"Du côté des forces à la gauche du PS, c’est plutôt la stratégie du
hamster faisant tourner sa roue qui a le vent en poupe"
Un FN enraciné et omniprésent au second tour
Dans les départements de l’arc méditerranéen où il est enraciné de longue date, le Front national obtient d’excellents résultats. Seule la Lozère, département le moins peuplé de France (72.000 habitants) déroge à ce triste constat.
Une droite à la peine
Dans l’Aude et l’Hérault, la situation est désormais extrêmement délicate pour la droite qui n’obtient que 16,45% et 23,91% (total de l’ensemble des candidatures de droite). Déjà faible dans ces départements, elle apparaît littéralement cannibalisée par la poussée frontiste. La situation ne semble équilibrée dans le Gard qu’en apparence, avec 25,69%, la droite est désormais très affaiblie notamment le long du Rhône. Les Pyrénées-Orientales laissent apparaître une situation plus contrastée avec une répartition en voix en trois blocs de tailles comparables.
Et maintenant ?
Les résultats du 29 mars sont donc extrêmement trompeurs. Pour les six années à venir, la gauche va probablement diriger les cinq départements de la région (il y a encore un petit doute pour la Lozère), un grand chelem. Mais un résultat en trompe-l’œil, car la situation est en réalité extrêmement dégradée. L'intégralité du texte est à lire ici
Départementales : les listes Saurel n’ont pas « contenu » le FN à Montpellier). Le maire de Montpellier en a d’ailleurs le sifflet un peu coupé (regarder la suite de l’échange dans la vidéo ci-dessus)." L'intégralité de l'article de Montpellier journal, accessible aux abonnés, est à lire ici "les listes Saurel auraient vraiment « le mieux » résisté au Front National" : " A ces départementales de 2015 , Stéphane Ratinaud fait d’abord remarquer à
Philippe Saurel qu’il y a un an le FN était à 9 % au second tour et
qu’il est aujourd’hui à (environ) 30 % sur Montpellier. Une sacrée
progression alors que Philippe Saurel met en avant ses candidats censés
avoir « le mieux résisté » au FN (lire aussi :
La "gauche" au niveau national
L'auteur des lignes qui précèdent, membre d'Ensemble (Front de Gauche), s'est penché sur les résultats de la gauche au soir du second tour. Son diagnostic est sans appel : "Le constat au soir du second tour des élections départementales est sans appel : une véritable déroute pour la gauche, toutes tendances confondues".
Extraits :
"Pour le Parti socialiste, c’est une nouvelle débâcle. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, deux départements qui furent le berceau du mouvement ouvrier français, la tâche brune du Front national progresse sans cesse. Le PS, qui était à la tête de 60 départements, devrait en conserver une trentaine. Pire : il est tout simplement rayé de la carte de départements entiers comme l’Aube, le Var ou le Haut-Rhin. Des centaines de collaborateurs socialistes vont se retrouver sur le carreau et la capacité de ce parti à encadrer la société et à distribuer postes et prébendes est durement entamée.
Pour le Front de gauche et singulièrement le Parti communiste, la situation n’est guère reluisante. Il comptait 234 conseillers généraux (dont 220 communistes) répartis dans 61 départements avant le scrutin des départementales. Il ne lui en reste que la moitié et n’est plus présent que dans une petite trentaine de départements.
Pour les écologistes, la situation est du même ordre. Moins implantés localement, ils abordaient ces élections avec 49 sortants dans des configurations très variables : avec le Front de gauche, en binôme avec le PS ou seuls en autonomie. Les nouveaux conseils départementaux compteront moins de 30 représentants d’EELV.
Du côté des forces à la gauche du PS, c’est plutôt la stratégie du hamster faisant tourner sa roue qui a le vent en poupe. Le PCF va classer son dossier "Comment sauver les conseillers généraux" pour ouvrir le suivant : "Comment sauver ses conseillers régionaux". Le Parti de gauche va poursuivre son solo, convaincu qu’il a toujours eu raison depuis le début. Ensemble va appeler à l’Unitééé du Front de gauche, personne ne lui ayant annoncé l’état de décomposition avancée de ce dernier.
Bref, comme d’habitude chaque petit hamster va cavaler dans sa roue – qui évidemment n’avance pas puisqu’elle tourne sur elle-même. Quant à EELV, il n’arrive même pas à actionner la sienne puisque deux hamsters tournent dans un sens contraire, débouchant sur la paralysie.
