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Poutou fait exploser les codes policés et politiciens des plateaux télé


... il retrouvera ce vendredi son univers de prédilection  : il sera avec nous pour la réunion publique de Montpellier.


 Par  

J'ai beau tenter de prendre quelques vacances de matinaute, impossible de ne pas revenir sur le moment Poutou. Impossible de ne pas le savourer, s'en délecter comme d'un bonbon qui ne devrait jamais fondre.

Impossible de ne pas se repasser la video qui, ce matin, galope partout sur Twitter, de toute l'allégresse de ses petites jambes. Impossible de ne pas se repasser "la" réplique de la soirée, à une Le Pen scotchée.

"Nous quand on est convoqués par la police, on n'a pas d'immunité ouvrière, on y va."

Le moment après lequel il n'est plus nécessaire de regarder. 
 Tout le reste, en comparaison, sera fade. Les "petits" à l'assaut des "grands" : l'étrange bastringue lilliputien de BFMTV et CNews, que TF1 s'était évertué à éviter en n'invitant que les "grands", a rempli sa fonction, mission accomplie, le travail est fait, les cartes sont redistribuées, et Le Pen marquée au front comme elle doit l'être.
Affaire classée. Cliquer ici
Avertissement aux lecteurs et lectrices : on trouvera sur cette page un dossier inévitablement incomplet mais ayant essayé de réunir des échantillons représentatifs des réactions suscitées par l'intervention de notre camarade au "grand débat télévisé". Si nous nous réjouissons que celui-ci ait pu porter avec pugnacité nos positions face à certains interlocuteurs, nos adversaires, peu habitués à les entendre, il va de soi qu'il n'y a a priori aucun jugement de valeur, en particulier une valorisation ou approbation, de notre part sur le contenu de ces documents par le seul fait de les relayer. Nous les portons à votre connaissance pour que vous en fassiez votre propre évaluation qui, comme chez nous, militant-es du NPA, devrait opérer de façon critique. Bonne lecture.
 L'intégralité des interventions de Philippe Poutou au grand débat
(durée : environ 20 minutes)
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Et si Philippe Poutou sortait vainqueur de ce débat ? En t-shirt et avec ses lunettes noires remontées sur le front, le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) a décoché de nombreuses flèches, mardi 4 avril, lors du "Grand Débat" sur BFMTV et CNews entre les prétendants à la présidentielle. Très en verve, Philippe Poutou a égratigné les candidats tout au long de ses prises de parole, avec une attention particulière accordée à François Fillon et Marine Le Pen. Franceinfo revient sur dix moments où Philippe Poutou s'est démarqué, devenant par la même occasion la star des réseaux sociaux.

1. Quand il a refusé de poser pour la photo de groupe

Avant même le début du débat, le candidat du NPA a donné le ton. Pendant que tous les postulants se mettaient en place pour une photo de famille, Philippe Poutou, en t-shirt, est resté assis en tribune. Croyant sans doute à un problème d'inattention, Emmanuel Macron est allé le chercher, mais le candidat d'extrême gauche a refusé de participer au cliché ! Cliquer ici



La une de Mediapart dès la fin du débat


Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste sort grand gagnant du débat. Ramené tout au long de la campagne au rang de « petit candidat », il s’est montré au naturel comme le représentant de la classe ouvrière, porteur de la voix des gens normaux pour s’en prendre aux politiques professionnels.
 
Il a ramé pour avoir ses parrainages, le web a été choqué ces derniers jours du traitement qui lui a été infligé sur France 2 par Laurent Ruquier et son équipe (voir la vidéo ci-dessous), et puis il y a eu le débat mardi soir sur BFM et CNews. Philippe Poutou, candidat du NPA, a déroulé quelques « punchlines » où son naturel a fait mouche. L’autre candidate de l’extrême gauche, Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière, ne fut pas en reste, mais Philippe Poutou s’est démarqué à plusieurs reprises. Dans un long débat compliqué, parfois cacophonique, il a réussi à se distinguer. 

Au début du débat, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste s’est contenté de coller au sens de sa candidature. Ouvrier à l’usine Ford de Blanquefort (Gironde), Philippe Poutou a affirmé « parler au nom de millions de gens », candidat pour « exprimer cette colère d’en bas », ce « ras-le-bol » ressenti par les Français devant une « politique réactionnaire et raciste ».

