À la Une...

Catalogne. Plus démocratique, plus égalitaire, plus social, l'indépendantisme catalan !


20 février

 
18 février

Si l’Espagne décide de construire une centrale nucléaire à 1 km de la frontière avec la France, est-ce que la France devra considérer cette affaire comme une affaire strictement interne à l’Espagne ?

 La revendication d’émancipation du peuple catalan est aussi porteuse d’aspirations, peut-être plus révolutionnaires dans le sens où elles portent quelque chose de nouveau, de nouvelles pratiques, à même de relever de nouveaux défis. Par exemple, certains courants politiques mobilisant aujourd’hui la Catalogne vers son indépendance aspirent non pas à la fermeture, à la création de nouvelles frontières, à créer de nouvelles catégories d’étrangers, mais au contraire, à intégrer de façon la plus ouverte possible non seulement toutes les personnes vivant sur le territoire catalan, mais aussi les réfugié·e·s à accueillir. C’est bien une nouvelle citoyenneté qui est ici inventée. La volonté d’ouvrir au maximum l’intervention politique des citoyen·ne·s est non seulement expansive (dans la volonté de considérer toute personne comme étant un·e citoyen·ne, indépendamment de sa nationalité d’origine), mais aussi intensive (dans le sens de recourir à l’intervention citoyenne dans le cadre d’une démocratie participative renouvelée). Et c’est bien l’aspiration à mener des politiques sociales plus généreuses au niveau de la Catalogne qui a été systématiquement entravée, ces dernières années, par l’Etat espagnol en les déclarant non conformes à la Constitution. Enfin, c’est uniquement par le dialogue et par la stratégie de la non-violence que les indépendantistes catalans mènent leur combat et mobilisent massivement et de façon répétée, ces dernières années, des millions de personnes. Cliquer ici

16 février

De l'usage délirant de la violence d'Etat ...

Ubu Roi (Felipe VI !) est espagnoliste

"Tu m'obliges à te matraquer, tu devras répondre devant le juge de ce matraquage"



Le procès engagé contre les indépendantistes est mis en cause par divers juristes prestigieux de tout l’Etat espagnol et de l’étranger. Comme le signale le directeur adjoint de La Vanguardia, Enric Juliana, dans une autre entrevue dans "El Salto", des secteurs de la magistrature sont divisés devant la certitude que ce procès aboutira à une saisine du Tribunal des Droits Humains de Starsbourg, où la Justice espagnole s’expose à subir un nouveau revers (1) : « Je note une tension parmi les secteurs de la magistrature qui devant une telle situation sont préoccupés à l’idée que, à une échéance de 6 ans, ce sujet arrive à Strasbourg. D’autres secteurs sont plus préoccupés par ce qui se produit dans l’immédiat, par les conséquences politiques de ce qui puisse se décider ici ». Cliquer ici

La Garde Civile félicitée par son chef

Et la tendresse bordel, ils connaissent...

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Des milliers dans les places de la Catalogne pour la libération des "prisonniers politiques"

 Ici à Barcelone (cliquer ici)

Samedi dernier en Catalogne nord

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15 février

Le défi indépendantiste au coeur du tribunal !


Mireia, un baume à l'heure où la rue se tait face à l’inconstance des politicien(ne)s.

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14 février


La cupaire [membre de la CUP, anticapitalistes de la Candidature d’Unité Populaire] Mireia Boya a exhorté les mis en examen du processus indépendantiste à coordonner leur défense : « Nous n’avons pas affaire à la justice, depuis Madrid, le juge Llarena, le procureur, font de la politique et nous, nous devons faire de la politique dans les tribunaux de Madrid » voilà ce qu’a affirmé l’ancienne députée à son retour à Barcelone après avoir comparu ce matin devant le juge du Tribunal Suprême, Pablo Llarena, au sujet du référendum du 1er octobre et de la proclamation de la République. Cliquer ici

Infos parues dans la journée

Monsieur le juge, je désobéirai toujours à la Constitution !

Mireia est sortie libre de sa comparution devant le juge auquel elle a transmis qu'elle désobéirait à la Constitution et qu'elle restait fidèle au mandat donné par le référendum d'autodétermination du 1er octobre. Celui d'aller vers la République indépendante de Catalogne ! Elle a également déclaré son exigence que les détenus politiques soient libérés !

Soyons conscient-es cependant que l'ordre espagnoliste-capitaliste n'a reculé que pour mieux sauter !


Mireia à sa sortie du tribunal

Boya surt del Suprem: ‘He vingut a dir que vam fer un referèndum i el vam guanyar’

En directe: Mireia Boya surt en llibertat del Suprem sense mesures cautelars


 Boya, en libertad sin medidas cautelares



Mireia solidarité !

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13 février

Le dessin du jour

Politiciens corrompus dans la merde...

Dix ans

Rajoy : Dix ans ! S'il vous plaît ! Nous parlons de choses qui se sont produites il y a plus de dix ans ! N'avons-nous pas d'autres problèmes ? 

C'est à se demander...

Faut-il être abject et inquisiteur, faut-il être une personne rancunière et, à l'évidence, désireuse de faire mal pour ne pas être un minimum en capacité, sur dix ans, de s'habituer à cette odeur ! Cliquer ici

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12 février

Mireia solidarité ! 

La prison ? Même pas peur !

Le Parti de la Nation Occitane apporte son soutien à Mireia Boya ...

La CUP organise un bus solidaire avec Mireia Boya qui reliera Barcelone à Madrid où Mireia comparaîtra (article en catalan)

Mireia Boya (CUP) comparaîtra devant le Tribunal Suprême mais ne se soumettra pas !

Vidéo de la conférence de presse de Mireia

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11 février

 Construire la République à partir de la base...

Communiqué des CDR de Catalogne sud (janvier)

 Nous voulons construire la République et nous devons être prêts à désobéir quand il le faut. Ni les menaces, ni la répression ne nous feront abandonner notre détermination pacifique pour la construire. Nous voulons également rappeler à nos représentants issus des élections que le vote des citoyens n’est pas un chèque en blanc, les engagements des programmes électoraux doivent être fermes et le Parlement de Catalogne se doit d’obéir à la volonté du peuple. Cliquer ici


10 février

Le dessin du jour 

L'aliénation 
Oublier ce que l'on est socialement pour se reconnaître dans l'injonction du maître à oublier qu'il est le maître et accepter que nos frustrations doivent se défouler contre celui qui est notre égal dans la misère que ledit maître nous impose !

"Les Catalans, on va les défoncer !"

 Ce que nous avons et ce que nous n'avons pas

 Rajoy (derrière lui se tient Soraya Sáenz de Santamaría, sa vice-présidente devenue, suite au coup de force du 155, présidente de la Catalogne) :

C'est vrai : vous n'avez pas de maison, vous n'avez pas un salaire compétitif, vous n'avez ni beaucoup de droits ni beaucoup de libertés...Vous n'avez pas un système de santé ni un système éducatif terribles... Il est très possible que vous n'ayez pas de retraites...mais...mais...il y a une chose que vous avez pour de bon : vous avez la Catalogne ! Elle est à vous et ils veulent vous l'enlever ! Allons-nous l'accepter ?! Non ! Vous avez ... la Catalogne !

La foule galvanisée : allons les défoncer ... allons les défoncer ... Cliquer ici

Commentaire

C'est sur l'air de "A por ellos, oéée, oéee" (allons les défoncer, oééé) que des dizaines de néofranquistes, et quelques esprits égarés, ont fait la haie d'honneur aux convois de la Garde Civile qui quittaient divers points du territoire en direction de la Catalogne au moment du référendum du 1er octobre. L'invitation à casser du Catalan, ainsi exprimée par l'extrême droite, a été suivie à la lettre par les forces de police, sous les ordres du Ministre de l'intérieur de Madrid.


Dans ce dessin, la Catalogne est jetée en pâture espagnoliste pour faire diversion : le bon peuple, matraqué socialement, est incité, par le matraqueur en personne, à aller ronger l'os catalan qui lui fera oublier qui est responsable de son malheur social ! C'est bien du côté du nationalisme qui cherche à se faire oublier pour ce qu'il est, le chauvinisme sur le mode "grande Espagne une et éternelle", héritage direct du franquisme, que s'échafaude le brouillage et la neutralisation de la conscience sociale (de soi) chez les victimes elles-mêmes des politiques de destruction des acquis sociaux.

 Le référendum catalan d'autodétermination sur l'air fasciste de "on va les défoncer, oééé !"

