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Mobilisation contre la Loi Travail : vous avez dit minorité, majorité...?


Quelques réflexions de l'intérieur du mouvement social

Dans sa phase actuelle, le mouvement de lutte contre le projet socialo-patronal de destruction du Code du Travail peut dérouter. Pas seulement ceux et celles qui, autour de nous, se positionnent en observateurs/-trices du cours des choses, qui hésitent à se lancer. 

Pas seulement, non plus, les affidé-es du gouvernement et de ses complices qui, via les relais médiatiques dont ils/elles disposent, travaillent à déconsidérer la lutte (voir la manipulation sondagière "67% des Français ont une mauvaise opinion de Philippe Martinez", Vraiment ?"), à l'enterrer alors que bien des signes montrent qu'elle les inquiète ou même les terrifie ! Non, les interrogations pourraient gagner ceux et celles qui vaillamment vont au charbon, qui, dans les raffineries, qui à la SNCF, qui, dans les services de nettoyage, qui encore, dans les centrales nucléaires... Beaucoup de monde en somme mais qui bute sur une donnée incontournable. Ils et elles sont en effet minoritaires (majoritaires souvent dans leurs lieux de travail mais minoritaires à l'échelle du pays) ! 


On ne reprendra certes pas ici l'intox des cercles hyperminoritaires que sont ces pouvoirs médiatiques et politiques shootés à l'idéologie intrinsèquement élitiste de l'ultralibéralisme quarante-neuf-troisé : un des acquis de la mobilisation aura été de faire sombrer dans la déconsidération absolue leur prétention à être les hérauts de la démocratie. Il n'en reste pas moins qu'il importe de clarifier ce que charrie la notion de "minorité" par où, si on n'y prend pas garde, se dévalorise, et, hélas, se neutralise, l'idée décisive qu'un processus de mobilisation la plus large doive en passer par des étapes de construction ...moins large !

Les animateurs des actions en cours doivent blinder leur volonté d'en découdre contre le sentiment que, tant que la grève n'est pas totale, le mouvement est dans une dynamique d'illégitimité qui le condamne à une défaite inéluctable.

Si la perspective de construction d'un tous ensemble, que l'on pourrait appeler grève générale reconductible, reste un objectif stratégique, il serait erroné tactiquement de ne pas assumer, avec autant de sérénité que possible, que la grosse minorité à l'oeuvre contre la Loi Travail dans les lieux de travail, appuyée par nombre de nuitdeboutistes, a atteint en ce moment la masse critique nécessaire à déstabiliser le gouvernement, à l'enserrer dans un maximum de contradictions. Et cela même si cette masse critique n'est pas suffisante pour emporter le morceau dans l'immédiat, autrement dit, pour obtenir le retrait, un point c'est tout, du projet de loi assassin des droits sociaux ! Cette mobilisation minoritaire, encore, mais massive, doit paradoxalement être consciente de sa force qui tient essentiellement à cet acquis majeur que, dans l'esprit de nombre de salarié-es et d'autres dans la population non encore engagé-es dans l'action, les minoritaires c'est "évidemment" le gouvernement, c'est "bien entendu" le Medef. Cela ne suffit pas à obtenir que s'élargisse mécaniquement la lutte mais n'en reste pas moins un véritable point d'appui pour ne surtout pas céder à la démoralisation-démobilisation, pour garder confiance dans la dynamique indiscutablement à l'oeuvre de mise en crise accélérée d'un pouvoir qui se pensait, il y a peu, intouchable. 


Le défi de convaincre une majorité de gens de se lancer ne pourra être relevé que dans la perception juste que les atouts sont actuellement du côté des "minoritaires". Minoritaires dont, là aussi paradoxalement, il est perçu, plus largement qu'on ne l'imagine, qu'ils/elles portent haut et fort la défense de l'intérêt collectif, en clair l'intérêt du monde du travail et des secteurs qui en sont exclus ainsi que de tous ceux, toutes celles que le système casse !

La lutte continue ! Minoritaires de tout le pays (et d'ailleurs), unissons-nous et, là, dans l'instant de nos engagements, soyons les catalyseurs des énergies collectives les plus nobles pour mettre à bas leur Loi AntiTravail et son immonde !
 


Antoine (Nuit Debout Montpellier)

Plus minoritaire que les partis institutionnels, tu meurs !


«À elle seule, la CGT a plus d’adhérents que l’ensemble des partis politiques en France et c’est eux qui nous parlent de légitimité» (Philippe Martinez) Cliquer ici

 par Guillaume Meurice
 

Oh ! L'impertinente remarque...


Au nom, non de la majorité, mais de la totalité des Français !

Adoption, en première lecture, de la réforme territoriale... : 52 voix pour, 23 contre (pour un total de 577) ! Cliquer ici. Cliquer ici aussi

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La loi est encore en discussion, les soubresauts parlementaires ne sont pas terminés. Cliquer ici

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