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Montpellier. Procès de trois camarades de lutte contre la loi "travail"...


 Une justice "policière" instruisant à charge (comme les flics chargent !) qui ne juge pas des faits mais uniquement des démarches politiques. Les avocats quittent la salle...

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A savoir 
Procès, poursuites et sanctions contre 1 000 militants, manifestants et syndicalistes (Anti-k)

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 Compte-rendu d’un rassemblement de soutien au procès de Ninon, Soline et Loïc, puis d’une audience menée par Morgane Le Donche, une juge au service de la police. 

Mise à jour du 7 décembre : réquisition du procureur, pétage de câble de la juge, départ collectif, etc.

Dès l’entrée du tribunal de grande instance de Montpellier, le décor est planté. Ce 6 décembre dès 8h30 du matin, de nombreux policiers filtrent une étroite porte d’entrée. L’ambiance est au procès à haut risque, avec une forte présence policière. 

Trois personnes passent en procès pour leurs actions au cours de la manifestation du 15 septembre contre la Loi Travail et son monde. Les inculpé.e.s sont accusé.e.s de dégradations, de violence contre les agents de la BAC et d’incitation à l’émeute.

L’Assemblée contre l’état d’urgence et les violences d’État a organisé un rassemblement de soutien. Des tracts sont distribués aux quelques passants. Les personnes venues en soutien s’avancent vers la petite porte et demandent à rentrer. Cliquer ici

Illustration par NPA 34 : cliquer ici

Quand un juge (en l'occurrence un juge des libertés-tés-tés !) flanche, le parquet (le gouvernement-ment-ment !) monte au front !



Trois manifestants ont reconnu leur implication dans l’attaque du 18 mai. Mais il ne s’agit pas des militants antifascistes désignés dès les premières heures par un policier témoin « anonyme ».
[Le dossier s'étant dégonflé, trois des quatre interpellés ont été libérés. Reste Antonin...] Le 2 décembre, le juge des libertés et de la détention a ordonné la libération d’Antonin. Sans se prononcer sur le fond, il estime que l’instruction « évolue rapidement » et écarte un à un les risques de pression, de concertation avec des complices, de trouble à l’ordre public ou encore de réitération. La mise en examen d’Antonin Bernanos « dans une affaire criminelle », le « choc carcéral » tout comme « la mise en péril de ses études », sont autant d’éléments suffisamment dissuasifs, considère le juge.
Le parquet a fait appel de son ordonnance et obtenu son maintien en détention. Un automatisme, dans ce dossier. « Le parquet a adopté une position politique très nette », considère Me Lévy, qui défend plusieurs des mis en examen. Cliquer ici


 L’acharnement judiciaire et policier dont il est victime, doublé d'une campagne médiatique souvent calomnieuse, reposent manifestement sur son identité politique de militant engagé et non sur ses actions, or « nul ne doit être inquiété pour ses opinions » (art 10 de la déclaration des droits de l’homme). La détention provisoire interminable d'Antonin ne devient-elle pas, finalement, un moyen de sanctionner ses idées ? Cliquer ici
  
LBD 40 : le lycéen nantais jugé co-responsable du tir qui l’a éborgné (Lundi matin)

Meeting de solidarité : Libérez Youssouf et Bagui Traoré (Quartiers libres)

Pas assez docile en autonomie autocontrôlée ? Une cour de justice "cassée"...Impunité pour le casseur ! 

 Une réforme judiciaire, signée par Manuel Valls et Jean-Jacques Urvoas, place la plus haute juridiction française « sous le contrôle direct » du gouvernement, « en rupture avec la tradition républicaine » (sic). Cliquer ici

 La  loi "travail" un révélateur et un accélérateur des mutations des amours incestueuses gouvernement-justice-police...

Tout donne à penser que, désormais, l’état d’urgence d’une part, des magistrats acquis à la même cause répressive d’autre part, comme c’est le cas à Rennes mais aussi ailleurs, font que les arrestations de la BAC sont au contraire suivies et réalisées à travers des sanctions aussi dures et arbitraires que les interpellations elles-mêmes.

