À la Une...

Le billet du vendredi [50]

CHANSON BLEUE
Qu'est-ce que vous croyez ? Je ne vais quand-même pas vous parler des attentats.
Vous dire qu'une telle saloperie, ça déchire les tripes.
Vous dire que le traitement médiatique m'a écœuré, avec son accumulation incessante et répétitive de témoignages tous plus pathétiques les uns que les autres, comme si on voulait nous empêcher de réfléchir à coup de pathos. Heureusement, les consultants et autres spécialistes sont là pour nous indiquer ce qu'il convient de penser.
Vous dire que les bombardements sur Raqqa "en représailles" massacrent  les populations civiles asservies par Daesh. Ce n'est pas du terrorisme. Tout juste des dégâts collatéraux. Ah ! Les frappes chirurgicales... Si les chirurgiens opéraient avec autant de précision, ils seraient tous membres du Syndicat National des Garçons-Bouchers. Et les maisons de convalescence post-opératoires seraient bien vides.
Vous dire que l'état d'urgence liberticide nous offre un avenir bien inquiétant.
N'insistez pas : je ne parlerai pas de tout ça.

Je veux juste évoquer un chanteur, hélas disparu. Pour celles et ceux qui sont trop jeunes pour l'avoir connu, et pour celles et ceux qui sont passés à côté à l'époque, je dirai juste que l'écoute de François Béranger, avec sa force poétique, ses mots de tous les jours, sa révolte, sa soif de vivre, représente un véritable antidote à l'état dépressif que pourrait engendrer l'actualité de ces derniers jours.
Alors, juste une chanson. Le reste, avec internet, vous pourrez vous faire une idée.
Cette CHANSON BLEUE aurait pu être écrite à propos de ce bidonville de Calais, qu'on appelle Jungle (ah ! les relents de mépris colonialiste...) où s'entassent ces êtres humains qu'on appelle migrants (ah ! ce vocabulaire qui sait bien nous faire sentir que ces gens-là, monsieur, ne sont pas comme nous).
Ci-dessous, les paroles de cette chanson que vous pouvez écouter en cliquant ICI.

CHANSON BLEUE


Est-ce qu'on peut sans déchoir
Faire une chanson d'une histoire
A rendre fou ?
Faut-il chanter ou taire ?
Faut-il s'en foutre ou crier
Avec les loups ?

Ça se passe près de Paris
Dans un lieu construit
Avec des bidons
Des tôles, des cageots
Des vieux matériaux

Le froid arrive un soir
Sans s'annoncer, sans frapper
Sans fracasser
Dans la maison Doma
Vous savez bien, un d' ces noms
A se coucher tard

Déjà, les enfants
Sont rangés sagement
Sur un vieux matelas
On ne voit plus d'eux
Que des cheveux

Le froid salement dans le noir
Au fil des heures laisse choir
Son manteau
Son bleu manteau si doux
Sur les enfants
Qu'on retrouve le matin
Bleus, tout bleus, si bleus
Qu'on dirait qu'ils sont bleus
Comme la mort
Bleus, tout bleus, si bleus
Qu'ils en sont morts

Est-ce qu'on peut sans déchoir
Faire une chanson d'une histoire
A rendre fou ?
NPA 34           Claude
Et pour quelques billets de plus...

Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA