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Sète. 88 salarié-es à la rue ?

Fermeture de l'Usine SAIPOL de Sète :
soutien total aux salariés !


88 emplois -la totalité du personnel sauf deux personnes (directeur et DRH, recasés sur le site de Lezoux, près de Clermont-Ferrand) - sont menacés (voir le communiqué du syndicat Solidaires 34). SAIPOL Sète appartient au groupe Avril (7200 salariés), une multinationale qui fait son beurre dans l'agro-business et les biocarburants. Selon la cour des Comptes (rapport de janvier 2012), le groupe a bénéficié de 500 millions d'euros d'aide aux biocarburants. Manifestement, cette somme est utilisée dans diverses opérations ... mais pas pour le maintien de l'activité à Sète.

Nous avons laissé la parole à Sylvain Prunier, du syndicat SUD-Solidaires de l'usine (voir la vidéo).

 
Interview réalisée par Gilbert, correspondant NPA34


COMMUNIQUÉ DE PRESSE (SOLIDAIRES 34) :
SITUATION ALARMANTE DE L’USINE SAIPOL DE SÈTE

Depuis 2012, une féroce bataille commerciale mondiale se produit autour du diester (biodiesel). Suite au dumping commercial de l’argentine et de l’Indonésie visant à déprécier les prix de l’ester de soja, la commission européenne a mis en place des droits d’import afin de protéger la production européenne dès 2013.

Les producteurs argentins ont ensuite engagé une procédure d’appel auprès de l’OMC pour faire tomber cette mesure anti-dumping. En mars 2016, l’OMC donne raison aux producteurs sud américains et malgré un recours de la commission européenne, la décision est confirmée et l’union européenne se conforme au jugement dès septembre 2017.

Les conséquences ne se font pas attendre, fortes d’une fiscalité plus qu’avantageuse (750€/tonne livrée TTC pour l’ester argentin vs un coût de revient 840€/tonne pour SAIPOL), plus d’1 millions de tonnes sont arrivées sur les côtes européennes (Fos sur Mer en fait partie).

Une nouvelle procédure de contestation vient d’être déposée à la commission européenne, qui mettra 10.5 mois (période de recevabilité comprise) pour aboutir à des mesures provisoires.

Par ailleurs, dans la loi de finance 2018 un nouveau carburant porte de grand espoir. Il s’agit du B100 (100% de carburant vert à base de colza) destiné au transport routier et collectif.

Cependant, l’usine de Sète est, parmi les 4 plus grandes unités du groupe, celle qui remplit le plus les objectifs définis par la direction (80% de réalisation vs 60 à 65% pour les autres sites), ce qui permet de mesurer l’implication et le sérieux des personnels.

Pourtant, l’usine de Sète est la seule à subir un arrêt total de ses activités pour une période annoncée de 6 mois et la suppression probable de 88 emplois.

L’incompréhension et la colère sont énormes, d’autant que la direction n’a aucun élément concret à fournir qui laisse imaginer une reprise d’activité

Si, effectivement, 88 emplois directs sont menacés, c’est aussi plus de 200 emplois indirects qui vont être impactés. C’est aussi une véritable catastrophe économique pour le port (on parle déjà de -4 000 000€ de chiffre et une baisse de 20% de l’activité). Plus grave encore, la matière première (la graine de colza) va s’en trouver fortement dévaluée. Cela aura une conséquence importante pour les producteurs français.

Les salarié(e)s se battent aujourd’hui pour tenter de faire accélérer toutes les prises de décision pour être fixé sur leur avenir. Ils n’ont aucune confiance à leur direction générale.
L’union Syndicale Solidaires 34 soutient le combat des salarié(e)s de cette entreprise.
Elle a demandé au Préfet de l’Hérault une rencontre le jeudi 19 octobre
après la manifestation CGT/ Sud Solidaires à 12h départ de la gare de Montpellier.



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