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Remaniement gouvernemental : communiqués du NPA


Dernière minute (27 08 2014)
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26 août

Gattaz est aux anges...un camarade banquier arrive à Bercy !



A lire ci-après Point de vue : Jean-Luc Mélenchon se verrait bien travailler avec Arnaud Montebourg (Antoine)

 La rentrée commence par une sortie. Suite aux états d’âme de Montebourg et Hamon, pourtant bien timides et tardifs, François Hollande vient donc de demander à Manuel Valls de « former un nouveau gouvernement en cohérence avec les orientations qu’il a lui-même définies ».

En accentuant la crise de sa majorité et la crise politique, Hollande et Valls choisissent d’amplifier la fuite en avant du gouvernement vers la défense des intérêts du Medef. Aucune tête ne doit dépasser pour cet objectif.

Le nouveau gouvernement nommé demain gardera donc bien le cap de la politique d’austérité menée et aggravée depuis plus de deux ans, politique qui détruit les conditions de vie de la majorité de la population et nourrit la progression du Front national.

Plus que jamais, la gauche sociale et politique, les salarié-e-s doivent exprimer ensemble, unitairement et dans la rue, le refus de cette politique et organiser les mobilisations qui permettront de faire valser la politique PS-Medef.

De l’université d’été du NPA, Port-Leucate, le 25 août 2014


La démission-remaniement du gouvernement en quelques mots


« Je dis bravo au pacte de responsabilité », martèle sans cesse Pierre Gattaz, qui n’hésite pas à vanter le « courage » de Manuel Valls. 

« Sur [le pacte], le gouvernement fait ce qu’il faut et va dans la bonne direction. Pour une fois, reconnaissons-le ! », a vanté sur son blog, le patron des patrons, le 18 août.  Cliquer ici

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« Emmanuel Macron est notre relais, notre porte d’entrée auprès du président » (Stéphane Richard, PDG de France Télécom)

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Il y en a qui se posent de ces questions...


Aucun rapport entre les deux infos ?

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Deux des anciens tweets que Valls vient d'effacer.... Etonnant, non ? 

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L'économiste Benjamin Coriat écrit "« L'aide au patronat ne créera pas d'emplois »

Dans une économie financiarisée, il n'y a pas à attendre des patrons un autre rôle que celui pour lequel ils ont été placés à la tête des entreprises par les actionnaires : dégager des profits et les « rendre » sous la forme de dividendes, ajoute Benjamin Coriat. (Le Monde, article réservé aux abonnés) 





 

La Commission européenne pousse Valls à pratiquer plus d'austérité... Ah, bon parce qu'il faisait de la résistance ? 





 
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Point de vue

Politique politicienne?  Politique fiction ? Politique d'anticipation ? Et si on émancipait l'alternative politique des chimères de l'alternance ?

La satisfaction du Medef de voir partir du gouvernement Montebourg, et, accessoirement, quelques sous-fifres de la gauche socialiste, satisfaction que la nomination d'un collègue "banquier" à Bercy accroîtra jusqu'à plus soif, ne trahit qu'une partie de la manoeuvre en cours. En effet le système de domination et de persuasion en place travaille à plus de niveaux que l'on n'imagine : par sa démission telle qu'elle est posée répondant aux voeux d'un patronat qui piaffe  à l'idée d'un gouvernement désormais homogénéisé pour se traîner à ses pieds, il y a en marche un travail de construction de la figure d'un Montebourg en incarnation de l'alternative. Alternative double, qui n'en est qu'une, 1/ au gouvernement refondu plus à droite-social-libéral que jamais et donc 2/ au Medef. La nature perverse, mais au fond très classique dans le fonctionnement du capitalisme pour se préserver des perturbations politiques et sociales, amène celui-ci à instituer "son" opposition. Si l'on osait, on dirait "son" alternative à lui-même ! Une telle construction, Gattaz le cache pour les besoins d'une certaine cohérence médiatique, réjouit aussi le Medef.

