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Rythmes scolaires : l'intox du "tout le monde il est beau" en prend un coup...


"Les enfants de familles monoparentales, qui sont aussi plus souvent sans activité professionnelle, participent moins souvent aux Nouvelles Activités Périscolaires"

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L’enquête vient de l’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales), plutôt favorable à la réforme des rythmes scolaires et qui, « soucieuse que cette réforme prenne effectivement en compte l’intérêt des familles », a souhaité mieux connaitre l’avis des parents sur les nouvelles activités pédagogiques proposées aux enfants, leur perception par les parents et leurs enfants, l’impact de la réforme sur l’organisation familiale.

4 000 parents ont participé à l’enquête, par Internet et sur la base du volontariat, c’est un échantillon d’importance correcte pour une étude de ce genre, mais qui n’est donc pas représentatif au sens statistique du terme.

Il est intéressant de noter que 87% des parents participants avaient un enfant scolarisé en primaire avant la réforme des rythmes scolaires, ce qui leur permet de pouvoir comparer avec la semaine de 4 jours. On aurait souhaité qu’ils puissent aussi comparer avec la semaine de 4,5 jours telle qu’elle existait avant sa suppression par Xavier Darcos en 2008, mais cela n’est sans doute pas possible…

[…] Inégalités sociales et familiales : les enfants de familles monoparentales, qui sont aussi plus souvent sans activité professionnelle, participent moins souvent aux NAP ; comme le note l’étude, « ce résultat est cependant à regretter pour ces enfants (parents inactifs ou au chômage, et/ou familles monoparentales) car c’est prioritairement à ces enfants que la réforme devait proposer des activités auxquelles ils n’avaient pas forcément accès auparavant. La participation est par ailleurs plus forte quand les activités sont toutes gratuites (75 % de participation contre 60 % quand elles sont toutes payantes). »

[…] D’après les parents, 77% des enfants aiment les activités proposées (31% toutes, 46% certaines activités). Pour leur part, les parents sont plus mitigés : 47% estiment que les nouvelles activités sont intéressantes ou amusantes, mais 42% pensent l’inverse.

[…] La question la plus importante est sans doute celle du bienêtre des enfants et là, l’avis des parents est sans appel : 69% des parents estiment que la réforme a eu un effet négatif sur le bienêtre de l’enfant (42% plutôt négatif et 27% très négatif), 13% qu’elle est sans effet particulier et seulement 5% qu’elle a un effet positif 5% effet positif (1% très positif) sur leur enfant.

[…] Sur les 79% de parents qui pensent que la réforme a eu un impact sur leur vie familiale, 87% estiment que cet impact est plutôt négatif. Au total, ce sont 69% des parents qui estiment négativement l’impact de la réforme sur la vie familiale

[…] Enfin, il faut tout de même noter la totale absence, dans l’enquête, de questions sur les apprentissages, sur le travail en classe, ou d’une quelconque évolution constatée par les parents dans ce domaine… C’est dommage, c’est un peu le but de l’école, et l’un des objectifs de la réforme. On aurait bien aimé par exemple une question du type : « Pensez-vous que les nouveaux rythmes ont permis de meilleurs apprentissage pour votre enfant ? ». L'intégralité de l'article

Si pour le premier degré la réforme des rythmes scolaires, mise en place à marche forcée en tout début de quinquennat, est emblématique de la loi de refondation c’est parce qu’elle a profondément déstabilisé les écoles. Non seulement elle à contribué à dégrader les conditions de travail des enseignants et, dans bien des cas, les conditions d’apprentissage des élèves, mais elle a surtout durablement modifié le fonctionnement des écoles en renforçant le pouvoir des collectivités territoriales. Dans la quasi totalité des cas, les choix ont été opérés à partir de considérations autres que scolaires : les questions liées aux locaux, aux transports scolaires, au recrutement personnels d’animation et surtout la volonté politique… ont été les principaux déterminants de l’organisation du temps scolaire. Le fonds d’amorçage prévu pour soutenir les communes était, et c’est révélateur, conditionné à la signature d’un PEDT entre la commune et l’inspection académique, c’est-à-dire sans obligation de travailler avec les écoles et les enseignants. C’est ce qui a fait dire que cette réforme est davantage une réforme du périscolaire que véritablement une réforme des rythmes scolaires. Cliquer ici
 
 
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L’intersyndicale second degré (le SNES-FSU, le SNEP-FSU, le SNUEP-FSU, le SNFOLC, le SNETAA-FO, le SFSDPEP-FO, la CGT, la CGT enseignement privé, le SNALC FGAF , le SNCL-FAEN, le SIES-FAEN, le SUNDEP-Solidaires et SUD Education) appelle les personnels à rejoindre les manifestations et initiatives prises en particulier par les organisations de la jeunesse le 9 mars prochain pour le retrait de la loi El Khomri. Elles sont partie prenante de ce combat contre la réduction des droits et garanties du monde du travail et pour leur amélioration qui passe aussi par l’ouverture de nouveaux droits. Cliquer ici

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