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Petit Bard : les écoles et le ghetto

Mardi 12 mai : opération coup de poing
des mamans du Petit-Bard

La mobilisation a commencé le 16 avril, avec l'occupation par les parents d'élèves des 2 groupes scolaires de ce quartier-ghetto de Montpellier (Petit-Bard/Pergola). Elle s'est amplifiée le 4 mai, quand ils ont entamé un blocage des quatre écoles du quartier, alors qu'ils s'étaient jusque là contentés d'occuper les lieux sans interrompre les cours. Le jeudi 7, nouvelle action : une soixantaine de parents d'élèves ont bloqué l'accès au quartier, et rebaptisé des rues.
Et ce mardi, environ 80 parents d'élèves du Petit-Bard, essentiellement des mères, accompagnés d'une cinquantaine d'enfants ont décidé de bloquer la circulation de l'avenue de Lodève et interrompu la circulation des trams de la ligne 3 pendant une bonne heure, jusqu'à 17 h. Ce mouvement a provoqué une importante pagaille dans un secteur très fréquenté à cette heure de la journée.
Les raisons de ce mouvement ?
Les parents réclament davantage de mixité dans ces deux maternelles et deux élémentaires où 99% des élèves sont d'origine maghrébine. Ce d'autant que la nouvelle carte scolaire, qui rattache ces écoles au seul collège Las Cazes, enfonce encore le clou en prolongeant au secondaire ce confinement, dont les parents estiment qu'il relève du "ghetto".
Les propositions faites jusqu'à présent par l'inspection académique et le département -compétent pour le découpage de la carte scolaire des collèges - ont été jugées insuffisantes : revenir à la carte scolaire précédente, qui prévoit qu'une partie des CM2 du Petit-Bard aille à Las-Cazes et l'autre à Rabelais.

Les mères souhaitent que les deux tiers des enfants soient ventilés dans les écoles d'autres quartiers. "On aimerait aussi la création de classes ciblées dans celles du petit Bard pour attirer les enfants de Montpellier dans notre quartier. On pourrait par exemple avoir un partenariat avec le Conservatoire pour une classe musique", propose une porte-parole. "Que nos élus de la ville ou du conseil général fassent la sourde oreille est une insulte. Nous voulons que nos enfants soient dans la République. On connaît les conséquences d'une vie recluse dans les quartiers : le repli communautaire est dangereux. En l'état, nos enfants ne sont français que sur le papier, pas dans les faits".
Au total, 600 élèves sont scolarisés au Petit Bard, presque tous d'origine marocaine, dont beaucoup arrivés récemment.
L'absence de réaction de Philippe Saurel depuis le début de ce mouvement inédit à Montpellier est également vivement critiquée.
npa34


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