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Cela étant magnifiquement exprimé dans ce dessin, c'est du côté indépendantiste catalan qu'il conviendrait d'en tirer les conclusions politiques nécessaires pour relancer la dynamique nationale catalane. Nous écrivions récemment : "Les conditions d'oppression politiques et nationales aggravées exponentiellement en Catalogne ne déboucheront sur un processus républicain de libération qui soit en position de gagner que si la République catalane s'annonce et s'énonce sociale, comme elle a commencé à le faire par les lois votées (contre la dette des ménages, les expulsions de logements, la pauvreté énergétique, en faveur des migrant-es, etc.) au Parlament et cassées, tiens donc, par l'espagnolisme royaliste : par où, les peuples et couches ouvrières a priori étrangères, voire hostiles, aux problématiques nationales, sont gagnables au combat commun contre la bande gouvernante de Madrid et de ses relais locaux. (tiré de Espagne. La Catalogne à un tournant problématique)

 On va les défoncer oéé ! On va les défoncer oééé !

- Il était temps ! Enfin on va se les faire pour de bon les corrompus !

- Les corrompus ? On va se faire les Catalans !

- Ouep


On va les défoncer ! Oééé! On va les défoncer ! Oééé
Qu'est-ce qu'ils chantent ?

Ils chantent que nous voulons que la Catalogne se sente bien en Espagne ! 

 Amnesty International : « Liberté immédiate pour Jordi Sànchez» !

"Jordi Cuixart et Jordi Sànchez avaient le droit d’exprimer des opinions contraires aux décisions de la Cour Constitutionnelle"

« La prolongation de la détention provisoire de Jordi Sànchez constitue une restriction excessive et disproportionnée de son droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Au lieu de saisir l’occasion de mettre fin à leur détention, la Cour suprême a aggravé cette injustice. Jordi Sànchez doit être libéré immédiatement. De l’avis d’Amnesty International, la résolution d’aujourd’hui ne fournit pas de nouveaux éléments justifiant l’extension de la détention provisoire de Sanchez. En outre, les accusations de sédition et de rébellion contre Sanchez et Cuixart, d’après les informations disponibles à Amnesty International, sont injustifiées et doivent donc être retirées.  » Cliquer ici

7 février

L'Etat espagnol et la Catalogne face aux migrant-es... ...cherchez la différence !

Justice méditerranéenne

Vignette de droite : Classé
Cliquer ici 

Comprendre

Le 6 février 2014, un groupe d'environ 200 migrants essaya de pénétrer à la nage dans la ville autonome espagnole de Ceuta à partir du Maroc. Pendant que se produisait cette tentative d'incursion, la Garde Civile (la même qui a matraqué et gazé les Catalan-es qui voulaient voter le 1er octobre dernier !) tira des balles en caoutchouc et lança des lacrymogènes sur les nageurs. 14 d'entre eux périrent suite à cette répression. Affaire classée vient de décréter la Justice de l'exemplaire démocratie espagnole. Circulez, il n'y a rien à voir... Cliquer ici
 
Photo de la Garde Civile dotée d'équipements anti-émeutes et "à la réception" des migrants sur la plage de Ceuta

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"Le racisme d'Etat est dans la continuité des pratiques d'une guerre institutionnalisée contre les personnes racisées, qu'elles soient migrantes sans papiers, enfants, filles ou garçons, ou celles qui sont noyées, femmes "porteuses d'énormes colis qui les écrasent", migrant-es dans les centres de rétention ou gitan-es en régime pénitenciaire. Toute la violence appliquée à leurs corps est le produit de décisions politiques d'un système raciste, colonial et patriarcal qu'il est urgent de dénoncer." 
(texte intégral en espagnol



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Les Catalan-es, quant à eux/elles, exprimèrent il y a un an, dans ce qui fut la manifestation la plus massive d'Europe pour le soutien aux migrants, une autre conception des droits des personnes, celle du droit de vivre loin de la misère ou des violences qui sévissent dans leur pays d'origine... Loin de là-bas, donc ici !

En dédicace spéciale à ceux et celles qui qualifient les catalanistes (remarquez la présence de leurs drapeaux, les senyeras sang et or, dans la manifestation) d'identitaires racistes, d'égoïstes soucieux jaloux de leur argent...

