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Oxylane (Décathlon) à Montpellier Nord. Oxygène met le cap sur la mobilisation...


 Une centaine de personnes à la nouvelle réunion publique ce mardi 16 décembre à Montferrier
 Correspondance NPA 34

 La nouveauté depuis la réunion du 15 octobre, c'est la création d'un collectif, Oxygène, demandant l'annulation du projet porté par Décathlon sur la commune de Saint-Clément-de-Rivière. Rappelons qu'en fait, vu la configuration du territoire de Saint Clément, est touchée essentiellement une zone jouxtant la route de Ganges, en sortie nord de Montpellier, et impactant directement le village de Montferrier-sur-Lez ainsi que, de l'autre côté de la voie, le quartier de la Valsière sur la commune de Grabels (1). L'autre élément nouveau, négatif celui-là, c'est la validation du projet par la Commission Départementale d'Aménagement Commercial (CDAC).

Une première partie  de la réunion a été consacrée à présenter le collectif constitué (voir ci-dessous) de 10 associations environnementales (2). Retenons la volonté clairement exprimée d'obtenir l'annulation du projet. Un encouragement, malgré l'annonce de la décision de la CDAC, a été donné par la récente victoire de Saint-Jean-de-Braye, dans le Loiret, où le collectif de lutte a obtenu l'invalidation des décisions d'installer un "village" Oxylane (plus d'infos ici). Des contacts sont pris avec ce collectif pour retirer de cette belle et courageuse expérience ce qui peut nous permettre d'aller également vers un succès de notre bataille. Car il s'agit bien d'une bataille qui usera de tous les recours juridiques, politiques (la majorité municipale de Montferrier a refusé de se prononcer contre le projet) et administratifs, avocat à l'appui. Cela entraînera des frais qu'une souscription prochaine appellera à couvrir. 

 
Dans les interventions du public se sont exprimées diverses analyses et des propositions ont été faites : si certains visiblement comptent sur les élus, en particulier sur un Saurel dont une intervenante a judicieusement rappelé l'implication peu glorieuse dans le grand projet inutile de la gare de la Mogère (3), d'autres ont insisté sur la nécessité que des actions de terrain et des réunions d'information dans les autres villages, mobilisant la population, créent le rapport de force médiatique et politique. L'intervention d'un étudiant, fustigeant ce qui se profile socialement derrière l'implantation d'un Décathlon, a mis au premier plan un modèle appauvrissant de consommation acceptant de déréguler, avec l'appui des "faux socialistes", le travail le dimanche. Au détour du discours du responsable d'un commerce de produits de sports local, a été pointée du doigt la politique de précarisation des emplois de l'enseigne portant Oxylane (des emplois à 10-15 h !). Il a d'ailleurs été proposé que la tonalité quasi exclusivement environnementale d'Oxygène soit contrebalancée par un positionnement clair sur la dénonciation de la mystification des "créations d'emplois" induites par le projet. Histoire de désamorcer l'antienne que l' "écologie" serait, dans son essence, antinomique avec "le travail" (quel travail ?) !

L'idée a également été émise que la mobilisation incontournable d'opposition à l'opération commerciale en cours devait s'enrichir de contre-projets respectueux des espaces agricoles, créant des circuits courts de commercialisation, développant des alternatives aux pratiques productivistes et ouvrant sur des pratiques coopératives.

Enfin, quelqu'un s'est étonné qu'il ne soit pas permis, comme il a été annoncé, d'adhérer à titre individuel à Oxygène. Ce qui peut constituer un obstacle à l'engagement d'un maximum de personnes dans la mobilisation. Proposition a été faite par votre serviteur que se constitue un collectif d'habitants des villages postulant à intégrer en tant que tel Oxygène. L'idée a été bien reçue. A suivre.

Des propositions d'action sur le site sont à l'étude : déploiement de banderole, opération pique-nique (problème : le mauvais temps !)...

Si les procédures à venir après la décision de la CDAC peuvent être relativement longues, le danger immédiat peut venir de ceci qu'Oxygène va suivre de près...


Une alerte avec appel d'urgence à mobiliser n'est pas à exclure. Restons sur le qui-vive !

Bilan : une soirée fructueuse et prometteuse quant à la volonté collective de se structurer pour mener la lutte jusqu'au bout tout en restant, sans surprise, dans un cadre de légalité et d'action non-violente dont il vaut mieux être avertis, d'expérience récente, qu'en face ils n'ont que faire.

