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Lepénisme policier en action ...


...en défoulement de la frustration électorale du second tour

 VIDEO. Molesté par des policiers : « Il a mis sa main dans mon pantalon et a serré mes parties génitales »

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17 mai : Au commissariat, le policier m’a dit que je serai « sa pute » et m'a éclaté la gueule

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A lire ci-dessous  

"Point de vue : macronisme ultralibéral et lepénisme policier vont en bateau, aucun ne tombe à l'eau..."

Soutien aux expulsé-es du Royal Occupé de Montpellier et aux convoqué-s au commissariat demain
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[…] Ils ressemblaient plus à des voyous qu'à des policiers. J'ai demandé qu'ils déclinent leur identité avant de me fouiller, leur brassard de police n'étant pas visible. Ils m'ont répondu : « On va te péter la gueule si tu fais le malin. » L'un m'a attrapé par le cou jusqu'à m'étrangler tandis que l'autre m'a mis sa main dans le pantalon en me serrant fort les testicules. Je dis bien à l'intérieur du pantalon, et non dessus. J'ai dit : « On dirait que t'aimes bien ça. » A partir de là, ça a dégénéré.

[…] Ensuite il m'a coincé dans un coin du bureau, frappé violemment au visage et a porté trois coups de genou au niveau de mes testicules. Je me souviens avoir cherché du regard le secours d'autres policiers. Deux d'entre eux ont fait semblant de ne rien voir. On a fini par me faire souffler dans l'éthylotest, en me traitant de « merde et de petite bite incapable de souffler ». 0,53 mg par litre d'air expiré, c'est pas beaucoup, et surtout je n'ai pas le permis. L'un d'entre eux m'a lancé en référence aux violences dont a été victime Théo : « Tu as eu de la chance, au moins tu n'as pas pris de matraque dans le cul ! » Cliquer ici

 Point de vue : macronisme ultralibéral et lepénisme policier vont en bateau, aucun ne tombe à l'eau...

Une première séquence électorale vient de s'achever avec l'accession à la présidence de la République de l'un des inspirateurs et grands acteurs du quinquennat hollandais. Une autre séquence électorale, a priori politiquement complémentaire de la première pour la construction d'une majorité présidentielle, pourrait finir la manoeuvre par laquelle le système, mis à mal par le discrédit de ses agents socialistes-capitalistes, est en train de se relancer : et cela grâce à l'esbroufe de l'homme nouveau du changement dans la continuité. Tellement continu que son grand oeuvre, la dérégulation finale, comme on disait la lutte finale, des rapports au travail au profit, jamais mieux nommé, du Medef et de ceux et celles qu'il représente, pourrait être parachevé pendant l'été. Par des ordonnances qu'une majorité d'élu-es de la "société civile", dociles à point envers leur Chef (lire ici), validerait sans coup férir...(1)

Quel rapport avec ce qui est rapporté dans l'article ouvrant cette page ? Le très simple constat que la politique que va tenter de mettre en place le nouveau président a aussi en main, avec l'onction politique qu'un paniqué antifascisme "primaire-barragiste" a contribué à lui accorder, les outils éprouvés pendant la mandature présidentielle précédente d'un recours à une police dont il a été gouvernementalement assumé qu'elle dérive lepéniste et qu'elle voie assurée son impunité terroriste (au sens où elle sème la terreur contre quiconque s'aventure à revendiquer dans l'espace public ou, comme le montre ce cas de l'étudiant agressé à Cergy-Pontoise, contre quiconque estime simplement que la rue est un lieu où s'exerce la liberté individuelle d'être soi-même). 

On n'oubliera pas, en particulier, comment, y compris chez un Jean-Luc Mélenchon toujours très attaché à valoriser une police supposée "républicaine" (lire ici), donc politiquement "neutre", des policiers occupant la rue au sortir d'une période où ils avaient sauvagement agressé les opposant-es à la loi "travail", avaient été caressés dans le sens du poil via des mesures accroissant leur prérogatives répressives (lire ici). Et comment oublier la mort d'Adama, le viol de Théo (lire ici) ou tout récemment la mort de Curtis coursé par la BAC à Antony (lire ici), ces parties émergées d'une répression structurelle s'abattant, de longue date, dans les quartiers populaires (tout en se bonifiant à la chasse aux migrant-es) ? Dans l'héritage transmis au président "ayant permis de faire barrage au FN", il y a bien cet arsenal de la violence, exercé par un corps d'Etat gagné au lepénisme ou largement tolérant vis-à-vis de lui (lire ici et ici), et évidemment l'expérience éprouvée de son utilité pour décourager toute velléité de résister aux mesures ultralibérales annoncées.