Cliquer ici

Une des lois récemment votées par le Parlament et cassées par le Tribunal Constitutionnel, sur saisine du gouvernement de Madrid, portait sur l'accueil, la formation et l'intégration des migrantEs ! 

Par ailleurs, en 2010...

Toutes les communes de plus de 20 000 habitants compteront avec un service d'accueil et proposeront des cours. La seule condition pour bénéficier de ces services d'intégration est l'inscription de ces personnes sur les registres officiels.

La Catalogne aura été la première Communauté Autonome de l'Etat espagnol à disposer d'une loi d'accueil.

Tout en n'ayant pas les compétences de base pour réguler l'immigration, la Catalogne met en place une loi qui facilitera la délivrance de "certificats officiels du service du premier accueil" ayant des effets juridiques dans les secteurs correspondant aux compétences de la Généralité et des entités locales.

Il est intéressant de noter que ces dispositions permettent aux immigrés de bénéficier de cours en catalan favorisant leur insertion dans la société catalane. Le certificat délivré permettra, attention, accrochez-vous aux branches, que ces étrangers acquièrent la nationalité ...espagnole conformément à ce qu'établit la loi espagnole sur les Etrangers... La Généralité catalane comme vecteur d'intégration des immigrés en Catalogne et en Espagne... !

Pour la Généralité, les immigrés ne sont d'aucune race, ils sont des êtres humains à accueillir comme être humains et dont il faut favoriser leur insertion par l'obtention de la nationalité des accueillants !

Le PP s'est évidemment opposé à ce que le catalan soit la loi enseignée facilitant cet accueil : hypocrite cache-sexe d'une opposition de fond à l'accueil tel que le pratiquent les autorités catalanes pour qui l'acquisition du catalan, normal pour des arrivants en Catalogne, n'exclut nullement que se fasse l'acquisition de l'espagnol.

Pour ne pas se laisser abuser par l'intox ambiante alimentée par quelques délirants qui prétendent que le nationalisme catalan est une idéologie d'exclusion sur des bases raciales, remarquons, à la lecture de ces lignes, que les Catalans sont tellement "racistes" qu'ils enseignent "leur" langue à des gens "d'autres races" ! Sans craindre d'être contaminés et détruits de l'intérieur par les "nouveaux catalanoparlants" ! C'est un peu comme si le FN votait une loi d'accueil des migrants  (on ne rit pas !) et que, par dessus le marché, ils favorisaient qu'ils apprennent le français pour qu'ils s'insèrent mieux dans la société française et qu'ils obtiennent ainsi...la nationalité française ! Pour lire l'article en espagnol, cliquer ici
  
6 février

La rue a à nouveau grondé il y a une semaine...

 Redonner du poids aux mobilisations extra-institutionnelles...

Les CDR, qui optent pour une action directe de désobéissance pacifique à la différence des deux principales associations souverainistes, sont considérés moteurs pour mettre en œuvre la République en prenant comme référence l'unité d'action lors du référendum du 1er octobre (1-O). Les comités, qui sont nés dans l'orbite de la CUP mais qui rassemblent des personnes de sensibilités politiques différentes, avertissent qu'ils ne pensent pas qu'ils devraient reculer pour réaliser la République ."Nous continuerons dans la rue, nous arrêterons le pays par nos manifestations lorsqu'il le faudra et nous irons au Parlement quand nous le déciderons". Cliquer ici

 Des juges eux-mêmes le disent... le gouvernement s'immisce dans le fonctionnement du Tribunal Constitutionnel et du Tribunal Suprême pour faire la peau à l'indépendantisme catalan !



"Récemment le quotidien El País affirmait que plusieurs membres de l'Exécutif espagnol, à commencer par le président du gouvernement Mariano Rajoy, avaient léphoné aux juges du Tribunal Constitutionnel juste avant qu'ils ne délibèrent sur le recours gouvernemental demandant l'interdiction de l'investiture parlementaire de Puigdemont."

"L'association des Juges pour la Démocratie, formée de juges espagnols de tendance progressiste, a dénoncé ce mardi des "contacts inadmissibles" entre le gouvernement espagnol et les juges du Tribunal Constitutionnel et du Tribunal Suprême. Dans un communiqué (lire en espagnol), ils critiquent le ministre de la Justice, Rafael Catalá, et le gouvernement espagnol pour les supposées ingérences dans le pouvoir judiciaire visant à influencer les décisions sur le processus indépendantiste catalan.

