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Affaire Fillon. Les moralistes pourfendeurs de l'école publique...


...renvoyés à l'école de leurs turpitudes !

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28 janvier : François Fillon a bénéficié de fonds publics détournés au Sénat


Mediapart révèle que François Fillon, quand il était sénateur, a empoché une partie des crédits théoriquement réservés à la rémunération d’assistants, grâce à un système de commissions occultes. (Mediapart) Cliquer ici (article réservé aux abonné-es)

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 Promouvoir « l’éducation comme lieu d’apprentissage des valeurs collectives d’excellence, de reconnaissance du mérite, de récompense de l’effort, de respect des autres et de sens de la vérité ; sans contrevenir au rôle essentiel des parents dans la transmission de valeurs morales à leurs enfants. Les règles propres à la vie de l’école (politesse, ponctualité, assiduité) doivent être apprises dès le plus jeune âge. » Apprentissage des valeurs collectives, mérite, effort, respect des autres, valeurs morales etc ? Ces grands principes tirés du projet éducatif de Fillon pour la présidentielle prennent aujourd’hui une signification singulière, alors que leur promoteur se trouve empêtré dans une affaire qui ne met guère en valeur son sens de la morale ni du respect des autres. 

Civisme à l’école, laisser-aller au Parlement

De fait, on ne peut s’empêcher de mettre en regard l’injonction morale et civique constamment exigée par les politiques dès lors qu’il est question d’éducation – celle des jeunes, bien sûr – avec la désinvolture dont ils font preuve lorsqu’il est question de s’appliquer ces règles à eux-mêmes : la morale, les leçons de morale, l’éducation civique, c’est juste bon pour les enfants des écoles, une institution sur laquelle il est de bon ton de se défouler pour ne pas avoir à se remettre soi-même en cause, pour ne pas avoir à poser ce que Jung appelait la question de « l’éducation de l’éducateur ». Si cette façon de se défausser sur l’école est aussi vieille que l’école elle-même, il est incontestable qu’elle s’est encore renforcée pendant les deux années écoulées avec la mise en accusation brutale d’un système éducatif à qui des politiciens sans vergogne et de toute obédience ont cru bon faire porter la responsabilité des attentats terroristes : « à l’école, on a laissé passer trop de choses », avait lancé Valls au lendemain de l’attentat contre Charlie. Cliquer ici
 
  Monsieur (plus très) propre ...

 […] Après avoir découvert que le candidat LR à la présidentielle et député de Paris a gagné 750 000 euros de revenus entre 2012 et 2015 grâce à une société de conseil dont il refuse de révéler les clients, les Français apprennent aujourd’hui que son épouse a empoché la bagatelle de 500 000 euros de fonds publics entre 1998 et 2012 sur des contrats d’assistante parlementaire, pour un travail dont la réalité semble bien évanescente. 


[…] Les investigations [que vint d'ouvrir le parquet national financier ] porteront non seulement sur des soupçons de « détournement de fonds publics » et « recel », mais aussi d’« abus de biens sociaux » et « recel », puisque Penelope Fillon a également été rémunérée entre 2012 et 2013 par La Revue des Deux Mondes (appartenant à l’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière), à hauteur d’environ 100 000 euros, pour des articles passés inaperçus ou même pas passés du tout – à quelques exceptions près.

En résumé, sans qu’on l’ait jamais su, l’austère couple Fillon a successivement vécu sous perfusion de fonds publics, sous les mamelles d’un milliardaire ami, et de la vente de « conseils » à des clients mystère. On ne s'étonnera plus que François Fillon ait voté contre les lois sur la transparence de la vie publique en octobre 2013, comme presque tous les élus LR.

Le « business » de la société 2F Conseil

À ce jour, François Fillon refuse également de faire la transparence sur le nombre et l’identité des clients de sa société (2F Conseil), créée le 7 juin 2012, soit pile quelques jours avant de redevenir député et de tomber sous le coup d’une interdiction – pour prévenir les conflits d’intérêts, la loi empêche en effet les parlementaires d’entreprendre des activités de conseil une fois entrés au Palais-Bourbon. Associé unique, le député Fillon s’est déjà versé plus de 600 000 euros de salaires entre 2012 et la fin 2015, sommes bien plus rondelettes que ses indemnités d’élu.

