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Montpellier. Une mise au point du NPA 34


Le maire de Montpellier a obtenu la suppression d'un billet publié sur Mediapart reprenant un article de notre blog. Cette suppression confirme de façon éclatante ce qui y était énoncé ! Voilà pourquoi, chassé par la porte, ce texte revient par la fenêtre !

 Mediapart a dépublié le 27 novembre un billet posté sur un de ses blogs qui était, en fait, une reprise de ce qui avait été publié sur le blog du NPA 34. Cette dépublication avait été demandée par les avocats de Philippe Saurel, maire de Montpellier, pour "délit de diffamation publique envers un citoyen chargé d'un mandat public". Le texte incriminé a été remanié (voir ci-dessous), avant nouvelle publication, pour neutraliser la charge diffamatoire supposée mais surtout pour ne pas cautionner ce que, sans le moindre doute, la demande de dépublication totale du document poursuivait comme but, la disparition de ce qui met en évidence, entre autres anomalies, que Philippe Saurel refuse de se plier à ce qu'il a signé de sa plus vertueuse plume, il est vrai dans l'excitation déraisonnable d'une campagne électorale : la Charte d'Anticor (lire ici)

Charte de laquelle nous extrayons ce seul point, parmi tant d'autres engageant à un maximum de transparence, auquel le maire déroge ouvertement sur la question de la gare de la Mogère (comme sur d'autres sollicitations, fondées aussi sur l'avis de la CADA [Commission d'Accès aux Documents Administratifs], émanant de Montpellier journal) : "Le candidat signataire s’engage à suivre sans délai les avis de la Commission d’accès aux documents administratifs." Nous invitons tous ceux qui nous lisent à mesurer la gravité d'une démarche présentée comme "à l'amiable" mais s'énonçant comme préalable à une imputation judiciaire en règle, par laquelle un élu se réclamant d'une volonté d'indépendance vis-à-vis des travers politiciens communs, a pu obtenir ce que d'aucuns estiment une grave atteinte à la liberté d'expression. 

Le billet modifié a été publié, avec l'accord de principe de Mediapart, sur le blog d'Antoine d'où le précédent avait été retiré : voir ici.

NPA 34, 28 novembre 2014

La Charte d'Anticor est à lire ici

Frêche, le retour ! Montpelliérain-e, baisse la tête, écoute et aie confiance ! Et ferme-la !


[A lire ci-dessous aussi : A notre avis]





Le point de vue du NPA 34 (texte revu et corrigé )

La démarche du représentant du Collectif Gare Mogère qui apparaît dans les documents ci-dessus témoigne de plusieurs aspects importants de ce qu'est la situation politique ouverte par l'accession de Philippe Saurel à la tête de la mairie. Tout d'abord se confirme ce que nous avons énoncé dès avant son élection dans le rappel de ce qu'il avait montré dans son implication passée dans les diverses équipes municipales ayant géré la ville : cet homme est un politicien du sérail, il l'a été, il l'est et il le réaffirme toujours plus. Son double hommage réitéré à Georges Frêche et à Manuel Valls n'a rien de rhétorique, il dit tout l'homme, sa politique. Celle-ci n'a pas un an qu'elle s'étale dans toutes les largeurs de son mépris des gens et d'abord des engagements qu'il a pris en tant que candidat : à commencer par le coup du "monsieur 100% dédié à sa ville" qui s'est immédiatement révélé un bluff 200% frêchiste, dans la lignée de celui qui déclarait que les cons votaient pour lui (1) ! Ses électeurs apprécieront...