Il est toujours temps de prendre la mesure de ce que la nouvelle présidence nous réserve dans la logique en cours d'une extrême droitisation avancée du champ politique : "Pourquoi Macron président se priverait-il, après avoir [annoncé] qu’il aggraverait ce qu’il a fait au gouvernement [en procédant] par ordonnances, de reconduire indéfiniment, en profitant des attentats à venir, l’état d’urgence en le détournant, comme il a été fait jusqu’ici, de sa vocation (sic) antiterroriste ? Qui peut nous garantir qu’en intégriste ultralibéral, […] poussant jusqu’au bout sa détermination économiste sauvage, il n’ira pas plus loin qu’Hollande dans l’atteinte aux libertés, et qui sait même, logique extrême du système, aussi loin que l’aurait fait Marine Le Pen si elle avait été élue?" (lire ici).

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Note intercalaire ajoutée ce 14 mai, après la rédaction de ce billet : un indice confirmant, comme il est anticipé dans ce billet, l'intégration, par Emmanuel Macron, d'un projet de répression élevée dans sa démarche politique, nous est donné par ce qu'écrit L'Humanité en ce dimanche d'intronisation présidentielle :« Monsieur flashball » promu directeur de Cabinet du président Macron. Une témoin des agissements du personnage, qui était alors Préfet de Bretagne pendant la mobilisation contre la loi "travail", rappelle l'usage de la police qu'il fit : « des forces de l’ordre toujours au plus près des manifestants, des jets de cartouches de gaz lacrymogènes à tir tendu, parfois même jetées n’importe où y compris dans le métro, des coups de matraques, des tirs de flashball au-dessus de la ceinture ».

Tweet de Camille Poloni qui se présente comme "journaliste police/justice, obsédée . Ex , ."


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Qu'un jeune étudiant ingénieur, "fils d'une médecin et d'un sociologue", doive s'estimer heureux (paroles de policiers), qu'à la différence d'un gars des banlieues comme Théo, « il n'ait pas pris de matraque dans le cul ! » en dit long sur l'élargissement du champ d'action, au sens territorial et sociologique, de la répression policière comme donnée essentielle du mode de domination actuel : par où il se dévoile que le lepénisme policier et l'ultralibéralisme politique, loin d'être antagoniques, sont les deux faces de l'actuelle modernité capitaliste. Ce constat-là a des conséquences politiques trop sous-estimées par les appels à voter Macron pour faire barrage à le Pen. Les éléments de continuité, que révèle le rôle qu'est appelée à jouer la police, sur fond de reconduction de l'état d'urgence, contre les mouvements sociaux mais aussi contre les libertés individuelles, entre le libéralisme politique du moment et l'extrême droite ne doivent certes pas amener à écraser la différence "de nature" entre le premier et la seconde. Mais ils ne peuvent pas non plus autoriser d'impasses sur l'instrumentalisation de cette dernière par celui-là, à la fois par intégration de certaines de ses propositions liberticides et, dans le même temps, par le paradoxal effet repoussoir qu'il fait jouer contre elle au nom de la défense des libertés ! 


Cette instrumentalisation paradoxale est un véritable piège dont profite à fond le système pour autant que l'électoralisme reste la boussole, activée par ce qui se réclame encore de la gauche, de larges pans de la société. D'où la nécessité que la rue et les lieux de travail, dans le prolongement de ce que les massives abstention et votes blancs ont exprimé comme rejet du champ électoral,
redeviennent le centre de gravité d'une action politique se vivifiant au plus près des revendications sociales, écologiques et démocratiques mais aussi se donnant les moyens de désactiver les ressources proprement policières que le
pouvoir mobilisera immanquablement, avec Macron désormais, comme hier avec Hollande et Valls. Il se trouve que c'est du même coup la voie permettant d'oeuvrer efficacement à faire reculer l'idée que le Front National serait la solution "populaire" à ce qu'incarne comme régressions sociales le "nouveau" président !


