la période de l’utopie » : c’est « chimère d’espérer que le communisme puisse être greffé sur la révolution bourgeoise ». Il ne souscrit pas pour autant à l’orientation de Bernstein qui lui semble « dissoudre dans les brumes de l’avenir le but final du socialisme [26]. »
Malgré ces critiques, Jaurès reste discret et évasif dans la controverse stratégique. Lors de la polémique sur la participation du socialiste Millerand à un gouvernement bourgeois, il considère, avec Kautsky, la question comme tactique, alors que pour Rosa Luxemburg l’État républicain est la forme pratique de l’hégémonie bourgeoise. Tiré de De Marx à la IIIe Internationale




 






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