Le ministre Catalá a donné pour acquis, jeudi dernier, que les dirigeants indépendantistes emprisonnés resteraient interdits d'exercer des fonctions politiques (lire ici) quand le juge du Tribunal Suprême, Pablo Llarena, aurait bouclé, fin mars, l'instruction judiciaire engagée à leur encontre. Les Juges pour la Démocratie qualifient ces mots de "malheureux" et "peu respectueux de la séparation des pouvoirs" et ils se disent surpris que le ministre ait pu les utiliser "avec une telle effronterie".

Ces juges estiment inadmissible que "l'on essaie ainsi de peser sur les résolutions que le Haut Tribunal a à prononcer". Ils critiquent également que le Conseil Général du Pouvoir Judiciaire [constitutionnellement en charge de veiller à la séparation des pouvoirs !] se complaise dans "l'inaction et le silence" devant de telles "interférences inacceptables" entre les pouvoirs. Cliquer ici

Notre commentaire 
 

Pour utiles que soient ces critiques laissant apparaître, de l'intérieur même de l'appareil judiciaire espagnol, que des limites sont franchies par un pouvoir politique abonné à toujours plus d'arbitraire, nous n'oublierons pas que la demande de certains juges de pouvoir exercer en toute indépendance leur fonction est largement compatible avec un fonctionnement de la justice aux ordres pour peu qu'y soient mises les formes de l'Etat de Droit afin que leur crédibilité (sic) soit sauve ! Dans la convergence ... en toute indépendance "séparante" vis-à-vis du politique, autour de la défense d'une Constitution et plus largement d'une légalité façonnées pour légitimer et reconduire des rapports sociaux de domination. Ravaler une façade ne change qu'à la marge et pour donner justement le change, la nature d'un bâtiment et des rapports qui s'y structurent ! 

Nous n'oublions pas non plus que Juges pour la Démocratie a cru bon d'apposer sa signature au bas d'un communiqué (lire ici) de l'ensemble des associations de juges et de procureurs, y compris les plus à droite, le 12 octobre dernier, donc en plein conflit pour l'autodétermination catalane, dénonçant la constitution par le Govern d'une Commission spéciale sur les atteintes aux Droits fondamentaux en Catalogne. Et cela au prétexte, le mot est juste, que "dans notre pays les droits fondamentaux et les libertés publiques sont pleinement reconnus par la Constitution et la Loi et garantis par les Juges et les Procureurs qui constituent le Pouvoir Judiciaire" sans nécessité donc qu'aucune Commission ... indépendante vienne y fourrer son nez ! Les matraqué-es du 1er octobre et les deux Jordis détenus, quatre jours seulement après la diffusion de ce communiqué et depuis lors détenus ... en préventive, sous la loufoque accusation judiciaire de sédition et rébellion, ont dû apprécier que des juges "pour la démocratie" régurgitent du blabla sur les droits fondamentaux et les libertés publiques en vigueur, et garantis, dans la démocratique Espagne...

 Séparation des pouvoirs

Tout cela est dit pour que l'on garde toute indépendance d'esprit quand s'agitent les robes noires corporativement mobilisées contre un gouvernement qui en fait trop au point de lever le rideau d'enfumage entourant la fonction de classe, aujourd'hui toujours plus renforcée, de l'institution judiciaire... Que les corps d'Etat se divisent est une bonne chose pour nos luttes pour autant que nous ne semions pas des illusions sur le sens de l'indépendance qu'ils revendiquent !
 
5 février

La bataille sur l'investiture parlementaire catalane...

Reconstruire du rapport de force...


Arriver à l’élection d’un président n’est que la première condition. Pour ne pas reculer encore plus, il est nécessaire d’élaborer un plan de gouvernement permettant de retrouver la liberté, approfondir la démocratie et impulser un ensemble de mesures sociales. Un plan qui signifie un changement de cap réel par rapport à ce que nous avons vécu avant le 1er octobre et qui permette de gagner de nouveaux secteurs populaires en faveur de la république. Nous ne connaissons toutefois rien de ce plan de gouvernement, malgré le fait qu’il est bien plus important que le nom du président à venir.

