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Travail ... La sociologie, chez Bourdieu, est un sport de combat ...


 ... et une théorie de l'action. Après lecture de ces lignes, tous et toutes bourdieusien-nes, préparons-nous à passer aux travaux pratiques-politiques !
 
 Soudeur, auxiliaire de vie, guichetière, chauffeur… En Europe, les classes populaires ont connu d’importants bouleversements. De Londres à Bucarest, elles sont les grandes perdantes de la crise. En France, la vie des salariés modestes reste peu connue des professionnels de la politique, qui les tiennent souvent pour une masse grise dont il faut plaindre le sort pour gagner les suffrages. 


[…] L’encouragement au travail peu qualifié par les baisses ciblées de cotisations sociales, l’incitation à la modération salariale et les multiples incitations fiscales accordées aux ménages pour recourir à des services à la personne ont produit leurs effets. La structure des classes populaires françaises se rapproche désormais plus de celle du Royaume-Uni que de l’Allemagne : tertiarisation des métiers, précarisation des statuts et des contrats, flexibilisation des horaires de travail. 

[…] Si l’on ne prend en compte que les salariés ayant une activité déclarée, les classes populaires françaises subissent une précarité supérieure et des conditions de travail détériorées par rapport à des pays européens comparables.

Pourtant, elles affichent une proportion de diplômés relativement importante, plus élevée qu’en Espagne, en Grèce et en Italie et analogue à celle du Royaume-Uni. Cette conjonction entre un bagage scolaire non négligeable et des conditions de travail très défavorables peut s’avérer explosive sur le plan politique. Déjà, en 2006, le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) relevait que les précaires et les chômeurs étaient proportionnellement plus nombreux à réclamer des réformes radicales que les personnes en emploi stable. Bien sûr, il y a loin de la coupe aux lèvres. La non-inscription sur les listes électorales est trois fois plus fréquente chez les chômeurs et les précaires que chez les cadres et professions intellectuelles supérieures, et il faut encore y ajouter les effets d’une plus grande abstention.

Précarisées, usées par l’intensification du travail et par un management agressif, les classes populaires françaises conservent néanmoins quelques filets de sécurité. L’État social a constitué pour elles et pour les classes moyennes un rempart contre la crise.   

[…] Comparées aux travailleurs peu qualifiés du tertiaire privé, les classes populaires du public se trouvent aussi en position plus favorable pour revendiquer : qu’il s’agisse des aides-soignantes dans les hôpitaux ou des personnels administratifs, la syndicalisation et les mobilisations y sont plus fortes. En ciblant les « inégalités » de statut entre public et privé, et en promettant la suppression massive de postes de fonctionnaire — sans préciser davantage le profil des heureux perdants —, c’est sans doute à cette frange qui résiste encore que MM. François Fillon et Emmanuel Macron ont décidé de s’attaquer.

Mettre en concurrence celles et ceux qui se situent au bas de l’échelle sociale : cette politique menée plus ou moins intentionnellement depuis le milieu des années 1980 a accentué les fractures internes et durci les oppositions de statut, de genre, d’origine et de culture, ou encore de génération. Cet éclatement lourd de conséquences permet de mieux comprendre pourquoi certaines fractions des classes populaires ont cessé de croire à l’émancipation des travailleurs par eux-mêmes ; pourquoi d’autres font alliance avec le petit patronat national et protectionniste contre les immigrés perçus comme des concurrents ; pourquoi d’autres encore s’accrochent à l’idée d’une alliance possible avec les classes moyennes. À défaut de pouvoir adhérer à une perspective commune, le risque reste néanmoins qu’elles se retirent de l’action politique, laissant à d’autres le soin de décider à leur place. L'article complet est à lire ici

 

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Leur force : nos divisions au travail (qu'ils accroissent), notre force paradoxale et encore trop virtuelle : l'unification par le bas qu'ils veulent nous imposer par la généralisation de la précarité doit devenir le ciment de notre unité dans l'action. Tous/toutes précaires ou en voie de l'être, unité avec les privé-es d'emploi pour le "tous/toutes ensemble" : répartition du temps de travail. Un autre monde que le macron-capitalisme est possible ... et nécessaire !

Rendez-vous le 12 septembre!


 

Pour une super mise en jambe politique avant de battre le pavé
 

 (ce soir lundi 24 juillet les liens vers notre site national sont bloqués. Ne désespérez pas, tout devrait rentrer dans l'ordre prochainement)
NPA 34, NPA

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