Maire de Montpellier, Président d'Agglo, maintenant visant ouvertement la Région, il dispose "ses" candidats pour les prochaines élections départementales. Le tout en conciliabules avec "l'ennemi" socialiste... menés, car cela fuite savamment dans la presse, avec la pose du matamore à la big Georges ("c'est moi qui pose/impose mes conditions !"). Comme le rappelle méthodiquement Montpellier journal, qui n'hésite pas à classer notre homme en "divers droite", le contact privilégié, de toujours, des élites socialistes ou parasocialistes (2) avec le patronat local, les Nicollin, Deljarry ou encore Salerno et Altrad, bat son plein : sport, politique et business cohabitent au mieux... "Côté rugby, Philippe Saurel déjeune dès le 2 mai avec Mohed Altrad, le président du MHRC par ailleurs riche patron du groupe du même nom. Et lors du conseil d’agglo du 19 juin on apprend que la redevance du stade, déjà très basse, est en renégociation. Avec le handball dont les dirigeants – notamment le président Rémy Lévy – ont largement soutenu Jean-Pierre Moure, l’adversaire PS de Philippe Saurel, les relations sont aussi au beau fixe. Avec à nouveau, un mélange sport et milieu d’affaires en relation avec les collectivités dont des promoteurs immobiliers et Veolia (eau, transport et déchets)." (Montpellier journal, article du 5 juillet 2014). Du Frêche pur jus, on vous dit. Même une question aussi symbolique de la "gouvernance" nouvelle promise que la gestion publique de l'eau débouche sur la mise en place d'un décrochage de l'assainissement, il est vrai jamais mentionné en campagne électorale pour la grande méprise de ceux qui croyaient que "ça en faisait partie", au profit, pour l'essentiel, d'un Véolia, ravi de conserver plus de 50 % de son chiffre d’affaires montpelliérain ! La magie frêchienne des petits arrangements politiques trouve ici au demeurant à s'exprimer paradigmatiquement dans la belle captation saurélienne, au nom de cette régie de l'eau hémiplégique, du dirigeant du PG local, René Revol, pas plus gêné que cela (lire ici) de participer d'une entourloupe qui a fait ses preuves du temps du grand Chef avec l'instrumentalisation des communistes du cru ! Misère d'un Front de Gauche qui ne sait plus trop où donner de la tête dans le grand micmac néofrêchiste : Montpellier journal nous rapporte que la saillie de Saurel, sur ces questions de rétropédalage sur la régie de l'eau, « Le Parti de gauche a une consigne. Vous savez ce que c’est ? C’est : Pas de consigne’. » ne suscite chez René Revol qu'un bien fade et assez stupéfiant de complaisance : « Il connaît bien ses classiques. » qui permet à l'autre d'enfoncer plus au fond sa pointe : « Demandez à Muriel Ressiguier [PG et tête de liste Front de gauche à Montpellier]. J’ai beaucoup travaillé avec le Parti de gauche pendant la préparation des élections municipales. » (lire ici : Saurel et Revol font-ils perdre 10,5 M€ aux usagers de l’agglo de Montpellier ?, article réservé aux abonnés de Montpellier journal). On relèvera qu'au PG 34 ... rien de tout cela, Muriel R travaillant au plus près avec Phillipe S, qui fleure bon le contraire de ce qui est officiellement défendu (rupture, citoyenneté, 6e République, etc.), n'a été ... relevé ! La politique à géométrie variable chère aux communistes frêchistes quelque peu en perdition retrouverait-elle ses petits dans ces pégistes sauréliens ? Ce superbe oxymore politique qui chahute joyeusement les grands principes mélenchoniens de l'alternative... En cela, en ces gymnastiques électoralistes, se vérifie que décidément non seulement Georges Frêche n'est pas mort, mais qu'il retrouve, après la besogneuse parenthèse des Moure, Mandroux, Bourquin, une nouvelle vie toute en vitupération et combines hyperboliques (alliant la sarkozyste Lorraine Acquier à René Revol ! Lire ici). De ce point de vue-là, oui, Philippe Saurel nous la joue, et même surjoue, nouvel homme : fringant, omnipotent, imbu de sa personne et corollairement condescendant absolu avec les autres, c'est le Georges Frêche de 1977, mais d'emblée en rupture droitière avec un PS plus à droite que jamais, qui est de retour !

Il y aurait encore bien des choses à dire sur la réaffirmation insolente d'un horizon politique montpelliérain jusqu'ici quelque peu éteint, mais il nous faut revenir à l'autre aspect du saurélisme que le Collectif Gare Mogère met en évidence : le goût des grands projets inutiles. Là aussi bonjour monsieur Frêche, rappelez-vous, le septimaniaque certes crashé dans son envol (lire ici)... L'homme nouveau "apparu" miraculeusement cette année, claironnant qu'il est en dehors du système, voire antisystème, se vautre dedans en toute désinvolture. Le projet de gare arrivera à son terme quoi que l'on dise, quoi qu'on lui oppose, c'est comme ça : la transparence, l'éthique, sans même parler de la démocratie, promises et avalisées par une signature apposée au bas de la Charte Anticor... avant les élections, se voient ravalées au "statut" de paillasson politique. Chacun pourra ainsi rapprocher certaines déclarations de Philippe Saurel en campagne au refus, qu'il oppose à Michel Julier, d'accéder, comme le recommande la CADA, aux documents qu'il sollicite : « Dans la nouvelle gouvernance, s'est-il laissé aller à dire, il y a la transparence dans l’action publique. Je suis le seul maire de grande ville c’est-à-dire au delà de 200 000 habitants à avoir signé la charte Anticor en France. […] Ce que nous allons faire à Montpellier, nous le ferons aussi, si vous en êtes d’accord, à l’Agglomération. C’est une façon moderne d’administrer le pouvoir. Comme dans les grandes entreprises parce que l’argent que nous utilisons pour nos investissements et notre fonctionnement, ce sont les impôts des habitants de l’agglo et pas le nôtre. » (tiré de Montpellier journal; voir aussi la note d'introduction à cette page). Les pénalités de désengagement sur le chantier de la Mogère qu'il faudrait verser à RFF et qui justifieraient qu'on aille jusqu'au bout de sa réalisation malgré tout le mal qu'on en pense ? Eh bien, c'est sur parole que ça se joue. La parole du Chef. Un point c'est tout, autrement dit point de documents à se mettre sous la dent quand l'on se déclare soucieux d'en savoir plus. Et la CADA peut aller se rhabiller... (3)