Il est probable que nous n’assistions pas à un tel changement de cap si l’ANC, Omnium et les CDR ne prennent pas l’initiative de commencer à le définir et à chercher l’unité d’action ainsi que la collaboration avec les mouvements sociaux dans le but d’élargir la base sociale républicaine. Car la république ne surgira pas d’un grand événement à brève échéance, mais bien de nombreux combats auxquels participeront un grand nombre de personnes déjà indépendantistes et d’autres qui ne le sont pas encore. Lire ici 

L'article en espagnol sur le site Viento Sur : La investidura de Puigdemont y las tensiones del independentismo 

En catalan : La investidura de Puigdemont i les tensions de l’independentisme 

Brider la Catalogne pour mieux brider le reste des peuples de l'Etat espagnol...

 
3 février

Le dessin du jour 

Docteur, j'ai mal à ma liberté d'expression...

Cette sensation


Depuis quelque temps, je ressens par ici une sorte de sensation de prisonnier politique en liberté... Lire ici

Commentaire


Derrière le côté saugrenu ou paradoxal de l'expression "prisonnier politique en liberté", on peut comprendre qu'il s'agit de la sensation d'être un prisonnier politique en puissance. On pourrait gloser la phrase que prononce le patient par "sensation d'être un prisonnier politique encore en liberté". Allusion à la menace qui, au détour des événements d'une Catalogne comptant quatre prisonniers politiques et plusieurs dizaines de personnes poursuivies par les tribunaux pour leurs idées, a vu l'arbitraire politique du régime développer comme jamais, depuis la fin de la dictature, l'arbitraire judiciaire et policier : par où toute personne usant de la liberté d'expression ou d'autres libertés politiques, se retrouve sous la menace permanente de se voir condamnée et emprisonnée. A ce titre les condamnations pour délit d'opinion qui pleuvent en ce moment participent de cette sensation bizarre qui amène le protagoniste de ce dessin à consulter son médecin et par laquelle on voudrait dissuader chacun-e de "faire de la politique" !

Ainsi un nouveau chanteur, Valtonyc, vient d'être condamné pour apologie de terrorisme, insultes envers la Couronne et menaces visant l'ancien roi Juan Carlos : trois ans et demi de prison pour avoir chanté qu'un responsable extrême-droitier du PP, le plaignant, mériterait de recevoir une bombe de destruction nucléaire ou d'être attaqué à la kalashnikov en présence de Juan Carlos. Le tout conclu par un sonore : "Nous voulons la mort pour ces deux-là" chanté par le choeur. Le chanteur revendique le droit à la provocation dans le constat qu'il n'a ni plutonium ni kalash chez lui ! Lire ici (en espagnol).

Le site d'information générale Público relève que cette condamnation à 3 ans et demi de prison est plus élevée que les condamnations prononcées dans 10 affaires de corruption, qu'il liste, impliquant des politiciens, pour la plupart liés au Parti Populaire. Lire ici

1er février

A lire ci-dessous

 Sortir de la torpeur victimaire, faire le choix de la thérapie par la mobilisation pour la rupture
(Antoine)

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Le 155 maintenu malgré le verdict des urnes du 21 décembre !

De la volonté de mutiler politiquement la Catalogne

Quelqu'un peut-il considérer que la Catalogne et sa relation avec l'Etat peut être normale quand les dirigeants nationalistes sont en prison et, en conséquence,  avec le nationalisme plus qu'affaibli, presque stérilisé, pour faire de la politique ? La Catalogne va être une société mutilée où la compétition politique va se retrouver viciée de manière inexorable. Ce n'est pas la première fois dans l'histoire de l'Espagne que l'on essaye la mutilation politique de la Catalogne. Les résultats ont toujours été terribles. Pourquoi en irait-il différemment aujourd'hui ?" (Javier Pérez Royo, juriste)


 Sortir de la torpeur victimaire, faire le choix de la thérapie de la mobilisation pour la rupture
(Antoine) 

