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En débat. Est-il possible de dépasser les blocages et les divisions chez les féministes ?


 Vous, les associations féministes qui vous battez pour l’égalité des salaires et contre la taxe tampon, vous organisez quoi pour les femmes qui se font agresser tous les jours parce qu’elles portent un voile, pour les familles des victimes de violences policières, encore une fois ?

 
Plus de trente ans après la Marche pour l’égalité et contre le racisme en 1983 et dix ans après les révoltes urbaines de novembre 2005, un collectif de femmes a organisé une Marche de la dignité, samedi 31 octobre, à Paris.

Samedi après-midi a eu lieu un événement historique : pour la première fois en France, une marche a été organisée par des femmes qui luttent au quotidien contre le racisme, des femmes qui sont en premières lignes, des femmes de terrain, des militantes. Militantes parfois malgré elles, parce que leur frère ou leur fils a été tué par la police, et qu’elles ont vu leur vie basculer. Une marche splendide, pas organisée par des syndicats, un parti politique ou une association pilotée par le gouvernement. 

Non, une marche dont l’appel a été lancé par Amal Bentounsi, sœur d’Amine, tué d’une balle dans le dos par la police en 2012, et rejoint par d’autres familles de victimes de crimes policiers, celles de Lamine Dieng, Ali Ziri, Amadou Koumé, Abdoulaye Camara, Mourad Touat, Hocine Bouras, Wissam El Yamni, Lahoucine Ait Omghar… Des noms qu’on ne connaît que trop peu, des noms qui racontent des morts injustifiées, et des policiers qui s’en sont tous sortis malgré tous les éléments à charge. [...]

Derrière ces femmes, en revanche, aucune trace d’Osez Le féminisme, Féministes en mouvement, La Barbe, les Femen (lol), les Chiennes de garde, Ni putes ni soumises (double lol), ou autre association féministe de premier plan. Cela interroge. Faut-il en conclure qu’aucune de ces associations ne s’est reconnue dans le combat pour la justice porté par les 70 femmes de la Mafed (Marche des femmes pour la dignité) ? [...]

A tous les gens de gauche, voici ce que je voudrais dire : je suis blanche, lesbienne, bourgeoise, féministe, militante des droits LGBT, j’ai été à la marche de la Dignité et je déplore l’absence de toutes les féministes dites «intersectionnelles» et de toutes celles et ceux qui partagent mes combats. A ces gens, je voudrais poser une simple question : Quand il s’est agi d’aller marcher le 11 janvier avec une pancarte «Je suis Charlie», vous êtes passés outre la présence de certains dictateurs ou de personnalités de la droite française… par ce que la «liberté d’expression» et le deuil national étaient plus importants que ça et qu’il fallait à tout prix être rassemblés autour de valeurs communes, malgré les divergences sur de multiples sujets. Alors sincèrement, pourquoi, quand il s’agit de soutenir ici aussi des familles de victimes, de combattre un racisme systémique, d’exiger que notre système judiciaire, carcéral et policier soit le même pour tous, pourquoi tout d’un coup la présence de «signataires louches» pour cet l’appel vous gêne-t-elle ? Comment justifiez-vous ces différences de traitement ? Cliquer ici

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Dix ans après les révoltes des quartiers populaires de 2005 (voir l’Anticapitaliste n°308), 10 000 personnes se sont rassemblées samedi à Paris, pour une Marche de la dignité et contre le racisme entre Barbès et Bastille. Un succès pour les organisateurs, qui sont d’abord des organisatrices : le collectif MAFED, réunissant des personnalités et des militantes d’organisations antiracistes, de l’immigration et des quartiers populaires, avec Angela Davis à la tête d’un large collectif de soutien. Les violences policières sont centrales dans la ségrégation que connaissent les quartiers populaires en France aujourd’hui, et donc dans les luttes des quartiers. Cliquer ici
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Et encore 1

 Taxe rose. A propos de règles, cette initiative de militantes françaises qui demandent que les tampons et serviettes bénéficient d’une TVA réduite, au même titre que les produits de première nécessité : coller des serviettes apparemment ensanglantées aux abords de l’Assemblée nationale. Cliquer ici

Et encore 2

Vous êtes une femme ? Vous travaillez dans un pays européen ? Depuis lundi 2 novembre au soir, vous n’êtes plus payée. En Europe, une femme gagne en effet en moyenne 16,3 % de moins qu’un homme. Rapporté sur une année, « c’est comme si elles étaient payées cinquante-neuf jours de moins par an », souligne le site Les Nouvelles News. Cliquer ici

NPA 34, NPA

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