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Motivé-es par la santé !



C'était  mardi 22 novembre...



Il y a des moments comme ça, où on peut vérifier que la politique, ce n'est pas seulement, loin de là, les aventures de Juppé au pays des Fillon, ou celles de Laurent au pays des Mélenchon. Parce que la santé, à travers les choix qui sont faits, nous parle directement de la société. De celle qu'on nous impose. Et aussi de celle dans laquelle on aimerait vivre et qui ne serait pas régie par la règle d'or du capitalisme (le maximum de pognon pour un minimum d'individus au détriment de tous les autres).
Il faut dire qu'il y avait du beau monde dans le local du NPA34 pour dresser le constat désolant de l'état actuel des politiques de santé.






Outre Jacques Giron, médecin hospitalier retraité, militant CGT, membre de la commission nationale santé sécu social du NPA venu de Toulouse, il y avait là des militants syndicaux du CHU, des cliniques privées, un médecin urgentiste, une médecin (c'est quoi, le féminin ?) redevenue de ville après une longue expérience dans les institutions locales et départementales, un bénévole de Médecins du Monde. Il y avait aussi des chercheurs, des usagers...



Les constats ?

Parlons d'abord de l'hôpital.

L'année écoulée a été marquée par un nombre important de suicides parmi le personnel hospitalier. Signe d'un profond malaise lié aux conditions de travail. Conséquence des politiques de management qui traitent le personnel comme un objet de rentabilité, et les actes médicaux comme des objets quantifiables -indépendamment de l'individu auxquels ils s'adressent. Ajouté à une volonté systématique de réduire les effectifs et de faire travailler plus longtemps, cela ne peut aboutir qu'à une dégradation importante de la qualité des soins. Dégradation que l'on reproche, bien sûr... au personnel !
Sans compter la mise en place depuis le 1er Juillet des Groupements Hospitaliers de Territoire. Qu’ils soient généraux ou spécialisés en psychiatrie, les établissements publics de santé doivent obligatoirement se rattacher à un Hôpital Support ce qui ne laissera à terme que 200 méga- hostos sur le territoire. Les conséquences seront lourdes : fermeture et regroupement de nombreux services, suppression de milliers d’emplois, mobilité des personnels d’un établissement à un autre sachant que les distances peuvent atteindre les 100km !
Les patients-es seront déplacés-es, eux-elles aussi, suivant tel ou tel organe à traiter car les hôpitaux membres vont se partager les spécialités médicales.


Ceci uniquement dans un but comptable : réduction sous 3 ans (2015 à 2017) de 3 milliards d’euros des crédits alloués aux hôpitaux (en plus des précédentes économies déjà exigées) !
Leur mise en place est obligatoire, sous peine de sanctions financières qui ne permettraient plus aux établissements de fonctionner.


Passons maintenant aux cliniques privées.
Si certaines d'entre elles ont pu jouer à une époque un rôle un peu complémentaire à celui du service public, en particulier dans certaines pratiques médicales telles que la psychiatrie institutionnelle, ce temps est bien révolu. L'heure est à la reprise en mains par des grands groupes qui ne voient dans ces activités qu'une source de profit pour les actionnaires. Les personnels aux statuts beaucoup plus éclatés qu'en milieu hospitalier commencent à subir de plein fouet les conséquences de la loi "Travail" et de son 49.3. 
Sur Montpellier, une lutte a déjà démarré à la clinique Rech,

La médecine de ville est elle aussi en grande souffrance, avec un taux de suicides très important et un nombre impressionnant de fermetures de cabinets, que ce soit en ville ou à la campagne.

On peut aussi aborder le cas des médecines institutionnelles locales (municipales, métropolitaines, départementales, selon la répartition complexe des différentes compétences). Ce qu'on peut en dire, c'est que trop souvent elles sont gérées non pas en fonction des besoins réels de la population, mais de leur intérêt politique ou électoral. Prenons l'exemple d'un service (obligatoire) de vaccination publique. Électoralement, ça n'intéresse personne. Alors, autant le reléguer dans un local exigu, mal adapté, sans véritable salle d'attente... Et l'argent qu'on touche de l'état pour le faire fonctionner sera certainement plus rentable (politiquement) ailleurs...


Les remèdes ?


Vue l'ampleur et la profondeur de la maladie, l'homéopathie ne suffira pas ! La lutte collective, d'abord et avant tout. L'impressionnante mobilisation des infirmiers et infirmières du 8 novembre a démontré que la colère était bien présente et qu'elle aspirait à s'exprimer. Il s'agit maintenant de trouver le chemin d'une solidarité entre les usagers et les personnels. Certes, plus facile à dire qu'à réaliser, mais on en a bien ressenti la nécessité à travers la discussion lors de cette soirée.
L'approfondissement de la réflexion sur une politique de santé sortie des griffes de la recherche du profit. Rien de ce qui touche à la santé ne devrait relever du secteur privé et concurrentiel. Quelques pistes ont été abordées lors de la discussion, depuis la prise de contrôle par les salarié-es et les usagers des laboratoires pharmaceutiques jusqu'à la mise en place de centres de soin dans les quartiers et les villages  et la fin de la rémunération à l'acte.
Tout cela mériterait d'être approfondi et nécessiterait  un suivi, d'autres rencontres...






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