Le juriste auteur de cet article se livre à un  démontage précis de l'imbrication, en Catalogne, de deux opérations, l'une, l'application de l'article 155, mettant sous tutelle ses institutions représentatives, l'autre, judiciaire, s'appuyant sur la première, pour criminaliser les représentant-es desdites institutions mais aussi des parlementaires élu-es lors de la législative du 21 décembre. Ce que ces élections devaient amener, selon ce que portait l'argumentaire du gouvernement de Madrid sur le 155, à savoir un retour à la normalité politique (dans l'espoir déçu que les nationalistes catalans seraient désavoués), donc la fin de l'application du 155, a fait pschitt. Comme cela était largement prévisible si l'on voulait bien mesurer, enfin, à quel point monarchie parlementaire espagnole et démocratie sont plus que jamais, depuis 1978, ouvertement antinomiques : le débouché institutionnel de ces élections, l'investiture parlementaire du nouveau President et la constitution du nouveau Govern se retrouvent sous l'épée de Damoclès judiciaire d'une interdiction que le verdict électoral aille au bout du mandat qu'il a donné, la nomination de Carles Puigdemont comme le nouveau President et la possibilité qu'il puisse exercer librement ses fonctions. Avec par ailleurs, pour que le message de l'antidémocratie soit bien reçu, l'accélération de toutes les procédures judiciaires engagées contre le maximum d'acteurs du processus indépendantiste. Le danger de basculer dans l'impuissance victimaire face à un pouvoir qui aurait gagné la partie n'est pas à négliger. Mais de puissants ressorts de réaction populaire sont présents, quoique peu sollicités depuis le putsch du 155 : le débordement des barrages policiers, mardi, lors du report de l'investiture du President en sont un indice fort. Il y a place, encore faudrait-il l'occuper, pour que la page de la politique de l'arme au pied soit tournée...

La politique en Catalogne est certes totalement bridée et instrumentalisée par un pouvoir judiciaire aux ordres d'une caste de corrompus avérés parvenant, allez savoir ... par quel miracle, à échapper aux procédures judiciaires qui se cantonnent à cogner sur les lampistes ! Caste qui, par ailleurs continue à développer une politique d'appauvrissement général des plus et un peu moins pauvres, traque au nom d'une "loi bâillon" des chanteurs dont les paroles déplaisent ou des twitteurs exprimant leur dégoût des pourris du type de l'ancien roi Juan Carlos... et accentue ses mesures favorables à ses amis richissimes des banques et de l'industrie et quelques autres... 

Tout cela est évident mais il devrait être évident aussi que cette situation scandaleuse et injuste fait s'accumuler les ingrédients pour qu'une nouvelle explosion sociale travaille à émerger du processus souterrain du mécontentement et de la révolte sociale qui n'aura peut-être plus le côté débonnaire et utopique du mouvement des places de 2011. Il suffira, qui sait, que l'explosivité, pour l'instant contenue par la double opération dont il a été question plus haut, de la situation en Catalogne, libère sa pleine charge au vu de la totale stérilisation à laquelle sont soumises les institutions représentatives catalanes, pour que décision soit prise, à une échelle de masse, de placer le curseur politique ailleurs : dans la rue, les routes, les places ... voire, véritable virage stratégique, dans les entreprises. Ainsi se créeraient les conditions pour que la bannière de l'indépendance nationale et celle de la mobilisation sociale transnationale nouent leur complémentarité rebelle dans le ciblage de leur ennemi commun : le régime monarchiste capitaliste de 1978. Dans le constat décisif que celui-ci est en fait un colosse aux pieds d'argile. Lequel colosse tire sa force d'avoir réussi récemment à diaboliser le catalanisme au profit du mythe d'une unité espagnoliste qui a pourtant fait la preuve qu'elle reposait sur les logiques inégalitaires et liberticides évoquées plus haut  !

Les conditions d'oppression politiques et nationales aggravées exponentiellement en Catalogne ne déboucheront sur un processus républicain de libération qui soit en position de gagner que si la République catalane s'annonce et s'énonce sociale, comme elle a commencé à le faire par les lois votées (contre la dette des ménages, les expulsions de logements, la pauvreté énergétique, en faveur des migrant-es, etc.) au Parlament et cassées, tiens donc, par l'espagnolisme royaliste : par où, les peuples et couches ouvrières a priori étrangères, voire hostiles, aux problématiques nationales, sont gagnables au combat commun contre la bande gouvernante de Madrid et de ses relais locaux.  