Mais ne nous méprenons pas, le refus de communiquer sur la gare de la Mogère n'a pas de sens en dehors de ce que nous avons brièvement rappelé plus haut : le politicien est un homme de réseaux et ces réseaux ont à voir avec toute une logique d'aménagement du territoire (reniement de l'opposition à la Métropole à l'appui) qu'il faut appeler par son nom, capitaliste, et qui n'a que faire des équilibres écologiques à respecter, des besoins sociaux (les quartiers populaires sont les grands "oubliés" de la politique municipale) : tout chez Saurel transpire, on l'a vu une préoccupation touchante pour les "élites" locales, tout chez lui, s'inscrit aussi dans la politique régressive, répressive (voir le développement de la vidéosurveillance et l'appel à toujours plus  de policiers dans la ville) et antisociale du gouvernement. C'est dire si nous avons affaire à l'homme du Système, avec majuscule !

Alors, oui, sur la gare de la Mogère mais aussi sur sa politique d'ensemble, il faut s'atteler à faire dérailler l'imposture politicienne et capitaliste qui a réussi à s'incruster au détriment des rivaux du microcosme en déployant plus fort qu'eux l'esbroufe du grand maître à tous ! Mais ayons en tête que les victimes, les seules qui nous importent, elles sont parmi ces jeunes et moins jeunes qui se retrouvent marginalisés toujours plus au Petit-Bard, à La Paillade, etc. Elles sont dans cette jeunesse étudiante qui se trouve réduite aux petits boulots pour financer, mal, ses études. Elles sont confrontées, en particulier beaucoup de femmes avec charges de famille et précarité au travail, au sous-logement, au mal-logement, au cher logement, qui accable les plus démunis dans une ville qui voit s'envoler le taux de pauvreté (25% !)... Elles sont en butte à ce que l'axe antipopulaire Saurel-CCI-Nicollin-Altrad, etc. redouble de l'autre axe antipopulaire, celui des Hollande-Valls (ce grand ami de notre homme)-Macron-Gattaz, à travers, par exemple, cette gare TGV de la Mogère qui, répétons-le, n'a aucun sens pour le commun des Montpelliérains mais tellement pour les plans d'investissement des entreprises du BTP et quelques autres...

La sortie de l'impasse Saurel, première à droite en arrivant au 1 place ... Georges Frêche, c'est, par exemple, en prenant la direction La Mogère...Mais il faut réaliser bien d'autres connexions, politiques, permettant de construire une opposition radicale, totalement extraite du jeu de dupes politicien installé ici depuis des décennies, une opposition à la hauteur du défi qui nous est lancé. Soyons persuadés cependant que ces connexions à établir ne se feront jamais sans que s'opèrent les déconnexions avec les compromissions qui font système, le "système" ... N'est-ce pas René Revol ?

(1) "Quand je fais une campagne, je ne la fais jamais pour les gens intelligents [...], je fais campagne auprès des cons et là je ramasse des voix en masse, dans deux ans pour être de nouveau élu, je ferai campagne sur des conneries populaires, pas sur des trucs intelligents que j’aurai fait.". (lire ici)

(2) Saurel reproduit à merveille avec le PS le frêchiste "je t'aime, moi non plus", mais plus exactement modulé en un "je te hais, moi, non plus" ! 

(3) Question que se posent certains : mais que fait René Revol pour infléchir le refus, "qu'il ne peut que désapprouver", opposé à Michel Julier ? Dans l'immédiat, c'est silence radio...

Illustration. Source : cliquer ici

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