Officiellement, l’essentiel des recettes provient de « conférences », données jusqu’en Asie centrale, par exemple en 2013 au Kazakhstan, cette autocratie connue pour emprisonner ses opposants politiques. D’après l’entourage de l’ancien premier ministre (interrogé à l’époque par nos confrères du Lab), le discours facturé à ses hôtes portait ce jour-là sur « le monde entré dans le siècle des énergies multiples »… 

[…] Au-delà des interventions publiques plus ou moins traçables, ses proches ont dû admettre auprès du Canard enchaîné, en novembre dernier, que François Fillon a aussi vendu « quelques analyses de conjoncture et des notes portant sur l’état des relations internationales ». Une prose cette fois invisible. « Je soupçonne que François Fillon soit financé par un certain nombre de sociétés dont j’aimerais connaître le nom pour savoir si son programme, potentiellement son action, [sera] impacté par les clients qu’il a pu avoir », a récemment réagi Yannick Jadot, le candidat écologiste à la présidentielle, sur le plateau de Mediapart. Ajoutant : « Il a décidé d’être complaisant avec Vladimir Poutine, je considère que c’est une corruption politique. » Sous-entendu : certains clients ne seraient-ils pas russes ? L’homme qui déclarait en 2013 être propriétaire d’une « maison dans la Sarthe achetée à 440 000 euros », alors qu’il s’agit d’un véritable château, protège encore bien des secrets. L'article intégral, accessible aux seul-es abonnée-es, en cliquant ici.

Illustration par NPA 34

L'Ulysse "équilibré" des temps de droite et sa Pénélope tisseuse du temps de toujours : Farniente, famille, château...



Fillon renoncera à la présidentielle s’il est mis en examen dans l’affaire de l’emploi supposé fictif de sa femme



Le retour du boomerang...


  
Ah, l'amour, l'amour ...


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 Le point de vue du NPA sur l'école

Le projet politique des droites comme du PS est une offensive idéologique et économique pour un retour à l’école de la IIIe République de Jules Ferry : le livret scolaire unique, numérique, permet de contrôler la main-d’œuvre, les rythmes scolaires de renforcer les différences éducatives entre quartiers riches et quartiers pauvres, les successions de nouveaux programmes diminuent les contenus culturels et l’autonomie des élèves et ainsi renforcent les inégalités sociales. L’offensive sur la morale et la désignation d’un ennemi intérieur, les exercices antiterroristes, incitent à penser le monde comme le théâtre d’une guerre de civilisation dans lequel la puissance de la France serait une protection.

Face à cela, nous opposons un projet global d’émancipation des jeunes. Il faut réactualiser les thèses des pédagogues du début du siècle. Le faire dans les classes, dès aujourd’hui, tout en continuant de nous battre pour améliorer les moyens d’enseignement et d’apprentissage, est un outil pour l’autonomie scolaire et politique des jeunes, ainsi que pour affaiblir l’État policier.

Dans les luttes, nous essayons de mettre en place des espaces de discussion et de prise de décision collectifs, nous établissons des rapports humains basés sur la coopération et l’entraide. Les pédagogies émancipatrices cherchent à transposer cela dans les écoles. Il ne s’agit pas de savoir si un mode de fonctionnement différent permet de finir les programmes, mais de faire émerger d’autres rapports entre les individus, qui correspondent plus aux rapports que nous voulons mettre en place dans une autre société. Texte intégral en cliquant ici
 
DOSSIER
 

  • Statut des enseignant-E-s : une casse sociale pour détruire le service public
  • Vers un collège de classe...
  • Réactualiser le combat pédagogique pour l’émancipation
  • Pour en finir avec la casse du service public d’éducation, nos luttes doivent s’unir et s’amplifier !
  • Céline Alvarez : La pédagogie n’est pas un buzz médiatique...
  • « Touche pas à ma ZEP !
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L'intrus ouvrier qui, depuis l'usine et la rue, percute leur monde électoraliste de politiciens professionnels... 

 
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Trois fortes têtes des luttes ouvrières

  
 
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 NPA 34, NPA

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