L'enjeu est de taille et, sans négliger de travailler (jusqu'au bout du possible) à des accords tactiques avec des partis nationalistes, devrait amener les anticapitalistes à opérer un recentrage sur ce que les couches populaires influencées par des organisations indépendantistes telles que l'ANC et l'Omnium mais aussi les tous nouveaux CDR recèlent comme combativité : combativité contrecarrée par un attentisme bien trop soumis à une logique parlementaire et gouvernementale catalanistes dont il saute aux yeux qu'elle est la mère de la défaite programmée par ceux et celles d'en face ! 

Il faudra bien parvenir à assumer et faire assumer que l'émancipation nationale comme l'émancipation sociale sont indissociables d'une émancipation vis-à-vis des conditionnements institutionnalistes et légalistes. La CUP qui appelle à la désobéissance civile pose un jalon politique décisif mais ne nous leurrons pas sur ce qui, dans le rapport de force actuel, défavorable au mouvement indépendantiste, doit inciter, sur le temps qu'il faudra, à faire la démonstration que la rupture radicale est inévitable ! A condition qu'elle se dote de la logistique désobéissante adaptée à la force mais aussi aux faiblesses cachées de l'ennemi. Il y a du pain sur la planche de la révolte, il ne faudrait pas le laisser s'émietter ou se rancir !

Antoine 

A lire aussi


 Le dessin du jour

Les choses bien claires

 Les orateurs catalanistes : Très bien : on n'a pas été à la hauteur de vos attentes mais la reconnaissance de nos erreurs nous rendra plus forts... Assez d'improvisations et de tergiversations ! Les choses sont claires : tous unis et tendus vers l'avenir en marchant d'un pas ferme et fondé en consensus.
La manifestante indépendantiste avec son estelada : Enfin ! Et on s'y met quand ?

Les orateurs nationalistes 

- Là à partir de maintenant.
- Quand nous aurons des garanties (du côté de Madrid et des tribunaux).
- Quand le President dira !
- Celui du Parlament !
-  Celui de Bruxelles (Puigdemont) !
- Après la tenue de notre assemblée (populaire : ANC ? Omnium ? CDR ?) ... pour que tu puisses t'exprimer !
- Quand le Tribunal Constitutionnel aura donné sa réponse ! 

La réponse de la manifestante est dans son départ... Cliquer ici

Comprendre

C'est le thème de l'unité des indépendantistes qui est mis en scène dans ce dessin. En fait celui de leur désunion du moment qui décontenance et désarme la mobilisation populaire. Il est certain que "l'union fait la force" et la désunion la faiblesse. Mais il est tout aussi certain qu'il est vain d'en appeler, plus qu'il ne faut, à une union que la situation du moment rend de toute évidence impossible. Sans ce rappel, l'unité incantatoire parvient au même résultat d'échec que la culture de la division ! 

La clé de l'impasse démobilisatrice exprimée graphiquement se trouve, si l'on veut bien s'y arrêter un instant, à ce que suggère la structure spatiale du dessin : avec des orateurs hors cadre et une militante qui, bien dans le cadre, elle, est à l'écoute des paroles contradictoires sur ce qu'il faut faire qui lui sont adressées depuis le hors cadre. Ce qui s'exprime ainsi est, non seulement la distance, très marquée physique, entre la direction du mouvement indépendantiste et sa base militante et manifestante, mais aussi la passivité politique totale, chez la militante, pourtant prête à agir, sur ce qu'il convient de faire. Elle n'est sujet d'aucune proposition ni décision, elle est à l'écoute, autrement dit, dans l'attente, de la parole "décisoire" ! 

Ce dessin porte donc aussi sur les carences, dans la mobilisation indépendantiste, d'une auto-organisation pour l'action au profit  d'une volonté d'action organisée d'en haut ! La question de l'unité/désunion vient se greffer sur celle du manque de capacité à décider d'en bas pour, entre autres choses, travailler à neutraliser les divisions des décideurs... et ainsi poser les prémices d'une unité des "petites mains" capable d'en imposer aux grandes gueules d'en haut. Une part du défi posé au mouvement national est dans l'urgence à faire que la décision et les débats qui la font advenir émanent directement des personnes mobilisé-es. Une autre unité en dépend, une autre unité est possible, n'excluant pas a priori les structures partidaires au fonctionnement verticalisé et propice à l'affirmation de logiques diviseuses d'appareil, mais se gagnant le pouvoir de s'imposer à elles !

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