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Policiers hors la loi ? Le législateur dit OK, on vous couvre !


Mieux : on vous donne plus de moyens pour "casser" les gens, spécialement ceux et celles qui résistent ! (cliquer ici)
Une prime à toujours plus d'arbitraire : "l'état de droit" contre les droits et les libertés !


Mediapart – 23 OCT. 2016 – PAR JEAN-LUC GASNIER

Avertissement aux lecteurs : Anti-k donne la parole dans ces dossiers “police” à des points de vue qui s’éloignent parfois des nôtres. Jean-Luc Gasnier évite la difficile analyse de la nature de l’Etat bourgeois, qui ne produit pas seulement de l’idéologie réactionnaire mais qui organise aussi des bandes d’hommes en armes. C’est pourquoi JLG rêve d’une police proche des associations de quartiers pour construire de la cohésion sociale et regrette aussi l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat, et la “violation” de la loi. Nous préférons bien entendu un Etat soit-disant de droit que le fascisme, mais cette “loi” n’est que l’expression  du rapport de force entre les classes à un moment donné. Voilà nos tâches, modifier le rapport de forces, l’indignation à l’égard du comportement de policiers ne suffira pas, des choix politiques décidés par des hommes politiques ont conduit à cette situation désespérante, aucun raccourci ne remplacera la nécessaire action collective dans les quartiers y compris la coordination de comité populaires d’auto-défense pour juguler toutes les formes de violences, policières et mafieuses.

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Depuis 2003, la police de proximité n’est plus.  Les délinquants des quartiers « sensibles » sont  devenus, grâce au recadrage de Nicolas Sarkozy, les  « éducateurs »  de terrain les plus présents et les plus persuasifs. Pour les  jeunes en difficulté, la police est au mieux le spectateur passif de leur déshérence mais  ne peut être  en aucun cas un appui, un recours possible.

Les survêtements ont été remisés au placard, remplacés par les treillis militaires. La prévention, le dialogue,  la conciliation, et  la pédagogie, ont  été abandonnés  pour laisser la place à  la répression, aux coups de filet, aux opérations coup de poing  plus ou moins médiatisées. Les policiers n’ont jamais été des travailleurs sociaux mais au moins pouvaient-ils être, à leur manière, en demeurant au contact et en travaillant calmement et posément avec  les associations de quartier, sur le long terme, les artisans d’une certaine cohésion sociale.

Les socialistes au pouvoir n’ont pas changé d’optique ;  le fossé entre deux mondes qui ne se comprennent plus ne  cesse de s’élargir et, de part et d’autre, les  comportements  déviants se multiplient et se radicalisent. Confrontée  à la montée des incivilités, des trafics, de la violence, la police, qui ne dispose pas des effectifs ni des outils adéquats, a dérivé, accompagnant et amplifiant la descente aux enfers de ces « zones de non droit ». Du tutoiement indélicat aux bavures, en passant par les vexations gratuites, les fautes des forces de l’ordre, sur un fond de racisme latent, sont systématiquement couvertes par la hiérarchie (ainsi que par les organisations syndicales) et rajoutent ainsi au désordre.  Faute d’être sanctionnés, les policiers ont eux aussi pris de l’assurance dans leur navigation en marge du droit ; les écarts de comportement  se sont banalisés, systématisés, entraînant la montée  de la haine anti-flic. Cliquer ici

Cagoule avec tête de mort, poing américain et drapeau tricolore, la rue livrée aux sauvages de l'hypersécuritaire ! (Point de vue)


Même avec des guillemets, des expressions, parmi d'autres formules ambiguës, telles que « zones de non droit » ou, avec ou sans guillemets, "Etat de droit", tendent à fétichiser le droit comme expression d'une sorte de contrat social primordial, harmonieux, que la réalité des conflits sociaux, mais aussi politiques, aurait dénaturée. En somme il serait un mirifique au-delà ou idyllique en-deçà de l'histoire de nos sociétés, modèle eldorado, qu'il conviendrait de travailler à retrouver ou du moins d'approcher. Avec, sous-jacente, la béate croyance qu'il suffirait que les hommes (les femmes aussi) de bonne volonté se donnent la main pour que cet horizon lointain se retrouve à portée... de main. 
 

Pour tout dire, à l'heure de l'état d'urgence reconduit régulièrement et son cortège d'abus, de violences, d'arbitraire, au moment où une féroce répression policière et judiciaire a pris prétexte dudit état d'urgence pour s'exercer à l'encontre des opposants à la loi "travail" ... une telle idéologie humaniste du bon droit est proprement démobilisatrice, désarmante, de la résistance nécessaire pour créer les conditions de l'alternative politique, seule à même de changer la donne en faveur des couches populaires (1). Elle affaiblit ce qui devrait se dessiner comme la riposte politique, y compris dans la rue, à l'occupation sauvage des espaces publics par des flics cagoulés, parfois armés, qui, au milieu de quelques revendications corporatistes apparemment frappées au coin du bon sens (des gilets pare-balle, des voitures neuves !), en appellent surtout à encore plus de sécuritaire, à plus de violence (extension de la notion de "légitime défense", exigence de surarmement) et de condamnations de ceux et celles qui résistent à ce qu'essentiellement ils sont (n'en déplaise au faux naïf "républicain" Mélenchon) : le bras armé du capital qui, soyons en conscient-es, n'a fait que ses gammes dans sa défense de la loi "travail" du Medef ! 

