En attendant la décision de justice, le site va vivre son habituel arrêt de production d’un mois.
A une semaine d’un délibéré qui pourrait déboucher sur l’annulation du
plan de sauvegarde de l’emploi, les “Pilpa” étaient hier en assemblée
générale.
Rituelle réunion qui a permis aux salariés de revenir sur la riche journée du jeudi 29 novembre, entre audience du tribunal, visite de Jean-Luc Mélenchon et rencontre avec les “Fralib”, des “camarades de lutte”.
Rituelle réunion qui a permis aux salariés de revenir sur la riche journée du jeudi 29 novembre, entre audience du tribunal, visite de Jean-Luc Mélenchon et rencontre avec les “Fralib”, des “camarades de lutte”.
Une journée qui "m’a fait du bien", tenait à préciser Christophe
Barbier, secrétaire du comité d’entreprise, en soulignant la solidarité
ressentie lors de cet instant "mémorable" pour Rachid Aït Ouakli,
responsable CGT. Avec, à l’esprit, la confiance exprimée par leur avocat
pour l’annulation du PSE, les “Pilpa” veulent rester "mobilisés".
"On a rappelé à la préfecture qu’il ne fallait qu’aucune machine ne sorte du site" (Rachid Aït Ouakli, responsable CGT)
Car se profile vendredi le
traditionnel mois de vacance de la production, pour une usine où seule
une activité de maintenance sera poursuivie du 7 décembre au 7 janvier.
Une parenthèse dont les personnels ne veulent surtout pas pâtir, avec à
l’esprit la menace d’une “disparition” des machines qui sonnerait le
glas de leur lutte : "On a donc insisté, vendredi dernier, en
préfecture, pour rappeler qu’il ne fallait qu’aucune machine ne sorte du
site", soulignait Christophe Barbier. Et Rachid Aït Ouakli de signifier
la nécessaire surveillance des lieux par les salariés lors du mois
d’arrêt, jusqu’à en passer par un système d’alerte mais aussi des
"rondes de nuit".
En attendant que le tribunal statue, les “Pilpa” continuent de
travailler sur les hypothèses qui pourraient assurer un futur, de la
société coopérative et participative (Scop) aux potentiels repreneurs,
désormais au nombre de trois, avec la visite du site accomplie hier par
une nouvelle société.
Des pistes explorées par un comité de pilotage en préfecture qui, avec
l’appui du ministère du redressement productif, devra statuer sur le
montant de potentielles aides des collectivités locales et de l’Etat
destinées à un “sauveur”. C’est aussi en préfecture que se négociera la
convention de revitalisation, qui, si le PSE est maintenu, devrait fixer
d’ici janvier la contribution demandée à R and R en contrepartie des
dommages causés à l’emploi.
Rentabilité : bataille de chiffres
Les précisions du P-DG Lionel Rolland, qui assurait hier dans nos
colonnes que le site carcassonnais affichait une perte de 900 000 €
n’ont évidemment pas convaincu.
Hier, Rachid Aït Ouakli soulignait ainsi que, "sur les comptes de R and R
Europe publiés par la société sur son site vendredi, on ne trouve nulle
part trace de ces 900 000 €. La croissance en France est entièrement
due à l’acquisition de Pilpa."
Carcassonne. Les Pilpa sur le qui-vive
L'Indépendant le 05 décembre à 6h00 par G. R.
Je crois qu'on va gagner". Comme l'a soufflé l'avocat Amine Ghemin à
Rachid Aït-Ouakli, le 29 novembre dernier, les "Pilpa" espèrent que le
Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) sera annulé par la justice, le
11 décembre. "Si c'est le cas, ça concrétiserait tous nos efforts depuis
l'annonce de la fermeture, expliquent les salariés. Même si on sait que
la production risque alors de s'arrêter". Par contre, si le PSE est
validé, le personnel a des craintes pour le matériel. "Si on perd les
machines, on perd aussi l'espoir de repartir avec une Scop (Société
coopérative et participative). D'où l'importance de rester mobilisés et
de faire des rondes régulièrement".
L'intrusion qui s'est produite
récemment (lire encadré) n'a fait que renforcer les craintes des
salariés. S'ils privilégient la Scop, les syndicats savent aussi que
trois repreneurs sont intéressés, dont un espagnol. "Tous négocient avec
Pilpa", annoncent les délégués du personnel. Lors de l'assemblée
générale, hier midi, les syndicalistes ont aussi contesté la perte de
900 000€ annoncée par leur directeur depuis que R & R a racheté
Pilpa. "Ce chiffre sort de nulle part et contredit le rapport de
Progexa. Par contre, il est bien mentionné sur le site internet de R
& R que Pilpa a généré 400 000€ d'Ebitda (revenu brut
d'exploitation) après l'acquisition du site". Une assemblée générale
s'est déroulée hier midi.
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