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Béziers. Roms : ce qui devrait être réglé en urgence en faveur de cette population...si la gauche était au gouvernement !

 
 Le quotidien des Roms,  cette misère...étrangère (ciel !) à Valls et  à ses potes du gouvernement...


Béziers. Une vie de misère dans les camps de Roms, à la sortie de la ville
JEAN-PIERRE AMARGER
Midi Libre 03/11/2012

Ferrailles en tout genre d'un côté, déchets de l'autre.
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Ferrailles en tout genre d'un côté, déchets de l'autre.

C'est à la sortie de Béziers, près de l'autoroute et du domaine de Bayssan, que vivent une soixantaine de Roms. Etat des lieux. 

"Vous, vous ne voudriez pas vivre ici. Mais pour nous, c’est bien mieux que ce que nous avons chez nous", assure tout sourire Robert, 30 ans, qui vit avec sa famille sur le camp de Bayssan, à la sortie de l’autoroute Béziers Ouest.

Robert n’ira pas jusqu’à dire qu’il a trouvé, à Béziers, un petit coin de paradis. Mais pas loin. "Ici, on nous respecte, même si nous sommes souvent contrôlés (le matin même, une descente de police avait eu lieu sur le camp afin de vérifier que tous ces réfugiés étaient en règle, NDLR). Chez nous, nous n’avons aucun droit. Sauf peut-être celui de la misère."

Ils sont environ une soixantaine de Roms, originaires de Roumanie, à s’être installés sur le site de Bayssan où ils vivent dans des caravanes hors d’âge, entourées de boue quand il pleut et dans des conditions de salubrité que l’on ne souhaiterait à personne. Pourtant, ils s’en accommodent, contraints et forcés. Avec un sourire de façade qui en dit long sur leurs espérances.

Les bons mois, 1 000 € pour sept personnes

Pour Robert, qui subvient aux besoins de sa famille de sept personnes, il n’est pas question de faire du misérabilisme. "Oui, bien entendu que je voudrais avoir un toit, partir d’ici. Mais je ne peux pas me le payer, précise-t-il. Je vis de la ferraille que je récupère dans les déchetteries."

Il arrive à gagner, les bons mois, environ 1 000 € avec lesquels il doit acheter de la nourriture, de l’eau, mais aussi du gaz pour se chauffer et du carburant pour alimenter son groupe électrogène.

Deux heures de lumière par jour

Tous les jours, tous vont remplir des bidons d’eau à une borne incendie, dont l’eau n’est pas potable. Celle-ci sert à se laver, à cuisiner et à laver le linge. "Moi, je peux la boire, je suis costaud, assure Robert en riant. Mais pas les enfants, ils en seraient malades. C’est déjà arrivé. "Le soir, les groupes électrogènes permettent de fournir un brin de lumière aux habitants de ce camp. Mais guère plus de deux heures par jour. "Parce que l’essence coûte cher".

"Nous ne sommes pas des voleurs, ni des profiteurs"

Tous sont conscients de la réputation qui leur est faite. Mais se défendent d’être coupables de tous larcins. "Nous, de ce côté du camp (le site est divisé en deux, NDLR), nous voulons vivre en paix. C’est très dur, car les gens pensent que nous sommes des voleurs, des profiteurs. Ce n’est pas vrai. Je ne dis pas qu’il n’y en a pas chez nous. Mais je vous assure, ici, nous faisons attention. Nous voulons nous intégrer." L’association biterroise contre le racisme travaille d’ailleurs à scolariser les enfants de ce camp*. Et ça fonctionne. Mais est-ce suffisant ? 

"Ils ne nettoient pas pour nous forcer à partir"
"Donnez-moi un tracto-pelle et une benne et je vais nettoyer le camp pour vivre au propre", insiste un des habitants de Bayssan.

Il faut dire que son environnement est des plus tristes. D’un côté, des tas de ferrailles en tout genre. De l’autre, des ordures ménagères qui pourrissent. Et encore, ce jour-là, il ne fait pas trop chaud, les odeurs ont disparu. L’été, il est alors facile d’imaginer les conditions de vie autour de ces déchets.

"Moi, j’appelle ça du racisme, intervient Max Andreu, qui représente l’association biterroise contre le racisme (ABCR). Si on les aide ne serait-ce qu’un peu, ils vont rester là. Alors il vaut mieux les maltraiter et les laisser dans la m... Et ça, cela vaut à droite comme à gauche. Ils aspirent comme nous à la propreté, mais il n’y a pas d’obligation à nettoyer le site. Nous avons une note, il y a un risque d’incendie l’été, mais officiellement, aucun risque sanitaire. Pourtant chaque fourré est un WC potentiel, avec tous les désagréments qui vont avec."

Lorédana, 18 ans : "Avec un toit, nous serions les rois du monde"

Lorédana, âgée de 18 ans, aspire à mieux vivre. "Nous aimerions avoir un lieu propre. Si on nous proposait un toit, nous serions les rois du monde. Ce serait plus décent avec de l’eau et des toilettes. Nous avons le sentiment que les autorités ont peur que nous restions, alors rien n’est nettoyé pour nous forcer à partir. Mais nous ne savons pas où aller." Lorédana vit sur ce camp depuis des années avec sa famille. Elle est scolarisée sur Béziers et a entrepris de passer un bac pro.

François Muselet, de l’ABCR, se bat depuis des années pour améliorer les conditions de vie des habitants de Bayssan.  "Nous avançons millimètre par millimètre avec les Roms pour leur inculquer notre mode de vie. C’est difficile, mais nous progressons. Pour ce qui est des autorités c’est pareil. Nous avons obtenu quelques avancées du Département, parce qu’en France, les enfants quels qu’ils soient ont des droits. Mais pour tout le reste, c’est le statu quo. Rien ne bouge."

Alors les enfants et les adultes déambulent toujours entre les tas de déchets.


Illustration d'en-tête : VALLS‑1b19f.jpg

Pendant que ses flics font la chasse aux Roms, Valls se fait une petite bouffe avec les plus sécuritaires des sarkozystes et Pasqua !

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