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Edito du NPA 34 : l'urgence de se mobiliser...


 ... contre la mise en place de l'Etat policier !


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 François Hollande a la double nationalité. De gauche et de droite. Conservera-t-il les deux sans déchoir ? ... Pour être réélu, il porte le coup de Jarnac (chapeau bas Mitterrand), plus qu'au socialisme, à la Gauche en général...  

Avant les balles, pour beaucoup de français, la liberté, l’égalité, et  la fraternité, n’étaient déjà que des mots arrogants ; la République était bien malade. 

Après les balles, pour combattre le terrorisme, on abaisse le droit pour consacrer la violence d’Etat. 

Le projet de loi accentue un mouvement engagé depuis plusieurs années : privilégier le procureur par rapport au juge judiciaire ; et accroître les pouvoirs coercitifs de police administrative (avant toute commission ou tentative d’infraction), notamment du préfet, sous le contrôle des juridictions administratives, comme le Conseil d’Etat.

Au fond, la recherche d’efficacité conduit à préférer les institutions ayant des liens avec le pouvoir exécutif plutôt que des institutions, comme le juge judiciaire, qui lui sont indépendantes.

Le gouvernement de gauche actuel est, d’une certaine manière, acquis aux thèses du «droit pénal de l’ennemi», depuis longtemps théorisé et qui a connu un grand succès aux Etats-Unis depuis le 11 septembre 2001. Selon cette théorie, les terroristes ont eux-mêmes choisi de se mettre en dehors de la société. Il est donc légitime de leur appliquer un droit exorbitant, exceptionnel - il n’y a pas de raison de les faire bénéficier des droits et garanties des autres membres de la communauté. [Lesquels se voient cependant appliquer, après les attentats de Paris, des interdictions violentes de manifester et des assignations à résidence sans rapport avec ces attentats]. C’est exactement la même logique qui sous-tend la proposition de déchéance de nationalité à l’encontre des terroristes.

Dernier coup de force du gouvernement : il vient de transmettre au Conseil d'Etat un « projet de loi renforçant la lutte contre la criminalité organisée et son financement, l’efficacité et les garanties de la procédure pénale » qui, hors état d'urgence, donne plus de pouvoirs aux policiers et aux préfets au détriment des procureurs, mais confie aussi à ces mêmes procureurs des décisions qui relevaient jusque-là de juges statutairement indépendants. Les exceptions et les dérogations au droit se multiplient dans ce projet, avec un risque d’arbitraire qui augmente symétriquement. Il s’agit, en fait, de se rapprocher d’une forme d'état d’urgence permanent. 

Désormais, il semble impossible de faire entendre d’autres arguments que le soutien à l’Etat d’urgence [limité dans le temps et dans sa version pérennisée] ou au contrôle des frontières. Toute proposition de relancer la lutte contre les discriminations ou de reconnaître, même symboliquement, le caractère pluriel de notre société semble inaudible et se voit renvoyée dans l’enfer de l’angélisme. L’indice longitudinal de tolérance de 2016 risque fort d’enregistrer une nouvelle crispation xénophobe.

Les mesures du gouvernement ont une cohérence idéologique inquiétante: la fin justifie les moyens… A ce titre, l’expression «état de sécurité» utilisée par Manuel Valls [à l’Assemblée lors des questions d’actualité du 17 novembre] pose question: est-ce à dire que l’Etat de droit est un «état d’insécurité?»
Le PS se droitise, le parti Les Républicains aussi et le FN n’a même plus besoin de se singulariser pour exister. L’Hexagone de 2016 risque alors de ressembler à l’Amérique post-11 Septembre plutôt qu’à la France du 11 Janvier.

[Ces lignes éditoriales sont un patchwork de citations tirées de divers articles dont nous proposons les liens ci-dessous ]

 
A Montpellier la riposte aux mesures liberticides du gouvernement s'organise : plusieurs réunions se sont tenues pour regrouper les diverses initiatives qui ont surgi à l'annonce desdites mesures. Les organisations impliquées sont les LDH de Montpellier et de Sète, la Cimade, Resf, Alternatiba, l'AFPS, le SAF(Syndicat des Avocats de France), le PG, Ensemble, le NPA, la CGA, EELV, la Cgt, la Fsu, Solidaires, l'Unef ...Le Planning familial et le PC étaient excusés à la dernière réunion. Un texte unique d'appel à mobilisation a été mis au point. Des diffusions de tracts sont prévues. Jeudi matin se tiendra une conférence de presse. Un meeting est prévu le 5 février. Entretemps une réunion se tiendra à la fac de Lettres Paul Valéry à l'initiative de Solidaires Etudiants. Des associations de La Paillade organisent également une réunion à la Margelle samedi 23 janvier à 14h30. Enfin une grande manifestation aura lieu à Montpellier à la date choisie pour toute la France par le collectif national de mobilisation. Il s'agit d'une action d'ampleur nationale en urgence mais aussi sur la durée qui nécessite l'implication d'un maximum de gens pour que le message soit envoyé : le bénéfice électoral pour 2017 escompté par François Hollande en chassant sur les terres idéologiques du FN aura un coût incommensurablement supérieur en termes de discrédit, non seulement électoral mais, plus fondamentalement, politique ! 

Des précisions seront données sur les dates de mobilisation à déterminer : à retrouver sur l'agenda de notre blog.

Quelques liens extraits de la Lettre d'Information (LI) du NPA 34 de cette semaine















 
Pour ceux qui auraient oublié ou qui, étant trop jeunes...

Mitterrand, 1995 : «Mes chers compatriotes, je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas» (cliquer ici)

L'ombre du maréchal Pétain a toujours plané sur François Mitterrand. Malgré les témoignages de son soutien au gouvernement de Vichy et sa décoration de l'ordre de la Francisque au printemps 1943, l'"omerta" sur le passé de l'ancien président de la République a toujours été la règle dans la classe politique française, où il ne comptait pourtant pas que des amis. Cliquer ici

"Le Mitterrand de juin 1942, alors maréchaliste, résumera ainsi sa philosophie de l’action politique : « 1. On ne dirige une masse qu’avec quelques hommes, 2. qui ne doivent rendre aucun compte à cette masse, 3. et la dirigent selon leur bon plaisir qui, pour notre part, doit être notre conscience et notre volonté de réussite. » « Quelques hommes » donc, une poignée de fidèles auxquels la fidélité est due en retour, quoi qu’il arrive." (Edwy Plenel : François Mitterrand et l'amoralisme du pouvoir
 
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