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Gaffe, la police t'a à l'oeil ! Gros risque que tu le perdes ! Ne pas fermer les yeux !


"Si ça avait été notre parole contre la parole policière, il n'y aurait pas eu de procès"
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 "Quand vous êtes blessés par la police, c'est un combat énorme pour arriver à avoir un procès, souligne Joachim Gatti. Vous avez presque à vous justifier d'avoir été mutilé. Heureusement, des témoins objectifs étaient présents." Des témoins, dont les déclarations balayent la thèse de la légitime défense, ce qu'ont confirmé l'enquête et l'expertise judiciaire.


 Lundi, 1er jour au tribunal. Nous commençons par une prise de parole avec les personnes présentes en soutien, et le grand nombre de journalistes déjà là devant le TGI de Bobigny. Entre 2009 et aujourd’hui, le nombre de personnes blessées ou mutilées par des tirs de flashball et surtout de LBD40 a triplé, on recense au moins 41 personnes mais seulement 3 ou 4 affaires ont été autre chose que des non-lieu, et sur les 3 ou 4 condamnations les policiers ont eu du sursis tout au plus. Cliquer ici

3e jour du procès du flash ball : poursuite de l’audience et rassemblement ce soir à Montreuil (Paris-luttes.info)

Récit 4e jour du procès des flics qui tirent dans le tas à Montreuil (Paris-luttes.info) Voir ici aussi


L’impunité dont jouissent les « forces de l’ordre » ne doit pas s’accompagner de nos silences : une réponse de notre camp social doit se faire entendre, un tous ensemble pour dénoncer ce qui est arrivé ou arrive à Joachim Gatti, Rémi Fraisse, Adama Traoré ou aux Goodyear. Nous ne pouvons plus tolérer un geste violent, un procès, et l’état d’urgence qui les accompagne. Si urgence il y a, c’est celle de faire le procès du tazer et autre flash-ball, de désarmer la police et de faire le procès des « forces de l’ordre » et de ceux qu’elles servent. Cliquer ici

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C’est d’abord Patrice L., de la BAC de Montreuil, qui tire et blesse un homme au niveau du front. Le policier Mickaël G., de l’unité mobile de sécurité de Seine-Saint-Denis, tire également et blesse un autre homme, à la clavicule droite. Au même moment, Patrice L. tire une seconde fois et atteint Joachim Gatti en plein visage. Plus loin, Mickaël G. fait à nouveau usage du Flash-Ball et atteint encore un homme au bras gauche. Un troisième policier, Julien V., de la BAC de Rosny-sous-Bois, va ensuite blesser deux personnes, un homme au poignet gauche et une femme à la jambe droite, alors qu’elle courait. Ce sont ces trois policiers qui sont poursuivis.

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 A l’ouverture des débats, Joachim Gatti tient à faire part de son malaise : « Des choses ont été dites hier qui sont pour moi insupportables : entendre dire que Si c’était à refaire, ils le referaient, ou que c’était une opération efficace


« Le fait que leur faute soit considérée comme une faute de service et non personnelle signifie qu’ils avaient tout soutien de leur hiérarchie et du ministre de l’époque ! » a martelé Me Lienard, défenseur de Patrice L., l’un des policiers. 


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« Le flash-ball n’est pas une arme précise », concède rapidement la première experte, commandante de police qui officie au laboratoire de la police scientifique. « Souvent, le point visé n’est pas le point touché », dit-elle plus tard. « Super efficace », raille une jeune femme, sur le banc des membres du collectif du Huit Juillet, créé en mémoire de cet événement et en soutien des blessés. « Quand vous faites point visé, point touché à vingt mètres, bah c’est un coup de bol », explique le second expert. La phrase passe mal parmi les proches des victimes, certains arborant un tee-shirt noir « Gardiens de la paix, mon œil ». 
 

Audio. Avec des membres du Collectif 8 juillet contre les violences policières, par L’envolée (Fréquence Paris Plurielle)
 
Tribune  

Mutiler et punir 
 

Par Le Collectif 8 juillet — Libération 22 novembre 2016 à 17:36 
 
Au tribunal de Bobigny, à l'ouverture du procès des trois policiers jugés pour avoir fait usage de leur flash-ball en juillet 2009 à Montreuil. Photo Denis Allard. Réa pour Libération
Cette semaine, sept ans après une mutilation au flash-ball à Montreuil (Seine-Saint-Denis), se tient le procès de trois policiers. La banalisation de cette arme démontre une volonté collective de faire mal.
 
