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Montpellier.Mobilisation étudiante


Contre la sélection à l'entrée en master 1,
les étudiant-e-s de Paul Valéry s'organisent

     Depuis l'adoption de la loi sur la sélection à l'université par l'Assemblée Nationale, lundi 19 décembre 2016, elle-même traduction législative d'un accord passé entre la Conférence des Présidents d'Université (CPU) et l'UNEF le 4 octobre, les directions d'université ont le droit de fixer des critères de sélection à l'entrée du master 1. A Paul-Valéry, la présidence n'a pas traîné : les modalités de sélection pour la rentrée 2017 devaient être votées dès ce mardi 21 février au Conseil des Études et de la Vie Universitaire (CÉVU).
     Pour mieux faire passer cette réforme chez les étudiants, la sélection est couplée à ce que le Ministère de l’Education nationale appelle le « droit à la poursuite d’étude » : il affirme qu’ « aucun diplômé de licence souhaitant poursuivre ses études en master ne sera sans solution, sans choix, sans droit ». Un.e étudiant.e pourra en effet saisir le rectorat s’il ou elle n’est pas accepté.e dans le master de son choix, et le recteur devra ensuite formuler trois propositions de master à l’étudiant.e. Mais non seulement jusqu’à deux d’entre elles pourront être localisées dans d’autres facs de l’académie, ce qui entraîne une mobilité forcée pour des jeunes qui ont peu souvent de quoi se loger facilement, mais plus encore, la loi ne garantit aucunement que ces propositions soient en lien avec la licence ou le projet professionnel de l’étudiant.e.
     Ce mardi 21 février, une assemblée générale a réuni une quarantaine d'étudiant-e-s, pas si mal pour une période d'examens de rattrapage où la plupart des étudiants sont hors du campus et où les autres révisent. Cette AG, la deuxième sur le sujet, a élaborée une motion et a voulu s'inviter au CEVU : c'était sans compter sur les deux agents « sécurités incendie », manifestement employés à des fonctions plus larges que la seule protection contre les départs de feu.
     Face à la sélection sociale opérée par la direction de l’université Paul Valéry, les étudiant-e-s mobilisé-e-s appellent à intensifier les actions et mobilisations. Des Assemblées Générales qui se tiendront lundi 27 février à 17h et mardi 28 février à partir de 8h sur le parvis des amphithéâtres ABC, en prévision du prochain Conseil d'Administration qui aura lieu mardi 28.

Evénement facebook : https://www.facebook.com/events/625575040970400/

Informations sur le site du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier – SCUM

Correspondante NPA34  


Motion contre la sélection en Master – CEVU du 21 février 2016

Nous, syndicats étudiants, refusons la mise en place sur l’université de la réforme de sélection de Master, et plus généralement toute forme de sélection à l’université.
Selon le projet d’accord, qui a été adopté au CNESER d’octobre et faisant désormais l’objet d’une loi, la sélection actuellement pratiquée entre le M1 et le M2 disparaît au profit d’une sélection dès le M1, arguant que le Master est un diplôme cohérent de 4 semestres qu’on ne coupe pas en 2 – du bon sens par ailleurs. Cette sélection s’opérerait par le biais du Portail Ecandidat dont l’université sera le pilote.
Pour maquiller sa réforme, la Ministre propose de mettre en place un « droit à la poursuite d’études » : tout diplômé de licence pourra exiger une inscription. Le rectorat lui fera 3 propositions dont au moins une dans son établissement. Il n’existe aucune garantie que ces propositions soient en lien avec sa licence ou son projet professionnel. Une mobilité forcée pourra être imposée aux étudiants. Cette mobilité n’est pas sans répercussion financière pour des étudiants qui, pour une part non négligeable d’entre eux, vivent chez leur(s) parent(s).
Ce droit passera bien par un portail informatique de type Admission PostBac (APB) avec un durcissement du calendrier et des règles administratives d’accès. Rappelons qu’APB n’est pas qu’une plateforme numérique, c’est surtout un dispositif de gestion et de sélection des futurs étudiants : exit l’« orientation » choisie, vive l’« orientation » imposée par un algorithme.
Le résultat est simple : un droit à la poursuite d’études illusoire ou la hiérarchisation croissante des masters entre ceux qui sont très prisés, qui sélectionneront leurs étudiants, et les masters peu prisés, qui se verront attribués des étudiants refusés ailleurs. C’est la création de masters étiquetés « d’élite » ou étiquetés « poubelle » qui est en jeu.
De plus, si la sélection en Master 1 a été décidée par le gouvernement, il est important de souligner que la direction de l’Université ne s’est jamais fermement prononcée contre malgré les conséquences désastreuses de celle-ci.
Nous rappelons notre volonté de défendre un enseignement non sélectif. L’obtention de la licence, diplôme orienté vers la poursuite d’études, doit entraîner l’accès à un master dans la même mention. De ce fait, nous demandons à ce que les capacités d’accueil votées au CEVU du 13 décembre soient revues pour garder le nombre  Nous refusons de nous soumettre à des arguments élitistes ou gestionnaires : si la qualité de la formation est insuffisante ou dégradée en licence, c’est d’abord parce que les moyens n’y sont pas. On ne réussit pas une licence, à fortiori pour aller en master, quand on est 50 en TD pour 30 places assises, quand on se bat pour avoir 10 vidéoprojecteurs pour toute une composante, quand plus de la moitié des heures d’enseignement sont assurés par des personnels non-titulaires formés sur le tas et sous-payés…
Pour un enseignement supérieur public, gratuit, critique et populaire !

Solidaires Etudiant-e-s Montpellier
Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier




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