Hommes et femmes de "bonne volonté" pour "l'état de droit" ? Balivernes au pays et au temps d'une lutte des classes implacable menée depuis les hautes sphères de l'Etat et des états majors patronaux. Flics, pendant le service ou hors service, impunément dans la rue = prémices rampantes de coup...d'Etat ! A dénoncer et à combattre sans aucune réserve ! Le seul droit qui vaille en l'espèce : la résistance !

Flic flac*

(1) Contre l'idéologie "du" droit, de "l'état de droit", qui, plus que jamais, n'est que le droit de l'Etat oppresseur (qui plus est, comme en ce moment, tendanciellement Etat policier !), il faut évidemment défendre les droits sociaux et démocratiques des salarié-es et du reste des couches populaires.

NB : quant à ceux et celles qui, parfois parmi des gens qui nous sont proches, voudraient mettre en avant que, dans ce qui occupe, en couleur bleu-nuit, la rue en ce moment, s'exprimerait l'exigence d'un service public à promouvoir, on pourrait être d'avis qu'ils/elles tombent sous le coup (sic) de l'adage chinois "Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt". Il s'en trouve, par ailleurs, qui voient dans ces évènements de rue policiers, en rien policés, l'occasion de sortir de la naphtaline le bon vieux slogan antimilitariste à adapter aux circonstances policières : "flic, sous l'uniforme et derrière ta matraque, tu restes un travailleur". Suggérons-leur de le formuler ainsi, en première urgence : "flic, si, sous l'uniforme tu restes un travailleur, commence par dégager de la rue !".

*Onomatopée. S'emploie pour transcrire le bruit répété d'un liquide, d'un objet flexible qui en frappe un autre (fouet, gifle, etc.).


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Une vingtaine d'anarchistes a, à distance, manifesté et lancé des slogans hostiles aux fonctionnaires ce mercredi 26 octobre à Montpellier.


Quelque deux cents policiers ont battu le pavé, ce mercredi 26 octobre à midi, à Montpellier, à l'instar d'autres rassemblements  à travers l'Hexagone. Rassemblé à la jonction de l'esplanade de-Gaulle et la place de la Comédie, le cortège s'est ensuite mis en route, vers 12 h 30, et a gagné la préfecture, avant de se disperser. Cliquer ici

 La contre-manifestation sur la place de la Comédie de Montpellier, celle où se tenaient les AG de l'AG Pop Nuit debout !


Des flics, mais aussi des militaires Vigipirate (!), protégeant des flics manifestants, à l'intimidation, contre leurs opposants !





Photos de la page FB Montpellier Enragé

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Du côté du NPA... 

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Samedi 8 octobre deux voitures de police étaient attaquées et incendiées, près du quartier de la Grande-Borne, entre Viry-Châtillon et Grigny, dans l’Essonne. Quatre policiers ont été blessés, dont deux grièvement brûlés. Ce qui n’était qu’un fait divers, aussi dramatique soit-il, est devenu l’objet d’une vaste campagne contre les classes populaires pour justifier l’offensive policière et sécuritaire du gouvernement, seule réponse qu’il connaisse aux drames que sa propre politique engendre. 

Ce carrefour lieu de l’attaque est connu pour de nombreux vols à la portière avec violences, lieu aussi de divers trafics. Il y a un an, la mairie de Viry-Châtillon avait décidé d’y installer une caméra de surveillance, depuis régulièrement détruite... C’est pour la « sécuriser » qu’étaient en place les deux voitures de police attaquées par une vingtaine de jeunes. La police voulait à tout prix contrôler le carrefour face à une bande de jeunes pris dans la logique des trafics, de la délinquance, de la violence dans un monde sans issue pour eux. Cliquer ici

 Surarmé-es, ils/elles râlent toujours : les véhicules s'en trouvent surchargés... !

Sur le plan matériel, les annonces de livraison de nouveaux fusils-mitrailleurs, de nouveaux lanceurs de balles de défense se succèdent depuis les attentats de janvier 2015. Au point que les syndicalistes en viennent à réclamer de nouveaux véhicules plus puissants pour transporter cet arsenal. « Avec les armes et les gilets pare-balle, certains petits véhicules de patrouille se retrouvent en surcharge », explique Jean-Marc Bailleul. Cliquer ici (article accessible aux seul-es abonné-es)

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