L’auteur de La force de l’ordre [Didier Fassin.], une anthropologie de la police des quartiers, qui nous présente ces données, constate qu’une BAC peut être assimilée à un « État dans l’État » et jouir d’une autonomie vis-à-vis de la hiérarchie. Il note que le racisme est omniprésent dans les brigades qu’il a pu approcher, au grand désarroi de ceux qui ne l’acceptent pas mais le plus souvent n’ont d’autre choix que de se taire. Racisme dirigé contre les noirs et les Arabes, principalement. D’une manière plus générale, Didier Fassin constate que « La loi [sert] moins à appliquer le droit qu’à rappeler chacun à l’ordre social. » Cliquer ici


 Au coeur des mutations de la répression la continuité du pouvoir de violence de l'Etat 
(extraits d'un entretien, Mathieu Rigouste : «la police est là pour maintenir l’ordre économique», avec le sociologue-militant-chercheur Mathieu Rigouste)

 On décèle une continuité  dans les méthodes employées. L’Etat pioche dans des répertoires de violence, de coercition, d’encadrement qui sont en permanence à sa disposition. Les grandes puissances impérialistes ont généré des systèmes d'encadrement militaro-policiers pour soumettre les territoires et populations colonisées et elles piochent dans ces répertoires pour ré-agencer les systèmes de contrôle des populations des quartiers et classes populaires. L’Etat va piocher dans ces nouveaux répertoires pour y prendre des dispositifs, les rénover si nécessaire afin de les appliquer aux mouvements sociaux ou révolutionnaires. En l’occurrence, nous sommes là vraiment dans une continuité claire. L’Etat s’est donné les moyens de réemployer une férocité industrielle alors réservée à ses colonies ou à ses quartiers populaires contre des mouvements sociaux parce qu'ils se rendent difficiles à soumettre et à gouverner."

"Pour les gens qui ne vivent pas dans les quartiers populaires, ces méthodes sont très surprenantes et ils ont d’ailleurs tendance à s'en indigner lorsqu'elles les touchent. Mais les habitants des quartiers savent bien que la nouveauté est simplement que désormais ces systèmes de violence sont employés dans les centres villes bourgeois. Ils le sont notamment parce que ce mouvement permet des rencontres entre les différentes strates des classes populaires et des classes moyennes, entre lycéens, étudiants, ouvriers, chômeurs, précaires... et qu'aux travers de ces luttes s'expérimentent des formes de pensée et de pratiques collectives autonomisantes.

"Il s’agit de faire place nette mais également d’utiliser une tactique qui pourrait être qualifiée de « protocole tunisien ». Durant la révolution en Tunisie, la contre-révolution a employé des tireurs d’élite postés sur les toits et qui avaient pour ordre non pas de viser des meneurs mais les anonymes au milieu de la foule. Le message ainsi envoyé était qu’on n’était pas menacé parce qu’on menait le mouvement mais simplement parce qu’on y participait, qu’on prenait la rue à travers la manifestation. En France, à un degré évidemment différent, le message envoyé est le même : on a pu ainsi voir des CRS pointer des flash balls dans une station de métro [Métro Bonsergent]. Je ne pense pas qu’une unité ait pu s’autoriser cela sans en avoir reçu l’ordre. Il s’agit là aussi de montrer que quiconque prend la rue, participe à ces mouvements, sera potentiellement pris pour cible. " 

"Une bonne partie de la population française a été dressée à considérer la militarisation du territoire, la gestion anti-terroriste et sécuritaire qui ont découlé des attentats comme un remède valable. Beaucoup de gens n'ont, pour analyser la société dans laquelle ils vivent que les propagandes d'Etat et les story-telling des médias dominants, c'est-à-dire les appareils idéologiques du capitalisme lui-même. On leur cache les liens entre les guerres néocoloniales, la Françafrique, les gigantesques marché des armes, du nucléaire, des hydrocarbures et  le « terrorisme » par exemple. On leur masque le rôle que jouent les violences de la police, de la prison, de la misère et de la rénovation urbaine dans les révoltes des quartiers. A la télé et à l'école, on leur fait croire depuis l'enfance que la police « protège la veuve et l'orphelin. » Mais il y a aussi toute une partie de la « population », les dominants en général, qui ont intérêt à soutenir la police et l'ordre sécuritaire parce qu'ils protègent leurs intérêts."