Car à y penser, la démarche en cours est tout de même grossière : l'opposition à un gouvernement inféodé au patronat surgirait dudit gouvernement, sous les dehors d'une rupture, puisque du gouvernement départ il y a. Mais c'est justement dans ce "sous les dehors d'une mise en dehors" que réside l'habileté de la chose : il est espéré en effet que l'esprit d'une majorité de la population, préoccupé, comme on l'imagine, par un quotidien des plus tétanisants sur le terrain du chômage, de la couverture santé, des difficultés à se loger, etc. se laissera prendre aux effets politiques de surface. Effets politiciens qui, à travers les évaluations médiatiques du parcours de Montebourg, finiront, malgré les palinodies qui définissent celui-ci, par se voir associés à l'idée que cet homme a du nouveau à nous proposer, de l'alternatif on vous dit. Avec quelques formules bien senties l'Arnaud parviendra à éblouir le cercle des initiés de la chose politique dans l'espoir que, par rebonds successifs, l'air du temps susurrera qu'il propose de rompre avec l'orientation actuelle. Pour de vrai. La preuve, il part du gouvernement [1]. Pas sûr pourtant que, le discrédit de la gauche socialiste étant ce qu'il est, cela marche. 

Pas sûr cependant que cela n'ait pas son petit effet sur une gauche radicale incapable ne serait-ce que d'esquisser une alternative ...à ce petit manège socialo-socialiste adoubé, paradoxalement si l'on veut, sur ses deux volets, la continuité et l'alternative, par le patronat. En effet ledit manège du remaniement peut d'autant mieux "exister" qu'il s'impose sur l'actuelle carbonisation de l'alternative défendue par un Front de Gauche ayant cru trop tôt son heure venue : ayant réussi à marginaliser un NPA qui pendant un temps avait paru faire déjouer tout ce petit monde du "système", il a oublié qu'il était, au moins pour partie, pris dans le processus politicien des fausses alternatives. Mélenchon a joué à oublier que le PCF ne se déferait pas de ses attaches institutionnelles envers le PS. Tout en ciblant le "capitaine de pédalo", il s'est lui-même oublié "alternatif" au point de se proposer comme premier ministre en lieu et place de Jean-Marc Ayrault mais sous la houlette du conducteur de pédalo ! Peut-être ne s'est-il, après tout, jamais oublié, lui le docile ministre de Jospin, ce "plus grand privatiseur que la droite", lui le toujours fringant disciple du fossoyeur social-libéral de la social-démocratie que fut François Mitterrand. 

Le fait est que Montebourg sort du gouvernement le jour même, ou presque, où Mélenchon sort de la présidence de son parti. Deux sorties, deux prises de distance à  la Cincinnatus, deux "traversées du désert" comme certains aiment à dire, pour deux échecs. Mais deux échecs, dont, de toute évidence, chacun travaille à faire la voie du succès (adieu Cincinnatus) : nous avons vu en Montebourg la solution de rechange de "gauche" que le "système", autant dire le patronat, se met sous le coude. Mais Mélenchon ? Eh bien, avançons l'hypothèse qu'il nous la joue...mitterrandien par une capacité à se mettre ailleurs, au-dessus de la mêlée, pour, qui sait, ensuite tenter de fédérer en bonaparte autour de lui une opposition de gauche ! 

De quoi tenter le NPA, sauf que, à quelques rares exceptions près (la marche du 12 avril dernier), le leader du PG - c'est sa constance molle dans la dureté de ses imprécations - a toujours misé sur un regroupement à la gauche du PS mais, sans le NPA, avec EELV et la gauche du PS dont pourtant une chose est sûre : ils n'ont jamais renoncé à entretenir un rapport suivi, en externe pour les uns, en interne pour les autres, au PS. Réorienté, redressé, resocial-démocratisé, oui, relooké "à gauche", mais PS toujours. A l'agglo de Montpellier un très proche de Mélenchon explore en ce moment même ce type de reconfiguration politique dans l'unité avec un "héritier" de ... Georges Frêche, certes en rupture de ban avec le PS mais membre du premier cercle des amis de Manuel Valls (lire ici)!

Arrivés à ce stade, on se dit "Mais Montebourg dans tout cela "  ?