 

(1) Seront aussi touchés, en particulier par l'augmentation du trafic automobile (8000 véhicules certains jours !) et la réorientation des flux de voitures pour rejoindre le site, les villages de Saint-Gély-du-Fesc, Prades-le-Lez, voire Clapiers  sans parler des quartiers nord de Montpellier. Quant à Saint-Clément-de-Rivière, le site d'implantation du pseudovillage commercial est situé le plus loin possible de son centre et de ses zones d'habitation dans une logique d'exportation aux alentours des nuisances. Toute une conception d'entre soi territorial ! Pas sûr que les habitants de ce village tombent dans le panneau que ce qui nuit à côté soit sans effet sur soi ! Il est désormais de notoriété publique que les pollutions de tous ordres (y compris commerciales) ne connaissent pas les frontières...

(2) En fait Vivons Montferrier est, contradictoirement avec l'affirmation que le collectif se "veut indépendant de toute formation à caractère politique", la liste d'opposition municipale - minoritaire - de Montferrier soutenue par le PS et EELV et représentée à la municipalité par trois élus.

(3) Montpellier. Une mise au point du NPA 34 (cliquer ici)

Antoine (texte et photos) pour le NPA 34 



Envoyé à La Gazette

A l’aimable attention du courrier des lecteurs de la Gazette.

L’arbre, le maire et le collectif 

Monsieur le Maire de Saint Clément de Rivière, 

Je vous écris un lettre que vous lirez peut-être si… Mardi 16 décembre s’est tenue une réunion de citoyens inquiets par votre projet de zone commerciale à l’entrée de Saint Clément de Rivière. C’est le début d’une prise de conscience et le nombre de participants en fait une cause légitime et juste. Je voudrais que vous regardiez notre mobilisation citoyenne avec les yeux du citoyen, de celui qui aime son pays et son village. Accompagnez-nous le long de cette route, elle borde Montferrier et nous conduit à Saint Clément, c’est une oasis, une carte postale, un lieu unique et un atout pour les villages avoisinants. Il y a de nombreux villages défigurés à leur entrée par des centres commerciaux, vous le savez, et nous avons, nous, ici, une exception esthétique, un sanctuaire. 

Entre cultures et platanes, nous étions préservés de la destruction généralisée de notre territoire. Regardez bien cette route qui file vers les hauteurs de notre village. On entre dans Saint Clément à travers champs, dans une zone agricole encore exploitée, qui change au fil des saisons, riche d’une faune et d'une flore variées (vous avez dit biodiversité?), d'une terre fertile, qui absorbe l’eau quand le ciel s’abat sur la commune, et un paysan nous l’a conservée dans sa beauté généreuse et nourricière.  Et vous voulez balayer tout cela pour faire une zone commerciale à l’effigie de Décathlon? Avec ses parkings? Son triste béton et autres entrepôts!  Vous n’avez pas été mandaté, Monsieur le Maire, pour saccager un paysage qui aujourd’hui est une richesse..Je ferai nôtre la phrase de Charles Quint qui, voyant la destruction de la Mosquée de Cordoue pour y édifier une Cathédrale, dit : « Vous avez détruit ce que l’on ne voyait nulle part pour construire ce que l’on voit partout. »

Alors il est de notre devoir de vous rappeler à la raison, de revenir sur ce triste projet d’enlaidissement. Et si les sirènes de l’emploi sont votre seul étendard,  je vous dis: chiche! Pourquoi pas ? Pourquoi ne pas conserver ce sanctuaire et en faire une vaste zone agricole avec vente sur place des produits de la terre, voire même avec de la restauration? Pourquoi ne pas y installer un berger, des poules, une ferme expérimentale pour le enfants de nos écoles qui viendraient dans leur temps pédagogique apprendre les bontés de la terre?  En voilà des emplois et de la modernité, celle à laquelle aspirent nos jeunes, car nous ne sommes pas que des consommateurs…   Nous sommes là et nous vous attendons, semons au nom de la terre, semons de concert .

Yannick-Hélène de la Fuente. Saint Clément- de-Rivière 

15 décembre 2014

Oxygène contre Oxylane...

L'heure est à s'organiser pour se mobiliser...


Le Collectif Oxygène (voir ci-dessous) appelle à une réunion publique
Mardi 16 décembre à 19 h
Salle du Devézou (route de Saint-Clément-de-Rivière)
à Montferrier-sur-Lez



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