 « À part Nathalie Arthaud autour de ces pupitres, je suis le seul à avoir un travail normal, attaque Philippe Poutou d’emblée, et justement on nous met dans la peau du petit candidat, qui ne représente rien, qui n’a pas sa place ici, eh bien, je crois qu’on peut parler, nous, au nom de millions de gens qui souffrent de la crise, de cette société, qui en ont ras-le-bol de ce rouleau compresseur capitaliste qui détruit tout sur son passage [...] exprimer cette colère-là d’en bas contre les ultrariches, des richesses indécentes [...] contre ces politiciens corrompus, y en a qui se reconnaîtront ici autour des pupitres. »
Sur l’emploi, Poutou s’est exprimé au nom des chômeurs et des précaires. « On voit qu’il y a de l’argent »« il faut prendre là où il y a de l’argent », a-t-il fait valoir. Une occasion de rappeler la ligne économique de son parti, le NPA. « Nous, on pense qu’il faut des mesures autoritaires. » 

Sans chemise, à la différence des huit autres candidats masculins en costume et cravate – il n’y a que deux femmes parmi les candidats, Marine Le Pen et Nathalie Arthaud –, Philippe Poutou est le seul à avoir refusé de figurer sur la photo de groupe au début du débat. Surtout, il a compté parmi les plus offensifs politiquement. Parfois en recadrant ses concurrents au détour d’une réponse. En introduction d’une réponse sur l’Europe, Philippe Poutou précise : « On parle de charges sociales, mais ce sont des cotisations sociales. C’est le financement de la Sécurité sociale dont il est question. » Le tic de langage patronal en est pour ses frais. 

Mais c’est particulièrement sur la question de la moralisation de la vie politique que le candidat anticapitaliste s’est distingué. La question avait été rapidement évacuée lors du précédent débat sur France 2 – qui n’opposait que les cinq « grands » candidats : Hamon, Mélenchon, Fillon, Le Pen et Macron. Elle a cette fois-ci donné lieu à de vrais échanges. 

 « Dassault ne fait pas de prison parce qu’il est trop vieux, c’est la clause humanitaire, tant mieux », estime le candidat, qui poursuit : « À côté de ça, on a Balkany, c’est toute une œuvre, le père, le fils, tout le monde triche… Et là, depuis janvier, c’est le régal Fillon. Il est en face de moi, plus on fouille et plus on sent la corruption et la triche. En plus, c’est des bonshommes qui nous expliquent qu’il faut la rigueur et l’austérité et eux-mêmes piquent dans les caisses publiques. » 

François Fillon, candidat LR, tente une timide défense : « On n’accuse pas comme ça. » 

Poutou poursuit : « On a aussi Le Pen, pareil, on pique dans les caisses publiques, c’est pas ici, c’est l’Europe. Pour quelqu’un qui est anti-européen, ça gêne pas de piquer de l’argent de l’Europe. Et le FN qui est antisystème ne s’emmerde pas du tout, il se protège grâce à l’immunité parlementaire et refuse d’aller aux convocations policières, donc peinard. Quand on est convoqué par la police par exemple, on n’a pas d’immunité ouvrière. » 

Plus tard, alors que Marine Le Pen l’avait attaqué en arguant du fait que les élus syndicaux dans les entreprises n’étaient pas, eux aussi, responsables devant la justice, Philippe Poutou contre-attaque. Le candidat souligne que de nombreux délégués syndicaux sont sous le coup d’une procédure de licenciement en France et poursuivis devant les tribunaux. Laissant Marine Le Pen sans réaction.
Une demi-heure plus tard, Philippe Poutou vise de nouveau Fillon et Macron. Après une tirade sur l’importance des services publics, le candidat NPA se plaint du candidat LR, qui « rémunère ses enfants avec l’argent du contribuable ». Poutou se tourne ensuite vers Emmanuel Macron à propos de la pénibilité – le candidat d’En Marche ! compte abandonner le compte pénibilité : « Ça se voit que vous ne connaissez pas grand-chose au travail et que vous ne connaissez pas la pénibilité. » Le réel s’invite à nouveau dans le débat. 