Flic Flac* 

*Onomatopée. S'emploie pour transcrire le bruit répété d'un liquide, d'un objet flexible qui en frappe un autre (fouet, gifle, etc.). 

(1) A propos du "bombardement médiatique" sur la rénovation politique et même, lâchons le mot, démocratique, que signifierait l'émergence, grâce à Macron, des candidats issus (sic) de la société civile, ces lignes déconstructrices de l'illusion : donc en gros les candidat-e-s de la "République en Marche" pour les législatives sont choisi-e-s par une commission constituée de proches de Macron, majoritairement des technocrates sans implantation politique.  

Déjà, on ne peut manquer de remarquer que ça ressemble furieusement à une procédure de recrutement dans une grande boîte privée. Tu me diras que venant de Macron, ce n'est pas très surprenant.

Mais il y a plus : la légitimité des député-e-s "République en Marche" ne viendra pas de leur éventuelle base locale ou d'un parti qui les aurait investie-e-s, mais de leur "sélection" par en haut par l'entourage de Macron. 

Des "sélectionneurs" et "sélectionneuses" qui sont appelé-e-s à être, pour la plupart, conseiller-e-s de l'Élysée, ministres, secrétaires d'État. En fait, c'est le futur exécutif qui sélectionne à l'avance le futur législatif.

Ça promet. (Julien Salingue sur Facebook)

Note :  pour avoir une idée des provocations de la police, en application évidente d'un ordre de mission politique, en particulier par leur volonté de se poster au contact direct des manifestant-es, de scinder la manifestation et ainsi de créer les incidents lors de la mobilisation du Front social le 8 mai dernier à Paris, voir cette vidéo

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« Bavures » et répression : Qui nous protège de la police ?

Une opération politique proflic qui fait pfuit..

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 Extrait : Le 18 mai 2016, un véhicule des forces de l’ordre avait été attaqué et détruit quai de Valmy à Paris, en marge d’une manifestation interdite par la préfecture de police

Certains diront que la montagne a accouché d’une souris. Un an après l’incendie d’une voiture de police quai de Valmy, à Paris, en marge d’une manifestation interdite, le parquet a rendu ses réquisitions, vendredi 12 mai.
Dans cette affaire largement médiatisée, il demande le renvoi de neuf personnes devant le tribunal correctionnel, principalement pour des faits de violences et de dégradations aggravées. Au départ de l’enquête, une qualification criminelle – la tentative d’homicide – avait été retenue, passible des assises. C’est une juge d’instruction qui doit désormais statuer sur un éventuel renvoi.

[…] Le ministre de l’intérieur de l’époque, Bernard Cazeneuve, avait déclaré vouloir « mettre hors d’état de nuire » les « casseurs », avant que le chef du gouvernement, Manuel Valls, n’appelle à son tour des sanctions « implacables » contre ceux qui « veulent se payer un flic ». Quelques heures après la commission des faits, quatre militants antifascistes avaient été interpellés, Antonin et Angel Bernanos, Bryan M. et Leandro L., tous désignés par un témoin anonyme, qui s’est rapidement révélé être un policier des renseignements.
Pas de plan

La diligence des autorités pour mener leurs arrestations a alors alimenté le sentiment d’un dossier aux accents politiques. Alors que les quatre hommes nient leur implication dans les violences, le parquet a reconnu, vendredi, qu’il était impossible d’établir une quelconque participation à l’agression pour au moins deux d’entre eux.

[…] D’ores et déjà, dans ses réquisitions, le parquet souligne que « le mode opératoire ne traduit pas l’intention d’homicide » de la part des mis en cause, dont trois sont toujours en détention provisoire. En outre, « les policiers n’ont pas été empêchés de sortir du véhicule et de quitter les lieux ». A croire que, ce jour-là, personne n’avait vraiment prévu de se « payer un flic ». Cliquer ici


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