Et soudain, "mais c'est bien sûr", le Mélenchon nouveau... le Montebourg nouveau ! Comment oublier que, le battant et bouillant Mélenchon s'était laissé prendre au charme du verbe bouillonnant du héraut d'une VIe République pimentée d'un appel à ... démondialiser ! Rien que ça.  Souvenons-nous, c'était à la primaire socialiste de 2011, Jean-Luc avait été fan montebourgien (lire ici [2]) avant de devoir vite déchanter car le trublion socialiste était, vite fait, rentré dans l'ordre qu'il dénonçait et faisait allégeance, horresco referens, à Hollande himself ! Alors, certes, l'histoire ne se répète pas, mais justement pourquoi l'alliance avortée, ne prendrait-elle pas aujourd'hui ? Vous imaginez le duo d'enfer Montebourg-Mélenchon où chacun, en totale convergence VIe République, pourrait se payer le luxe de faire la nique au partenaire d'hier, Hollande pour l'un, le PC pour l'autre, et tenter de... ? Tenter quoi, oui, au juste ? D'affronter le patronat ? Comme à Florange... ? Comme à Aulnay... ? Comme à Sanofi [3]... ?

Mais tout ceci bien évidemment n'est qu'un vain exercice de politique fiction... Pourquoi pourtant ne pas essayer la politique d'anticipation sur ce que signifient au bout du compte tous ces petits jeux de va-et-vient dedans et autour du PS... qui font tourner en rond à gauche, y compris de la gauche ? Au moment où le patronat, lui, poursuit sur sa ligne droite...

Antoine

PS (euh !) : cela n'a pas tardé, un jour à peine que j' ai fini d'écrire ces lignes... de politique fiction, on me fait parvenir ceci :


Il est tellement prévisible le Jean-Luc à nous rejouer la croyance dans la capacité de rupture d'Arnaud ! Comme en 2011 ! Il ose écrire :

«Ce qui m'a beaucoup intéressé chez Montebourg, c'est que jusqu'ici il ne s'intéressait à cette question que sous l'angle institutionnel. Mais pour la première fois ces derniers temps, il commence à aborder la question sous l'angle de la citoyenneté dans l'entreprise». 

Tiens donc, que n'a-t-il travaillé, Montebourg, à cette citoyenneté à Florange, Aulnay, Sanofi et ailleurs ! Il faudrait donc à nouveau croire sur parole un homme qui s'est tant de fois dédit ? Réfléchissons bien que, dans cette nouvelle danse du ventre, Jean-Luc Mélenchon  est bien celui qui n'arrive pas, on l'oubliait par ses coups de gueule adressés à un PC annexé au PS, à rompre lui-même avec l'arrimage à ce parti ... avec lequel pourtant il a rompu ! La différence avec les camarades communistes c'est qu'il lui faut impérativement un socialiste en rupture de ban, comme ici Montebourg, ou en dissidence même interne (la gauche socialiste), ce qui, on ne le sait que trop, ne change rien à l'ancrage pérenne des trublions dans l'ordre établi (ils peuvent vous voter la réforme du rail de l'affreux social-libéral Valls) ! Finalement le compère montpelliérain de Jean-Luc, René Revol, dans son intégration à l'équipe de Saurel (voir plus haut) ne fait que préfigurer ce qu'un Mélenchon pourrait nous jouer avec Montebourg. Quelle gauche "radicale" !

Antoine

[1] En cherchant bien, on trouve tout de même un contre-feu à l'image d'un Montebourg alternatif : « Pas de désaccord de fond » entre Montebourg et Hollande Mais cette confidence réservée au lectorat vidéaste du Monde a peu de chance d'infléchir le flux informatif dominant. Elle permet au Monde de signer, en un clin d'oeil complice avec son lecteur, qu'on ne la lui fait pas, à lui... Signe distinctif toujours "payant" pour un média qui se veut hors du lot...

[2] Dans la foulée une tentative pour séduire... Chevènement avait également échoué (Après son retrait, Chevènement dragué par Mélenchon et Hollande)

[3] Sanofi : paroles de patron, paroles de salariée, paroles de ministre...

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