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Carcassonne. Les Pilpa entre attente, espoir et détermination...


Carcassonne : un optimisme teinté de vigilance chez Pilpa

ANTOINE CARRIÉ
Midi Libre 05/12/2012
Devant les salariés, les représentants affichent leur espoir d’une décision de justice favorable.
Devant les salariés, les représentants affichent leur espoir d’une décision de justice favorable. (© D.R)


En attendant la décision de justice, le site va vivre son habituel arrêt de production d’un mois.
A une semaine d’un délibéré qui pourrait déboucher sur l’annulation du plan de sauvegarde de l’emploi, les “Pilpa” étaient hier en assemblée générale. 


Rituelle réunion qui a permis aux salariés de revenir sur la riche journée du jeudi 29 novembre, entre audience du tribunal, visite de Jean-Luc Mélenchon et rencontre avec les “Fralib”, des “camarades de lutte”.

Une journée qui "m’a fait du bien", tenait à préciser Christophe Barbier, secrétaire du comité d’entreprise, en soulignant la solidarité ressentie lors de cet instant "mémorable" pour Rachid Aït Ouakli, responsable CGT. Avec, à l’esprit, la confiance exprimée par leur avocat pour l’annulation du PSE, les “Pilpa” veulent rester "mobilisés".

"On a rappelé à la préfecture qu’il ne fallait qu’aucune machine ne sorte du site" (Rachid Aït Ouakli, responsable CGT)

Car se profile vendredi le traditionnel mois de vacance de la production, pour une usine où seule une activité de maintenance sera poursuivie du 7 décembre au 7 janvier.

Une parenthèse dont les personnels ne veulent surtout pas pâtir, avec à l’esprit la menace d’une “disparition” des machines qui sonnerait le glas de leur lutte : "On a donc insisté, vendredi dernier, en préfecture, pour rappeler qu’il ne fallait qu’aucune machine ne sorte du site", soulignait Christophe Barbier. Et Rachid Aït Ouakli de signifier la nécessaire surveillance des lieux par les salariés lors du mois d’arrêt, jusqu’à en passer par un système d’alerte mais aussi des "rondes de nuit".

En attendant que le tribunal statue, les “Pilpa” continuent de travailler sur les hypothèses qui pourraient assurer un futur, de la société coopérative et participative (Scop) aux potentiels repreneurs, désormais au nombre de trois, avec la visite du site accomplie hier par une nouvelle société.

Des pistes explorées par un comité de pilotage en préfecture qui, avec l’appui du ministère du redressement productif, devra statuer sur le montant de potentielles aides des collectivités locales et de l’Etat destinées à un “sauveur”. C’est aussi en préfecture que se négociera la convention de revitalisation, qui, si le PSE est maintenu, devrait fixer d’ici janvier la contribution demandée à R and R en contrepartie des dommages causés à l’emploi.

Rentabilité : bataille de chiffres

Les précisions du P-DG Lionel Rolland, qui assurait hier dans nos colonnes que le site carcassonnais affichait une perte de 900 000 € n’ont évidemment pas convaincu.

Hier, Rachid Aït Ouakli soulignait ainsi que, "sur les comptes de R and R Europe publiés par la société sur son site vendredi, on ne trouve nulle part trace de ces 900 000 €. La croissance en France est entièrement due à l’acquisition de Pilpa."



Carcassonne. Les Pilpa sur le qui-vive

L'Indépendant le 05 décembre à 6h00 par G. R.
PHOTO/C. Boyer

Je crois qu'on va gagner". Comme l'a soufflé l'avocat Amine Ghemin à Rachid Aït-Ouakli, le 29 novembre dernier, les "Pilpa" espèrent que le Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) sera annulé par la justice, le 11 décembre. "Si c'est le cas, ça concrétiserait tous nos efforts depuis l'annonce de la fermeture, expliquent les salariés. Même si on sait que la production risque alors de s'arrêter". Par contre, si le PSE est validé, le personnel a des craintes pour le matériel. "Si on perd les machines, on perd aussi l'espoir de repartir avec une Scop (Société coopérative et participative). D'où l'importance de rester mobilisés et de faire des rondes régulièrement". 

L'intrusion qui s'est produite récemment (lire encadré) n'a fait que renforcer les craintes des salariés. S'ils privilégient la Scop, les syndicats savent aussi que trois repreneurs sont intéressés, dont un espagnol. "Tous négocient avec Pilpa", annoncent les délégués du personnel. Lors de l'assemblée générale, hier midi, les syndicalistes ont aussi contesté la perte de 900 000€ annoncée par leur directeur depuis que R & R a racheté Pilpa. "Ce chiffre sort de nulle part et contredit le rapport de Progexa. Par contre, il est bien mentionné sur le site internet de R & R que Pilpa a généré 400 000€ d'Ebitda (revenu brut d'exploitation) après l'acquisition du site". Une assemblée générale s'est déroulée hier midi.


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