Le temps des analyses approfondies viendra demain, mais ce soir, une chose est sûre, rien ne va à gauche." Le texte complet est à lire ici
La vision "électoraliste" du Monde
(dont nous ne partageons pas la nomenclature "gauche/droite", voir plus haut, ni le titre triomphaliste, à propos de la "gauche", car faisant l'impasse sur le poids et la signification de l'abstention. Lire ci-dessous)
Hérault (34) : une nette victoire de la gauche
La
gauche conserve le département, qu’elle pourra diriger sans dépendre
des nouveaux élus soutenus par Philippe Saurel, le maire de Montpellier,
qui avait été exclu du Parti socialiste en raison de sa candidature
dissidente aux municipales. Avec 13 cantons sur 25, soit 26 élus, la
gauche issue de la majorité sortante – André Vezinhet, président du
conseil général, ne se représentait pas – obtient de justesse la
majorité absolue des sièges. M. Saurel réussit son pari, en faisant
élire quatre de ses binômes sur des cantons de Montpellier, mais ne
pourra jouer le rôle de pivot comme il l’escomptait.Le Front national
était présent dans 22 cantons à l’issue du premier tour. En dépit de
scores très élevés, l’extrême droite ne l’emporte que dans trois d’entre
eux, les trois cantons de Béziers, où ses candidats se présentaient en
binômes avec ceux du maire, Robert Ménard : trois victoires en duel,
deux face à la gauche, une contre l’UMP. Défait ailleurs en duel, le FN a
également perdu toutes les triangulaires où il figurait, et où un
binôme de droite s’était maintenu. Dans le canton de Lattes, le binôme
Cyril Meunier (divers gauche) - Patricia Weber (PS) l’emporte en
devançant la droite, l’extrême droite arrive en troisième position. Au
premier tour, le trio était inversé : le FN était arrivé en tête devant
la droite, le binôme de gauche étant en troisième position. A Sète, le
binôme du Front de gauche (François Liberti et Véronique
Calueba-Rizzolo) est élu avec 52,18 % des suffrages exprimés (soit 734
voix d’avance) face à Myriam Roques et Gaëtan Liguori, du FN. L’UMP, qui
s’est montrée en panne de leader pendant la campagne, doit se contenter
de 4 sièges. Cliquer ici
A lire aussi
Extrait :
Dans le cas du Front de
Gauche, nous l'avons développé ailleurs (voir ci-dessous), il est à
déplorer qu'il accentue à n'en plus finir le brouillage politique propre
au système politique, en particulier électoral, en vigueur : toutes
composantes confondues, il ne peut que conforter la défiance
abstentionniste en ayant accepté la carte de la "géométrie politique
variable", pratiquée de longue date par le PC dans son
alliance avec le PS, plus récemment par le PG dans son ralliement à
Philippe Saurel à la Métropole de Montpellier. Qu'il s'agisse du PC, du
PG ou d'Ensemble !, lequel pourtant se réclame de l'alternative plus
radicalement que ses partenaires, tous ont accepté de constituer, ou
toléré que des camarades constituent, des binômes tantôt avec le PS,
tantôt avec EELV, autrement dit avec des partis qui, malgré leurs
contradictions internes plus ou moins prononcées, sont perçus par de larges couches de la population
comme les responsables de la terrible dégradation de leurs conditions
de vie et de travail. Tous assument de fait le choix de rester dans
l'entre-soi du jeu politicien qu'ils disent pourtant combattre et qui
donc, à travers leur contribution directe à décrédibiliser l'option
d'alternative radicale, sert de marche-pied au FN. Leur relatif succès
ici ou là... en pourcentage des exprimés n'est dû, probablement pour une
bonne part, qu'à un rééquilibrage dans le monde clos et hermétique des
"insiders" électoralistes de "gauche", très marqués par le frêchisme et
prêts à s'accommoder, par un supposé "réalisme", de pratiques
tacticiennes mobilisant des "valeurs" que la logique systémique à
l'oeuvre bafoue. Toutes choses que les "outsiders" des couches
populaires, positionnées en extériorité abstentionniste et plus
politiques que beaucoup ne l'imaginent, ne sont pas près d'accepter. Cliquer ici
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