Dans son mot de conclusion, Philippe Poutou affirme s’adresser non pas aux Français, mais « à tous les citoyens », c’est-à-dire aussi aux étrangers. « À ceux qui sont en colère », insiste-t-il. Poutou convoque aussi la Guyane, qui a vu jaillir un « mouvement contre la pauvreté et pour les services publics », un mouvement « contre les restes du colonialisme français ». « La Guyane montre qu’on peut résister à l’exploitation, à l’accumulation des richesses », ajoute-t-il. « Voter NPA, c’est un vote utile : une perspective de revanche, un combat social, faire payer les riches. » Au premier tour de la présidentielle en 2012, le candidat du NPA avait recueilli 1,15 % des suffrages. Mais il n’avait pas eu l’occasion de débattre avec l’ensemble des autres candidats. L'intégralité de l'article réservé aux abonné-es de Mediapart... Abonnez-vous !

Extrait des autres articles sur le débat : 

La soirée a aussi parfois permis de casser les codes d’un exercice trop souvent conventionnel, même si le format, très court, ne permettait pas aux candidats de développer leurs raisonnements. 

 Ainsi en a-t-il notamment été des saillies de Philippe Poutou, le candidat du NPA, à l'encontre des affaires visant François Fillon et Marine Le Pen (lire l’article de Christophe Gueugneau). À plusieurs reprises, la candidate du Front national a été prise à partie, comme rarement lors d’un débat télévisé. 

 

Plus à gauche, Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) ont affiché leurs convergences en évoquant le partage des richesses et l’interdiction des licenciements. Tous deux sont également favorables à une réduction du temps de travail. 

 

Quant à Arthaud et Poutou, ils ont tous les deux relativisé la responsabilité de l’Union européenne dans la crise économique et sociale. « Ce n’est pas l’Europe qui force le patronat à aggraver les cadences », a dit la candidate de LO. « Pendant ce temps, le patronat se frotte les mains. » Celui du NPA a lui aussi évoqué les « capitalistes nationaux » mais a malgré tout appelé à une « autre Europe, contre les banques et les capitalistes ».

Philippe Poutou et Nathalie Artaud ont quant à eux dénoncé les guerres de ce quinquennat : des « interventions militaires crapuleuses » pour le premier et « des interventions impérialistes dans l’intérêt des grands groupes » pour la seconde.

À rebours de la surenchère sécuritaire partagée par la plupart des candidats, Philippe Poutou a, lui, appelé à sortir de l’état d’urgence qui « se sert du prétexte du terrorisme pour museler la contestation » et à désarmer la police. Le candidat du NPA a été le seul durant ce débat à évoquer les violences policières et notamment le cas du père de famille chinois tué il y a quelques jours au cours d’une interpellation.  


Les affaires convoquées aux pupitres de Fillon et Le Pen (Mediapart)
 

5 avril 2017 Par Ellen Salvi et Marine Turchi 

Contrairement au premier débat, François Fillon et Marine Le Pen n’ont cette fois-ci pas échappé aux questions sur les affaires. Et c’est sur ce sujet que les deux candidats ont été le plus mis en difficulté par leurs adversaires.

Ils étaient passés entre les gouttes lors du premier débat – huit minutes sur près de quatre heures. Cette fois-ci, ils n’y ont pas échappé. Mardi soir, François Fillon et Marine Le Pen ont tous deux essuyé les attaques de leurs adversaires sur les affaires. Ce sont deux “petits” candidats, en l’occurrence Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, respectivement porte-drapeaux du NPA et de Lutte ouvrière, qui ont lancé l’offensive. Si l’ex-premier ministre a souvent été questionné sur l’affaire des emplois présumés fictifs de sa femme et de ses enfants, pour laquelle il a été mis en examen, la présidente du FN est d’ordinaire peu bousculée sur les cinq dossiers judiciaires qui visent actuellement son parti, elle-même ou certains de ses proches.