 
Mutiler et punir
 
Le soir du 8 juillet 2009, nous organisons un repas dans la rue pour protester contre l’expulsion, le matin même, d’une ancienne clinique occupée et transformée en un lieu aux multiples activités sociales et politiques. Après le repas, nous marchons jusqu’au lieu en question. Les policiers viennent se garer près de la clinique, sans sirène ni gyrophare. Ils sortent de leurs voitures et s’équipent de leurs flash-balls. Alors que nous nous éloignons, ils nous tirent dessus à trois reprises, sans sommation et à hauteur de visage. Une personne est touchée en plein front. Igor est touché à la clavicule, Joachim est atteint à l’œil et s’effondre. Les policiers ne lui portent pas secours et continuent à pourchasser le reste des manifestants. Trois tirs de flash-ball éclatent de nouveau blessant à nouveau trois fois, Flo à la jambe, Gabriel à l’épaule, et Eric au niveau de la nuque. Chacun de nous aurait pu être mutilé.
La hiérarchie policière et judiciaire aurait préféré faire reposer l’entière responsabilité des faits sur le seul policier ayant tiré sur Joachim, disculpant les autres et se disculpant par là même. Le policier aurait été jugé en tant que personne et non en tant que policier. On se serait attardé sur son profil psychologique, ses antécédents. On aurait cherché en vain la figure d’un criminel, d’un flic pourri et on n’aurait rien trouvé sinon un policier, un banal policier pour lequel l’usage de la violence est tout aussi banal. On aurait fait valoir une erreur de jugement. On aurait mis en avant l’imprécision de l’arme.
A la faveur de la comparution des trois policiers devant les tribunaux, un autre sens peut émerger. Chaque policier a tiré deux fois. Six tirs en tout, qui ont blessé six personnes. A une exception près, tous les tirs touchent le haut du corps, précisément là où la police n’a pas le droit de tirer. La répétition des tirs en direction du visage écarte l’hypothèse de simples erreurs, d’accidents, ou d’imprécision de l’arme et démontre une volonté collective de faire mal, de punir.
Si cette volonté de punir est imputable aux policiers, elle l’est aussi à la hiérarchie. L’un des trois inculpés explique qu’on leur avait donné «carte blanche». De manière assez ordinaire, la hiérarchie a joué sur la propension des policiers à sortir du rang, à ne pas respecter les règles, à utiliser la force arbitrairement, non pas en donnant un ordre mais au contraire, en n’en donnant pas. Le flou entretenu par la hiérarchie quant à la nature de l’opération, notre catégorisation comme dangereux, son absence lors des opérations démontrent qu’elle a laissé libre cours, voire encouragé les policiers à agir ainsi. Cette carte blanche était un permis de mutiler.
Les policiers se sont d’ailleurs empressés de la saisir : dès qu’ils entendent l’annonce d’un déplacement des manifestants vers la clinique et alors qu’ils ne sont pas demandés en renfort, l’équipe de jour, en fin de service, reprend ses armes et se précipite vers le stand de tir.
Cette histoire en dit long sur l’action quotidienne de la police. Les policiers se persuadent qu’ils font ce que la justice ne fait pas, ou pas assez, ou pas assez durement et systématiquement. Ils pensent appliquer une justice de terrain, une justice extralégale. Ils justifient ainsi leurs pratiques brutales, humiliantes et illégales par ailleurs encouragées par des objectifs chiffrés en matière de contrôles, d’arrestations. L’obsession des policiers envers les tribunaux trop laxistes trouve ici une explication.
Le flash-ball se prête parfaitement à ces pratiques punitives. La police l’utilise comme elle utilisait jadis un bottin téléphonique, pour frapper sans laisser de trace. Sauf que ce soir-là, l’un des tirs a laissé une trace indélébile. Si Joachim n’avait été «que» blessé, et non mutilé, il n’y aurait eu aucune enquête et nous serions sans doute rentrés chez nous, la douleur au corps et la peur au ventre comme cela arrive quotidiennement en France sans que personne ne dise rien. Car pour un œil crevé, combien de corps frappés, d’anonymes portant en eux le souvenir des coups de flash-ball, de tonfas, de poings, de pieds, de grenades de désencerclement. Combien ? Des milliers.
 
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 Pendant la mobilisation contre la loi "travail", à Montpellier...Bien sûr aucune suite disciplinaire ni judiciaire n'a été donnée...

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Police-justice et la fabrication de la phobie des musulmans

Fin janvier 2015, Bourgoin-Jallieu dans l'Isère. La justice française décide de retirer aux parents Msakni la garde de leurs cinq enfants, dont un nourrisson de trois mois, provoquant l'indignation d'Abdelaziz Chaambi, président du CRI (Coordination contre l'islamophobie ) qui décide alors de mener la fronde. Il est reproché au père, un homme de 30 ans, une pratique de « l’islam  radicale ». Pèse également sur lui des soupçons de maltraitance sur certains des enfants de sa compagne. Quelques semaines plus tard, grâce à la mobilisation des militants, les enfants seront rendus à leurs parents mais l'affaire ne s'arrête pas là pour autant : la justice décide alors de porter plainte contre Abdelaziz Chaambi. Son procès aura lieu le 15 Février 2017. Entretien. Cliquer ici

 

 Quant aux Noirs...

 

 

Ils sont accusés d'outrage à agent, de violences et de menaces de mort. Adama Traoré, 24 ans, était décédé à la suite de son interpellation par les gendarmes de Beaumont-sur-Oise.

 

  

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L'intervention complète d'Assa Traoré

 

Mise en détention de Youssouf et Bagui Traoré (Paris-luttes.info) 

 

Audio. Rencontre avec des proches d’Adama Traoré / By Radio La LOCALE (Quartiers libres)

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« (...) Au premier regard blanc, il ressent le poids de sa mélanine. »
« Quand on m’aime, on me dit que c’est malgré ma couleur de peau. Quand on me déteste, on ajoute que ce n’est pas à cause de ma couleur... Ici ou là, je suis prisonnier du cercle infernal. »  

« Le péché est nègre comme la vertu est blanche. »
« (...) Si c’est au nom de l’intelligence et de la philosophie que l’on proclame l’égalité des hommes, c’est en leur nom aussi qu’on décide de leur extermination. »

 
Frantz Fanon, la négritude et l’émancipation
 
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A lire aussi

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Jeu de (flash)ball(e) à Montpellier. Match truqué : oeil crevé... contre police tapant dans l'oeil du juge...

Sur les développements de "l'affaire Casti" de Montpellier abordée dans l'article ci-dessus, lire Ça, c'était avant l'état d'urgence... 

NPA 34, NPA


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