"L'Etat d'urgence signifie nécessairement aux policiers qu'ils peuvent se lâcher, qu'ils seront couverts, même s'ils le sont déjà en permanence. L’état d’urgence et la violence qui l’a accompagné a permis peu avant la COP21 de s’attaquer aux militants et activistes. Mais l’état d’urgence a surtout servi de défoulement et de déchainement pour la police dans les quartiers populaires. Les gens qui l’ont subi de plein fouet, avec les perquisitions et les assignations à résidence, sont surtout issus de ces quartiers et ont été traités en « terroristes » parce que « musulmans ». Des quartiers ont été littéralement occupés, des appartements ont été saccagés, des familles traumatisées et des parcours de vie dévastés."

"Tout cela est lié à la logique du capitalisme sécuritaire et à son processus d'hybridation de l'intérieur et de l'extérieur, du temps de paix et du temps de guerre. Le capitalisme a choisi, pour se restructurer, de transformer le contrôle de la population en marché. Le marché de la guerre permanente a donc généré celui de la guerre intérieure, c'est-à-dire de la sécurité. Cela implique des formes de militarisation de la police et du contrôle d'un côté, tandis que les guerres et dispositif militaires sont réagencés contre des « populations civiles»."

"Sur le chemin de l'émancipation collective, la police est l'institution qui emploie la violence pour nous barrer le passage. " Cliquer ici


Le gouvernement a donc cédé à la pression des policiers : la loi sur la présomption de légitime défense sera examinée en conseil des ministres le 21 décembre pour un vote au Parlement au premier trimestre 2017. 

Ajoutée au décret autorisant l’armement des policiers municipaux, des agents de sécurité de la SNCF et de la RATP, cette loi renforcera la toute-puissance de la police. Cliquer ici
  

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Pour en rajouter...


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 Les manifs de policiers, un analyseur implacable du sens de l'ordre étatique cher à l'Insoumis Mélenchon (Flic Flac)

Une vidéo et son commentaire...


[...] Le bon flic ... En concédant qu'il existerait à l'état pur de son dévouement total à la cause républicaine fantasmée du bien commun, on rappellera à Jean-Luc Mélenchon qu'il est introuvable en ce moment d'occupation fliquée des rues ! Plus clairement dit : ou il se tait dans son coin (de commissariat) ou il défile, plutôt en retrait, en laissant les grandes gueules, mais, attention, cagoulées (l'audace des mentons hauts a ses limites), occuper les premiers rangs des manifestations ! Dans les deux cas, par soumission silencieuse au cours des choses, ou par approbation tacite, semi-tacite mais, qui, sait, au fond, probablement pleinement en accord, sans l'audace des "meneurs", avec les revendications portées par ceux-ci, il cautionne clairement une ... unité de corps, celui de "la" police, pour réclamer l'aggravation de ce qui est la réalité des mutations en cours : le renforcement de l'Etat policier que Jean-Luc Mélenchon élude et nie grossièrement. Il suffit pourtant, pour en prendre la mesure, de lire dans le cahier de revendications en bleu-policier, la place centrale qu'occupent l'exigence d'une plus grande liberté (au degré zéro de l'égalité et de la fraternité) de faire feu, de plus d'armes "efficaces" qui donc blesseront et tueront plus qu'il n'est déjà fait, d'alourdissement des condamnations prononcées par les tribunaux dont pourtant il est avéré qu'ils ont, lors des récentes manifestations populaires, cédé aux pires extravagances répressives... Il y a appel à mettre en branle donc une redoutable double mécanique articulée d'un maximum d'impunité policière et d'un minimum de protection juridique des gens du commun sans même l'expression minimale d'une préoccupation en faveur d'une politique dite sociale, d'égalité et de justice, permettant aux plus démuni-es de croire à nouveau en cette autre tarte à la crème républicaniste de "l'ascenseur social". Toutes choses qui pourtant allègeraient les "bleus" du ... fardeau d'avoir à réprimer jusqu'à plus soif.