Contrairement à ce qu’il s’était passé le 20 mars, la partie des échanges consacrée à la moralisation de la vie publique et à l’exemplarité en politique a cette fois-ci donné lieu… à de vrais échanges. Les flèches ne sont pas venues de Jean-Luc Mélenchon – qui avait été le seul à effleurer le sujet la première fois –, ni même de Nicolas Dupont-Aignan, qui se fait pourtant le chantre de la lutte contre la corruption et l’évasion fiscale. Mais de deux autres candidats que l’on attendait sans doute moins sur le créneau, même si Philippe Poutou avait donné le “la” dans l’après-midi en déclarant sur Beur-FM : « Ça va faire bizarre d’être à côté de certains voleurs. » 

Interrogé sur ses propositions en matière de transparence de la vie publique, le candidat du NPA, ouvrier chez Ford, a mis les pieds dans le plat dès le début de son intervention. « C’est vrai que question moralité en politique, on est servis quand même depuis quelque temps », a-t-il dit. « Depuis janvier, alors là c’est le régal, une campagne super, a-t-il détaillé, en commençant par François Fillon, installé face à lui. « Fillon : que des histoires, plus on fouille, plus on sent la corruption, la triche. En plus, ce sont des bonshommes qui nous expliquent qu’il faut la rigueur, l’austérité, et eux-mêmes ils piquent dans les caisses publiques. » 

L’ex-premier ministre a tenté  – en vain – de le couper. Mais Poutou a enchaîné en s’attaquant au cas de Marine Le Pen. « Pareil, on pique dans les caisses publiques, a-t-il accusé. Là, c’est pas ici, c’est l’Europe. Alors l’Europe, pour quelqu’un qui est anti-européen, ça ne gêne pas de piquer de l’argent de l’Europe et le pire c’est qu’en plus le FN, qui se dit anti-système, ne s’emmerde pas du tout, se protège grâce aux lois du système, grâce à l’immunité parlementaire, et donc refuse d’aller aux convocations policières, donc peinard. » Le candidat du NPA faisait allusion à l’affaire des soupçons d’emplois fictifs des assistants parlementaires européens du FN, pour laquelle Marine Le Pen a refusé de se rendre chez les juges – qui l’avaient convoquée le 10 mars –, brandissant son immunité parlementaire. 

« Ah ! ce coup-là, vous êtes pour la police ! », a lancé la présidente du FN à Philippe Poutou, lequel lui a répliqué de façon cinglante : « Quand nous on est convoqués par la police, nous ouvriers par exemple, on n’a pas d’immunité ouvrière, désolé, on y va. Vous, vous avez une chance, le système vous protège, tant mieux pour vous, mais là au moins ça permettra de dire que l’anti-système c’est de la foutaise… »

Visiblement décontenancée, Marine Le Pen lui a rétorqué qu’il devait « être contre les salariés protégés, c’est-à-dire les procédures particulières pour protéger les salariés qui ont un mandat ». Avant d’entonner son refrain d’une « persécution politique ». « Moi, à la différence de tout le monde ici, j’ai toujours été, pour l’instant, dans l’opposition. Je suis persécutée politiquement, je le dis très clairement, dans le cadre d’affaires dans lesquelles il n’y a pas l’ombre d’un soupçon d’enrichissement personnel. » S’agissant de l’affaire des assistants parlementaires, elle s’est défendue avec son habituelle formule : « On reproche à mes assistants de ne pas travailler pour l’Europe, eh bien, oui, ils travaillent contre l’Europe. » […]  L'intégralité de l'article réservé aux abonné-es de Mediapart...
 


« Nous, on n’a pas d’immunité ouvrière » : Poutou et Arthaud à l’offensive sur les affaires (Le Monde)


"Est-ce que Philippe Poutou ne va pas
discréditer sa cause, tout simplement parce que par son parcours, il ne
correspond pas au profil du chef d'Etat ?"
(
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Bon signe. Poutou leur fait peur !

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Le retour d'un vieux fantasme bourgeois... Réjouissant ? 


Au lieu de feindre la vertu outragée, il faudrait plutôt remercier Philippe Poutou d’avoir fait le job à ce moment du débat qui abordait la question de la morale en politique : arrêter de tourner autour du pot et poser les questions qui s’imposent.

Les limites ont semble-t-il été franchies par M. Philippe Poutou lors du débat grandeur nature de mardi soir sur BFMTV et CNEWS. Pensez-donc ! Il a osé refuser de poser pour la photo de famille avec tous les autres candidats. «Ce n’est pas des collègues», s’est-il justifié le lendemain sur Europe 1. Cliquer ici

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Le débat fini, le candidat du NPA continue à porter ses combats en faveur des peuples contre leurs oppresseurs


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Et pendant ce temps Olivier rappait !


 NPA 34, NPA

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