[...] Le discours mélenchonien compréhensif envers le mouvement des policiè-res  est non seulement aberrant, à côté de la plaque, mais, conformément à ce qui vient d'être évoqué, extrêmement dangereux. Aberrant car il ne prend pas en considération que ce mouvement, malgré toutes ses hétérogénéités internes, est unifié par le discours de la nécessité de plus d'Etat policier, donc nécessairement plus de pouvoirs répressifs antipopulaires, plus de restrictions des libertés. Dangereux car la référence à une République fantasmée de la liberté-égalité-fraternité des citoyen-nes, n'est pas seulement une vaste escroquerie, elle est plus sérieusement un accompagnement de "gauche" de l'extrême droitisation du corps policier par l'incroyable déni (refoulement) que l'idéologie hypersécuritaire du FN en soit le moteur comme elle est le moteur du déplacement à l'extrême droite de tout l'échiquier politique institutionnel (cf, entre autres méfaits, la tentative de légiférer sur la déchéance de nationalité). Déplacement dont, il faut se rendre à l'évidence, ne sort pas indemne Jean-Luc Mélenchon lui-même, sans que l'on puisse pour autant parler de son extrême droitisation : contentons-nous de constater qu'il se montre compréhensif de certaines des expressions de ce processus politique et social ! Et cela suffit à  dire la gravité et l'inconséquence d'une telle attitude se réclamant de la gauche, qui plus est, de rupture !
 

[...] L'on devrait assumer que le mitterrrandisme et le républicanisme, décroché du primat du social, le tout travaillé par un essentiel électoralisme, sont tout sauf d'anecdotiques inconséquences, des résidus d'un passé personnel qui serait foncièrement révolu, dans le positionnement de Jean-Luc Mélenchon : ils sont d'essentiels noyaux politiques de cohérence qui, jusque là tactiquement mis en sourdine, tendent à s'exprimer de plus en plus ouvertement et préparent tous les retournements possibles au nom de l'intérêt général, supérieur, celui de "la" nation, celui de "la" République contre ce qui, dans l'expression des "égoïsmes" sectoriels de la société (ceux des salarié-es par exemple !), pourrait les menacer. A ce titre l'acritique défense aujourd'hui, par Jean-Luc Mélenchon, de la mobilisation des policièr-es "ensauvagé-es" dans la rue en dit long sur ce syndrome de la priorité accordée par lui à la logique de l'Etat ! Et sur le danger qu'il y aurait à minimiser ce coeur d'idéologie au nom de tout ce qui, dans le programme de l'insoumission mélenchonienne, garderait quelque chose à voir, au demeurant sans jamais contester décisivement les bases sociales et économiques du système, avec la "gauche" (à propos, la gauche, c'est quoi SVP ?). C'est une chose qu'il ne soit pas facile de trouver l'alternative à un mélenchonisme brouillant les pistes de l'émancipation, quoique la mobilisation contre la loi "travail" ait quelque peu déblayé le terrain politique, sans déboucher certes sur des réponses formalisées. Ce n'est pas une raison pour répéter la faute que fut, en son temps, l'alignement sur Mitterrand : ne l'oublions pas, le délabrement politique actuel "à gauche" lui doit beaucoup. On ne va pas remettre cela avec un de ses épigones, non ? 



NPA 34, NPA

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